Pavel & Danaé
#3

J’crois bien que je n’ai encore jamais pris le temps de mettre les pieds dans la salle de billard uniquement parce que la décoration ne me plait pas. Pour être franche, elle me donne envie de gerber. Je ne suis pas fan du marron et je déteste le vert bouteille. J’aime les pièces modernes, lumineuses et là c’est tout le contrairement. C’est bête parce que j’aime bien jouer au billard ou encore à la belote, voire au poker parfois, mais là c’est mission impossible dans un tel environnement. Non je n’ai encore jamais eu l’occasion d’y mettre les pieds et oui je suis curieuse. Peut-être même un petit peu trop d’ailleurs. Tellement curieuse que je décide d’aller vérifier de moi-même si cette pièce est si dégueulasse que ce que pu entendre dire. Je risque d’en perdre la vue ou un truc du genre, mais ce n’est pas grave. Je suis une aventurière et j’ai envie de relever ce défi. En plus les ragots ce n’est pas ma tasse de thé alors je préfère m’assurer de par ma petite personne de l’état de cette pièce. Je n’hésite pas bien longtemps à pousser la porte. Mes yeux n’hésitent pas bien longtemps avant de se poser sur une silhouette masculine. Pavel. Intéressante comme pièce finalement. Il est reconnaissable à des kilomètres à la ronde avec ses cheveux longs et son type indien ou je ne sais trop quoi. J’ai en mémoire son avertissement de la veille lors du prime. Je ne sais pas si je dois me méfier de lui ou bien si je dois m’en approcher en lui faisant entièrement confiance. Après tout je ne le connais pas. Il a peut-être agit uniquement sous l’impulsivité avec sa partenaire. Je l’espère en tout cas. Je ne sais pas trop ce qu’il est en train de faire, mais je décide de l’aborder. M’approchant des queues de billard j’en attrape une que je le lui lance presque, en faisant attention de ne pas lui crever un œil bien évidemment, histoire de tester ses réflexes. J’en attrape une que je garde avec moi tout en m’approchant de la table se trouvant au milieu de la pièce. « Une partie ? Ça te dis ? » que je lance sur un ton visant à la défier tout en lui adressant un petit sourire en coin. En fait il ne peut pas me dire non. J’suis déjà en train de positionner les boules dans le triangle. « J’suis galante, je te laisse commencer. » Le petit sourire en coin ne quitte pas mes lèvres alors que je l’observe longuement pour voir s’il va relever le défi ou bien esquiver et s’enfuir comme une poule mouillée.

Je ne sais pas trop quoi penser de Pavel. Un coup il est gentil, l’instant d’après c’est un vilain garnement. Je ne le connais presque pas alors je ne veux pas trop le juger sans le connaître. Je n’aime pas me baser sur des rumeurs. D’accord il n’a pas été super cool avec Tonya, mais ça ne veut pas dire qu’il va forcément être méchant avec toutes les nanas de l’aventure. En tout cas moi je décide de lui donner sa chance au jeune homme. En croisant sa route dans la salle de billard c’est tout naturellement que je lui propose une petite partie. J’adore ça le billard donc autant en profiter et en plus je ne suis trop nulle donc je ne risque pas trop de me ridiculiser. Je lui lance une queue qu’il rattrape sans trop de mal. J’installe le jeu et là monsieur me sort que cela ne l’intéresse pas plus que ça. « Hum, je sais pas trop. J'crois que je serais bien tenté de te dire non, en fait. » Je me redresse pour poser mes pupilles sur son visage. Je l’observe un court instant en arquant un sourcil. Je ne comprends pas là. Tous les mecs adorent ce jeu. « Et puis je me suis blessé à la main cet aprem', la main gauche, et il se trouve que je suis gaucher. Si c'est pas con, ça alors. » Mes yeux descendent vers sa main gauche. Aie. Effectivement ce n’est pas très beau à voir. Je grimace d’ailleurs en regardant sa plaie. Je me demande bien comment il a pu s’faire ça. Alors que je vais pour lui demander, il prend les devants. « Ah et avant que tu ne t'imagines quoi que ce soit, je n'ai commis aucun meurtre, personne n'est mort, je me suis simplement coupé, voilà. » Je ne suis pas aussi stupide, mais merci de le préciser. Je lève les yeux vers le plafond tout en poussant un soupir d’exaspération. « Ta blessure n’est pas une excuse valable pour décliner mon invitation. » que je lance en le fusillant du regard. « En fait t’es tellement fier, macho et tout ce qui va avec que t’as la trouille de te faire rétamer par une nana. » Je m’amuse à la provoquer un petit peu dans l’espoir qu’il accepte une petite partie de billard contre bibi. A moins que … Une idée me vient en tête. Un air taquin sur le visage, je lance : « Si on rajoute un enjeu à la partie, ça te donne envie de jouer ? » J’sais pas pourquoi, mais je sens que Pavel c’est le genre de mec qui marche par intérêt.

Une partie de billard n’a jamais tué personne, même lorsqu’on a mal à la main gauche et qu’on est gaucher. Ce n’est pas une excuse valable et je n’hésite pas à le lui faire remarquer. Encore s’il avait une main en moins, là je ne dis pas, mais pour une toute petite coupure de rien du tout, il ne va pas m’faire la chochotte de service. Si c’est un homme, un vrai, il faut qu’il me le montre et cela en commençant par accepter une partie de billard face à moi et puis c’est tout. Il n’a pas l’air de partager mon avis. « Hm, ça c'est à moi d'en décider vois-tu. » Ou pas. « Non. » que je rétorque presque aussitôt en m’approchant de lui et en attrapant avec délicatesse sa main gauche. J’observe sa blessure et je passe même mon pouce dessus, tout doucement. « C’est à un docteur de décider si tu peux jouer ou non, j’suis docteur et je dis que t’es apte à prendre une sacré raclé contre une jeune femme aussi douce qu’innocente. » Je lui lâche l’un de mes plus beaux sourires tout en lâchant sa main et en reprenant la queue que j’ai posé sur la table de billard. « Pitié, restons un minimum sérieux. Certes j'ai ma fierté, mais c'est pas comme si t'étais apte à me vaincre, j'y crois pas une seule seconde. » Je me tourne vers lui d’un geste assez vif. J’suis certaine qu’il ne s’attendait pas à autant de vivacité de la part d’une nana. Je pointe le bout de la queue vers sur son torse et lui jette un regard de tueuse. « Ne me sous-estime pas s’il te plait. Je sais manier la queue comme personne. » La queue de billard bien évidemment. Je ne relève pas et lui tourne le dos, faisant quelques pas autour de la table tout en observant le jeu. Histoire de l’appâter un petit peu, je lui propose une carotte, un ligot d’or, une cerise sur un gâteau au chocolat bref un enjeu. « Ça dépend, à quel enjeu tu penses au juste ? » Je n’ai pas envie d’avoir installé le jeu pour que quelqu’un d’autre débarque et fasse une partie alors du coup j’suis prête à faire tout ce qu’il veut pour qu’il accepte de jouer. « Tes conditions seront les miennes. » que je réponds sur un ton sérieux tout en arquant un sourcil et en lui adressant un sourire ravageur. En plus j’aime bien les défis alors rajouter un petit peu de piment, ça peut être pas mal du tout. Je l’observe un instant. « Alors ? Je t’écoute mon petit roudoudou des îles. » J’devrais peut-être redescendre d’un étage et me montrer moins impatiente que ça parce que je ne sais pas pourquoi, mais vu comment il me regarde j’crois bien qu’il a une idée de vicieux.

Je préfère m’assurer moi-même de l’état de sa main gauche parce que je suis certaine que monsieur en rajouter des tonnes et des tonnes. Ce n’est pas une petite coupure de rien du tout qui va l’empêcher de jouer, alors ça non. J’attrape sa main et j’observe la plaie. Bon d’accord ce n’est vraiment pas très joli, mais il n’y a pas de quoi en faire tout un plat, je suis certaine qu’il peut tenir une queue de billard entre les mains, même s’il est gaucher. Je passe mon pouce dessus tout doucement. Il ne rechigne pas. Il peut donc jouer. Je lui fais part de mon diagnostic. Il ne répond pas tout de suite, mais je sais déjà qu’il ne pense pas la même chose que moi. Il ne veut pas jouer, un point c’est tout. Du tout je ne peux pas m’empêcher de le provoquer un petit peu, de le taquiner. Je suis certaine que Pavel c’est le genre de mec qu’il faut pousser à bout, qu’il faut défier pour qu’il accepte de faire quelque chose. Pour le moment je me contente seulement de remettre en cause en virilité en lui disant que je suis certaine que je vais gagner et qu’il a juste peur de se faire rétamer par une blonde. « Oui mais moi j'suis champion du monde de billard, aurais-je oublié de le préciser ? Non mais quand je te dis que t'as aucune chance, je plaisante pas hein. Tu ferais mieux d'abandonner tout de suite, parce que tu vas être ridicule. » Mais bien sûr. Moi j’suis la reine d’Angleterre et actrice porno en même temps. Je lève les yeux vers le plafond, poussant un soupir d’exaspération. « Cherche pas tu ne me fais pas peur avec tes mytho à trois francs là. » S’il croit que je vais prendre mes jambes à mon cou, il se met le doigt dans l’œil le coco. En plus il me sous-estime grandement. Il n’a jamais eu l’occasion de me voir jouer au billard parce que je suis juste trop forte. Je connais à peine les règles, je ne sais pas trop ce que je fais, mais je gagne à chaque fois. « Oh, alors j'ai hâte que tu manies la mienne, de queue. » C’est là que je me dis que je dois me taire par moment. Ou alors réfléchir avant de parler. Pourquoi suis-je impulsive comme ça ? Je lâche un rictus moqueur. « Ta queue ? Tu veux plutôt dire ta petite nouille chinoise non ? » Oui je suis encore en train de le provoquer, de le taquiner, mais je me dis que je vais tellement l’énerver qu’à un moment il aura envie de me mettre une raclée au billard et qu’enfin on va pouvoir jouer. Ou bien il va m’en coller une et ma tête va faire un tour complet sur elle-même. Je ne sais pas trop, mais je n’ai pas peur de lui. Je lui propose un enjeu et il a l’air d’accepter. Je lui dis que ses conditions seront les miennes. « Bah c'est pas compliqué, j'pense que pour s'entendre faut qu'on dise que le gagnant peut demander ce qu'il veut au perdant. En gros, celui qui perd doit se plier au désir de celui qui gagne. Mais on détermine les clauses du contrat avant de commencer, ça va de soi. » Jusque-là, j’suis plutôt d’accord. Je fais un signe de la tête pour lui dire que j’approuve ses paroles. « Donc pour ma part, si je gagne, j'exigerai de toi que tu couches avec moi. Voilà, tu sais tout. Et de ton côté, qu'en est-il ? » Euh … Pardon ? J’arque un sourcil tout en l’observant d’un air plutôt moqueur. « En fait quand t’es arrivé ici t’étais encore puceau et t’as décidé de coucher avec toutes les nanas de l’aventure pour faire ton éducation sexuelle c’est ça ? Hors de question que tu trempes ton biscuit chinois dans mon vagin. » Je marque une courte pause. « Je vais être plus soft, je n’ai pas envie de choquer les enfants qui sont en train de regarder ce programme. Si je gagne, je veux un petit déjeuné au lit, mais un vrai pas genre un verre de jus d’orange et un croissant posé sur ma table de chevet, un vrai, et … un massage. » C’est même carrément plus soft que ce que lui veux en fait. De toute façon il ne peut pas me forcer à coucher avec lui si je n’en ai pas envie parce que sinon c’est du viol et puis c’est je ne suis pas non plus une prostituée. Une musique toute douce se fait entendre. Allons bon, merci Cupidon. Comme si cela ne suffit pas de l’entendre me dire qu’il veut me sauter, il faut qu’on s’embrasse. « N’en profites pas pour laisser tes sales pâtes me toucher. » que je le menace en le pointant du doigt. Je m’approche de lui et sans aucune hésitation voilà que je dépose mes lèvres sur les siennes. De toute façon je n’ai pas le choix. Tout ce que Cupidon veux, nous devons le faire.

Bien vite nous ne parlons plus de billard, mais d’anatomie humaine et plus précisément de l’organe reproducteur masculin. Celui de Pavel pour être plus précise. Nous n’avons plus besoin de discuter de billard de toute façon puisque je suis déjà sûre et certaine que c’est moi qui vais gagner. Ce n’est pas parce que c’est un mec que c’est lui qui va gagner. Enfin, passons. Il ne semble pas susceptible, il ne fait juste que vanter la taille de son pénis. Chacun son délire. « Ouuh alors là laisse-moi te dire que tu es très mal informée. » Ou pas. Je hausse les épaules telle une gamine. Je n’ai jamais entendu parler de sa queue pour être franche donc je ne peux pas dire si elle est de taille imposante ou alors si elle ressemble à un tout petit macaroni. « T'as qu'à demander à Kinga, j'crois pas qu'elle ait eu à s'en plaindre... » Encore une fois, ou pas. « Demander à Kinga ? Mais pour faire quoi ? Je ne crois que ce que je vois moi. » Oui bon d’accord je suis encore en train de le provoquer et je risque de finir par me retrouver dans une posture très gênante s’il décide de baisser son pantalon pour me montrer ses bijoux de famille, mais après tout c’est la vérité. J’apprends par la suite que monsieur veux que je couche avec lui si jamais il vient à gagner cette fameuse partie de billard. La grosse blague. J’ai envie de lui rire au nez, mais je préfére lui poser un question que tout le monde doit se poser d’ailleurs. Soit le type est puceau, enfin était, et veux faire son éducation sexuelle dans l’aventure, soit il est carrément en manque. Ou alors j’lui fais de l’effet. Je préfère opter pour la troisième hypothèse. C’est la plus valorisante pour moi. « Nouille chinoise, biscuit chinois... mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait ces jaunes ?! » Rien du tout. Je fais un signe de la tête pour dire que non ils ne m’ont rien fait. « Beh j’sais pas c’est naturel, ça sort comme ça. En fait j’pense que c’est à cause du mythe qui dit que les chinois ont des petites queues du coup je rapporte ça à ce qu’on connait le mieux d’eux et faut pas se leurrer ce que tout le monde connait de la Chine c’est la bouffe. » Etrange comme théorie, mais bon j’ai bien le droit de penser ce que je veux tout de même. J’lui fais part de mon envie d’un petit-déjeuner au lit et d’un massage. « Et tu ne verras évidemment aucun inconvénient à ce que je crache dans ton café et pisse dans ton jus. » Mais quel humour. Il est hilarant. Machinalement je lui fais un doigt. « Finalement juste un massage. » On ne sait jamais il est capable de le faire réellement ce dingue. Cupidon fait son apparition et nous ordonne de nous galocher avec sa petite musique, soit disant romantique, en fond sonore. Why not ? Je m’approche de lui et dépose mes lèvres sur les siennes. Sans que je n’ai le temps de crier gare voilà que monsieur me soulève pour m’asseoir sur la table de billard et … laisse ses mains baladeuses s’aventurer sur mon corps, de partout. Euh … J’crois qu’il n’a pas bien saisit mon message précédent. Histoire de m’amuser un petit peu, je le laisse continuer. Mes mains viennent trouver refuge dans sa nuque et glisse le long de ses clavicules pour descendre sur son torse avant que je ne mette fin au baiser. « Gagne la partie et t’auras bien plus. » que je viens lui murmurer à l’oreille d’un ton mielleux. Me tournant à peine, j’attrape la queue de billard qui m’appartient. « On joue ? » Oui je veux ma partie de billard et je vais l’avoir.