15/10~ 20H41

Dans la vie de tous les jours, je ne suis pas vraiment ce qu'on peut appeler un pro de l'informatique. En fait, je ne passe que très peu de temps sur internet et ces conneries. Avant l'émission, je ne savais même pas ce qu'était un compte Twitter. Et si j'ai, d'abord, eu du mal à me faire à ce fameux réseau social, aujourd'hui, je dois dire que je m'en sors plutôt bien. Je sais poster des photos en ligne, rédiger des statuts et même commenter ceux de mes camarades. En revanche, j'ai encore un peu de mal avec le vocabulaire du site. Enfin, je suis donc assis devant l'écran, en train d'espionner l'actualité des autres. Rah, c'est fou ça, ils sont tellement ennuyeux. Je devrais poster une photo de ma bite, ça mettrait plus de piment. Je clique, je surfe, je m'ennuie. Puis, je finis par poser mon coude sur le bureau et ma joue vient s'écraser contre la paume de ma main. Une seconde, deux secondes, un tweet et je m'endors. Mes paupières sont closes, ma bouche entrouverte. Ça y est, j'ai rejoins les bras de Morphée. Faut croire que ce genre de stupidité est vraiment à mourir d'ennui. J'espère qu'on pourra m'embaucher quelqu'un pour s'occuper de mon compte, une fois dehors. Je me vois mal rédiger des tweets à longueur de journée. Déjà qu'on me force presque à être un peu actif sur ma page..

« Bon. » Qu’elle commence avant de s’arrêter à mi chemin. L’immobilité qu’elle avait prit pour une attention accrue n’était autre que du sommeil. C’était un lieu assez atypique pour piquer un somme mais qui était-elle pour juger ? En réalité, elle ne s’en privait pas mais cela resterait entre elle et sa conscience, parfaitement bien portante. Elle s’approche de son ordinateur sur la pointe des pieds, lucide quant à ses capacités d’espions. Elle devait se trouver entre Kim Possible et l’inspecteur Gadget, ce qui n’était pas très bon. Inès constate qu’au moins, ce n’est pas sur son profil qu’il s’est endormi avant de sursauter comme une possédée. Elle ne s’attendait pas vraiment à ce qu’entre le moment où elle était entrée et celui où elle s’était approchée il avait pu se réveiller. Hors, ses prunelles bien ancrées dans les siennes prouvaient bien qu’il l’était. Un sourire, sa réponse à toute situation s’affiche sur ses lèvres alors qu’elle reculait lentement. Elle avait beau réfléchir, elle ne trouvait aucune explication logique qui tiendrait le coup sur son attitude. Lissant sa robe, elle préféra tout simplement faire comme si rien de tout ça n’était arrivé et prit place sur l’ordinateur près de celui de Zoran. « Ton binôme ne te laisse pas dormir ? » Elle finit par prendre la parole, croisant les doigts pour qu’il ne relève pas son petit moment d’égarement.

J'ai les paupières closes, la bouche entrouverte, mais je ne dois pas encore baver, pour le moment. En fait, je ne suis pas vraiment endormi. Disons plutôt que je suis entre deux mondes. Le rêve et la réalité. C'est certainement pour ça que j'ai su entendre les pas qui se faisaient derrière moi et anticiper. J'ouvre donc subitement les yeux et tombe nez à nez avec une candidate pour la moins charmante. Je la fixe donc quelques instants. Je crois qu'elle a eu peur. L'arroseur arrosé, hein. La situation semble la gêner et je la vois tout de suite reculer. Je la regarde plisser sa robe, puis attends une explication. Elle faisait quoi au juste ? Elle vérifiait si je n'avais pas le nez encombré ? Finalement, elle vient s'assoir sur l'ordinateur d'à côté, et je décide de la suivre du regard. Un regard qui se pourrait bien être déstabilisant puisque je ne dis pas un mot. « Ton binôme ne te laisse pas dormir ? » Ah, ça y est ? Elle sait parler ? Je la fixe quelques instants avant de relever la tête. « J'ai perdu mon binôme au dernier prime. » Je ne me montre pas franchement triste, faut dire que le fait que Kinga soit partie m'arrange assez fortement. « Tu sais, cet évènement m'a tellement traumatisé que j'en suis devenu insomniaque. », dis-je en revenant à ma souris et mon écran d'ordinateur. Hahaha, c'est de l'ironie, bien sûr. Je dors tellement mieux depuis que cette grosse truie s'est barrée. « Regarde-moi cette laideur. » Et je pointe la photo que Pavel a osé poster. « On dirait un travelo, ce mec. Tiens, d'ailleurs, je devrais le lui dire en commentaire.. », renchéris-je en même temps que je tape sur le clavier.

A première vue, faire comme si de rien n’était marchait bien puisqu’il ne releva pas. Ce qu’il aurait pu aisément faire puisqu’en plus, elle avait posé une question somme toute stupide. Il était le partenaire de Kinga, ce qu’elle savait. Kinga qui était partie au prime dernier, mais qui allait probablement revenir bientôt. Du moins Inès le pensait-elle. Ou si on pouvait se faire éliminer d’un coup de téléphone, jamais elle ne décrocherait celui-ci. Insomniaque. Oui, elle en était certaine. Elle se rappelait justement leur arrivée et étaient quasiment certaine qu’ils n’avaient pu miraculeusement se réconcilier entre temps. Intriguée par l’écran après les propos de Zoran, elle se pencha vers ce dernier, avançant au demeurant sa chaise vers le brun. Il était sur la page de Pavel et commentait la photo qu’il avait posté. Il n’y allait vraiment pas avec le dos de la cuillère. Pavel n’était peut-être pas l’incarnation de la beauté mais il était loin d’être laid. Particulièrement sur cette photo, par ailleurs. Inès ne savait pas bien comment réagir à la situation. En règle générale, elle ne se gênait pas pour dire du mal des gens derrière leur dos mais là, elle était en désaccord total avec Zoran. « Il n’est pas si mal. » Elle tente, vainement de prendre sa défense. Sans grand enthousiasme ceci dit, préférant rester loin de leurs disputes et ne pas s’en mêler. « Les cheveux longs te rebutent c’est ça ? » Elle n’en était pas particulièrement friande donc elle pouvait comprendre. Quoi que, sur Pavel, ça confirmait son air de mauvais garçon. Ce qui faisait beaucoup mieux qu’indien mal adapté. Ou période d’adolescence. Dieu qu’elle avait détesté les adolescents males pour leurs expériences capillaires, comprenant bien trop souvent une période longs qui allait de paire avec la période grasse. « Et la fille, laquelle trouves-tu la moins attirante ? » Tant qu’ils en sont à parler chiffons…