J'éprouvais une sensation de manque. Cela faisait à peine quelques semaines que nous partagions le même lit que sa présence me manquait déjà. Un peu, je dirais. Je gardais cela pour moi, bien sûre. De toute façon, ce n'était que pour sept jours. Après, tout reviendrait à la normale ou presque. Cela dit, nous nous détesterons toujours autant. Pour le meilleur et le pire. Et ce, jusqu'à la fin de l'aventure. Je me retrouvais dans la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner. A cette heure-ci, il croisait très peu de personnes. J'étais matinal et le premier à se lever dans ce nid. Il était rare que je croise quelques uns de mes compères. C'était trop tôt. J'aimais me réveil à cette heure de la matinée. Un silence réconfortant vint vous envelopper d'une doucereuse mélopée tandis que vous prépariez le petit-déjeuner dans le calme. Pour mon café, je n'utilisais jamais la cafetière habituelle. Puriste dans l'âme, je ne faisais du café qu'avec celle à piston. Plus épuisant que la machine traditionnelle. Mais après l'effort, le réconfort comme dirait l'autre. J'appuyais sur le piston d'un geste mécanique pour broyer les grains de café mélangé à l'eau chaude. Quelques minutes plus tard, je parvins à faire du café que je déversais dans une tasse quand je vis rentrer une candidate. - Bonjour., dis-je d'un ton poli. Je croisai son regard. Je lui souris légèrement. Je me tournai vers elle pour lui demander : - Du café ? Henley. Je me souvenais de son nom, oui. Encore heureux. Ce serait vraiment étonnant de ne pas le connaître. Une personne avec je n'avais eu l'occasion de discuter depuis le début de l'aventure. Ce matin, c'était l'occasion ou jamais.

Le matin, j'ai le ventre qui crie famine. Alors, logiquement, qu'est-ce que je fais ? Je vais à la cuisine et je me remplis l'estomac. C'est plutôt logique. C'est ce que je fais encore une fois ce matin, juste après être sortie de mon lit. C'est pas que je n'aurais pas dormi plus longtemps, cependant, quand je suis réveillée, je n'ai pas tellement la chance de m'endormir avant toute une journée donc autant profiter du temps que j'ai devant moi, n'est-ce pas ? Parce que du temps, j'en ai à revendre, tu vois. On va éviter de repartir sur le sujet parce que je pense que t'as très bien compris qu'on se fait chier ici. Mais bon, je ne vais pas m'en plaindre non plus, je pense. Je ne sais pas, je vais y réfléchir. Quoi qu'il en soit, lorsque j'entre dans la cuisine, j'ai droit à un « bonjour » et à une proposition de café. Je dois avouer que c'est surtout ça qui m'intéresse, à vrai dire. « Oui, je veux. » je souffle en sa direction, en m'approchant. Je ne vais pas refuser, et puis quoi encore. Non, si je peux avoir des trucs, je ne dis pas non, c'est tout. Il faudrait être con pour ça aussi, je trouve. Mais bon. Je lui pique la tasse des mains. Il a proposé de m'en filer une, de toute façon, non ? Bah voilà, je me sers. Et parce que je suis sympa malgré tout, je le gratifie d'un petit sourire. « Je te préviens, je te fais la conversation que si tu ne te montres pas soporifique et à mourir d'ennui. » Oui, je le préviens, on sait jamais. Au cas où il aurait décidé d'être super chiant et inintéressant. Autant prendre le temps de l'avertir. Et puis, j'ai décidé qu'aujourd'hui, c'est la « journée sans abrutis ». C'est-à-dire que je refuse de fréquenter des cons jusqu'à minuit, voilà. J'ai que de bonnes idées, je sais.