Il a l'impression de passer désormais tous ses après-midi dans la bibliothèque. Il faut dire qu'il ne sait pas quoi faire d'autre de ses journées. Pourtant il aurait de quoi s'occuper, mais il ne trouve rien de mieux à faire que de venir ici et de lire. Il n'a pas beaucoup eu l'occasion de lire ces dernières années, ses journées étant bien trop remplies, il rattrape le temps qu'il a perdu depuis qu'il est ici, bien que ce ne soit pas le lieu idéal pour. Il attrape ses lunettes qu'il a pu récupérer et commence la lecture de of mice and men qu'il a déjà eu l'occasion de lire plusieurs fois quand il était plus jeune. Il ne lui faut pas bien longtemps pour finir la lecture de ce livre qui n'est pas bien épais. Il pose le livre sur la table à côté de laquelle il est assis, il enlève ses lunettes qu'il pose sur le livre. Il se cale quelques secondes dans le fauteuil, ferme les yeux un instant, et la seule chose qu'il sait c'est que la seconde d'après il est en train de dormir. Il se réveille brusquement lorsqu'il entend du bruit, encore surpris de s'être endormi alors qu'il ne se sentait pas fatigué au départ. Il ouvre les yeux et croise le regard d'Orson, il doit avoir l'air assez pathétique de cette manière. « Je ... Je m'étais assoupi, je crois que c'est l'endroit. » qu'il dit dans un sourire pour essayer de se justifier. De toute manière il doit bien s'en moquer.

J'ai égaré un livre par mégarde. Je ne me souviens plus où je l'ai vu pour la dernière fois. Cela commence sérieusement à m'agacer. Je déteste perdre des choses, surtout celles qui ont de la valeur. Une valeur sentimentale, disons. Le livre est une édition de Pléiade de L'Ecume des jours, de Boris Vian. Je n'arrive pas à mettre la main dessus depuis ce matin. Après la pause déjeuner, je poursuis mes recherches dans la bibliothèque. Qui sait, il y est peut-être. Autant en avoir le coeur net, n'est-ce pas ? J'ouvre les portes grinçantes de l'immense bibliothèque du château. Mon entrée n'a pas été assez discrète puisque j'ai réveillé Amery qui s'est assoupi sur le cuir du siège. - Tu as bien raison, va., que je lui réponds d'un ton léger. Avant lui, je pense que beaucoup de candidats se sont endormis sur ce canapé. Moi, le premier. Je ne lui en tiens pas rigueur. Il peut dormir où il veut. La bibliothèque est un lieu idéal pour la sieste. Je ne peux être que d'accord avec lui. Je me pose sur le fauteuil en face de lui et dépose mon livre sur la table basse. - Je peux te poser une question. Je le dévisage un instant. La question n'est sans doute pas appropriée, mais je me lance. - Ton fils. Comment s'appelle-t-il ? Je me souviens d'avoir soufflé ses bougies à l'occasion de son anniversaire il y a quelques temps de cela, mais il ne m'en jamais réellement parlé. J'ignore presque tout de lui. C'est fort dommage. J'aimerai apprendre à mieux le connaître.

Il ne se sentait même pas fatigué avant de s'endormir, il ne s'était pas senti glisser dans les bras de Morphée. Ce n'est que lorsqu'il rouvrit les yeux qu'il se rendit compte qu'il s'était assoupi, et très honnêtement il ne pourrait dire depuis combien de temps il était en train de dormir. La première chose qu'il vit en ouvrant les yeux ce fut Orson, dont l'entrée l'avait probablement réveillé. Il ne savait pas trop quoi dire sur le moment, lui-même étonné de s'être endormi. Il bredouilla quelques mots pour tenter de se justifier. Orson lui répondit simplement qu'il avait raison. Au moins il ne lui faisait aucune réflexion, il se redressa un peu, et remit ses lunettes sur son nez. Voilà qu'Orson disait vouloir lui poser une question, il hocha positivement la tête, il ne voyait aucun problème à cela. Il voulait donc lui parler de son fils, et lui demanda quel était son prénom. Oh il pouvait bien répondre à cela. « Noah. » Autant il adorait parler de son fils, en ce moment ça lui donnait le cafard. « Tu aimerais avoir des enfants toi ? » qu'il lui demande alors. Ou peut-être qu'il en a ? Non, il ne croit pas, il n'en sait rien. Lui il sait qu'il ne pourrait plus imaginer sa vie sans son fils, en réalité il ne vit que pour lui depuis quelques années, et il a bien conscience qu'il faudrait que les choses changent.