Camille & Danaé
#8

Je suis une chieuse dans l’âme. Je ne peux pas m’empêcher de toujours enquiquiner mon monde lorsque je me fais chier ou bien lorsque, comme maintenant par exemple, je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je suis en train de tourner dans mes draps depuis une bonne grosse heure maintenant et la douce Morphée ne semble toujours pas vouloir de moi. Je ne sais plus comment faire pour arriver à tomber dans ses bras. Je suis en train de devenir folle. Tellement dingue que je termine par tout envoyer valser au-dessus de ma partenaire, qui dort déjà comme une gros bébé, pour m’échapper de la chambre et trouver une occupation jusqu’à ce que le marchand de sable passe. Je croise certains de mes camarades dans les couloirs. Apparemment je ne suis pas la seule à avoir des soucis d’insomnies. Akela est en train de se préparer un bon chocolat chaud. Je peux rester avec lui à discuter de la pluie et du beau temps, mais une autre idée me vient en tête. Si Akela est ici, cela veut donc dire que son partenaire, Camille, est tout seul dans son lit. Cool. Je me dépêche de gagner la chambre de mon camarade pour le rejoindre. Me glissant à ses côtés, à la place d’Akela donc, je reste assise et me vient de réchauffer les jambes avec le bout de couverture qui traîne sur un côté du lit. J’observe Camille durant quelques temps avant de l’attraper par le bras et de le secouer, à peine un petit peu, dans tous les sens. « Camilllou ?! » que je murmure en me penchant vers lui pour ne pas réveiller les autres. « Camille, réveille-toi. » que je dis une nouvelle fois en le secouant un petit peu plus fort cette fois. « Ca-mi-lle. » que je répète une fois de plus. Il pousse un grognement et tourne la tête vers moi. Un petit sourire s’installe sur mes lèvres. Je ne résiste pas bien longtemps à l’envie de venir l’attaquer à coups de chatouille. Mes doigts glissent sur ses côtes que je m’amuse à gratouiller. Il n’a d’ailleurs pas l’air d’apprécier ça vu comment il gigote dans tous les sens. Je sens que je vais passer un sale quart d’heure lorsque il sera un petit peu plus réveillé.

Autant vous dire qu'il était plutôt rare que j'aille me coucher aussi tôt. Parce que oui, que les choses soient clair, me coucher à une heure trente de la nuit était, à mon sens, se coucher tôt. Très tôt. Bien trop tôt. Et franchement, j'avais presque l'impression qu'il était dix neuf heures. Enfin, non, peut-être pas, mais vu que d'habitude, je ne rejoignais les bras de Morphée que bien après le reste du nid, du à mes vieilles habitudes de perfectionniste célibataire, et bien cela me faisait des plus étranges de savoir que pour une fois, Akela ne serait pas à mes côtés lorsque je viendrais rejoindre notre lit. Oui parce qu'il se couchait tout le temps avant moi. Enfin, il faut dire qu'à trente ans, il avait du passer le cap du "je-suis-raisonnable", en gros, il avait du prendre un coup de vieux quoi. M'enfin, moi ça ne me dérangeait pas des masses, puisqu'au moins, j'avais toujours l'occasion de trouver un lit tout chaud lorsque je venais le rejoindre, ce qui n'était de toute évidence pas le cas, ce soir là. Non, le lit était glacé, et je mis bien quelques instants avant de réellement y trouver un quelconque confort. Et à ma grande surprise, je n'avais pas non plus tardé à m'endormir, moi qui mettait pourtant bien une bonne heure chaque nuit avant de partir vers un monde meilleur. Oui enfin, le monde meilleur fut bien vite perturbé par une voix. « Camilllou ?! » raisonna comme un écho dans ma tête, alors que je fronçais très légèrement les sourcils. « Camille, réveille-toi. » soupirant légèrement, je me retournais en gigotant sur place, comme un gamin piquant un petit caprice. « Ca-mi-lle. » et d'un coup, je sens une sensation des plus gênantes s'emparer de mon corps. Mes yeux s'ouvrent en grand et se déposent quelque peu affolé sur la silhouette de Danaé, qui semble se découper dans la lumière que crache l'ouverture de la porte. Des chatouilles, soit le truc que je crains le plus au monde. « Aaaaaah ! » que je gémis en tentant de ne pas crier trop fort pour ne réveiller personne. Me tordant dans tous les sens, je finis par sauter sur la candidate, la faisant ainsi tomber sur le lit alors que je passais au dessus d'elle, lui tenant les poignées. « Tu fais ça juste parce que t'arrives pas à te passer de moi, je suis sûr ! » que je dis en un sourire, avant de finalement la chatouiller à mon tour, mes jambes emprisonnant sa taille pour qu'elle ne puisse plus fuir. C'est bête, elle s'est attaquée à plus fort qu'elle, haha.

Je ne suis pas vilaine, juste un petit casse bonbon sur les bords. J’aime bien enquiquiner les gens que j’apprécie. C’est comme une preuve d’amour. Ce soir je décide de jeter mon dévolu sur Camille. Je vais jusque dans son lit pour le sortir de son sommeil. Il ne semble pas très réactif à ma voix lorsque je prononce le joli petit surnom, que je viens de trouver juste pour lui, et son prénom. Tant pis pour lui. Je vais devoir m’y prendre d’une toute autre façon. Je vais devoir y aller par la force. Les chatouilles. Il ne tarde pas à gigoter dans tous les sens tout en poussant un tout petit gémissement. « Aaaaaah ! » Je ne peux pas m’empêcher de laisser un petit rire amusé s’échapper dans les airs alors que mes doigts sont encore en train de jouer sur les côtes de mon camarade. Enfin, plus pour très longtemps. Alors que je m’y attends le moins et que Camille est en train de se tordre dans les sens voilà qu’il me saute dessus et me fait tomber sur le lit. Il passe par-dessus moi et décide de prendre mes poignets comme prisonniers. Je l’observe un instant avec un petit sourire provocateur sur les lèvres. Je m’attends à tout venant de la part de mon colocataire. « Tu fais ça juste parce que t'arrives pas à te passer de moi, je suis sûr ! » Pas le temps de répondre quoi que ce soit que voilà que monsieur décide de m’attaquer à son tour, ses jambes emprisonnant ma taille pour que je ne bouge pas. C’est juste de la torture. Une torture tellement drôle et désagréable à la fois que je ne peux m’empêcher de rire comme une gamine. « N-non … Cam, arr …ête. » Je rigole tellement que j’en ai du mal à parler. Il me faut bien dix secondes avant de réaliser que mes mains sont libres. Je suis peut-être coincé et je ne peux pas m’enfuir, mais je peux me défendre en lui rendant ses chatouilles. Mes mains viennent alors se perdre dans sa nuque et sur ses hanches. Je n’ai pas dit mon dernier mot. Loin de là. Le truc c’est qu’il est quand même vachement plus fort que moi en chatouille alors je commence à avoir vraiment mal au ventre à force de me fendre la poire comme une idiote. Je décide donc de le stopper en attrapant ses mains. Il gigote encore un petit peu, mais je sais qu’il va finir par se calmer. Enfin, il a plutôt intérêt. « Donc moi je viens t’enquiquiner en pleine nuit parce que je ne peux pas me passer de toi, mais de ton côté tu me rends mes chatouilles juste pour pouvoir toucher mon corps de déesse si je comprends bien. » La gentille blagounette. Un large sourire s’empare de mes lèvres alors que je pose sur lui un regard presque charmeur, mais surtout amusé.

Franchement, j'étais le roi des chatouilles. C'était pas pour me vanter ou quoi que ce soit hein, mais j'étais quand même sacrément doué dans ce domaine. Il faut dire que j'avais grandi dans un endroit où j'avais eu tendance à avoir beaucoup de compagnie, du coup, j'avais eu le temps d'apprendre pleins de trucs super intéressants. Comme faire des chatouilles par exemple. Oui, c'était très intéressant, donc. Non mais il me semblait que c'était l'une des choses essentielles à connaitre dans sa vie, et ceux qui ne les craignaient pas passaient clairement à côté de quelque chose. Moi je trouvais ça dommage pour eux, oui. Bon, parfois c'était pas super agréable, surtout lorsque l'on venait de se réveiller, mais au final, ce n'était pas une des choses les plus dérangeantes au monde. Enfin bref, j'avais fini par emprisonné la taille de la jolie blonde afin qu'elle ne puisse plus m'échapper. J'hésitais à accompagner le tout d'un rire semi diabolique, mais m'étais finalement dit que ce serait peut-être un peu trop caricatural. Oui, Alors après cette courte pause, j'avais commencé à chatouiller la candidate dans tous les sens, mes doigts longeant son corps comme pour l'achever un peu plus. Et aux vues de la tête qu'elle tirait, j'étais plutôt doué oui ! « N-non … Cam, arr …ête. » Enfin, à un moment elle m'avait quand même attrapé les mains, genre, comme pour capituler. J'avais gagné, c'était tout ce qu'il y avait à retenir, voilà. Si bien qu'un sourire s'était finalement esquissé sur mon visage. « Donc moi je viens t’enquiquiner en pleine nuit parce que je ne peux pas me passer de toi, mais de ton côté tu me rends mes chatouilles juste pour pouvoir toucher mon corps de déesse si je comprends bien. » ah non mais c'était une évidence ça. « Corps de déesse, hein, rien que ça ?! » lâchais-je alors que mon sourire s'étirait un peu plus. Il est vrai qu'apparemment, il y avait quelques candidats qu'elle ne laissait pas insensible, et au final, c'était tout à fait compréhensible. De toute façon, hormis peut-être Eibhlin, toutes les filles ici étaient quand même super jolies ! Je me laissais ainsi retomber à côté de ma camarade. « Tu trouves que c'est Celse, toi, le plus beau non ? » enfin, il me semblait qu'elle l'aimait bien, c'est pour ça que je demandais ça. Mais il était probablement que je me trompe, puisqu'après tout, j'étais pas le plus qualifié dans le domaine.

Les chatouilles, c’est quand même vachement désagréable. C’est de la torture pure et simple. Il suffit de quelques chatouilles pour obtenir ce que l’on veut. Enfin, surtout en matière de câlins et de bisous. Là je ne suis pas venu pour quémander des câlins et des bisous à mon camarade, même si c’est évident que j’aurais grandement besoin d’un petit moment de tendresse vu que je ne vis pas un moment super simple avec le départ de Zoran. Je suis juste venu pour l’embêter un petit peu et comme Camille était en train de dormir je n’ai trouvé rien de mieux que de le chatouiller pour le réveiller. Un réveil très certainement désagréable pour lui. Il ne se laisse pas faire et ne tarde pas à m’attaquer, à son tour, avec des chatouilles. J’ai horreur de ça, comme tout le monde, alors je gigote dans tous les sens avec l’espoir de m’échapper, mais je ne pense pas y arriver puisqu’il bloque ma taille avec ses jambes. Je rigole tellement que j’ai du mal à articuler trois mots. Lorsque j’arrive à attraper ses mains et donc à le stopper je fais une déduction des plus farouches qui le fait sourire. « Corps de déesse, hein, rien que ça ?! » Je sais, j’ai une pastèque à la place de la tête lorsqu’il s’agit de parler de moi, et plus précisément de mon physique, mais je ne vais pas dire que j’ai un cul de pachyderme juste pour faire plaisir aux autres, non ? « Beh quoi ? J’suis parfaite, non ? » que je demande en faisant la nana trop sûre d’elle. J’essaye d’être sérieuse, mais un petit sourire en coin vient trahir tout ça et comme pour me cacher, je tourne brièvement la tête sur le côté. Camille se laisse tomber à mes côtés. « Tu trouves que c'est Celse, toi, le plus beau non ? » Pourquoi il me parle de Celse lui ? Je pose mes yeux sur mon camarade pour l’observer un instant. J’essaye d’imaginer ce à quoi il est en train de penser. Je ne trouve pas. Je hausse les épaules et laisse mes pupilles venir balayer le plafond. « Il est très beau et il a un charme de dingue. » Je marque une courte pause. « Pourquoi ? » Beh oui, j’ai quand même bien envie de savoir pourquoi il me pose cette question. Il aurait pu me parler de n’importe quel garçon, mais il a décidé de me parler d’une personne que j’apprécie énormément alors forcément j’en deviens curieuse. Surtout lorsqu’on me demande si je le trouve beau, j’ai l’impression de retourner au lycée quand je venais confier à l’une de mes copines qu’un mec me plaisait physiquement.