Pour tout avouer, elle n’arrive pas bien à savoir ce qui s’est passé vraiment. Comment elle a pu tomber. C’est une pro des rollers quand même. Elle n’a pas débarqué ici, une paire aux pieds, juste pour être originale. Non, c’est pour frimer et montrer qu’elle sait en faire, qu’elle peut tout faire avec et vivre quasiment heure vingt-quatre avec. Pourtant, en plein milieu de la forêt et quasiment au beau milieu de nulle part, elle est s’est ramassée la figure par terre. L’un de ses pieds coincé apparemment dans quelques choses. En tout cas, c’est ainsi qu’elle s’est « réveillée ». Elle s’est levée, et pareil, elle ne sait pas comment elle a fait pour aller jusqu’au château, monter les escaliers, mais elle est là, sur le pas de la porte de la salle de bain. Elle a abandonné entre temps les patins qu’elle avait. Elle est sale, ses cheveux trempés de boue et surtout, quelques douleurs qui lui plient un peu le corps et lui fait mal à la tête. Mais sa fierté la fait avancer, ne se souciant pas d’Orson, déjà présent dans la salle de bain. Non, ça serait marqué sa faiblesse que de lui demander un peu d’aide. Même si elle en a grandement besoin. Alors elle fait pile comme ci de rien était, mais il prend l’initiative tout seul de la soigner. Elle n’a pas le temps de lui dire que ce n’est pas nécessaire, qu’il n’est déjà plus là. Elle souffle. Elle passe une main sous ses yeux pour enlever les larmes qui s’y déversait au compte gouttes. Alors elle se contente de passer un peu d’eau également sur ses cheveux pour pouvoir les attacher convenablement, quand des mains l’attrapent par la taille pour l’aider à s’asseoir. Elle n’a pas envie de dire merci. Elle ne dira pas merci, après tout, elle n’a rien demandé. Elle le regarde juste un peu de haut. Vexée d’être vue dans une position pareille ; normalement elle ne tombe jamais en patins. Il touche sa plait au niveau du genou. Ca fait mal. Instinctivement elle resserre un peu sa main autour de son épaule. N’empêche que heureusement qu’il est là, parce qu’elle, elle se serait contenter de passer son genou sous l’eau. « J’en sais rien… Je roulais dans la forêt comme d’hab et je suis tombé. J’avais mon pied accroché à quelque chose… » Qu’elle souffle, la tête un peu baissée. Elle pince à nouveau ses lèvres alors qu’il nettoie toujours cette vilaine plaie, quand elle ajoute : « J’ai mal aussi là… » Qu’elle dit en passant sa main sur le côté de son crâne, enfin, juste à l’orée de ses cheveux. Elle sait qu’il n’est pas infirmière, mais il ne fallait pas s’occuper d’elle dès le départ. « Ma tête tourne… » Qu’elle souffle en fermant un peu les yeux. Elle fait une autre grimace. « Tu sais quoi, tu devrais me laisser périr ici… Ca ferait plaisir à certains… » Ici ou hors du nid. Elle dit ça pas vraiment sérieusement. Pour savoir pourquoi aussi il l’aide alors que c’est une grosse emmerdante.