+ Maxence

J'ai encore un peu de mal à réaliser que je suis dans l'aventure, dans le jeu, que j'ai pas d'horaires précis, pas d'emploi du temps à suivre. Je sens que mon père va péter un câble en apprenant que j'ai encore séché. Rien que d'imaginer sa tronche j'en ris déjà. Quel con. J'ai envie de m'amuser et de le faire chier en même temps. Je gagne sur tous les fronts en étant là. Donc je suis content. J'ai un grand sourire niais sur la figure pendant que je pense à ça alors que je me promène tranquillement en sifflotant un air de chanson pourri qui rentre bien dans la tête. J'aime faire ça, ça emmerde le monde. Je trouve une porte ouverte. Oh, une bibliothèque ! C'est un lieu en voix de disparition, non ? Ouais, non, c'est juste que comme je fais pas partie des élèves les plus studieux de mon cursus bah j'y ai jamais mis les pieds mais il parait que c'est encore très répandus comme lieux dans le monde, et très utiles. Je comprends pas pourquoi, maintenant avec les ordinateurs, les tablettes tactiles, tout le bordel électronique et internet on a plus besoin d'endroits soit-disant calmes avec des livres qui ont des pages sur lesquelles sont inscrites des mots qui forment des phrases qui ont un sens les uns arrangés avec les autres. En plus les bouquins c'est hyper dangereux, le papier ça coupe ! Alors qu'un ordinateur à part éventuellement te faire électrocuter si t'es pas doué il y a pas beaucoup de risque, à moins qu'il plante sinon, hm. Enfin bref, j'entre quand même, rien que pour voir à quoi ça ressemble un peu et je tombe sur le type au chat. Ok, il est mignon, le chat, hein, pas le type, enfin si j'étais homo je l'envisagerais peut-être, mais c'est quoi cette idée d'amener son animal de compagnie dans un jeu comme ça ? Je sais pas, je me pose vraiment la question, j'ai jamais eu de bestiole dans le genre, mon père trouve ça inutile et sale. Je me plante à quelques mètres du candidat et de l'animal, on sait jamais, au cas où l'un d'eux m'attaque. « Pourquoi t'as amené ton chat, mec ? » Non mais en plus il faut le nourrir, changer sa litière ou le faire sortir dans le jardin pour qu'il fasse ses besoins, il faut lui porter un peu d'attention, que des trucs chiants en outre. Mais où est l'intérêt ? Je sais pas. Mais le type va surement m'expliquer.

Je pense que j'aurais quand même du me douter que je tournerais rapidement en rond dans ce genre d'endroits ... L'enfermement n'était pas quelque chose auquel j'avais un jour été habitué. Et je sais bien, nous n'étions pas "enfermés" au sens littéral du terme et nous avions même largement de quoi profiter du climat plus que clément qu'offrait l'archipel hawaiien, mais cela restait de l'ordre du circuit fermé ... Bref, je supposais que ce n'était qu'une histoire de temps d'adaptation, comme n'importe quelle autre situation ou destination. J'avais l'habitude. Et puisque j'avais visité tout ce qui était intérieur hier, j'avais décidé d'en faire de même avec les extérieurs aujourd'hui ... Mais c'était sans compter sur la pluie, cette traîtresse. Pour la pluie j'aurais pu rester à Paris, ou même chez moi ... Mais enfin, du coup j'avais décidé de repousser mon expédition extérieure à plus tard, et attrapant mon bouquin sur ma table de nuit dans la chambre j'avais décidé de me poser au calme dans la bibliothèque, Tixy sur les talons sans même que je n'ai besoin de l'appeler. Je crois qu'elle cherchait encore ses marques, cette pauvre bête avait du passer par tellement de lieux et de mains avant d'entrer dans le nid qu'elle ne devait plus savoir où donner de la tête. Elle n'était pas embêtante pour deux sous en tout cas, tandis que je m'étais calé dans un fauteuil avec ma méthode de langue elle s'était endormie à mes pieds et cela faisait bien une heure que j'étudiais sans que rien ni personne ne soit venu m'interrompre. « Pourquoi t'as amené ton chat, mec ? » D'accord, j'étais peut-être un peu trop absorbé par ce que je faisais pour ne pas avoir entendu mon interlocuteur entrer dans la bibliothèque. Relevant d'un seul coup la tête vers lui j'avais froncé les sourcils un instant avant de répondre « Je l'ai pas amené ... » Ça me semblait un peu couler de source en fait, je voyais mal comment j'aurais fait ... Et surtout, comment cette pauvre bête aurait pu survivre à deux longs courriers et une escale. « Cadeau de Cupidon. La tombola, tout ça ... Il est rentré avec moi, et il repartira en même temps que moi, je crois que c'était ça le deal. » Mais entre nous soit dit maintenant que la production me l'avait filé je ne savais pas si j'allais réussir à leur rendre. J'en avais deux autres à la maison après tout, alors un de plus ou un de moins ... Bref, ce n'était pas le sujet de toute façon. « Pourquoi, toi aussi tu es allergique ? » Ulysse l'était bien lui ... Et qu'on se le dise je n'y étais absolument pour rien moi, j'espérais même sincèrement qu'on lui fournisse rapidement des anti-allergiques. Ça ne devait pas être marrant de ressembler à un lapin russe, avec le nez qui coule et les yeux qui pleure de cette façon, hm.

Quand j'entre dans la bibliothèque je me retrouve en face du candidat accompagné d'un chat. Je me souviens l'avoir vu vite fait au prime mais je sais plus comment il s'appelle. En même temps c'est un homme, ça aurait été une femme j'aurais retenu son prénom tout de suite, en même temps que celui du chat avec un peu de chance. Mais bon, là je sais ni qui il est, ni qui est cet l'animal. Je lui demande pourquoi il l'a amené. Je savais pas qu'on avait le droit d'amener ses animaux de compagnie. De toute façon j'en ai pas donc au final je m'en fous un peu, mais je suis juste curieux de savoir ce que ce chat fait ici. Il me dit qu'il ne l'a pas amené. Bah alors comment ça se fait qu'il soit là ? Je me le demande bien. J'hausse un sourcil alors que l'homme au chat me répond de lui même, sans que j'ai à poser la question. Merde, il lit peut-être dans les pensées, ça serait son secret. Ou alors il communique avec les animaux ? Et ce serait pour ça qu'il a amené son chat. Non. Apparemment c'est ce qu'il a reçu de la tombola. « Hm, pas très utile comme cadeau. » Que je lui fais remarquer. Moi j'ai eu un indice gratuit, comme ça, je peux donc commencer la chasse aux secrets avec une petite aide supplémentaire par rapport aux autres. Mais bon, je vais pas me précipiter pour buzzer non plus, chaque chose en son temps, et pour l'instant c'est le temps de la découverte du nid et des candidats. Bref. Le mec me demande pourquoi je lui demande ça et si je suis aussi allergique. J'hausse les épaules. « Non, je crois pas, enfin je sais pas. » Bah je passe tellement peu de temps à proximité des animaux que je sais même pas si je suis allergique à l'un d'entre eux en particulier. Mais bon, au pire je risque pas de mourir à cause d'un chat, la production aura qu'à me filer des médicament si ça va vraiment pas quand je suis en présence de la bête. Pour le moment ça à l'air d'aller en tout cas. « Et vous vous appelez comment toi et ton fauve ? » Ouais, tant qu'on y est j'aimerais bien mettre un nom sur la tronche du mec à chat et de sa créature.

Je pense qu'il fallait que je me fasse une raison, pendant au moins une quinzaine de jours, le temps que tout le monde parvienne plus ou moins à situer tout le monde sans avoir besoin de réfléchir cent sept ans, j'allais demeurer l'homme au chat. Je l'avais déjà entendu je ne sais combien de fois depuis hier, ce surnom ... Enfin, si l'on pouvait appeler cela un surnom. « Hm, pas très utile comme cadeau. » me répondit en tout cas le blondinet à qui je venais d'expliquer que je n'étais pas venu ici avec mon animal de compagnie. Du moins pas au sens où il l'entendait. Pas très utile, certes, mais tout était une question de point de vue ... C'était bien plus utile qu'un paquet de nouilles, et bien plus mignon également. Mais soit, on n'était pas tous forcément fan des animaux, j'espérais simplement que lui non plus n'y était pas allergique, sinon j'allais commencer à me faire des ennemis sur cet îlot, et au bout d'une semaine de jeu seulement c'était un peu dommage. « Non, je crois pas, enfin je sais pas. » m'avait-il alors renseigné à ce sujet. Prenant quelques instants pour corner la page de mon manuel pour ne pas la perdre, j'avais relevé les yeux vers le visiteur pour lui répondre d'un ton presque catégorique « Tu le saurais déjà si c'était le cas, crois-moi. » C'était un peu le souci des animaux, du moment qu'il trainait quelques part et laissaient trainer leurs poils partout, ils faisaient éternuer n'importe quel nez trop sensible, et que le jeune homme ici présent n'ait jamais été directement confronté à Tixy jusqu'à présent n'aurait rien changé à son sort s'il y avait été effectivement allergique. « Et vous vous appelez comment toi et ton fauve ? » Il avait l'air d'avoir envie de faire un brin de causette, aussi avais-je définitivement refermé mon livre, sans pour autant quitter mon interlocuteur des yeux « Tixy et Maxence, je te laisse deviner lequel est lequel. De toute façon je n'ai eu mon mot à dire sur aucun des deux. » Ceci dit, si je trouvais le nom dont on avait affublé ce chat plus que moyen niveau originalité, je n'avais aucunement l'intention de tenter de le changer. Après tout on ne choisissait pas son prénom, et comme je venais si justement de le faire remarquer moi non plus je n'avais pas choisi le mien ... Pas qu'il me déplaise, cependant. Je l'aimais bien, mon prénom. « Et le tien, du coup ? » Parce que oui, la moindre des choses c'était que je sache comment l'appeler également, ne serait-ce que d'un point de vue pratique. Je ne tenais pas à l'appeler le type de la bibliothèque, c'était beaucoup trop long comme titre.

Je ne sais absolument pas si je suis allergique à un animal, mais comme vient de le dire le candidat à qui on a donné le chat, si c'était le cas, je le saurais. Je me contente de vaguement hocher la tête pour lui donner raison avant de finalement lui demander son nom et celui de sa bête aussi, tant qu'à faire. Tixy et Maxence. Il se sent obligé de préciser que je dois avoir deviné qui est qui. Non, je suis con, je suis sûr qu'il s'appelle Tixy. Quel nom débile pour un chat. Moi je l'appellerais el gato quand je le verrais. Enfin, je ne risque pas de beaucoup l'appeler, mais je prononcerais au moins son nom pour lui dire de dégager de mon chemin, ou de mon lit, oui parce qu'il me semble qu'on dort dans la même chambre, tous les trois, hm. Maxence me demande mon prénom. « Esteban. On dort dans la même chambre, je crois. » Que je réponds. Je regarde l'animal pendant quelques instants avant de penser à un truc qui pourrait être problématique. « Tu l'attachera pendant la nuit, hein ? J'ai pas envie qu'il vienne pisser sur mon lit pendant qu'on a les yeux fermés. » Non mais il manquerait plus que ça, déjà que je dors aux côté d'une rousse russe alors si en plus je dois me réveiller dans des droits pleins d'urine ça va pas le faire, j'aurais plus qu'à aller dormir dans le salon ou un truc comme ça. « Il a l'air de déjà bien te coller, en tout cas. Comment tu le vis ? » Je demande ça comme ça, juste pour m'informer vite fait, pour m'intéresser un peu à l'animal et au candidat, mais au fond je m'en soucis pas plus que ça.

Je préférais que l'on laisse là le sujet du chat, à vrai dire. Parce que j'avais l'impression de n'être que ça depuis que j'étais arrivé, l'homme au chat, et parce que notre ami ici présent ne semblait pas être un ami des bêtes à première vue. Je ne jugeais pas d'ailleurs, hein, il avait le droit ... Il perdait quelque chose à mon avis, mais il avait le droit, et ce n'était que mon avis. Plus utile dans la discussion, j'avais préféré lui retourner la question quand il m'avait demandé mon prénom ; Parce que ça pouvait toujours servir, et puis parce que c'était un peu l'usage quand on rencontrait quelqu'un, hm. « Esteban. On dort dans la même chambre, je crois. » Ah oui, l'espagnol c'est vrai, il me semblait bien qu'il y en avait un dans le lot. Boh, de toute façon même si les langues étaient plus ou moins mon domaine, mon espagnol lui se limitait à corrida et sangria ... Même pas d'espagnol LV2, non. Et pour ce qui était de dormir dans la même chambre je le croyais sur parole, comme en témoignait sans doute mon hochement de tête ; Seulement quand j'arrivais dans la chambre c'était généralement avec la ferme intention d'aller me pieuter, alors que ce soit hier ou avant hier soir je n'avais pas encore fait attention à mes camarades de chambre, hormis celui avec qui je partageais mon lit. Et en parlant de lit « Tu l'attachera pendant la nuit, hein ? J'ai pas envie qu'il vienne pisser sur mon lit pendant qu'on a les yeux fermés. » Ah bah si, visiblement il y tenait vraiment, à ce qu'on parle du chat. Et puis qu'est-ce qu'ils avaient tous à se méfier de cette pauvre bête comme si elle était un vecteur de cataclysmes ? Ils n'avaient encore jamais vu un chat avant de venir ici ou bien ? « Je pense qu'on t'a assez bien élevé pour qu'il ne te prenne pas l'envie de venir pisser dans le lit de ton voisin au beau milieu de la nuit ? Bah tu vois elle c'est un peu pareil, elle a été bien élevée à priori. Mais si elle se tient pas tranquille la nuit elle finira sur la terrasse, ne t'en fais pas pour ça. » C'était pas parce que je m'étais attaché à une vitesse presque déraisonnable à cette boule de poils que j'allais la laisser faire n'importe quoi. Pour le moment elle se contentait de dormir roulée en boule au pied du lit, entre Mickael et moi, mais si cela venait à changer elle finirait dehors, c'était aussi simple que ça ... Je ne tenais pas moins à mon sommeil que les autres après tout. « Il a l'air de déjà bien te coller, en tout cas. Comment tu le vis ? » Comment je vivais quoi, le fait qu'elle me colle ? A l'entendre on croirait que c'était une punition que je devais subir contre ma volonté ... Mais moi ça me plaisait bien, ça me rappelait Fred et George. Quoi que c'est vrai que ceux deux là étaient bien plus indépendants. Du coup j'avais simplement haussé les épaules « Elle m'embête pas, j'ai l'habitude de toute façon. » L'habitude des chats, donc. « Mais d'ici deux ou trois jours elle se sera fait à la maison et elle vadrouillera dehors. Peut-être même qu'elle chassera les rats de palmiers, j'en ai vu passer deux ou trois près de la salle de maintenance. » Et dans ces cas là un chat c'était des plus utiles, en fin de compte. J'imaginais déjà d'ici la psychose de l'une ou l'autre de ses demoiselles qui pousserait des cris stridents en montant sur une table quand elle croiserait un de ces charmants rongeurs ... Mais y'avait bien pire que des rats de palmiers dans la forêt, à mon avis. « Tu venais chercher un bouquin ? » Oui, je changeais de sujet comme ça, d'un coup, mais bon je me renseignais. Et il n'y avait pas trente six choses à faire dans une bibliothèque, soit on amenait son propre bouquin avec l'intention de lire tranquillement, ce qui était mon cas puisque le silence était toujours plus efficace pour étudier, soit on venait en espérant trouver un bouquin avec un minimum de potentiel parmi ceux de la bibliothèque. Je n'avais pas encore vraiment fait attention à ce qui se trouvait sur les étagères pour ma part.

Je n'ai jamais eu d'animal chez moi, donc je ne sais pas bien comment ça fonctionne. Je sais pas, moi j'aurais foutu le chat dehors pour laisser tout le monde dormir tranquillement dans la chambre, mais non, visiblement Maxence n'a pas l'air de cet avis. Il me dit que j'ai été bien élevé et que je ne pisse pas sur les lits des autres, et bien elle, c'est pareil. Ah mais en plus c'est une fille ! Ouais, bah, je savais pas, j'allais pas aller voir entre ses jambes pour vérifier l'appareillage. Je préférais pas trop m'approcher de cette chose, ça peut être dangereux se genre d'animal. Le candidat fini tout de même par dire qu'il la mettrait dehors si elle est trop chiante. Je me contentais de lui répondre un petit « hm » pour lui faire comprendre que j'étais en total accord avec cette décision. Et puis je ne pouvais m'empêcher de lui demander comment ça se passait avec l'animal, comment il vivait le fait d'être suivi à la trace. Le fait est que ça ne semblait pas le gêner, tant mieux pour lui. D'autant que dans peu de temps elle gambadera toute seule, et chassera sans doute les rats. « Ok. Donc ça veut dire qu'on va possiblement se faire attaquer par un félin en liberté à n'importe quel moment de la journée. Je prends note. » Et je vais de ce pas aller me trouver une armure de chevalier, j'ai pas envie qu'elle s'en prenne à moi et qu'elle me troue la peau avec ses petites griffes de chat fourbe. Puis il me demanda si je venais chercher un livre. « Non. Lire c'est chiant. » Que je dis simplement en me posant finalement dans un siège en face du candidat. Je gardais toujours un oeil sur la bestiole, au cas où. D'un autre côté, ne rien faire c'est aussi chiant que de lire, donc je devrais peut-être prendre un bouquin, tout compte fait, mais non, j'ai un peu la flemme là tout de suite.

Il m'avait tout l'air d'être ce genre de type qui ne se laissait que difficilement convaincre par quelque chose ne faisant pas partie de son quotidien. Du moins c'était mon impression, mais il est vrai que je ne connaissais rien de ce type, et donc pas non plus ses goûts, ses habitudes et sa façon de faire ... Mais là par exemple, cette histoire de chat semblait vraiment le préoccuper. Et bon, je n'avais jamais foutu les pieds en Espagne mais cela m'étonnerait quand même que le chat soit un animal rare, interdit ou disparu au pays de Sancho Panza. « Ok. Donc ça veut dire qu'on va possiblement se faire attaquer par un félin en liberté à n'importe quel moment de la journée. Je prends note. » Comment il y allait quand même, il réalisait qu'il était en train de parler de cette mignonne petite chose qui dormait en ronronnant à mes pieds ? Même le plus fourbe des chats n'en restait pas moins un animal domestique « On ne t'a jamais dit que la petite bête mangeait rarement la grosse ? » n'avais-je finalement pu m'empêcher de lui demander d'un ton légèrement railleur, un sourire amusé s'étirant sur mon visage. « Mais si elle t'effraie tant que ça tu peux toujours te tourner vers l'autre brun barbichu là, celui qui a eu le pistolet à eau à la tombola. Peut-être qu'il acceptera de te le prêter contre une paella maison. » Okay, j'avoue celle-là elle était un peu facile, mais on pouvait bien rire un peu non ? Promis je ne me vexerais pas si quelqu'un faisait une blagounette sur les français, la tour Eiffel, les grèves, les cuisses de grenouilles ou le combo fatal béret-baguette de pain. Bon et du coup, je ne savais pas trop pour quelle raison il avait décidé d'investir la bibliothèque à la base, mais pas pour parler animaux de compagnie à mon avis. Chercher un bouquin donc, avais-je hasardé ... « Non. Lire c'est chiant. » Ah. Mauvaise pioche, donc. Mais je ne sais pas si il réalisait que c'était un peu contre-productif de traîner dans une bibliothèque quand on aimait pas lire. Un peu comme traîner dans un abattoir en étant végétarien, quoi. « Oh non, ne me dit pas que tu es ce genre de gamins qui font une allergie à la lecture et qui ne jurent que par leur gameboy ? » Comment ça, les gameboy ça n'existait plus ? Rien ne la remplacerait jamais, cette bonne vieille gameboy grise, en noir et blanc ... Elle était sortie l'année de mes onze ans. Je m'en souviens, je l'avais réclamée pendant des semaines en espérant l'avoir à Noël, alors. Et finalement j'en avais eu une l'année suivante, à partager avec mon demi-frère ... Bon, c'était toujours mieux que rien quoi.

J'étais surement un peu méchant avec l'animal, d'autant que là, endormi, roulé en boule, il avait l'air plutôt gentil. Mais c'est bien connu, il faut se méfier des apparences, elles sont souvent trompeuses, je ne le sais que trop bien. Donc si le chat en question est bientôt sensé roder dans le nid sans laisse avec un être humain responsable à l'autre bout, je préfère me protéger. Simple question de sécurité, c'est tout. Maxence me demande si je ne sais pas que la petite bête ne mange pas le grosse. Pff, bien sûr que je le sais ! qu'est-ce qu'il croit, celui-là ? « J'ai pas peur qu'elle me mange, j'ai peur qu'elle me dévisage, voir pire encore. » Elle a pas intérêt à me tomber dessus sans crier gare, hein, je serais armée. Ou pas. Non, j'avoue, j'exagère un peu. Mais sérieusement, si elle me griffe le visage je la fous dehors à coups de pied au cul. Le candidat me dit que si j'en ai si peur je n'ai qu'à demander à un type possédant un pistolet à eau de me protéger, il accepterait peut-être de me rendre ce service contre une paella maison. Tss, n'importe quoi. « Non mais je sais me défendre tout seul, je suis un grand garçon. » Je précise pas que je ne sais pas faire la cuisine, même si c'est une des spécialités du pays. De toute façon, sans vouloir paraître macho, les femmes se débrouillent déjà très bien sans qu'on vienne leur faire de la concurrence, nous les hommes. De toute façon on change de sujet pour parler de la raison qui me pousse à être là. Pas les bouquins en tout cas, et je l'avoue sans honte à l'homme à chat. Je crois que c'était juste un peu de curiosité qui m'avait fait mettre les pieds ici. Le candidat me demande si je suis le genre de gosse à être allergique à la lecture qui passe sont temps sur le gameboy. « Je suis pas assez vieux pour connaître la, heu, gameboy. De toute façon, les jeux vidéos c'est pas mon truc. » Bon, en fait si, je connais la gameboy, mais comme ça je me donne l'air encore plus jeune que je ne le suis, et puis ça va surement lui foutre un coup de vieux, à lui, haha. N'empêche, à m'entendre, j'aime rien, ni lire, ni jouer aux jeux vidéos. Je suis un blasé de la vie, que voulez-vous, c'est l'argent qui m'a pourri, j'en suis sûr. Enfin, je suis bien content d'être riche quand même, mais je suis pas sensé étalé mon fric sous les yeux de la populace, on est tous au même pied d'égalité ici, hm. Plus ou moins quoi, et surtout moins en fait.