Que ce chat perdait ses poils mon dieu ! Il y en avait dans toutes les pièces. Concrètement, il ne voyait pas vraiment les poils mais il savait qu'ls étaient présents ! Et pour cause. Impossible pour Ulysse d'échapper au nez qui coule et aux éternuements. Et encore pour le moment, c'était assez soft, plutôt supportable. Il évitait au maximum ce chat de malheur. Pourquoi il était noir à votre avis ? C'est pas une coïncidence... Sur la terrasse au moins, il sera tranquille. Tixy ne viendra jamais le chercher là... Oh putain il entend des miaulements. Il se retourne et... la bête lui fait fasse, encore plus terrifiante que d'habitude. Avec ces yeux féroces et ses crocs de compétition. Elle veut ma peau. « Non mais c'est une blague... » Doucement, Ulysse recule. La bête le regarde faire, avec cette pointe de sadisme qu'il voit dans ses yeux. Non non, il n'est pas parano. Ce chat est vraiment vicieux. « Lâche moi Tixy ! Sinon j'hésiterais pas à... me servir de cet arme ! » En reculant, il se saisit d'un parasol qu'il retourne pour le pointer vers le chat. Je sais bien de quoi ça a l'air comme ça... Mais c'est bien Ulysse la victime hein. Regardez ! Au lieu de s'enfuir, le chat avance. « TIXY ! » Hm, peut-être que l'appeler par son nom n'est pas une très bonne idée en fait. Les chiens reconnaissent leur nom donc il suppose que ça doit être pareil pour les chats. Bon, son parasol est surtout là pour faire beau parce qu'il n'en a pas grande utilité en fait... Hm, il est en très mauvaise posture là.

Deuxième journée au sein du nid d’amour, comme ils appellent ça. C’est un genre d’hôtel plutôt. Un truc bien sympathique où j’aimerai vivre non-stop toute l’année mais tout seul. Il y a trop de monde. Sérieux, c’est quoi ce bordel ? Il y a même un chat, de quoi halluciner. Mais on n’a pas à se plaindre. On est à Hawaï, sérieux, c’est de la bombe. Ça fait rêver tout seul. J’ai clairement pas l’habitude d’autant de luxe. Ok, y’a souvent du soleil à Montpellier et c’est une ville où il fait bon vivre mais le paysage n’a rien à voir avec la ville tahitienne. Quant à la température, on ne peut pas rêver mieux. Je me trimballe en tee-shirt ou débardeur toute la journée. Je sens que je vais vite prendre des couleurs. Mais plus maintenant. Il est tard et me voilà arrivant sur la terrasse pour m’en griller une. Petit rituel avant de dîner. De là, j’entrevois un blond plutôt costaud se défendre avec un parasol face au fameux félin. J’esquisse un sourire moqueur. « On dirait bien que la petite bête va manger la grosse. » Le spectacle m’amuse si bien que je regarde le jeune homme faire. Il semble clairement en galère et son regard vers moi crie à l’aide. Je ne dis rien et m’approche de la bête. Mes genoux craquent, ma main saisit l’animal par son cou puis je me relève en pointant le chat vers le garçon. « T’as cru que c’était un lion ou quoi ? » L’animal m’a l’air inoffensif, il ne se débat même pas de mes mains. Je pense que vu le nombre de caresses qu’il a subit, il doit être plus domestiqué qu’un clebs. « La prochaine fois, au lieu d’abîmer ce qui nous procure un peu de fraîcheur, cours vers le chat, en principe ça devrait le faire peur et il devrait fuir. » Pour en avoir eu un dans ma jeunesse, je m’y connais. Je suis d’ailleurs sûr que plus il lui montrera sa peur, plus l’animal aura tendance à vouloir prendre le pouvoir sur lui. Quoi qu’il en soit, j’en viens à nous débarrasser de la bête en l’enfermant à l’intérieur.

Il est foutu. Comment il va s'en sortir ? Franchement il sait pas là. S'il quitte la bête du regard ne serait-ce qu'une seconde, il sent que la seconde d'après, il meurt. Et s'il garde le contact visuel, il ne peut évidemment pas s'enfuir. Mais c'est sans compter le jeune homme qui vient de faire son apparition. Cool, il va pouvoir l'aider... « Dés que t'auras terminé de te moquer, tu viendras m'aider s'il te plait ? » Allez, ça urge là. Enfin le brun se décide à intervenir. Sans aucun mal, il arrive à récupérer la bête dans ses bras. Automatiquement, Ulysse retourne le parasol et le plante à son emplacement. Plus besoin de ça -surtout pour ce que ça sert-. « T’as cru que c’était un lion ou quoi ? » Oh, il aurait limite préféré que ce soit un lion. « Je suis aller... » Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'il éternue plusieurs fois. Ah, trop prés, beaucoup trop prés. Il lui fait signe de l'éloigner de lui, ce qu'il fait non sans lui donner un conseil pour la prochaine fois. Mais il a pas envie de le traumatiser non plus... Après il va avoir peur de lui et il a envie de profiter du chat aussi quand il aura ses médicaments ! « Je te serre pas la main, tu comprends bien pourquoi. » Ouais, il doit avoir plein de poils dans les mains c'est certain. « Ulysse et toi ? » Il va pas l'appeler son sauveur non plus.

Ouais, je suis un peu sadique dans l’âme. J’aime bien voir les gens dans des situations périlleuses. Mais ce n’est pas de la méchanceté, attention, c’est juste du sadisme. Et là, en l’occurrence, voir le garçon lutter contre un chat, ça me fait rire. J’attends donc un bon moment le temps de le laisser me supplier de l’aider avant que je lui prête main-forte. Bon, la demande, c’est pas tellement ça. Je pourrai le laisser galérer plus longtemps mais il a dit « s’il te plait ». Sauvé. Je m’empare de la bête en précisant bien qu’il s’agit de chat et non d’un lion, au cas où le candidat ne serait pas au courant. Il m’informe alors qu’il est aller.. ? Puis il éternue. Ah oui allergique. Tout s’explique. Enfin non, pas tout, se défendre contre un chat avec un parasol c’est quand même une situation un peu farfelue. Qu’est-ce-qu’il lui ait passé par la tête ? « Oh non, comment tu sais que je viens de me gratter les couilles ?! » Je plaisante, hein, juste au cas où. J’ai bien compris qu’il ne veut pas entrer en contact avec moi et me serrer la main puisque j’ai touché les poils du chat. « Silas. » Ainsi donc, le candidat s’appelle Ulysse. Je prends note. « T’as rien du héros de la mythologie Grecque. Escroc. Lui a fait la guerre de Troie, a parcouru les mers, à battu un cyclope. Il aurait pas eu peur d’un chat. » Grosso-modo, j’insinue que le candidat est une petite nature comparé à son héros patronyme. « T’es grec au moins ? » Tout n’est peut-être pas perdu. « Et tu m’es redevable. Je t’ai sauvé la mise. » Bon, d’accord, j’abuse un peu. J’suis pas réellement du genre à rendre des services et à demander une contrepartie.

Oui voilà, il le lui serre pas la main parce qu'il s'est gratté les couilles juste avant, c'est exactement pour cette raison là. Bien sur, il sait qu'il plaisante. Il espère en tout cas. Quoiqu'en fait, il s'en fout un peu Ulysse, c'est pas choquant. « T’as rien du héros de la mythologie Grecque. Escroc. Lui a fait la guerre de Troie, a parcouru les mers, à battu un cyclope. Il aurait pas eu peur d’un chat. » Ah ben c'est sur que comparé au héros, Ulysse n'est rien du tout. Déjà en temps normal, pouvoir rivaliser avec quelqu'un qui a combattu les Dieux, la tâche s'avère assez ardu -juste un petit peu hein, après tout, c'est quoi affronter un cyclope ou des sirènes, rien du tout n'est-ce pas- mais après cette scène, c'est mission impossible.  « Et toi t'as rien de Silas, disciple de Jésus, évêque de Corinthe qui... » Hm, bref on s'en fout. C'est pas drôle si le candidat connait pas la Bible. Tout ça pour dire que Silas n'avait pas un langage aussi fleuri que le sien. « T’es grec au moins ? » « Même pas, Italien. » Désolé gars, le cliché ne vient même pas jusqu'à là. On pourrait croire, avec son prénom, qu'il est Grec mais non. Ses parents ont choisi ce prénom pour diverses raisons, l'une d'elle était peut-être effectivement en référence au héros mais pas parce qu'ils étaient grecs. « Et tu m’es redevable. Je t’ai sauvé la mise. » « Silas l'aurait fait gratuitement lui, hm. » C'est à ce moment là que la musique de Cupidon sonne. Sérieusement ? Maintenant ? Bon, c'est là qu'ils doivent s'embrasser ? Ulysse à vrai dire, s'en fout un peu. C'est qu'un jeu hein. Il va juste voir ce que va faire Silas et le suivre dans son choix.

Ulysse ? Sérieusement ? Mise à part une carrure assez marquée synonyme d’une musculature entretenue, je trouve qu’il a rien du héros de la mythologie Grecque. Son nom s’apparente plus à celui du toutou de ma mamie. J’sais pas d’ailleurs ce qu’elles ont toutes les grands-mères à appeler leur chien Ulysse. Bref, voilà qu’il compare mon prénom à son patronyme disciple de Jésus. Pas mal. On me l’avait jamais faite celle-là. « Je connais pas la bible. J’espère que c’était pas un chic type. » Je me permets de couper le jeune homme dans son discours si passionnant qu’il pourrait sortir directement d’une recherche Wikipédia. En attendant, si j’lui ressemble pas, j’espère que c’était un mauvais mec. Logique, non ? « Hé, moi aussi j’ai du sang de rital qui coule dans mes veines. » Ouai, bon, j’ai aussi des origines Tunisiennes et Algériennes mais ça, bizarrement, j’le revendique pas. Sinon, à part ça, je suis français. Un bon petit français. Un français insouciant. Un français exigeant aussi. D’où la mentalité, je t’ai rendu un service donc tu m’es redevable. « J’accepte tabac, alcool et sexe comme moyen de paiement. » Je plaisante, cela va de soi. A part pour le tabac. J’serai pas contre une clope. En ce qui concerne le cul, il faudra s’en passer. Les mecs, c’est pas mon kif. Cupidon ne semble toujours pas l’avoir compris. « Putain. Il va me faire chier jusqu’au bout c’lui-là. » Sa musique de tapette retentit et techniquement ça signifie que je dois embrasser la personne à qui je parle sans quoi on perdra de la thune. Putain. J’ai pas envie de poser ma bouche sur celle d’Ulysse. J’refusais d’ailleurs toujours d’embrasser des mecs lors du jeu de la bouteille. Mais bon, là y’a un enjeu. J’peux pas me permettre de perdre de l’argent. « Allez, viens, qu’on en finisse. En espérant que celui qui se cache derrière le chérubin ne soit pas en train de tripoter sa queue. » ça ne m’étonnerait même pas tiens. Je laisse limite pas le choix à Ulysse. J’viole sa bouche le temps d’une seconde. J’essuie ensuite celle-ci avec mon poignet. Berk. « Rassure-moi, t’es pas gay ? » Non car je préfèrerai autant qu’il ne se fasse aucune illusion au cas où ça serait le cas.

Silas -le mec de la bible- un chic type ? Évidemment que oui ! Il a fait plein de choses dont un homme peut être fier. C'est un homme bon. Et par-là, il ne dit pas que Silas le rital -puisqu'il avait des origines apparemment- n'était pas un homme bon, disons juste que c'est différent. « J’accepte tabac, alcool et sexe comme moyen de paiement. »  Haha, il est tellement mal tombé avec Ulysse. « Je ne fume pas, ne boit pas et ne baise pas. C'est con hein. » Et quand il dit qu'il ne baise pas, c'est même pas pour son orientation sexuel qu'il dit ça. Il ne baise pas tout court, vraiment. Il n'a jamais couché avec une femme de sa vie. Il est puceau quoi. Pas sur que Silas le comprenne ainsi. La musique de Cupidon retentit. Il a le sens de l'humour Cupidon... Heureusement que Ulysse aussi. Et Silas ? Aussi apparemment puisqu'il se prête au jeu. Allez, un petit smack vite fait bien fait comme ça le bambin est content et on en parle plus. « Rassure-moi, t’es pas gay ? » Oh god. Il lève les yeux en souriant. « Non, par contre toi tu vas le devenir maintenant que t'as gouté à mes lèvres. » Il rit légèrement. Il va devenir Ulyssexuel pour être précis en fait. Blaaaague. Ah putain, ces yeux commencent à piquer. Il éternue de nouveau -encore heureux que ça s'est pas produit quand il était à deux centimètres de ces lèvres hein- et se gratte les yeux. « Trop de chat ici ! Argh. » Il grogne et se casse, faisant un dernier signe à Silas. Rien contre lui.