J'avais décidé d'exploiter mes talents de charmeur raté pour réussir à avoir ce que je voulais. Ouais, et pour le coup ça n'avait pas tardé à marcher puisque je n'avais même pas eu besoin de me préparer moi même le repas qu'une charmante jeune femme s'était chargée de le faire à ma place. La vie n'était pas belle ? Bon cela dit, j'étais presque certain qu'elle faisait plus ça parce qu'elle avait faim que parce qu'elle craquait pour mes beaux yeux. Mais eh, c'était toujours bien de rêver, n'est ce pas ? De toute évidence, prendre mes marques dans cette aventure allait être compliqué, mais j'essayais au maximum de rester aussi naturel qu'à mon habitude. Après tout, autant se faire apprécier pour ce que j'étais réellement, plutôt que de jouer un quelconque rôle et me manger la porte pour faute d'interprétation correcte. Moi, j'aimais bien cette idée. Alors du coup, je n'avais pas changé mes habitudes non plus, si ce n'est que je m'étais un peu plus investi dans le rangement que par chez moi. Oui, parce qu'il valait tout de même mieux faire bonne impression, et ne pas dévaster le dressing trop rapidement, hm. C'était en quête d'un dessert que je m'étais avancé dans la cuisine, louchant un court instant sur les yaourts avant de finalement avoir une idée. Une glace à l'eau, c'était ça qu'il me fallait. A la fraise de préférence, oui, mais je n'étais pour autant pas trop compliqué non plus, côté parfum. J'avais donc poussé la porte du cellier, pour voir si il n'y en avait pas dans le congélateur. Bingo. Bon, il n'y avait que de la menthe, ou presque, à croire que mon parfum préféré ne m'était pas entièrement exclusif, tss. Oh et tiens, j'avais même pas remarqué la jolie brune du prime dernier. Krisjana, si je me souvenais bien. « Pourquoi tu t'es séparé de ta femme ? Enfin ex femme » Ah, la délicatesse n'était donc pas son truc, j'en prenais note. Cela dit ça n'était pas bien grave, j'étais habitué avec ma mère qui se contentait de dire tout ce qui lui passait par la tête. "Je ne regrette rien de tout ce que j'ai dit ou fait dans ma vie" m'avait-elle dit. C'était tout bonnement impossible non ? On regrettait tous quelque chose, oui, chacun avait forcément honte à propos de acte ou d'une parole. « Tu m'as comprise » Humidifiant ma lèvre supérieure, je jetais un regard amusé vers la candidate, tout en portant mon bâtonné glacé à ma bouche, avant de l'abaisser pour lui répondre. « La question serait plutôt de savoir pourquoi elle, elle est partie. » Parce que même moi je n'en connaissais pas la réponse. J'avais bien essayé de la retrouver, mais de toute évidence, ce n'était pas ce qu'elle voulait, alors j'avais simplement fini par laisser tomber. « A vrai dire, elle est partie du jour au lendemain sans prévenir. » donc je supposais que ça devait arriver un jour ou l'autre, que c'était quelque chose qu'elle avait prévu depuis un petit moment. « Donc t'es pas attirée par ce Jorah ? » le courant avait l'air de plutôt bien passer entre eux, malgré leurs chamailleries. Du moins c'était la remarque que je m'étais faite lors du dernier prime passé en leur compagnie.

C'était étrange de parler de son ex-femme dans une aventure comme celle ci, comme si elle était un déterminant de ma vie. Elle n'en faisait plus partie depuis un bon moment pourtant, et c'était probablement mieux ainsi. Je n'allais pas le cacher, je lui en voulais encore de nous avoir quitté. Mais j'avais tourné la page, c'était la seule chose qu'il y avait réellement à faire. « Désolée » reprit-elle en grimaçant -bien que je n'étais pas certain que ce soit pour cette raison. Haussant les épaules, une moue quelque peu détachée s'était éprise de mon visage. « Y'a pas de mal. » après tout, elle ne pouvait pas savoir, j'aurais probablement fait la même bourde. Et puis de toute façon, ça n'était pas comme si elle était morte. Cela dit, je n'en savais pas plus qu'elle à ce sujet, au final. Peut-être était-elle réellement décédée ? J'avais tout de même bien du mal à y croire. « Ça s’est passé quand ? » je me souvenais encore d'avoir ouvert le journal ce jour là, avant de comprendre que plus aucune de ses affaires ne se trouvaient dans notre appartement. Mon appartement. « Il y a six ans. » je portais à nouveau mon bateau glacé à mes lèvres, détaillant du regard cette pièce où je n'avais pas encore mis les pieds. Ça faisait un petit moment maintenant, oui, donc j'avais appris à vivre seul. Enfin, à deux, mais sans une compagne. Ça n'était pas plus mal cela dit, bien qu'il était parfois encore compliqué de ramener des femmes à la maison. « Tu l’aimes encore ? » Je me demandais bien pourquoi la jeune femme s'intéressait autant à cette partie de ma vie. Cela dit, je ne lui avais donné que ça à se mettre sous la dent, pour le moment, donc elle devait probablement exploiter ce qu'elle savait déjà. « Si j'aime encore une femme qui a laissé derrière elle une gamine d'à peine un an, sans plus jamais donner signe de vie ? » la réponse semblait presque évidente. Ça n'était même pas que je la détestais, non, mais il y avait des choses qui ne se faisaient pas. Comment dire à sa fille que sa mère n'a jamais voulu la connaitre ? C'était presque inhumain, et j'avais clairement l'impression d'avoir le mauvais rôle, également. Mais puisque nous en étions à nous questionner, j'avais décidé d'aborder le sujet Jorah, puisqu'après tout, là encore, c'était une des seules choses que j'avais pu remarquer vis à vis de la candidate. Je ne les connaissais pas assez pour évaluer si oui ou non il y avait attirance, mais je pouvais bien tenter de le deviner, après tout. « Je donne l’impression d’être attirée par lui selon toi ? » un sourire amusé étira mes lèvres « Tu réponds toujours aux questions personnelles par une autre question ? » non parce qu'un peu plus et j'aurais pu croire qu'elle fuyait la conversation. Qu'elle soit rassurée, je n'étais pas du genre à aller raconter tous les vilains petits secrets de chacun à d'autres, j'avais tout de même bien mieux à faire. Et puis si c'était le cas, elle finirait probablement par lui dire. Reportant mon bâtonnet à mes lèvres, je l'écoutais donc reprendre la parole. « Il fait partie de mes préférés » ouais, c'est bien ce que j'avais cru comprendre « Tu ne vas pas m'en dire plus, n'est ce pas ? » repris-je en un léger rire, croisant mes bras tout en faisant attention de ne pas me tâcher. Pas de compassion pour le petit nouveau, moi qui pensais avoir la tête d'un confident en or, mon égo venait d'en prendre un coup, hm. Ou presque. « Et donc, quels sont les autres gus qui te plaisent ? Tu peux me le dire, vu que je ne les connais probablement pas, y'a pas grande chance que je me souvienne de leurs noms, une fois face à eux. » faux, j'avais une mémoire imparable, aucune information ne m'échappait jamais, mais ça, elle n'était pas obligée de le savoir après tout. De toute façon, ça n'était pas comme si j'allais crier ses attirances au monde entier, j'étais presque certain qu'elle était du genre à être bien plus directe que moi sur ces choses.

Six ans, ça me semblait être une éternité, alors qu'au final, ça ne remontait pas à si longtemps que ça. Lorsque l'on y repensait, ma fille n'avait jamais connu sa mère, ou du moins, pas assez pour s'en souvenir. Il restait quelques photos d'elles dans nos albums de famille, comme celles du mariage, mais la plupart avaient été dissimulées. C'était une partie de ma vie qui n'était plus, j'avais préféré tourner la page. « Tu sais on dit que souvent l'amour rend con et aveugle, alors ... » Et là dessus, la candidate n'avait pas tord. Pour autant, je continuais à croire en l'amour. C'était peut-être quelque peu naïf de ma part, mais j'étais certain qu'il y avait quelqu'un, quelque part, qui m'irait. Nous n'avions pas qu'une seule âme soeur dans l'univers, il suffisait juste de tomber sur les bonnes personnes, aux bons moments. « T'as jamais vraiment été amoureuse toi, non ? » puisque si c'est ce qu'elle pensait réellement, c'est qu'elle n'avait jamais du avoir assez confiance en quelqu'un pour lui confier ses sentiments, ce que je pouvais tout à fait comprendre. Certaines personnes étaient bien plus sur la défensive à ce sujet que d'autres. J'avais moi même mis du temps avant de m'ouvrir. « Ta fille s'appelle comment ? » « Tamara. » répondis-je en un sourire, alors que le visage de celle ci m'apparaissait. « Elle a sept ans, donc. » Et déjà une vraie princesse. Je la gâtais probablement trop, mais que voulez-vous, je ne pouvais rien contre les enfants, et encore moins contre une femme. La candidate tente donc d'éviter ma question, alors qu'un sourire nait sur ses lèvres. « C'est tout une technique, je t'apprendrais » hochant la tête d'une moue amusée, pour acquiescer, je reportais mon bâtonnet à mes lèvres. Il avait déjà diminué de moitié, mais me connaissant, j'allais probablement en prendre un second et ce sans même y réfléchir. Quand on aime, on ne compte pas, hm. « Hm ... plus personne maintenant » Maintenant ? Donc il y avait un candidat qui l'intéressait ? Du moins, un ancien, puisqu'elle semblait parler au passé. C'était dommage, cela dit, j'étais presque certain qu'elle ne me disait pas tout à ce sujet. « Tu comprendras rapidement que les trois quarts des candidats sont négligeables. Et qu'il ne faut pas perdre son temps » négligeables, c'était donc ainsi qu'elle voyait ses camarades. C'était toujours intéressant à savoir. « Eh bien, tu donnes l'impression de t'amuser comme une petite folle ici, dis moi. » repris-je en un léger rire. Elle semblait totalement détachée, et de toute évidence, ne s'intéressait pas à grand monde hormis quelques exceptions. De ce fait, ça ne devait pas franchement être une partie de plaisir tous les jours pour la jolie brune. « Tu leur as laissé le bénéfice du doute ? Non parce que je suis certain qu'ils ne sont pas aussi barbants que tu le dis. » parfois, il fallait simplement oser dépasser les apparences. Bon, certes, des fois même en grattant la surface, on restait sur son avis de départ, mais...

Titi a été derrière les fourneaux toute la matinée. Elle a un peu foutue le bordel, mais ce n’est pas trop puisque là-dessous, il y a une bonne intention. La semaine dernière, elle est tombée sur un magasine qu’elle a lu et dans lequel il y avait plein de journée mondiale et internationale écrit. Alors du coup, elle avait parcouru les lignes à la recherche d’un truc marrant. À défaut d’avoir trouvé, elle était tombée sur la journée mondiale de la gaufre, le vingt-cinq. Comme c’est aujourd’hui, elle a décidé d’en faire tout pleins, pour tout le nid. C’est drôle d’en faire et puis c’est gentil elle trouve. Elle le fait avec plaisir en tout cas. Quand elle eut finit, elle plaça tout sur un plateau, qu’elle porta à travers le nid. Oui, elle comptait faire une grosse distribution dans tout le nid pour en faire profiter ses camarades. Elle partie quelques instant dehors pour faire une distribution en plein air, puis elle revint à l’intérieur, pour en remettre sur son plateau. C’est alors que de petites voix raisonnèrent. Elle tend l’oreille, comprenant que celles-ci venait du cellier. Alors elle se dirigeait vers celui-ci gaiment, portant son plateau à bout de bras. « SALUT ! » Qu’elle lance joyeusement, comprenant qu’elle coupé une conversation, peut-être importante, elle ne sait pas. Cela dit, la Barbie était étonnée, en regardant le jeune homme – plus si jeune que ça en fait. « Oh ! Oh mais, je… Je ne connais pas ces beaux yeux moi… ! » Qu’elle dit, un sourire aux lèvres, papillonnant ses cils comme une gamine. Légèrement hyptonisée, voire groupie, ouai carrément. Ils sont trop beaux ses yeux. Elle se mordille les lèvres, avant de secouer sa tête. « Bienvenue ! Prends une gaufre ! » Qu’elle dit en lui tendant le plateau. Puis finalement, elle regarde Krisjana. D’un mouvement de tête, elle accompagne son invitation : « Toi aussi tu peux en prendre ! ». D’un mouvement de main elle montre trois parties dessinée sur ce même plateau : « Cette moitié-là c’est au chocolat, cette moitié-là c’est au sucre et cette moitié-là c’est nature, sans rien dessus. » Elle est toute joyeuse et finalement, quand et s'ils se sont servit, elle quitte le cellier bien heureuse, pour les laisser à deux dans le cellier.