yityish

Les vagues de fins d’après-midi d’aujourd’hui sont parfaites pour le surf. Parfaites pour me distraire, pour penser à autre chose, pour me concentrer sur quelque chose de divertissant. Exactement ce dont j’avais besoin. Après avoir passé plusieurs heures dans l’eau, je m’échoue sur le sable, complètement épuisé, la peau rougissant par tout ce temps passé sous les rayons du soleil. Ce dernier qui est tranquillement entrain de se coucher, m’offrant un beau spectacle. Je tends la main en direction de la petite glacière que j’ai pris la peine d’apporter avec moi et sort le paquet de bière, encore frais. La nécessité du moment. Je ne tolèrerai aucun commentaire sur ma consommation d’alcool, à ce que je sache, je suis un grand garçon, je crois que je sais ce que je fais. Ou plutôt, je me donne l’impression de savoir ce que je fais. Mouais. Le fixe le couché de soleil, figé, me demandant pourquoi j’ai laissé les choses en arriver là dans ma vie. Je sais que remâcher ses erreurs ne sert à rien, mais parfois, on a l’impression que tout est fait pour nous le remettre en plein visage, jour après jour. C’est terriblement lassant. Je sens une présence à mes côtés, ce qui me force à tourner la tête, plissant les yeux pour tenter de reconnaître la personne. La blonde n’est pas difficile à reconnaître finalement. Je ne peux pas en vouloir à Yityish d’être resté à la place de Babou, ce n’est pas de sa faute, elle était juste la dernière à être nommé ce soir là. Mais sa popularité avait été très grande et donc elle méritait sa place ici, mais je dois avouer que lorsque nous attendions les résultats, je souhaitais sincèrement que se soit le prénom de Babou qui soit prononcé, et non l’inverse. « Salut Blondie. » je lâche, sans enthousiasme, me penchant pour prendre une nouvelle bière et la tendre en direction de Titi pour la lui offrir. Je ne sais pas si elle aime la bière, elle est plutôt du genre cocktail sucré, comme je le sais déjà. « T’arrives au bon moment pour le couché de soleil. » En temps normal, j’aurais certainement ajouté une connerie du genre, c’est le moment parfait pour avoir un tête à tête romantique juste pour voir la réaction de Titi, mais je ne suis pas d’humeur aux plaisanteries. Pour autant, ça ne me dérange pas qu’elle reste avec moi ici, je ne vais surtout pas la chasser.

Titi marche sur la plage. Elle a besoin de prendre l'eau un peu et elle pense que la mer est plus propice à la solitude que la pisicine. Pourtant, sur la trajectoire qu'elle emprunta, elle tomba sur Benjamin. Elle a envie de lui parler, mais elle ne sait pas comment aborder les choses. L'élimination de Babou et la révélation du secret d'Amy. Ca fait beaucoup de choses pour lui en si peu de temps. La blonde est évidemment émue par ce qu'il s'est passé entre lui, Amy et leur soeur, mais elle ne peut se permettre d'émettre un jugement. Ce n'est certainement pas elle qui allait lui jeter la première pierre, ou la deuxième ou la dernière. Non pas qu'elle ait connue une situation semblable ou qu'elle peut dire savoir ce que ça fait d'être dans cette situation. Non, elle comprend juste que Benjamin n'aille pas bien et qu'il puisse avoir mal. Le problème dans sa présence ici, c'est qu'elle est très sensible, Titi. Et rien que de penser à ça en plus de l'élimination de Babou, ça lui donne envie de pleurer. Alors elle réfléchit à l'éventualité de faire demi tour et de s'éloigner de lui, mais c'est trop tard. Elle lui offre un léger sourire pour le saluer à son tour, mais un sourire très loins des siens habituels et de ses éclats de rire. Elle semble aussi éteinte que lui, alors dans un souffle, elle s'asseoit assez près de lui, mais pas trop. Elle attrape entre ses petits doigts fins la bière qu'il lui tend. Elle n'en boit pas tout le temps, mais elle ne déteste pas ça: alors elle l'ouvre assez rapidement. Et alors qu'il eut à peine le temps de parler du couché de soleil, qu'elle éclata en sanglots. “J'suis désolée...” Qu'elle se rattrapa en posant sa main devant sa bouche. Elle est autant désolé de pleurer que désolée pour Babou. Elle pense sincèrement que c'est de sa faute, si elle a été nominé. Si seulement elle n'avait pas été tourner cette foutue roue, elle n'aurait sûrement pas été nominée et les voix quelle a recu aurait peut-être été donné à Babou. C'est assez égocentrique de penser ainsi, mais dans l'esprit de Titi ce n'est pas du tout ainsi que ça fonctionne. Elle ne pense qu'à bien. Elle essuie sa joue du revers de sa main. Ca sert à rien de pleurer, ça n'arrangera pas les choses c'est certain, mais elle ne peut pas s'en empêcher. “J'suis désolé pour Babou, elle aurait du rester et pas moi...” Pas elle, ses quinze mille nomination et celle encore une fois à venir. “Je sais que c'est de ma faute...” Qu'elle souffle, en avalant difficilement sa salive. Elle sait qu'il se passait vraiment quelque chose entre les deux. Et elle est d'autant plus désolé, qu'elle regrette d'avoir fait l'amour avec lui la semaine passée. Elle ne regrette jamais en temps normal, mais ce n'est pas un temps normal pour tout dire.

Je ne suis pas des plus enthousiasme à la vu de Titi, seulement parce que mon moment de solitude vient de prendre fin. Mais si je ne voulais pas qu’elle reste, je ne lui aurais pas offert une bière, ni tenter de faire une pseudo conversation à propos du couché de soleil. Sauf que je ne m’attendais pas à une telle réaction. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle éclate en sanglot devant moi. Elle est désolée. Hm… D’accord. Je fixe la demoiselle, pétrifié devant autant de larmes d’un seul coup. Et pourquoi est-ce qu’elle s’excuse ? Parce qu’elle pleure, ou parce qu’il y a quelque chose d’autre ? J’en viens même à me demander si elle n’est pas désolée d’avoir couché avec moi. « Euh…Titi… » d’une voix hésitante, je ne suis pas certain de savoir comment faire pour la rassurer, bien que je ne sais pas encore à quel sujet je dois la rassurer en fait. « J'suis désolé pour Babou, elle aurait du rester et pas moi... » Ah je vois. Ma mâchoire se serre, le regard fuyant, je ne sais pas quoi répondre à cette confession. Dans un sens, je trouve un peu ridicule de pleurer de la sorte, mais Titi me semble être une jeune femme sensible, ce que je ne désapprouve pas. Je peux me montrer assez sensible dans mon genre lorsqu’il est question de certains sujets « Je sais que c'est de ma faute.. » Bon, elle s’en met peut-être un peu trop sur les épaules tout de même. Je ne crois pas qu’elle soit responsable des votes des téléspectateurs. Je viens maladroitement passer mon bras autour de ses frêles épaules pour rapprocher la candidate de moi et la serrer momentanément dans mes bras, trouvant que c’était la meilleure façon de tenter de rassurer la demoiselle. « Mais non, arrêtes Titi. Je ne vois pas en quoi c’est de ta faute. » Si y’a quelqu’un a qui j’en veux, ce n’est pas Titi, mais plutôt Esteban qui a mis en nomination Babou alors que selon moi elle ne méritait aucunement de s’y retrouver. « Tu es resté, elle a été éliminé. C’est la vie. » On ne peut rien y faire. On remarque je suis beaucoup plus calme qu’après le prime, bien que cela ne signifie pas que j’ai accepté son départ. Je me rend simplement compte que je ne peux maudire la planète entière pour son élimination. Et surtout, que cela ne fera pas qu’elle sera de retour à mes côtés ici. Je suis blasé face à cette situation, peut-être encore un peu en colère intérieurement, mais ça s’arrête là. Mon pouce vient se glisser sur la joue de la candidate, essuyant une grosse larme qui s’était invitée sur sa joue. « Arrêtes de pleurer. Les jolies filles comme toi ça ne pleure pas. » Dis le mec qui en a souvent fait pleurer plus d’une. Je veux juste qu’elle se calme.

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