Putain de prime. Barbie s’en va, Bagheera aussi. Mais c’est pas ça qui m’affecte réellement. Je suis pas en demi-finale à cause de ces putains de candidats qui m’ont attribué des notes de merde. En quoi ils peuvent me juger ? Ils connaissent rien de moi. C’est aux téléspectateurs de voter, pas à eux. Putain de règle de merde. Je sais que ça va être mission impossible de rester face à Maxence ou Ulysse mais j’vais me battre. J’ai pas le choix. J’peux pas lâcher l’affaire, pas maintenant, pas si proche du but. Il me la faut cette place. Voilà ce qui tourne en rond dans mon maudit crâne depuis plusieurs minutes. A la fin de celui-ci, j’suis sorti et j’ai marché. Pas mal de temps même. Ça m’a fait du bien et en même temps, j’suis toujours énervé par la réalité. J’vais essayer de me reposer. Peut-être que j’aurai les idées plus claires demain. Je file donc aux toilettes pour vider ma vessie puis j’me lave les mains et.. je scrute l’arrivée de la MILF. Une idée subite me traverse l’esprit. Je bloque la porte du cabinet qu'elle essaye de fermer avec mon pied, lui indiquant que je compte pas la laisser tranquille. « La vie est trop courte pour se poser des questions. » Je plaque la nuque de la demoiselle hâtivement pour attirer ses lèvres vers les miennes, mon autre main vient soulever la jambe de la candidate et je plaque cette dernière contre la porte des toilettes. J’vois alors que la candidate résiste et s’apprête à causer. Mes lèvres s’éloignent à quelques millimètres des siennes et ma voix se veut douce et sensuelle. « Chut. Gâche pas tout. » Je capture à nouveau sa bouche avec plus de fougue et envie. Ouais, je suis bien décidé et je suis assez énervé. Je crois que ça peut se sentir et en même temps c’est ça qui rend l’instant excitant. Je domine. J’me contente de faire quelque chose dans lequel je suis plutôt doué et qui me permettra de tout oublier pendant quelques instants. Un moyen de distraction comme un autre en somme. Sauf que celui-là est plus efficace, plus précieux et.. j’en ai besoin.

Je suis en demie finale. En voilà une bonne chose. Même si ma joie est quelque peu gachée par le fait que j’ai dû nominer Ulysse pour m’y isser. Je l’ai déçu, et ça me fait un peu chier. Mais bon je savais que ce n’était qu’une question de temps avant que ça n’arrive, et que je descende dans son estime. C’est quelque chose dont j’ai l’habitude. Alors non je ne saute pas de joie. D’autant plus quand je pense à ma cagnotte ridicule. J’en aurais presque envie de chialer. A quoi bon la valider si c’est pour repartir avec 900€. Je me serais fais plus en continuant mon job merdique de serveuse. Mais bon on est jamais à l’abri d’une surprise, sait on jamais un miracle. De toute façon encore faudrait il que j’arrive en finale et là… Mais bon c’est quand même 4 chances sur 10. On a vu pire comme probabilités. Après tout, combien y avait-il de chance que je sois qualifiée dans ce jeu parmi les milliers de candidature ? Puis que je fasse parti des dix restants ? Donc bon, tout est possible. Même si j’y crois moyen. D’autant que je ne suis pas d’une nature très optimiste. Avec moi le verre à tendance être à moitié vide. Bref, le prime est fini depuis un petit bout de temps maintenant. Je me suis changée. J’ai troqué ma robe contre mon pyjama, qui est constitué d’un mini short et d’un débardeur. J’ai l’intention d’aller me coucher. Mais avant, passage aux toilettes oblige. Je croise Silas qui en sort. Je pénètre dans l’unique cabinet, et quand je veux refermer la porte, monsieur a dans l’idée de m’en empêcher. Il l’empêche en foutant son pied. Pas chieur le gars.  « La vie est trop courte pour se poser des questions. » Ouais et alors ? C’est pour ça qu’il m’empêche de pisser ? Pour partir dans des pensées philosophiques ? Et là sans que je ne m’y attende, il me plaque contre la porte et emprisonne mes lèvres. Je veux protester, mais il m’en empêche en me disant de me taire, et en reprenant mes lèvres de plus belle. Toujours autant en douceur le bonhomme. En plus je sens bien qu’il est animé par de la colère aussi. L’espace d’un instant je me laisse emporter par la fougue. M’abandonnant au baiser pleinement. Avant que ma raison ne me rattrape subitement. « Dégages ! » Que je dis en le repoussant violemment. Ce que j’aurais du faire bien plus tôt. « Tu m’as pris pour ta pute ? » Je sais bien que j’ai peu d’estime pour ma personne, et lui pareil, mais y a des liimites. Et des manières de faire surtout. Le type il a cru qu’il pouvait débarquer, jouer son gros dominateur et me prendre comme ça dans les chiottes ? « Trouves toi quelqu’un d’autre pour te défouler. »

En voyant Amy dans les toilettes, j’ai eu une pulsion, un fantasme, une envie. J’ai pas vraiment hésité. Mais c’est vrai que j’ai agis sans délicatesse et c’est ce qui a clairement suscité une réaction vive de la demoiselle. Bon, d’accord, elle m’a sérieusement refroidie là. En même temps, j’avoue que je l’avais mérité. J’y ai pas franchement été mollo. Je me suis peut-être même un peu cru dans un film porno. Ou non, en vérité, j’ai trouvé en elle un moyen de me défouler et d’oublier tous mes problèmes. Elle a pas tort. J’me sers d’elle comme un objet. Mais par contre, je la considère pas comme ça. « Attends. » Je me saisis aussitôt de son poignet pour la rattraper. De là, j’affiche une mine désolé, de chien battu. Non, j’essaye pas de l’amadouer. Ou peut-être que si, finalement. « T’es pas une pute et j’fréquente pas les putes, j’ai quand même un peu de dignité. » Pour qui elle me prends ? Elle a sérieusement cru que quand je suis en manque, en dehors du jeu, je vais voir les prostitués de Montpellier et j’fais appel à leur service ? Plutôt crever. J’aime le sexe mais j’aime encore plus le fait de pouvoir me regarder dans la glace. Non, vraiment, j’ai certaines limites. Alors ouais, je considère Amy comme un plan cul, c’est vrai. Mais plus que ça. Sans quoi, je lui parlerai pas en dehors de nos parties de jambes en l’air. « Et puis, quel est le mal à se faire du bien avec une personne qu’on apprécie ? » Ma voix s’est adoucie, je souris presque même. Ouais, ma colère s’est dissipée. Faut dire qu’elle m’a bien refroidie. A présent, j’ai un nouveau challenge. Recoller les morceaux. Ou du moins, essayer.

Je suis énervée. Quel queutard. C’est bien la preuve là qu’il ne me considère rien d’autre que comme son objet sexuel. Que moi je me serve des autres ok, mais je n’apprécie pas la réciproque. Et il me reste encore un semblant de dignité pour le repousser. Je m’apprête à partir, mais il me retient. Et sa réaction m’étonne. Il a limite une gueule de chien battu là. Je m’attendais à ce qu’il s’énerve encore plus, ne supportant pas de se faire rejeter. Pas qu’il tente plus ou moins de se faire pardonner.  « T’es pas une pute et j’fréquente pas les putes, j’ai quand même un peu de dignité. » Je vois qu’il a prit ma réflexion au pied de la lettre. De toute façon je m’en fou complètement de savoir s’il fréquente les putes ou non, il fait ce qu’il veut. Et puis au moins sa queue servirait à quelque chose si c’était le cas. Donner un peu de fric à ces pauvres filles. « Et puis, quel est le mal à se faire du bien avec une personne qu’on apprécie ? » Oh parce que c’est ce qui allait se passer ? « Ah tu m’apprécies autrement que pour mon cul ? Première nouvelle. » Bon certes, je dois être une des rares personne à qui il a mit la moyenne ce soir aux notes, mais franchement ça ne veut pas dire grand-chose. Peut être que c’est juste pour ça. « Et puis le problème, c’est que c’est TE faire du bien. T’en as rien à foutre de mon plaisir. » Ce n’est pas comme s’il avait prouvé de se montrer très généreux dans le domaine par le passé. Qu’il n’aille pas me faire croire que là il pensait autre chose qu’à se faire du bien. Se défouler. Oublier ses problèmes. Et m’utiliser pour ça, parce qu’il se trouve que j’étais dans le coin. Et potentiellement consentante parce que j'ai déjà baisé avec lui par le passé et que j'ai peu de dignité. Ouais bah c'est raté.

Dans un premier temps, la MILF m’a bien refroidie. J’avoue que si on l’avait fait, j’aurai pas été tendre et je l’aurai traité comme un vulgaire objet sexuel mais finalement, le fait qu’elle me rejette, ça me plait assez. Ça me travaille même à vrai dire. J’ai envie de faire ressortir mon côté séducteur et d’agir autrement avec elle. « Tu crois sérieusement que je m’embête à faire la discussion avec mes plans cul ? » Je ricane léger. Autrement dit, oui, je l’apprécie autrement que pour son cul. Sinon j’irai pas lui faire la causette et j’viendrai la voir systématiquement pour baiser. Or, c’est pas le cas. C’est seulement la deuxième fois que je quémande. Et encore, la première fois, c’est elle qui m’avait proposé. « Me faire du bien ? Parce que quand on baise, tu prends pas de plaisir ? » J’arque un sourcil, presque amusé ou plutôt intrigué par la réponse de la candidate. J’avoue que là, j’comprends pas son raisonnement. Dans une partie de jambe en l’air on est deux donc si je me fais plaisir, elle aussi. « Enfin je pensais que c’était du donnant-donnant, tu vois. » Un service rendu à chacun quoi. Elle prend son plaisir, moi aussi et basta. « Je voulais qu’on s’amuse ensemble mais si tu veux, on va se coucher comme des petits vieux, j’te sers ta camomille et bonne nuit. » A elle de choisir son programme. J’vais pas la violer en tous les cas. Si elle veut rien faire, tant pis, j’irai me coucher et puis voilà. J’vais pas me fâcher parce qu’elle a refusé mes avances. J’trouve ça juste dommage de pas en profiter une dernière fois vu que j’vais peut-être partir. En attendant, j’affiche une moue craquante en espérant la faire céder. Ouais, j’suis plutôt mignon quand je fais mon Caliméro.

 « Tu crois sérieusement que je m’embête à faire la discussion avec mes plans cul ? » Déjà qu’est ce que j’en sais moi de ses pratiques ? Et puis faire la conversation c’est vite dit…On ne peut pas dire qu’il se soit intéressé à moi, ou que je sache grand-chose de sa personne. « Sauf que tes plans cul tu ne dois pas vivre avec 24h sur 24. » Or ici qu’il le veuille ou non il n’a pas d’autre choix que de me croiser tous les jours. Donc les règles habituelles ne s’appliquent plus. Dehors, on aurait baisé une fois et basta, on ne se serait probablement plus jamais vu. « Me faire du bien ? Parce que quand on baise, tu prends pas de plaisir ? » Cela ne chance au rien qu’il ne pense qu’au sien.   « Tu m’excuseras mais on peut pas dire que tu sois le meilleur coup que j’ai eu. » Sans vouloir le vexer hein. Mais bon la réciproque doit être vraie. Après tout on ne peut pas s’attendre à grand-chose de plus d’un coup rapide dans les douches. Il pensait que c’était du donnant donnant. Il croit que parce lui atteint l’extase que c’est forcément la même chose pour la fille ? Y a des mecs tout ce qu’ils cherchent, c’est un trou à combler, puis merci aurevoir. Après je dis pas que je n’ai pas pris du plaisir avec lui. C’était loin d’être désagréable. M’enfin là tout de suite un coup rapide dans les chiottes, limite violent, n’est pas ce que j’ai envie. Je ne suis pas d’humeur pour ça. « Je voulais qu’on s’amuse ensemble mais si tu veux, on va se coucher comme des petits vieux, j’te sers ta camomille et bonne nuit. » Je lève les yeux au ciel face à ses propos. « Et bien tu ne sais clairement pas t’y prendre. Parce que je ne sais pas dans quel monde tu vis pour croire que prendre violemment une fille dans les chiottes ça l’exciterait. » D’autant que je ne suis pas bien difficile comme fille, alors c’est que clairement oui il ne sait pas s’y prendre. Et je me passerais bien de lui dire qu’en plus je suis en manque. Mais pas à ce point. « Va falloir que tu fasses mieux que ça. »

La MILF a vraisemblablement du mal à définir notre relation. Si tant est qu’on en est une. On a baisé une fois, on se parle régulièrement, on pourrait remettre le couvert. Bref, rien de très rationnel. C’est peut-être dû au fait que je dois vivre 24h sur 24 avec elle, ouais. « Exact ! Mais je pourrai très bien faire l’effort de ne pas venir te parler et t’éviter si j’en avais envie. » Je le fais bien avec certains candidats alors pourquoi pas elle si on suit son raisonnement ? Je la regarde d’un air amusé. J’aime bien avoir le dernier mot en fait. « J’ai jamais dit que je l’étais. » Je suis peut-être arrogeant, je parais aussi sûr de moi mais j’suis certainement pas prétentieux. Et heureusement. J’suis pas le mec le plus beau de la terre, j’suis pas non plus le meilleur coup du monde ou un gars très intelligent. J’ai pleins de défaut et je suis loin d’incarner la perfection, j’en suis pleinement conscient. « Pareil pour toi. » Que ce soit clair. Au moins on sera quitte. Question d’orgueil et puis je le pense aussi. Sans doute que la situation où on l’a fait n’était pas propice à l’extase absolue. J’ai bien aimé, ouais, mais j’ai connu beaucoup mieux. Maintenant, j’dis pas non pour recommencer. C’était quand même bien. « Excuses, j’avais oublié que je me trouvais devant une sexologue confirmée et que les femmes soumises, ça n’existe plus aujourd’hui. » Non mais elle délire, bien sûr que si ça existe des femmes qui aiment se faire prendre sauvagement dans les chiottes. J’en ai déjà rencontré. C’est limite du sadomasochisme mais c’est bien réel. Alors ouais, Amy est surement plus dominatrice qu’autre chose, ça doit être ça. Mais y’a pas de mal non plus. Je m’y suis pris comme un manche avec elle et j’ai pas réfléchi, oui, j’assume. Elle a eu parfaitement raison de me recaler. Si elle aime pas ça, c’est légitime. « T’aimes quoi ? Le romantisme ? La douceur ? L’inaccessible ? » Je m’appuie contre le mur tout en ne la quittant pas du regard. « J’peux te surprendre aussi. » Si c’est ce qu’elle recherche, elle va être servit. Il suffit presque de demander. Je me saisis alors de sa main en la guidant sensuellement sous mon débardeur pour la faire remonter sur mon torse puis je la ressors ensuite et colle mes lèvres à ses oreilles. « Rendez-vous.. au SPA. Pour un massage.. » Mes doigts viennent caresser délicatement le bas du visage de la candidate et s’arrêtent sur sa bouche. « sensuel. » Je me retire aussitôt et quitte la pièce sans avoir la certitude que la jeune femme me rejoindra ou non. C’est un risque à prendre et moi j’suis joueur.