“walk up to the final edge” -mallaury

« Nooooon. » Trop tard, le gars a ouvert la porte, relâchant l’enfer Milou sur le reste d’entre eux.  Le chien, probablement furieux d’avoir été enfermé, semble deux fois plus énervé qu’auparavant et décide de se venger sur la jambe de Taylor qu’il essaie de monter sans honte aucune. « Yeurk, mais lâche moi saleté. » Elle remue la jambe, assez pour qu’il la lâche, pas assez pour qu’il soit véritablement blessé. « C’est ta faute, t’as relâché l’ogre, tu trouves une solution. » Elle le pointe du doigt, enchaine avec le chien pour revenir sur lui. « Je me fais monter par personne moi, et surtout pas un cabot. » Qu’elle précise, avant de monter sur la chaise qu’elle avait posée juste devant la porte. « J’étais en train de poser la pancarte. » Ou un stop géant qu’elle venait de dessiner un peu plus tôt dans la matinée. Le chien pouvait rester dans sa pièce, on pouvait même lui mettre une litière pour ce qu’il devait perdre comme déchet. « Je t’en prie, vend moi du rêve. T’as toujours rêvé de faire toréador j’espère. » Il valait mieux pour lui, sinon il allait passer un mauvais quart d’heure. Le chien ne faisait que sauter sur les barreaux de la chaise, comme s’il sentait que Taylor était la responsable e son enfermement. C’était une vengeance qu’elle était loin ‘apprécier par ailleurs, ce chien la rendait déjà dingue.

Est-ce que l’enfermer était vraiment nécessaire ? Il est clair que le type n’a pas passé plus de cinq secondes en compagnie de l’autre miniature de chien. On dirait une mauvaise réplique de cabot, à croire que même être beau il pouvait pas. Le pauvre, le pauvre, ce n’était pas lui qui se faisait sauter dessus, réveiller à pas d’heures. « Le pauvre ? Le pauvre quoi ? C’est pas parce qu’il est moche qu’il devrait avoir droit à un traitement de faveur. » Au contraire, bien au contraire. Si encore, il se tenait bien, mais non, la bête était excitée comme une puce. Voila à quoi il ressemblait en réalité, un pou. « Ooooh, t’étais le gars qui balance toujours à la prof à l’école, pas vrai ? Le petit chouchou. » L’intonation de Taylor est plus joueuse qu’autre chose. « Et non, monsieur justice, Elin n’est pas au courant. » Ce n’est pas comme s’il allait se précipiter de la trouver pour la balancer. De toute façon, elle pouvait l’arrêter dès qu’elle le voulait, il avait pas l’air bien résistant. « J’ai quatre grands frères. A côté, ils sont angéliques. » Il ne connaissait pas sa famille mais clairement, ça voulait tout dire. « Le con essaie de me monter depuis tout à l’heure. J’ai l’air d’une chienne en chaleur pour toi ? » Question rhétorique, évidemment. Qui tourne un peu plus vulgairement que désiré, même si elle ne prend pas la peine de s’excuser. « T’es un fan de trente millions d’amis c’est ça ? Tu protèges la veuve et l’innocent pendant ton temps libre ? » Puisque visiblement toréador n’était pas son métier d’origine. Peut-être qu’il était dresseur de chevaux. Oh, le type qui murmure à l’oreille des ruminants là, ça serait drôle. « Taylor. Et s’il te plait, n’essaie pas de me monter aussi, ça deviendrait gênant assez vite. »

Ok, un point pour le supporter de la cause des animaux, il avait effectivement plus l’air du type discret au dernier rang. « Mais pourquoi ? » Non pas que ça l’intéresse outre mesure mais elle n’avait jamais vraiment bien comprit les silencieux. C’est relou le silence, tout autant que d’être invisible. Enfin, mieux vaut être une carpe qu’un rat. « Et elle est loin d’imaginer ce que son chien nous fait subir. » Qu’elle râle, dans sa barbe plus qu’autre chose à l’intention du type. Non mais c’est vrai quoi, il pourrait compatir un peu plus avec l’humaine en face de lui qu’avec le chien, merde quoi. « Croit moi, mes frères non plus. » Leur mère avait inventé ce jeu lorsqu’ils étaient tous plus jeune où le premier qui bougeait avait perdu. Le gagnant n’avait jamais passé deux minutes. Tous autant qu’ils étaient, les Prentiss étaient incapables de rester immobiles plus de deux minutes. Trois, grand max, pour les enterrements. Et encore… C’est bon de savoir qu’il imagine que Taylor ne semble pas être en chaleur… « Dis le si j’ai l’air d’une prostituée aussi. » Elle lui sort, croisant les bras sous ses seins, pour se donner un air de gros dur. Taylor maitrise beaucoup plus le regard qui tue mais il faut bien s’entrainer. Surtout qu’elle n’est pas vraiment en colère, comme le démontre le sourire qui éclot rapidement sur ses lèvres. « Quoi que ouais, tu peux le dire. Ça arrive parfois. » On ne peut pas dire que Taylor fasse grande attention aux centimètres de tissu qui l’habillent et peu facilement se trimballer en soutif dans une pièce. « Euh. » Elle se demande bien qui d’autre a fait des devinettes avec ses gouts télévisés, et si on lui avait dit qu’il avait une tête à regarder des chiffres et des lettres. « Peut-être que t’as une tête pour jouer au qui-est-ce. Tu sais, le jeu où faut deviner qui c’est mais version émission télévisé. » Elle explique, tout à fait rationnellement, du moins ça en avait l’air dans sa tête. Mais en règle générale, tout est mieux dans son esprit. Il parait que se présenter force l’autre à faire de même alors elle s’y colle, ça ne la dérange pas de continuer à l’appeler le type mais ça risque de devenir problématique puisque c’était déjà le cinquième sur sa liste, de type. « N’est-ce pas ? Va dire ça à Rocco ici présent. » Elle désigne le chien d’un doigt rageur alors qu’il est toujours là, à baver devant sa chaise. La grande Taylor, terrassée par un minuscule chien. On aura tout vu. « C’est pas comme si j’avais quarante pige non plus. » La vouvoyer, et puis quoi ? Lui faire un baisemain, ahah, il est drôle le type. Mallaury, il est drôle Mallaury. Ou pas. « T’as pas vraiment l’air d’une petite bête. Viens me rejoindre sur la chaise, je me dévisse le coup à te regarder de haut comme ça. » Elle lui tend une main pour qu’il monte avec elle, pas question de se retrouver avec Dracula en train d’essayer de lui sucer ses parties intimes et Mallaury ne semble pas vraiment partant pour l’enfermer à nouveau. Tant pis, elle attendrait qu’il parte, en espérant que ça n’excède pas trois minutes… « Alors Mallaury, d’où te viens cette passion pour la défense des bestioles ? T’es avocat ? » Ça pourrait passer, bien que ça ne collait pas vraiment avec le profil du gars silencieux. « Non, t’envoies des lettres anonymes pour dénoncer les trucs. T’as déjà découpé des lettres dans du papier journal ? Parce que sinon, je vais peut-être garder la chaise pour moi. » On n’est jamais trop prudent, il vaudrait mieux qu’elle garde ses poings pour elle.