Les journées étaient de plus en plus longue... la présence de Louison n'aidait pas forcément à ce que je me sente plus à l'aise. Au fond, j'avais l'impression de l'avoir toujours souhaité, qu'elle revienne... Mais aujourd'hui, trop de choses rentraient à nouveau en compte et j'espérais franchement que Cassandre ne s'éloignerait pas pour autant. J'avais vraiment besoin de lui, peut-être était-ce le moment de lui prouver que je méritais sa confiance, à nouveau. Peu importait, finalement, le regard que portait les spectateurs sur notre relation, aussi futile soit-elle. J'avais juste envie de lui en ce moment. Je zonais dans la maison à sa recherche, mais ne parvins pas à mettre la main sur Cassou. Alors, je sortis, affrontant le froid pour lui, à sa recherche. A l'affût de tous les bruits, je mis quelques instants à réaliser qu'il avait sûrement dû s'isoler dans la chambre d'aine. Il souffrait sûrement de cette situation, me sentant coupable, j'accélérais le pas jusqu'à la chambre. Il était bien là, je le vis par une des fenêtres, alors doucement, je poussai la porte. Il était allongé, je souris en coin. Je courus alors et lui sautai carrément dessus, espérant le réveiller.

Cassandre se réveilla en sursaut... rien d'étonnant puisque je lui avais carrément sauté dessus. L'interrompant dans un de ses rêves merveilleux, j'en étais sur, qu'il avait l'habitude de faire. Je lui souris lorsqu'il se retourna, me parlant de sa voix rauque, en déposant sur mes cuisses ses deux mains. Je plantai mes yeux dans les siens, sa question me fit rire doucement. Avais-je besoin d'une raison spéciale pour venir lui rendre visite ? Apparemment. Peut-être pensait-il lui aussi qu'avec le retour de Louison, je ne voudrais plus voir personne d'autres qu'elle.

« En fait je cherchais Louison. » lui annonçais-je, amusé ! En fait, ma blague ne le fit même pas rire mais j'avais envie de le taquiner, sur le coup. En plus, je savais que Louison serait désormai entre nous un sujet plus ou moins tabou. Pourtant, de mon côté, rien n'avait changé. Il était toujours mon petit Cassou et j'avais toujours envie d'être avec lui. Louison ou pas Louison ! De toute évidence, mon ex-femme n'était pas prête à revenir, elle s'en fichait royalement de moi, comme de sa première dent. « Je rigole... Je voulais te voir. » lui dis-je en souriant. « Tu veux dormir ? Je peux partir tu sais... »

Le comportement de Cassandre n'avait rien d'étonnant mais dans un sens, j'en étais presque vexé. Il avait toutes les raisons du monde de douter de moi mais ne m'efforçais-je pas, depuis une semiane, à regagner sa confiance ? Croyait-il sincèrement que j'allais tout abandonner pour mon ex-femme ? Les choses étaient certes devenues plus compliquées depuis le retour de Louison, mais rien n'avait changé en moi, dans mon esprit. Je lui souris, comme un gamin lorsqu'il se redressa. Sa dernière remarque me fit rire doucement.

« Evidemment que je suis là avec toi. Tu voudrais que je sois où patate ? » lui dis-je en souriant. Puis, rapidement, je lui volai un petit baiser en continuant d'agir sous le coup de l'excitation. J'avais l'air bête mais c'était ça ou déprimer tout seul dans un coin alors à choisir. Je me rassis face à lui, ne quittant pas son regard. « Tu es fatigué ? » lui demandais-je. Il dormait en plein après midi, c'était louche mais peut-être justifiable ! « Pourquoi tu ne dors pas avec moi ? Maintenant que je suis célibataire... » Je fis une petite moue triste. « Mon lit double me paraît bien trop grand... sans toi ! »

Il se butait le pauvre ! J'avais l'impression d'être une énigme complète à ses yeux. Pourtant, je ne me voyais pas ainsi, mes intentions étaient clairs non ? Chaque fois que je tentais de nous rapprocher, il semblait surpris, comme si c'était un truc inhabituel auquel il ne s'attendait pas, comme si je n'avais pas envie de ça. Je le regardai en souriant, toujours aussi bêtement. Etait-ce là vraiment ce que je voulais... Fallait-il vraiment être sur pour lui répondre ? Je veux dire, ne pouvais-je pas simplement agir par instinct et tant pis si je me plantais ? Oui, sur le coup, c'est ça que je désirais... mais demain peut-être ne le voudrais-je plus ? Je voulais juste qu'on oublie ces histoires et qu'on se lance, sans trop se précipiter.

« Non ce que je veux, en fait, c'est un million d'Euro, monter ma troupe de danse et faire le tour du monde. » lui dis-je en riant de manière franche et simple. « Mais je me contenterai de tes bras pour le moment, et de ta présence le soir. » Je lui fis un clin d'oeil pour toute réponse et puis, il me sauta dessus. La révélation qui s'en suivit me fit, certes, énormément peur mais je n'allais pas le relever. Fallait-il vraiment que je complique toujours tout avec mes doutes ? Pas cette fois. J'étais prêt à lui montrer qu'il pouvait se confier à moi, qu'il pouvait compter sur mon soutien et peu importe ce qu'il devait advenir de nous. J'étais bien, simplement ! Et s'il était amoureux de moi... je ne pouvais rien faire contre, je pouvais juste lui faire comprendre que ce n'était pas un problème pour moi.

« C'est entendu, tu dormiras avec moi ce soir alors. » Lui dis-je en répondant rapidement à ses baisers. Je glissai une main dans ses cheveux et souris, bêtement. « Et puis, si t'es gentil, peut-être même que je dormirai tout nu. »

Pendant qu'il me répondait, je tirai doucement sur son bars pour l'allonger à mes côtés, sur le dos. Nous étions juste tous les deux, il se blottit contre moi et me sourit avant de me dire qu'il avait toujours été adorable. Une façon comme une autre de me faire comprendre que quoi qu'il arrive, je me retrouverai nu dans notre lit ce soir ! Je souris en coin, riant doucement. Levant les yeux au ciel, je déposai ma main sur son épaule, enlaçant son corps, et caressant doucement son omoplate. Mon autre main, je vins la passer dans mes cheveux, la laissant alors trôner derrière mon crâne. Sourire aux lèvres, yeux pétillants, je fixai un point dans le plafond sans prendre conscience que j'avais tout du gamin qui tombait amoureux pour la première fois. Je ne savais pas vraiment où nous allions, mais je savais que je voulais y aller, c'était déjà pas mal.

« Tant pis pour toi alors. » lui dis-je sans arrêter de sourire. « Tu vas devoir supporter ma présence pendant la nuit et, qui plus est, tu vas devoir me supporter nu. » Je baissai alors les yeux vers lui, souriant en le voyant lever le visage vers moi. Je plantai mon regard dans le sien et affichai l'un de mes plus charmants sourire. Le flirt n'avait jamais fait parti de notre relation, c'était le moment d'essayer un peu ? Histoire de changer, de surprendre. « Un véritable calvaire pour toi, Cassou ! »