Ici, j'ai cessé d'être raisonnable avec les horaires. A quoi bon de toute façon? Nous n'avons pas réellement besoin de nous lever tôt et cela inclut donc que nous n'avons pas l'obligation de nous coucher tôt pour endurer une dure journée. Ici, les journées n'ont rien de dures justement. Elles sont divertissantes mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit le genre de chose qui me fatigue. Aujourd'hui ne fait pas exception, je ne sais même pas quelle heure il est lorsque j'emprunte les escaliers qui mènent à l'étage. Je ne suis pas nécessairement fatiguée mais le nid se vide peu à peu et je me dis que je devrais sans aucun doute imiter les autres, juste par principe. Je me tiens d'une main à la rampe et arrive finalement sur la dernière marche. Dernière marche qui ne supportera pas bien longtemps mon poids étant donné que quelqu'un m'attire par le bras et me force à lâcher mon emprise. Je ne suis pas bien lourde et je suppose que le candidat, qui se trouve être Percy, n'a eu aucun mal à me  déplacer. Je me retrouve assez rapidement coincée entre une glace et l'anglais. Mais cela n'a rien de dérangeant. «Faut que tu te fasses pardonner.» Que je lui lance joueuse tandis qu'il s'excuse de la frayeur qu'il a pu me faire. Mon ton ne laisse pratiquement aucun doute sur la façon dont il peut s'excuser. Je retrouve peu à peu cette relation, ce lien que nous avions depuis notre première rencontre. Un lien basé sur une attirance mais qui n'est pas uniquement cela. Je déplace mes mains de part et d'autres de sa nuque, sur ses épaules et l'écoute m'expliquer une histoire bien trop farfelue pour que j'y crois réellement. Pourtant, je joue l'innocente, je joue la naïveté qui me colle si bien au teint. «Ha bon ? J'savais pas» Je me mords la lèvre inférieur, légèrement. De ma main droite, je caresse sa nuque,du bout des doigts. «Et il consiste en quoi ce contrôle ? » Demandais-je avec un brin de curiosité dans la voix. Il s'étonne que je sois tombée sur lui d'ailleurs. «Je préfère que ce soit toi» annonçais-je une nouvelle fois en plantant mes prunelles dans ses yeux bleus océans, des yeux dans lesquels j'aime m'évader. Des yeux qui parlent parfois bien plus que Percy, un regard, ça ne ment pas et j'aime le sien lorsqu'il me regarde. Je me sens bien dans son regard.

Je me retrouve adossée contre le miroir en moins de temps qu'il le faut pour dire 'ouf'. Un peu apeurée au début, je me rends rapidement compte que l'initiateur de cette manipulation est Percy et dans ce cas, je n'ai rien à craindre. Au contraire, la proximité soudaine entre nos deux corps me donnent envie de jouer un peu. Il faut qu'il se fasse pardonner de la peur qu'il m'a faite, en tout cas c'est ce que je lui demande avec un sourire empli de sous-entendus au bord des lèvres. Un sourire qu'il comprendra, j'en suis certaine parce que nous nous connaissons, nous savons tous les deux comment fonctionne l'autre. Nous savons jouer. Sa réponse ne se fait pas attendre et une nouvelle fois, je fais entendre ma voix fluette. « Depuis que je l'ai décidé» C'est comme ça et puis c'est tout, c'est moi le chef et il devra se faire pardonner de la meilleure façon qui soit si il veut que je passe l'éponge. En tout cas, c'est ce que je lui fais croire. La réalité est toute autre, je ne lui en veux pas du tout et l'éponge est déjà passée. Chose qu'il ne saura pas, je veux savoir comment il agit lorsque c'est lui, qui se retrouve en quelque sorte, en position d'infériorité par rapport à une autre personne, moi en l’occurrence. Jouette, je place mes mains sur ses épaules tandis que mes doigts flirtent avec sa nuque. Il prétend devoir effectuer un contrôle et moi, j'entre dans son jeu. Je m'implique et lui demande en quoi consiste ce contrôle auquel je ne crois pas une seconde. Ils veulent (ou plutôt, Percy essaie de me faire croire) protéger les habitants, sait-on jamais qu'un psychopathe rode  dans le nid. « Et bien de toute évidence, je ne suis pas ton coupable.» Ce n'est pas avec ma force que je risque de faire mal à quelqu'un, même les mouches se moquent de moi lorsque je ne parviens pas à les tuer et ce, même armée d'une magnifique tapette à mouche. Si il y a un criminel dans ce nid, impossible que ce soit moi. Il tient malgré tout à effectuer une fouille au corps « Je ne m'y oppose pas.»Après tout, c'est bien connu, il n'y a que les criminels qui refusent de se soumettre à ce genre de manœuvres, les innocents n'ayant rien à se reprocher n'ont aucune raison de refuser. Ses mains valsent sur certaines parties de mon corps, je ne dis rien. Même pas lorsqu'il se rapproche de ma poitrine. «C'est toi qui aurait été déçu de savoir qu'Isaac aurait eu la chance de me fouiller au corps alors que toi non. » Simple hypothèse de ma part et il ne serait pas étonnant que Percy ne le perçoive pas du tout de cette façon. Lui, l'homme si libre. Lui qui n'est jamais jaloux et qui ne pourrait donc pas me reprocher que cela arrive. Son souffle chaud vient s'échouer sur mon visage, ses mains se perdent sur mes hanches et il me devient difficile de me concentrer sur ce que je devrais faire et sur ce que je veux faire. Le deuxième l'emporte et coupant net l'écart qui nous séparait, je scelle mes lèvres aux siennes. Le baiser est bien plus fougueux que le précédent, bien plus intense également. J'en ai envie. Je dépose délicatement ma main sur son visage tandis que mes lèvres se glissent un instant jusqu'à son cou. Une zone érogène parait-il. Une zone que je parcours brièvement avant de retourner l'embrasser. «Ce n'est pas du tout une façon de te corrompre» que j'articule alors, ayant prit durant quelques secondes un peu de distance. Juste quelques secondes.

«Et tu en serais certainement le premier étonné.» que je morde. Il me pense tellement sage, tellement calme que cette idée de moi-même ne doit jamais lui être venue à l'esprit. Pourtant, lorsqu'il le faut, lorsque je dois me battre pour mes idées et que cela me tient à coeur, je suis tout à fait capable de montrer les crocs et de m'acharner jusqu'à avoir ce que je souhaite. Et pour le moment, ce que je souhaite le plus c'est de m'amuser. J'ai besoin de décompresser, de m'amuser. Percy est la personne la plus qualifiée pour cela, le seul que j'ai envie de voir pour ce genre de moment. Cela tombait donc plutôt bien que ce soit lui qui se trouve en haut de l'escalier, lui qui m'attrape pour me coller contre le miroir qui se trouve désormais dans mon dos. Il essaie de me faire croire à une histoire de contrôle des couloirs, une histoire où il serait le contrôleur et moi, la contrôlée. Bien, je me laisse aller et j'en profite pour entrer dans son jeu. Je n'ai rien d'une coupable, c'est ce que je lui dis mais il s'empresse de me contredire en prétextant qu'il s'agit de l'argument de tous les coupables. Je suis à cours d'argument mais j'en profite qu'il me parle d'Isaac pour laisser fleurir une idée dans son esprit, pour essayer de savoir ce qu'il penserait si j'étais amenée à fréquenter quelqu'un d'autre. Si je me lassais soudainement de lui et me détournais vers un autre garçon. Il m'avait reproché mes remarques concernant Maddy mais à en croire ce qu'il disait, sa réaction n'aurait peut-être pas été si différente que cela de la mienne si nos places avaient été inversées. «Tu m'en voudrais si ça arrivait ? » Simple curiosité, une fois de plus. J'ai envie de savoir comment il réagirait, j'ai envie de fixer mes idées. Un sourire timide se dessine sur mon visage tandis que je laisse ses mains courir sur mon corps. Je ne compte pas m'en aller, je ne compte pas couper court à l'activité qu'il vient d'entamer. Rapidement, mes lèvres rencontrent les siennes et c'est le premier baiser passionnel que nous partageons tous les deux depuis que nous nous connaissons. J'étais entreprenante, une méthode pour moi de lui montrer que j'avais envie de cela autant que lui. C'était une envie commune et je ne voyais aucune raison d'y couper court. Sauf peut-être l'espace de quelques secondes, le temps de lui dire que cela n'est en rien un moyen de corruption. Il me répond et reprend la possession de mes lèvres. Un baiser fougueux. Ma main s'accroche à sa nuque tandis que le baiser s'intensifie de plus en plus. Je sens l'une de ses mains se glisser sous mon débardeur caressant au passage les parcelles de ma peau qui frisonne au contact de ses doigts. Son regard se pose dans le mien et le calme se fait une petite place entre nous deux. Je suppose que c'est le moment d'être raisonnable, de mettre fin à tout cela. Je n'en ai pas envie. Non. Dans un geste qui se veut équivoque, je déboutonne les boutons de sa chemise un à un, mes lèvres regagnent les siennes. C'est peut-être le dernier moment que nous passons ensemble dans le château puisqu'il est nominé par la roulette et je n'ai aucune envie de passer à côté de cela. Avec empressement, je l'aide à se débarrasser du vêtement pour venir m'attaquer à son jean que j'ouvre rapidement également. Je ne pourrais pas être plus claire que cela. Mes lèvres glissent le long de sa mâchoire, dans son cou et finalement, descendent le long de son torse. Je recouvre celui-ci de milles baisers et j'attends également qu'il me montre qu'il en a envie, autant que moi.