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 Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)

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MessageSujet: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptyLun 13 Oct 2014 - 2:30

clémentine, 18th october

D'un pas vif mais léger, je grimpe quatre à quatre la volée de marches qui me mène tout droit au premier étage. J'ai bien compris ce qu'il y avait plus haut, maintenant, mais ça n'est rien qui m'intéresse à l'heure actuelle. D'autant plus que je ne veux même pas savoir si le grenier est occupé, ce qui n'est pas impossible. Sans plus m'attarder sur la trappe, je bifurque et traverse sans la moindre hésitation le couloir aux néons jusqu'à la chambre hivernale. Je n'y vais pas souvent, pour ne pas dire quasiment jamais et il me faut un moment pour repérer et identifier les têtes encore endormies des candidats. Parmi elles, une chevelure blonde reconnaissable entre mille. Elle est bizarrement positionnée sur son matelas, signe qu'elle a déjà quitté la phase de sommeil profond. J'arrive juste à temps, en somme. Quelques minutes de plus et je l'aurais ratée. Aussi, je me faufile jusqu'à son lit sans perdre un instant de plus et je m'accroupis à hauteur de son visage paisible, les bras posés sur le matelas. Doucement, je dégage ses cheveux et chuchote son prénom jusqu'à ce qu'elle remue, souffle, grogne, mais pas beaucoup parce que c'est son heure, de toute façon, et ouvre ses grands yeux bleus sur moi. « Bonjour » j'accueille son réveil, un sourire aux lèvres. J'imagine qu'elle ne doit pas être étonnée de me voir déjà à son chevet. Enfin, elle n'en sera pas étonnée une fois que les connexions du matin se seront faites. « Joyeux anniversaire » j'annonce donc la couleur d'emblée. Non, je n'ai pas oublié, je crois que cette date est gravée dans ma tête pour le reste de ma vie, de toute façon. Il y en a, des dates, comme ça. Jamais celles qu'on est supposé retenir pour les cours, bizarrement. Mais bon, en définitive, elles sont largement moins importantes que ces quelques jours particuliers qui nous restent en mémoire sans qu'on ne le veuille. Je me redresse alors, lui laissant le temps et l'espace pour sortir de sa torpeur. « Viens » je lui intime alors, en empoignant juste un pull qui traîne sur son lit pour le lui confier. Elle en aura besoin. Bon, peut-être juste au début. Au tout début. Honnêtement, il fait assommant même le matin, dans ce pays. Mais je n'oublie pas qu'il n'est qu'un peu plus de huit heures et qu'elle se réveille à peine. Je la guide sans un mot jusqu'à la porte d'entrée avant de sortir dans le jardin, déjà lumineux et chaud malgré l'heure. Il est désert. Nous vivons, semble-t-il, au sein d'une colonie de marmottes. C'est presque inespéré, aujourd'hui. Parce que si c'est à une table en plein air que je l'amène, c'est bien parce que sa chambre est encore remplie d'endormis et que les réveiller malencontreusement aurait été aussi chiant pour eux que pour nous. « Le petit déjeuner de mademoiselle est servi » j'annonce alors joyeusement en désignant la table en question. Dessus repose déjà la moitié des réserves prévues pour ce matin. Non, j'exagère. Mais je me suis amusé à emporter ce qu'elle mange habituellement et ce qu'elle aime manger aux grandes occasions. Et c'est une grande occasion. Elle a vingt-six ans, aujourd'hui. Faut que j'arrête d'y penser. Faut que j'arrête d'y penser. Aussi, je recule une chaise pour qu'elle s'y asseye avant de contourner la table et de m'installer face à elle. « Je n'ai rien trouvé à t'offrir » je confesse, déçu, faisant doucement rouler entre mes doigts une fleur que j'avais posée là pour parfaite la déco. Difficile de trouver quelque chose de correct, ici. Des idées, c'est pas ce qui manque, mais dans le nid ? Elles sont difficilement réalisables. « Il faudra attendre de rentrer à Paris » je termine l'air de rien, laissant couler mon regard sur elle. Et j'attrape un morceau de baguette dont j'arrache un coin pour le grignoter.
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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptyLun 13 Oct 2014 - 18:52

Une main familière déplace quelques mèches, et sa voix résonne. Elle se fait si insistante que je me décide à ouvrir les paupières, le fixant une poignée de seconde avant qu'un sourire ravi ne squatte mes lèvres. J'ai vingt-six ans ! C'est mon anniversaire ! « Je suis vieille ! » je m'exclame avec joie en ronronnant avant d'étirer doucement mes bras en l'air, les tendant au maximum, je me souviens à vingt ans, on disait la même chose. Enfin, je lui disais la même chose. Rien ne change. Hadrien s'affaire au pied de mon lit. Curieuse, je me redresse lentement, avant de prendre le pull qu'il me tend, et comme une enfant, je l'enfile. Passant une main dans ma nuque, je refais jaillir ma chevelure platine coincée dans le tissu. Il me demande de le suivre. Comme si je pouvais réellement faire autre chose, en plus. Je n'oppose aucune résistance et surtout pas à huit heures du matin. « J'adore quand tu me laisses le choix, comme ça » je déclare encore d'une voix endormie, avant de me lever, en m'extirpant de mon cocon, je laisse Hadrien passer devant, et d'une démarche maladroite je le suis. Mes doigts s'agrippent au bout de son tee-shirt, pour éviter de trottiner derrière ses grandes enjambées, je me laisse un peu traîner jusqu'à l’extérieur. Il me tire jusqu'à une table plutôt bien remplie. Mes iris s'accrochent à la bouteille de jus d'orange-mangue, aah, ma journée va bien commencer. D'ailleurs, comment je ne l'ai pas traumatisé avec mes exigences toutes particulières en matière de petit déjeuner. « Merci » je laisse échapper avec délicatesse entre mes lèvres lorsqu'il me tire la chaise, merci pour ce réveil. Il me dit qu'il m'offrira mon cadeau à Paris puisqu'il n'a rien trouvé ici. Je fais mine d'esquisser une moue capricieuse avant de lui subtiliser la fleur. Je le regarde entamer le pain. « Autrement dit, je peux toujours courir pour l'avoir » je réponds alors qu'un large sourire insolent s'affiche sur mon minois. « Mais aurais-tu oublié que tu ne vis plus à Paris ? » je fais mine de claironner en me verser du jus dans mon verre. Je lui offre un haussement de sourcil significatif. « Parce que si je me souviens bien, tu respires, tu vis, tu transpires que pour Vienne » je fais mine de lâcher pensive, mon menton coincé dans la paume de ma main, mes prunelles azurées scrutant son visage en face de moi. Oui, je peux dire ce que je veux, c'est ma journée. « Et c'est quoi mon cadeau, à l'extérieur alors ? » je lui demande avant d'essayer de me faire une tartine sans en foutre de partout. Je crève de chaud, je retire mon épaisseur avant de la balancer non loin. Le pull est noir, l'herbe ne le tachera pas, au pire. « En fait, t'essaies juste de gagner du temps, parce que tu n'as pas d'idée ! » je l'accuse en mimant un air outré. De toute façon, il sait très bien que je m'en moque.
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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptyMer 15 Oct 2014 - 0:27

Vieille. Elle est vieille. Non mais je rêve. C'est juste un bébé, encore. Et même à soixante ans, elle restera un bébé. Pas dans le sens négatif du terme, bien au contraire. C'est juste que j'ai cette manie de constamment vouloir la préserver et veiller sur elle, qui reste dans un coin de ma tête même à plus d'un millier de kilomètres. Je me contente donc d'un sourire amusé, balançant vaguement la tête, et je n'ai qu'à attendre qu'elle se réveille un peu pour la mener hors de sa chambre. Ça ne prend qu'un petit instant, vu qu'elle est toujours assez réactive, le matin, pas comme moi, et je l'entraîne rapidement dehors, sous un soleil timide de début de journée. Il fait bon, pourtant, et c'est tant mieux. Ça aurait été franchement nul qu'il fasse froid, voire qu'il pleuve. Tout aurait été ruiné, alors que ça fait une bonne heure que je suis debout à m'activer. Elle a des goûts plutôt particuliers, Clémentine, et je dois recourir à des trésors d'imagination pour dénicher ce qui lui plaira. Au final, je suis presque aussi satisfait d'être parvenu à mes fins que de savoir qu'elle sera contente. Et elle a l'air contente, semble-t-il. C'est le principal. C'est son anniversaire, après tout. Distraitement, je lui fais part de mes avancées quant à l'élaboration de son vrai présent. Parce que ça peut sembler futile, mais je ne songe pas une seconde à laisser passer l'occasion. N'ayant pas des moyens particulièrement extravagants non plus, je n'ai pas l'intention de taper dans une robe à trois mille balles de chez Elie Saab, mais je veux juste marquer le coup. Sa réaction me pique au vif, même si elle est légitime, j'imagine. Rien n'indique que je rentre à Paris. C'est vrai. Pourtant, je lève les yeux au ciel lorsqu'elle singe mes propres mots pour m'enfoncer. À l'entendre, je voue un culte à la ville de Vienne, simplement à cause d'une tournure de phrase malheureuse. « Pour l'instant » je rétorque donc. J'y vis, c'est vrai, mais ce n'est que temporaire et ça n'a toujours été que temporaire. Pas un instant je n'ai entrevu ce déménagement comme définitif. « Je n'ai pas l'intention de passer ma vie là-bas » j'explique en roulant sans y penser une petite boule de pain blanc entre mon index et mon pouce. Cette année n'est qu'un intermède, une zone tampon. J'en ai simplement besoin pour réfléchir, pour décider ce que je veux réellement faire de ma vie, pour m'obliger à faire des plans, à ne pas laisser la vie s'écouler sans me préoccuper de rien, comme j'ai toujours eu trop tendance à faire. Mais une fois le moment venu, je me vois retourner à Paris. Peut-être pour repartir ailleurs ensuite, je l'ignore, mais un détour, plus ou moins long, par la case capitale s'impose, ça c'est certain. « Et je suis certain que mes parents seront ravis de me revoir, après tout ce temps » j'ajoute, taquin, parce que bon, voilà, je ne vois pas trop à qui d'autre je pourrais rendre visite, une fois à Paris. J'évite toutefois de préciser que ça fait presque quatre ans qu'ils attendent cette visite, d'abord parce qu'elle risque de ne pas apprécier, et ensuite parce que ça rendrait les choses trop réelles. De cette façon, je peux faire semblant de ne pas y penser. Et puis, en réalité, je n'exclus pas la possibilité qu'ils me foutent à la porte de colère, une fois chez moi. Je chasse toutes ces pensées moyennement réjouissantes de mon esprit, en me concentrant sur ses mains qui s'activent sur une tartine. Avant de finalement redresser la tête, copiant son air scandalisé, sauf que dans mon cas, c'est sincère. « Pas du tout » je m'insurge presque en secouant vivement la tête. « Mais si je te le dis maintenant, ça ne sera plus une surprise » je précise avant d'esquisser un sourire mutin. Or, c'est quand même le but d'un cadeau d'anniversaire, pas vrai ?  « Dis-moi plutôt comment ça se fait que tu sois heureuse d'être plus proche de la trentaine que de la vingtaine » je questionne, toujours incapable de comprendre. Non parce que la majorité des nanas, c'est un peu le cas. Même moi, ça m'a foutu un sale coup, d'autant plus que ce fameux anniversaire ne s'est pas déroulé dans les meilleures conditions.
Clémentine

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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptyMer 15 Oct 2014 - 20:27

Il ne comptait peut-être pas rester plus longtemps à Vienne. « Je ne sais pas toujours ce qu'il se passe dans ton crâne » je réponds, distraite et légère. Parce que j'apprends la nouvelle. « On n'en sait rien, un an c'est déjà long » je lui rappelle alors avant d'esquisser un vague de la main. Personnellement, je pensais qu'il aurait été de retour bien plus tôt, mais j'ai pu attendre. Enfin, c'est une expression, parce que je savais où il était mais je ne suis pas pour autant venue le voir. Surement parce que personne ne m'aurait laissé faire. « Je pensais que tu voulais t'installer là-bas » je souligne même, délicatement en esquissant une légère moue qui s'accentue lorsqu'il évoque ses parents et leur pseudo joie. « Autant que les miens » je réponds alors en haussant les épaules en affichant une mine indifférente avant d'esquisser tout de même un sourire taquin. Parce que tout se sait dans notre monde, les miens ne tarderaient pas être au courant de son éventuel retour. « Mais tu ne peux pas repousser ce moment éternellement » je me permets de remarquer avec un haussement de sourcil significatif. Il ne peut pas toujours fuir. J'ai envie de dire, plus il attend, et plus cela sera grand. Mais encore une fois, c'est son choix, personnellement, j'ai préféré les affronter plus rapidement, pour recevoir toute la déception que je leur inspirais, mais je m'y suis habituée, je l'ignore, je joue avec elle en les provoquant. Je l'accuse de n'avoir rien à m'offrir, en réalité, et de me faire croire le contraire. C'est mal, parce que je suis quand même assez naïve comme fille, dans le fond. Il trouve l'excuse de la surprise, je roule des yeux parce que je ne suis pas du tout d'accord. Je veux savoir et sa mince barrière m'agace un peu. « Je n'aime pas attendre » je lui souffle alors, simplement, je veux tout et tout de suite ! Je suis d'une extrême exigence avec lui. Comme toujours. Je lui offre même l'une de mes tartines, pour le corrompre, en affichant un air angélique, ma générosité n'est pas du tout intéressée. J'approche les trente ans. N'abusons pas non plus, je suis simplement de l'autre côté de la barrière, mais il peut se passer encore des tas d'évènement avant que je les atteigne, si j'ai la chance de les atteindre. « Parce que je suis contente de vieillir avec toi » je lâche spontanément comme si la réponse sonnait comme une évidence, avant de poser mes prunelles azurées sur son visage, en affichant un sourire de gamine. Je n'ai pas préféré employer le mot grandir, je ne suis pas sûre qu'il soit approprié à mon cas presque désespéré. « D'ailleurs, ne m'abandonne pas dimanche » je lui ordonne sévèrement avant de m’asseoir en tailleur sur ma chaise. « Tu n'as pas le droit » je semble lui rappeler de mon timbre de gosse comme si je me souvenais du contrat qui l'emprisonnait à vie avec moi, il ne l'a déjà pas honoré souvent ce contrat, il pourrait faire un effort.
Hadrien

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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptyVen 17 Oct 2014 - 23:11

Pour être honnête, moi non plus je ne sais pas toujours ce qu'il se passe dans mon crâne. C'est loin d'être clair, et encore plus loin d'être clair tout le temps. C'est sans doute pour ça que, de façon générale, je marche à l'instinct, à l'impulsion du moment. Pas à chaque fois, mais le plus souvent, parce que préparer à l'avance, prévoir, tout ça, ça m'ennuie. C'est sur un coup de tête que je suis parti à Vienne, et c'est sans doute sur un coup de tête que j'en partirai. Parce que je vais partir. Ça, c'est certain. Peut-être pas dès ma sortie, peut-être pas un an plus tard, mais cette ville n'a jamais été un plan définitif. Simplement un pis-aller. Une bulle de reconstruction et d'apaisement. Une bulle qu'il va falloir quitter un jour ou l'autre. Aussi, je balance simplement la tête pour finalement évoquer mes parents. Ça fait un bon moment que je ne les ai pas vus. Je suis vraiment pas terrible, comme fils. Ni comme rien du tout, en fait. Et j'imagine que ses parents à elle pourront sans problème le confirmer, effectivement. « Ce n'est pas avec tes parents que ça risque d'être le plus folklorique, à mon avis » je soupire, avant de baisser le regard sur mon morceau de pain. Mais bon, je serais gonflé de m'en plaindre. J'ai provoqué cette situation. J'ai choisi d'avoir à la confronter un jour. « Je sais. » Elle a été la force, l'altruisme et le courage. J'ai parfois la mauvaise habitude de trop vouloir la porter pour l'empêcher de se ramasser quoi que ce soit dans la tronche, pour être le seul à en pâtir, pour qu'elle ne vive jamais que le meilleur mais là, c'est indéniable. Contrairement à elle, j'ai été égoïste. Je me suis privilégié moi, annihilant toutes les fois où j'ai pris pour moi, bafouant certaines de mes valeurs aussi. Ce n'était certes pas la meilleure décision mais je ne regrette rien. « C'est pour ça que je songeais à rentrer quelques temps à Paris en sortant d'ici. » C'est inévitable, de toute façon. D'autant plus que j'ai une mission et un prétexte, à présent. Peu importe si ça la frustre, c'est comme ça. Voilà. Peu importe qu'elle m'offre une tartine en guise d'offrande, je me contente de croquer dedans d'un air insondable et incorruptible. À la limite, si elle me dit qu'elle veut un cadeau maintenant pour ne pas m'avoir sur le dos plus tard, je peux l'entendre, mais sinon, elle va devoir prendre son mal en patience. Bref, pour couper court au débat, parce que je sens qu'elle va finir par m'avoir à l'usure, sinon, je la questionne et sa réponse, spontanée me fait sourire. Une année de plus, un anniversaire de plus. Le quantième ? Je ne saurais le dire. Le trois millième, au moins. Et avec eux, c'est tout un tas de souvenirs qui me reviennent. Sauf qu'elle ajoute quelques mots à peine, qui me serrent étrangement le cœur. Je sens le reproche camouflé dans sa voix, ou peut-être que je l'imagine. Mais peu importe. Le résultat est là. La culpabilité, me malaise s'insinuent dans mon esprit, vicieuse, amère. « J'aimerais pouvoir te le promettre » je réponds simplement, en haussant vaguement les épaules. Autant pour elle que pour moi, d'ailleurs. Évidemment que je n'ai pas envie de partir et de la quitter dimanche. « Mais ce n'est pas moi qui décide. » C'est aux téléspectateurs de décider si j'ai ma place dans ce jeu, si je suis suffisamment intéressant que pour supplanter d'autres candidats sans doute attrayants aussi, à leur façon. Et comme je n'ai aucunement l'envie de jouer un rôle pour tenter de sauver ma peau, je ne peux rien faire d'autre que d'attendre, comme elle-même a dû attendre lorsqu'elle était nominée. « Je ferai de mon mieux » j'ajoute toutefois, aussi confiant et rassurant que possible. Et ça, oui, je le promets. J'ai des choses à rattraper, je n'ai plus le droit de faillir. Pas encore. L'espace d'une seconde, j'ai envie de plaisanter et de lui proposer de choisir un doudou parmi mes affaires, juste au cas où. On va encore croire que je l'infantilise, alors j'oublie. « Raconte-moi comment ça se passe » je lui demande en relevant un regard curieux sur elle. Ici, ou là-bas, ou les deux. Ce qu'elle aura envie de me confier, je prendrai. J'ai raté tellement de choses, il faut que je me mette à jour, et surtout, j'ai envie de savoir comment elle va, après tout ça. De savoir comment elle voit les choses, maintenant, comment elle vit.
Clémentine

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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) EmptySam 18 Oct 2014 - 0:28

J'hoche la tête mais je ne peux pas m'empêcher d'imaginer la réaction presque horrifiée de ma mère s'il revenait. Cela m'amuse plus qu'autre chose. « Avec tout le monde » je le corrige alors avec un léger rire, parce que sa fuite à Vienne n'a rien arrangé sa fuite. Enfin, chacun son tour, j'ai bien envie de dire, je les ai bien tous affronté alors qu'il était absent, il pourra bien supporter cela. Il a les épaules pour. Sans transition, je comprends que je ne pourrais rien tirer de plus de lui, ce qui me frustre, m'agace, assez pour que je lui demande de ne pas se tirer dimanche. Ce n'est pas de son ressort, je sais, je m'en fous. S'il venait à partir, ma présence ici serait-elle réellement légitime ? Il fait de son mieux. « Ce n'est pas assez » je déplore vaguement en expulsant un long soupir entre mes lèvres avant que mon regard ne coule vers lui. Consciente de ma dureté, mon dos se voûte au dessus de la table, mon bras s'étire et ma main se pose une fraction de seconde sur la main, frôlant son épiderme brièvement. Je me contente de relever la tête pour lui sourire délicatement. Les secondes d'après, je réintègre ma position initiale, adossée à la chaise. Il me demande de parler. J’interprète cela comme un "là-bas". J'ai bien envie de lâcher un acide "tu avais qu'à être là". Mais je n'ai plus envie de le torturer continuellement, parce que c'est ce que provoquerait une telle remarque. Je n'ai plus envie de lui faire volontairement mal, parce que je sais bien où appuyer. « La vie était plus douce quand tu étais là, je me suis rendue compte cette année, c'était bien trop ennuyant, j'ai dû rentrer dans une vieille habitude pour me fondre dans la masse » je lui dis avec un air presque outré. Cette dernière année avait été un enfer pour moi, c'est comme si on me punissait de mon insouciance passée et de ma négligence. On m'avait obligé à devenir tout ce que je détestais; routinière. Le pire étant de se sentir épier, par mes parents, mon frère, tout le monde. Mais je me garde bien de le confier à Hadrien, il serait bien capable de s'en vouloir pour cela, alors qu'il n'y ait pour rien, lui. « D'ailleurs tu vas halluciner » je commence alors pour capter son attention, avant de mordre dans un bout de pain. J'amène le suspens comme on peut. « Je travaille maintenant » je lui balance simplement avec un air fière qui se peint sur mon visage parce qu'il me connait, j'ai toujours eu du mal à me subordonner aux autres. Surement pour cela que je n'ai pas pu terminer mes études supérieures.  Ou réellement les commencer d'ailleurs. Il me connaissait tellement bien que ça devait être difficile à croire. Moi, Clémentine, capable de m'enfermer dans une tâche qui me déplaisait, de la répéter inlassablement. « Je te promets » j'insiste de mon doux soprano tout de même en posant mes yeux exprimant toute la sincérité dont j'étais possible pour le convaincre. Cela fait quelques mois, et je suis dans les bonnes grâces de mes collègues. « J'ai déménagé dans un quartier plus abordable aussi » je l'informe avant de boire une gorgée de jus. Je me garde bien de lui dire que j'ai migré de nos beaux quartiers du seizième vers Pigalle. En vérité, on s'y habitue, il suffit juste de ne pas rentrer toute seule à quatre heures du matin. Donc je me tais. Il me reste encore une once de fierté tout de même. « Tu détesterais » je me permets de dire avant d'afficher un sourire ravi.  « Tu serais surpris de mon évolution forcée » je réponds avec un air faussement angélique avant d'ajouter un: « Mais ça m'emmerde toujours autant » je conclus avec un sourire insolent, parce que tous ces évènements n'étaient que superficiels, mon essence restait inchangée, elle.

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MessageSujet: Re: Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17)   Today was gonna be the day, but they'll never throw it back to you (18/10, 8h17) Empty

 

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