Je tournais en rond depuis quelques minutes déjà. Sortant de la douche, j'avais fait un détour au dressing histoire d'enfiler un tee shirt ainsi qu'un short avant de me rendre dans la cuisine, un peu distrait. Je reprenais peu à peu mes habitudes, qui étaient de me lever plus tôt, ou du moins avant dix heures du matin, chose que je ne faisais jamais en temps normal. Il faut dire que je me devais toujours d'être levé aux horaires histoire d'être là avant que chaque habitant de la maison de retraite soit levé. Et dieu sait que les personnes âgées avaient la fâcheuse tendance à se lever tôt. L'une d'entre elle m'avait dit que c'était parce qu'ils s'étaient levés de cette façon toute leur vie et qu'ainsi, ils ne voulaient pas changer leurs habitudes. Moi je trouvais ça un peu bête, puisqu'au final ils n'avaient pas grand chose d'autre à faire, alors autant en profiter. A leur place, je me coucherais probablement à des heures pas possible, mais au fond, ils devaient penser la même chose avant. Toujours est-il que je me levais ainsi de plus en plus tôt, et que bientôt, le jour ne serait même pas levé que je serais déjà entièrement prêt. En arrivant dans la cuisine, je croisais alors le regard de Gaëtane, que je n'avais d'ailleurs pas revu depuis le prime dernier. Enfin, depuis que j'avais décidé de lui offrir un mince et presque indolore baiser. Sauf qu'elle ne semblait pas très à l'aise apparemment, ne tardant pas à lâcher son verre de lait qui s'écrasa sur le sol arrosant ainsi mes pieds nus. Heureusement, aucun bout de verre ne vint se planter dans ma peau. Pour une fois que j'avais de la chance. « On t'a pas prévenu ? Tu peux arrêter de m'imiter maintenant. » m'amusais-je en me baissant à mon tour pour l'aider à ramasser les morceaux. « C'était plutôt réussi d'ailleurs, je suis sûr que tout le monde a compris ! » Enfin du moins, moi j'avais compris ça tout de suite. J'étais un peu la tornade ambulante du nid, en même temps.

J'avais choisi d'embrasser Gaëtane lors du prime, principalement parce que c'était une des personnes que j'appréciais le plus ici, et qui me ressemblait. Oui, on ne pouvait pas dire qu'il y avait énormément de personnes plutôt timides dans le coin, moins imposantes. Au fond, j'étais tout de même content qu'elle soit dans cette aventure, ça me permettait de ne pas me sentir trop seul, bien qu'il y avait également Noah, Alistair et Mallaury qui n'étaient pas des plus exubérants non plus. Alors oui, j'appréciais Gaëtane et elle n'avait clairement pas à se sentir mal à l'aise à cette idée. D'ailleurs je me demandais si elle avait été surprise par ma présence ou si elle était simple gênée de me croiser. Ça m'embêterait tout de même. Un sourire avait fini par se dessiner sur ses lèvres alors que je terminais ma plaisanterie. Elle ajoutait qu'elle était particulièrement nulle comme actrice, et un léger rire s'était finalement échappé de mes lèvres. « Oh je ne suis pas mieux tu sais, j'ai simplement eu de la chance sur mon rôle ! » Parce que je connaissais quand même assez bien ma partenaire, et que personne ne parlait autant qu'elle. Moi parfois, mais c'était seulement lorsqu'elle était là, je n'étais pas aussi à l'aise avec les autres, et ce bien malgré moi. De toute façon j'étais presque certain que si c'était le cas tout le monde me trouverait super agaçant alors bon... Je me baissais donc pour tenter de ramasser les morceaux de verres, mais nos mains terminaient rapidement par se croiser, alors que la rousse (...) plus si rousse que ça s'excusait déjà. « C'est rien, attends, je vais chercher l'éponge. » repris-je en me relevant pour me diriger vers le lavabo où celle ci se trouvait. Gaëtane n'avait pas l'air de trop savoir comment engager la conversation. « Oh oui, enfin à l'extérieur, ici c'est un peu plus compliqué. » m'amusais-je en me rappelant que je m'étais levé de plus en plus tard au fur et à mesure que les jours avançaient. « Je crois que le retour à la réalité va être assez dur de ce côté là. » bon peut-être pas si dur que ça, vu que je l'avais bien fait depuis quelques temps déjà. « Ils sont plutôt exigeants en plus, à mon travail alors j'essaie d'être toujours en avance. » Oui parce que de toute façon, tout devait toujours être près pour quand toute la compagnie se réveillait.