J’suis clairement pas assez matinal pour prendre ma douche à l’heure de pointe où y’a de l’eau chaude. Alors tant pis. J’y suis allé un peu après m’être levé aux alentours de dix heures et demi onze heure. Sauf qu'il y avait du monde et que j’voulais pas me foutre à poil devant les autres. Du coup, j’ai pris un gant et je l’ai joué à l’ancienne. A présent, j’me sens un peu sale et j’ai envie d’une vraie douche. Ça sera sous l’eau froide, j’en ai pleinement conscience mais tant pis. Au moins, je pourrai me dénuder tranquillement car c’est clairement pas à cette heure-ci que quelqu’un risque de débarquer dans la salle de bain pour prendre sa douche. Du coup, me voilà ôtant ma tenue de prisonnier et pénétrant dans le bac. Je décide sans plus attendre de me débarrasser du reste de tissu accroché à mon corps puis je le balance d’une force inestimable par-dessus le muret. Sauf que j’entends un bruit tellement étrange que je comprends que mon caleçon vient d’atterrir sur quelqu’un (@Enola). Chose assez improbable quand on y pense. Je me retiens alors de glousser tout en m’emparant d’un tube de gel douche comme si ça pouvait me servir d’arme au cas où la personne récidiverait. « Pas de blessé ? » Je décide alors de balancer avec un soupçon d’innocence. De toute façon, en y pensant, c’est juste un bout de tissus. Certes, j’y ai posé mes couilles quelques heures, surtout que j’ai pas pu changer de caleçon la matinée, mais j’ai pas non plus lâché de pet foireux. Tout au plus, y’aura une petite odeur virile si la personne se décide à fourrer son nez dedans.

Cette première journée dans l'enceinte de la prison s'achevait sur une note plus que négative. Elle qui avait fait en sorte de garder sa combinaison intacte à l'abri de toutes agressions extérieures et autres tâches alimentaires, voilà qu'un candidat mangeant comme un porc avait réussi à lui renverser son assiette dessus maculant sa combinaison orange d'une substance gluante non identifiée. Heureusement pour lui que la violence est prohibée car elle se serait fait un malin plaisir de lui faire manger son assiette avec toute la douceur qu'on lui connait si bien. Ni une ni deux elle prend le chemin des douches pour laver les idioties de son camarade. Elle ne prend même pas le temps vérifier si quelqu'un occupe la pièce, elle enlève sa combinaison, ou du moins essaye puisqu'elle reçoit un projectile en pleine figure. La jeune femme sursaute et pousse un cri d'effroi quand elle se rend finalement compte qu'il s'agit des sous-vêtements d'un autre candidat. Décidemment. Elle termine d'enlever sa combinaison pour se retrouver en sous-vêtements, attrape la chose du bout de ses doigts avant de partir à la rencontre de ce petit malin qui ose lui demander si elle est blessée. Sans aucune gêne elle part à sa rencontre, elle s'en moque qu'il soit nu, elle en a vu d'autres. « Tu sais qu'il y avait des moyens plus subtils de me faire comprendre que tu voulais que je fourre mon nez dans tes caleçons ? » Elle demande au chevelu occupé à prendre sa douche alors qu'elle attend bras croisé l'arme du crime dans sa main qu'il se mette à genoux pour lui présenter ses excuses. « A qui ai-je l'honneur ? . Autant connaître son nom tant qu'on y est, ils sont déjà assez ridicules comme ça autant détendre l'atmosphère. « Bon du coup j'en fais quoi de ça ? » Elle lui demande en agitant les sous-vêtements du garçons. Elle ne compte pas le garder toute sa vie, elle a bien d'autres choses à faire.

Parfois on fait des gestes comme ça sans réfléchir, on pense même pas aux conséquences car on se dit qu’il y en aura aucune. Mais c’est faux. Y’a toujours des conséquences aussi infimes soient-elles. Là, en l’occurrence, la conséquence de mon jet anodin de calebut au-dessus de la palissade de la douche c’est que quelqu’un se l’est prit en pleine tronche. Pas de bol. On dira que c’est le destin. J’décide d’ironiser sur la chose sans savoir réellement sur qui mon caleçon a atterrit et où précisément. Ce qui m’importe, c’est qu’il n’y ait pas de blessé et je doute après tout qu’on puisse l’être dans ces conditions. Pas de réponse. Je reste sur mes gardes en m’emparant d’un tube qui pourrait me sauver la vie. Mais toujours rien. J’allume alors le pommeau de douche quand là j’entends la porte s’ouvrir. Par réflexe, je protège mes parties intimes, tourné de trois-quarts vers mon interlocutrice. Elle est en soutifs, sans gêne prête à me bondir dessus. Surprenant. Je reste sur mes gardes tandis que j’écoute ce qu’elle a à me dire. « Ah ouais, lesquels ? » Elle semble avoir pleins d’idées derrière la tête alors j’aimerai bien savoir pour le coup. Genre si elle peut me donner des conseils à ce niveau-là, sait-on jamais. En attendant, l’eau continue à me couler dessus. A qui elle a l’honneur ? « A un homme nu. » J’essaye de lui faire comprendre tant bien que mal qu’elle n’est pas vraiment la bienvenue dans la douche. J’suis pas extrêmement pudique mais y’a des limites, on se connait pas quand même elle et moi. J’ai pas envie de lui montrer mon bolide tout de suite. Si elle veut le voir, faudra qu’elle soit patiente. Du coup, bien évidemment, j’ai les deux mains dessus dont une qui tient toujours le gel douche, on sait-jamais. « Tu peux le poser sur le muret ou le balancer à ton tour en espérant ne toucher personne. » Elle est libre de ses choix après tout, moi je lui donne deux options dont une qui lui a apparemment presque coûtée la vie. « Désolé. » Je finis par m’excuser car quand même, la pauvre n’y est pour rien dans l’histoire. Le fruit du hasard quoi.

Se prendre un boxer dans la tête après quelques heures de jeu ne faisait vraiment pas parti de ses plans pour cette semaine. Elle est déjà à fleur de peau à cause de l'autre idiot qui ne sait pas manger et qui a eu la merveilleuse idée de tâcher sa combinaison. Dans un geste d'énervement elle quitte sa combinaison dégueulasse sans un mot et se dirige d'un pas décidé vers les cabines de douche. Elle lance une première pique à ce grand chevelu qui n'en mène pas large devant une Enola piquante et sans gêne. La latino ironise en annonçant qu'il y a des moyens plus subtils de faire passer ce genre de message, son voisin lui demande de plus amples explications même si elle a juste envie qu'il s'excuse pour son manque de civisme. « Si tu comptes ameuter les gonzesses avec tes calbuts, laisse moi te dire que tu fais fausse route. Mais il n'est jamais trop tard pour changer de stratégie » . Tout n'est pas perdu, Enola n'était qu'un dommage collatéral et peut être qu'à l'avenir il réfléchira à deux fois avant de jeter ses boxers dans les airs. Ça se trouve elle vient d'épargner à des filles bien des soucis en lui conseillant d'arrêter cette technique archaïque. L'homme en face de lui a du toupet, il ne prend même pas la peine de se présenter. « Ok l'homme nu, tu as une dette significative envers moi maintenant que tu dois te faire pardonner » . Il n'y a rien à redire, l'homme nu est totalement en tord dans cette histoire à agresser les jeune femmes à coup de sous-vêtements. Une petite idée derrière la tête, le jeune femme traverse la pièce s'emparant de sa combinaison orange. « Tu veux bien passer ma combinaison sous l'eau tant que tu y es. Un idiot l'a tâché. Tous tes péchés seront pardonnés si tu acceptes mon enfant. » . Oui autant préciser qu'elle ne se ballade pas à moitié nue pour le plaisir, elle n'a pas vraiment le choix sur ce coup là. Il lui rendrait un fier service en acceptant sans requête. Elle se débarrasse ensuite de l'arme du crime en la posant sur le muret. « Je ne tenais pas à assommer quelqu'un d' autre » . Elle précise se tournant vers son reflet dans le miroir afin de s'observer après cette première journée en prison et de laisser le temps à l'homme nu de finir sa douche froide. Elle entend finalement quelque chose ressemblant de près ou de loin à des excuses. « Excuses acceptées » . Elle ne comptait pas lui en vouloir jusqu'à sa mort non plus.

Mon caleçon n’a pas raté sa cible, c’est peu de le dire. Si d’ordinaire, il finit plus souvent par terre ou entre mes jambes, pour une fois, il a fini en hauteur sur la tête d’une candidate. Drôle. J’ai pas vu ça, mais je l’ai bien compris. Une brune un peu typée se ramène dans ma douche avec mon sous-vêtement et un air un poil agacé. « Ils sont très bien mes calbuts. » Que ce soit clair. Si une femme à un problème avec mes sous-vêtements, elle est libre de me les enlever avec ses mains ou bien ses dents. Sinon, elle peut se taire. Comme si ça pouvait être une stratégie de drague de balancer son caleçon sur une nana ! J’ai beau être rustre, j’suis pas non plus un manchot. J’connais encore un minimum les bonnes manières avec une femme. Elle, en revanche, elle semble avoir oublié les siennes. Elle est quand même un peu culotée de s’être incrustée dans ma douche. Et je le lui fais savoir. Je suis plus Salvador mais un homme nu, là, en l’occurrence. « Le pardon, c’est pas mon fort. » Je préfère annoncer la couleur tout de suite. Non pas que j’y mette de la mauvaise volonté mais je préfère rester réaliste. Visiblement, la brune a quelque chose derrière la tête puisqu’elle se ramène avec sa combinaison tâché qu’elle me tend. Je soupire alors en attrapant la chose de ma main libre. « Il y a d’autres manières un peu moins directes pour mater des culs. » Je vais pas me justifier, elle a commencé ce jeu-là en m’accusant de mauvais dragueur alors je retourne la situation et l’accuse de voyeuse. J’imagine que c’est légitime. En attendant, je me tourne complétement dos à elle puis j’ouvre mon gel douche pour asperger de liquide le tissu taché. Je frotte alors le tout avec mes mains sans rien dire. Quant à mon caleçon, je lui laisse le choix. Elle opte pour la voie de la raison. Dommage. On aurait peut-être pu se retrouver à trois sous la douche. « C’est bien, t’as épargné une vie. » J’ironise aussi en sous-entendant que c’est qu’un bout de tissu et ça risque pas de faire du mal à quelqu’un. Mais bon, pour le principe, je m’excuse. Et elle ne semble pas m'en tenir rigueur. Hm… J’imagine que c’est un bon point. Après avoir fini de frotter sa combinaison et l’avoir nettoyé, je la lui tends, l'autre main protégeant à nouveau mon intimité. « Tiens, t’as plus qu’à la mettre à sécher et à attendre en sous-vêtements. » Elle aura l’air fine tant que j’y pense car aux dernières nouvelles, y’a pas de sèche-cheveux. Déjà que je galère à chaque fois à sécher mes cheveux avec une simple serviette, j'sais pas comment elle va faire pour sécher sa combi. rapidement. « Maladresse, je présume ? » Elle m’a même pas expliqué d’où provenait sa tâche. J’imagine qu’elle ne sait pas manger tout simplement ou qu’elle a renversé son plateau accidentellement sur elle.