+ RANJA

Les journées pouvaient paraitre plus longues qu'elles ne l'étaient dans cette golden cage. Il faut dire que je n'étais pas franchement familier avec tout ce luxe et qu'après la retombée de la semaine passée, je ne me sentais presque pas à ma place dans un univers comme celui ci. Cela dit, je restais du genre empoté, qui une fois engagé dans quelque chose, n'aimait pas aller voir ailleurs, du moins pas tant que la tâche n'était pas accomplie. Et pour le coup, j'allais en avoir pour quelques semaines si je jouais bien mes cartes. Enfin "mes cartes", qui se trouvaient être plus une sorte de jeu de hasard qu'autre chose car je n'étais pas prêt d'aller jouer un quelconque mindgame juste pour mettre des gens dans ma poche. Je trouverais ça même plutôt stupide. Non, j'allais me contenter de fréquenter les personnes qui me semblaient digne d'intérêt, ou du moins, qui semblaient me porter un minimum d'intérêt, et voir où tout cela me mènerait. Je n'étais pas quelqu'un de bien compliqué au final, d'autant plus que je pouvais compter mes vrais proches sur les doigts d'une seule main, à l'extérieur. Cette après midi là était donc sacrément calme, oui, d'ailleurs je m'étais dit que quitte à tuer le temps, autant aller regarder un film qui en vaudrait la peine. Sauf que voilà, à peine arrivé dans la salle que je remarquais que le film était déjà lancé. Je ne connaissais même pas son titre, mais apparemment, une chevelure plus ou moins familière allait m'aider à y voir plus clair. Prenant place à côté de Ranja, je soupirais un léger « C'est parce que tu es là que je me force à m'infliger un film. » Bon, ça n'était pas tout à fait vrai puisque je ne savais pas qu'elle se trouverait dans la pièce, mais toujours est-il que je n'étais pas un grand cinéphile de base. A vrai dire je n'y connaissais presque rien. « Je préfère lire. » lui dis-je en haussant les épaules avant de porter mon regard sur le grand écran. « Mais je suppose qu'il n'est pas possible d'activer les sous-titres. » ronchonnais dans ma barbe. Vraiment nul ce cinéma.

Ses yeux d'habitude si animés, pétillants d'une vitalité enjouée, sont totalement vitreux. Elle ne regarde pas le film, elle ne lui accorde même plus d'intérêt. En fait le film est tellement mauvais, tellement à côté de la plaque dans ses tentatives d'humour qu'elle a décroché et qu'elle a fini par s'endormir à moitié les yeux grands ouverts. Ce n'est que lorsque que Clarke débarque que Ranja retouche le sol en revenant à la conscience. « Il était lancé quand je suis arrivée, je me suis dit que j'allais lui laisser une chance mais quelqu'un n'a vraiment pas de goût. C'est un navet. Bouilli le navet, genre navet de pot-au-feu quoi.  » Sa tentative de plaisanterie tombe à l'eau, comme le navet pour le coup, elle s'en fiche. Ne pas avoir un sens de l'humour très développé -mais être très bon public- c'est un fait avec lequel elle a accepté de vivre il y a longtemps, elle ne cherche même plus, elle plaisante avec son incapacité à lancer une bonne blague et s'en accommode. L'arrivée de Clarke la réjouit, elle l'aime vraiment bien, lui, son caractère doux et entreprenant et ses yeux vairons tout à fait fascinants. « Toi aussi ? Tu lis quoi en général ? Plutôt des romans de gares qui racontent la vie de tous les jours avec une touche d'extraordinaire ou plutôt science-fiction où tout est surnaturel sauf un élément du quotidien qui te ramène à la réalité ? » elle s'emballe un peu mais entre parler littérature et regarder le dernier film sur terre qu'elle aurait sélectionné si on lui avait laissé le choix, la décision est vite prise. « On n'a qu'à le couper, je préfère te parler qu'accorder cinq minutes de plus de mon temps à Owen Wilson. » L'acteur typiquement texan avec son accent factice et son sourire colgate ridicule lui sort par les yeux. Elle se rassoit à côté de Clarke, lui accordant son immodérée attention. « Bon, jusque-là ça va, tu t'es refait à l'idée de porter un tee-shirt ? » demande-t-elle avec un sourire en touchant le haut de la tenue de son camarade qui avait été contrait de passer quatre jours à moitié nu dans les abysses... Alors qu'ils sont tranquilles, quelqu'un entre dans la pièce. Addil, le psychologue de la bande. Ranja espère seulement qu'il n'est pas là pour un entretien, après tout les sièges rouges lui ont peut-être fait croire que c'était une consultation de couple et que Clarke et elle étaient là pour s'adonner à un test du divan.

Je ne savais pas bien pourquoi je m'étais rendu dans le cinéma, d'autant plus que je n'aimais pas les films. Aucun film, à vrai dire. J'étais plutôt branché littérature, mais puisque Ranja était dans le coin, je m'étais dit que j'allais rester juste un tout petit peu. Pas bien longtemps cela dit, je ne voulais pas non plus avoir l'impression de m'imposer. Et puis il n'y avait pas de pop corns. La jeune femme me fit comprendre qu'elle n'appréciait pas franchement ce film, allant même le qualifier de "navet de pot-au-feu" ce qui était une expression... étrange. Peut-être disaient-ils ce genre de choses par chez elle, je ne jugeais pas. « Un peu plus et je vais croire que tu as un petit creux. » Enfin, il fallait bien avouer qu'il y avait bien plus appétissant qu'un navet, hm. Enfin, tous les goûts étaient dans la nature après tout, donc je ne jugeais pas pour autant les siens. Sur ce, je lui signifiais que de toute façon, j'étais plus de ceux qui préféraient les romans plutôt que les films, trouvant toujours les détails littéraires plus intéressants que ceux que l'on retrouvait sur écran. En même temps, la plupart des adaptations étaient toujours décevantes, alors entre les deux, j'avais rapidement fait mon choix. Ces sur ces douces paroles que la blonde enchaina un -presque- monologue sur le style de livre que je devais préférer, si bien que je finis par répondre, amusé. « En tout cas, tu as l'air d'apprécier les deux. » Je ne savais pas si j'avais un genre préféré, tout était différent, c'était comme comparer une pizza à un hamburger. Difficile à faire lorsqu'il n'y avait pas les mêmes produits dedans. Je sais, cette comparaison est bancale, mais j'avais plutôt faim à l'heure actuelle. Elle me parlait d'un certain Wilson que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, et ce qui n'était apparemment pas plus mal aux vues de ses commentaires à son sujet avant d'enchainer sur le fait que je portais à nouveau un tee shirt, allant même jusqu'à triturer celui ci. « Je pense que c'est plutôt aux autres de se faire à l'idée que j'en reporte. » Me vantais-je avec un ton faussement valorisant. Quand on y repensait, c'était eux après tout qui avaient profité du spectacle. « Mais en effet, c'est plutôt plaisant de retrouver un minimum de dignité. » Et de libre arbitre concernant mes tenues, bien que je ne faisais jamais dans l'affriolant. Je remarquais ensuite que le regard de la candidate s'était égaré au fond de la pièce alors que je murmurais un « Qu'est ce que tu... » suivant celui ci, j'apercevais Addil à l'entrée de la pièce, le psychologue avec qui j'avais eu un échange la semaine passée. « Encore un qui s'est perdu. » soufflais-je amusé en me renfonçant dans mon siège. Il allait de toute façon bien vite comprendre que ce film était sacrément mauvais, et finirait par partir de lui même. Du moins, c'est ce que j'avais imaginé, sa présence ne me dérangeant pas plus que ça au final. « Alors, qu'est ce que ton oeil d'experte a remarqué vis à vis de nos camarades jusqu'ici ? » J'étais curieux de savoir si elle avait des préférences concernant les autres habitants, chacun en avait, certes, mais c'était toujours bon d'être au courant.

Clarke c'est une des bonnes rencontres de ce début d'aventure, il est charmant, sympathique, il est plutôt posé. Tout ce Ranja apprécie chez un homme, chez un être humain en général d'ailleurs. Ils ont sympathisé autour de la construction d'un tabouret et même si Ranja ne pensait pas ça possible, elle a fini par s'intéresser au procédé. Maintenant qu'ils vivent dans un hôtel quatre étoiles, il n'est plus question de construire du mobilier, mais ce n'est pas une raison suffisante pour qu'elle ne pousse pas un peu plus loin sa découverte du personnage qu'est Clarke. « J'ai toujours un petit creux ! Mais faut que je fasse attention à ma ligne, depuis que j'ai eu mon fils j'ai tendance à stocker. Mon corps croit encore qu'il y a un deuxième humain à nourrir je crois... » marmonne-t-elle pas sûre d'être très convaincante. Elle est grande et très mince, mais c'est en partie parce qu'elle fait pas mal de sport, de la course à pied à la boxe, histoire de rester en forme et de ne pas s'empâter. Elle ne voit pas pire coup du sort que de prendre une taille de pantalon, changer toute sa garde-robe reviendrait à jeter des dizaines et des dizaines de vêtements -qu'elle ne porte pas nécessairement- auxquels elle accorde une valeur quasi-sentimentale. La littérature fait partie de sa vie, plus autant qu'elle l'aimerait depuis qu'elle a eu Lauridtz, mais les vols transatlantiques ont cet avantage de lui laisser quelques heures pour se plonger dans un bon roman.« J'aime tout le spectre de la littérature. J'aime avoir l'image du texte dans ma tête. Et puis je redécouvre la littérature pour enfants maintenant. Mais tu n'as pas répondu à ma question ! » note-t-elle mutine, consciente que Clarke semble vouloir diffuser les questions autour de lui pour les retourner au lieu d'y répondre. C'est une stratégie comme une autre, mais rester trop secret peut avoir des inconvénients et Ranja détesterait que ça finisse par lui retomber sur le coin du nez. Le port du tee-shirt n'étant pas obligatoire, il est de l'avis de la blonde que les hommes de la promotion devraient s'organiser pour donner aux filles quelque chose à regarder. Mais elle comprend que ce soit une position désagréable même si, dans le cas de Clarke elle n'aurait pas appelé ça une atteinte à sa dignité. Il est plutôt bien fait et son corps est une arme comme les autres. « Je suis sûre qu'une ou deux personnes ne s'en réjouissent pas. Je suis contente que tu te sentes probablement plus à l'aise, mais ça faisait du bien de voir un peu de chair humaine. » C'est peut-être parce qu'elle apprécie dans une certaine mesure ce déballage de viande qu'elle traine autant autour de la piscine, les garçons en maillot sont tout de même un des spectacles les plus intéressants que l'hôtel ait mis à leur disposition. Aussitôt venu, aussitôt reparti, le psychologue de la bande n'a même pas tenu à leur adresser la parole avant de faire demi-tour. C'est un soulagement d'un instant pour Ranja qui n'avait pas très envie de partager Clarke avec un autre candidat dont elle ne connaît presque rien. « Pauvre Addil, il doit se sentir entouré de névrosés dans cette piaule. » commente-t-elle en se demandant assez sérieusement s'il ne va pas finir par mettre un cabinet de consultation en place pour les cas désespérés. Il y en a un ou deux qu'elle enverrait volontiers en thérapie. Et c'est le moment que Clarke choisit pour lui demander son avis sur les autres candidats. Tout vient à point nommé cet après-midi ! « Certains ont du potentiel, pour d'autres va falloir bosser sur leur image s'ils veulent pas se faire détester de tous ou passer inaperçu. J'ai décidé de prendre mon partenaire en main, c'est le seul qui peut me faire briller ou au contraire me nuire directement... » explique-t-elle. Parce que même si elle est individualiste, même si elle se moque royalement de l'avenir de Diego, tant qu'elle peut faire en sorte de le mouler dans un personnage qui attirera les gens vers lui, elle éloignera d'elle l'ombre des nominations. Avec un peu de chance il saura profiter de son expertise et sinon... il faudra qu'elle trouve un moyen de se débarrasser du poids sans se faire éliminer pour autant. « T'as écopé d'Adélie comme partenaire c'est ça ? Elle est trop mignonne ! » commente une Ranja sincère. Cette fille, que Juan a pris pour sa jumelle, est une vraie poupée, visage enfantin, grands yeux doux. Elle est typiquement le prototype de la fille que tout le monde aime.

La jeune femme me parlait de son enfant, et du fait que depuis qu'elle l'avait eu, son corps avait semblé changer, exigeant plus nourriture qu'elle n'en avait quotidiennement l'habitude. Je n'étais pas expert en la matière puisque de toute évidence, je n'avais ni d'enfant, ni n'était une femme, mais il me semblait bien que c'était tout à fait normal ce qu'elle était entrain d'expérimenter. Dans tous les cas, elle n'avait clairement pas le corps d'une femme ayant été enceinte, elle pouvait au moins se réjouir de ça. « Et tu ne t'en sors pas trop mal jusqu'ici. » me contentais-je de la complimenter en un léger sourire. Il fallait être réaliste, beaucoup de femmes devaient rêver d'avoir un physique comme le sien. Enfin, il me semblait, après tout, et encore une fois, je n'en étais pas une. Le film continuait de tourner mais je n'y prêtais pas la moindre attention, ayant même totalement oublié son existence le temps d'un moment. En même temps, Ranja avait l'air de dire qu'il n'était pas bien intéressant, et je préférais la croire plutôt que de tenter de rattraper les morceaux perdus. C'était déjà assez embêtant de prendre un film en cours de route, alors si en plus il devait être mauvais, autant passer à autre chose. La blonde me parlait maintenant de littérature, après que j'ai plus ou moins engagé le sujet. J'aimais lire, je crois que ça n'était un secret pour personne de mon entourage, le simple fait de pouvoir créer tout un univers autour de quelques mots me faisait rêver, et de toute évidence, c'était la même chose pour la jeune femme. Elle note néanmoins que je n'ai pas répondu à ma question, ce qui me fait hausser des épaules. Non pas que j'avais fait exprès, plutôt qu'en général, il m'était bien plus aisé de faire parler les autres que de me livrer. Je crois que je préférais leur vie à la mienne, juste pour en apprendre toujours un peu plus. Raconter ma propre histoire ne m'apprenait rien. J'avais conscience que c'était égoïste de penser ainsi, évidemment, mais que voulez-vous. « La littérature pour enfant, ça n'est vraiment pas mon truc. » ironisais-je finalement pour répondre à sa question. Parce que je venais plus ou moins d'y répondre non ? Par là elle pouvait comprendre que le reste ne me dérangeait pas, mais il était certain que je n'irais pas lire de moi même des livres pour enfants de moins de dix ans, je me sentirais sacrément stupide... et pour le coup je crois que ma virilité en prendrait un sacré coup, hm. Changement de sujet puisqu'elle me parlait maintenant de mon port de tee shirt, en me disant que certains ne devaient pas se réjouir que j'ai eu l'autorisation d'en reporter un nouveau. « Tu signaleras à ces personnes de relever le même défi que moi. Et peut-être que si je trouve la vue à mon goût, on pourra discuter. » Ça n'était pas vrai, je me doutais qu'elle n'avait pas de nom, et dans tous les cas, je ne souhaitais voir personne subir le même sort, et puis je n'étais tout de même pas aussi superficiel. Non, j'aimais simplement la beauté, comme n'importe qui je suppose. C'était sur ces braves pensées qu'Addil avait poussé la porte, avant de repartir aussitôt. « Allez, avoue, qu'est ce que tu lui as fait pour qu'il te fuit de la sorte ? » m'amusais-je en prenant mes aises, mes deux pieds venant se déposer sur le dossier du fauteuil de devant. J'avais ainsi droit à l'analyse plutôt évasive de la jeune femme. Elle ne donnait aucun nom en particulier, mais ça n'était pas plus mal puisque j'aurais ainsi l'occasion de me faire mon avis sur chacun sans avoir le moindre préjugé, voulu ou non sur la personne. « Diego ? » tentais-je de me rappeler. Si j'avais le bon nom, c'était un miracle. « Commence par lui dire que se présenter à un autre homme complètement trempé, avec un sous-vêtement transparent n'est pas la meilleure manière de faire bonne impression. » ajoutais-je amusé, avant de me rattraper. « Enfin, tout dépend du milieu, je suppose. » Mais ça n'était clairement pas de mon cap. « Il a l'air plutôt sympa, sinon. » Un peu bavard, mais je pourrais m'y faire je crois bien. Le sujet dérivé sur ma partenaire, Adélie, qu'elle qualifiait de "trop mignonne". « Elle est adorable. » Je ne voyais pas trop quoi dire d'autre, j'étais sacrément bien tombé à mon sens. « Tu la connais ? » Vu que je ne connaissais pas énormément de monde non plus, ça m'étonnait presque.

« Haha, je fais tout pour. Continue comme ça, tu obtiendra toujours ce que tu veux si tu flattes une femme suffisamment. » plaisante-t-elle même s'il y a une part de vérité dans le fait qu'il arrivera toujours à obtenir plus d'une femme flattée que d'une femme vexée. Si les voies du Seigneur sont impénétrables, les voies des femmes sont bien plus simples à atteindre, il suffit de se montrer charmant, pour qu'une femme pas très avisée baisse sa garde. Un acteur dans le film éclate de rire et ça la fait sursauter. Quelle conne elle fait par moment... Clarke revient sur la question de la littérature, il lui répond en filigrane mais ça suffit à Ranja, tout le monde ne peut pas être ouvert et se livrer facilement. Elle peut comprendre ses réticences, c'est encore tôt pour les grandes déclarations à cœur ouvert. « J'avoue que ce n'est pas la plus satisfaisante sur le plan intellectuel, mais j'ai pas le choix, je me vois mal lire un Stephen King à mon môme, ça serait bon pour lui filer des cauchemars et c'est ma nuit qui en souffrirait... » Enfin, sa nuit ou celle de l'employée de maison. Parce qu'il faut bien que quelqu'un s'occupe de la maison et que la nuit, quand Ranja dort dans la suite parentale, elle n'entend pas toujours Lauridtz pleurer et appeler à l'autre bout de l'appartement, la bonne est bien plus vite réveillée. « Tu veux des enfants toi ? » demande-t-elle sans aucune gêne. Après tout ce n'est pas une question très personnelle, ni très révélatrice. Qu'il en veuille ou non n'aura aucune espèce d'impact sur l'image qu'il renvoie. Concernant la sanction qu'il a obtenu à la tombola, elle comprend qu'il en garde un souvenir mitigé, mais elle n'a pas gagné le gros lot non plus. « On a relevé le défi avec Gigi ! » rappelle-t-elle avec un petit sourire de l'air de dire « fait attention à ce que tu dis ». Elles ont fait pire, elles se sont mises à nue complètement alors qu'il discute, à moins que la vue n'ait pas été à son goût. Mais ça c'est une autre question. La réaction d'Addil fait parler les deux camarades et c'est un moment amusant de voir qu'ils peuvent réagir de la même façon à une situation alors qu'ils ne se connaissent finalement pas. Ranja l'a toujours pensé, c'est sur les points communs, les accords, que démarrent les relations les plus prolifiques. Les désaccords en début de relations sont bons pour faire exploser l'unité. « Je crois qu'il a découvert en moi un trouble psychologique très développé et qu'il sait qu'il n'arrivera pas à le soigner alors il m'évite comme la peste... » commente-t-elle feignant la tristesse. Elle ne sait pas exactement quel genre de trouble elle pourrait bien avoir mais elle va trouver. Ça doit pas être si dur à faire de s'inventer une maladie psychologique. « Oui Diego... » confirme Ranja quand Clarke devine correctement le nom de son partenaire. Son sourire s'efface légèrement quand son nouveau camarade lui dépeint une scène à laquelle s'est adonné son partenaire d'aventure. « Il a fait quoi ??? Quand ? » s'écrie-t-elle légèrement hystérique. C'est bien la peine qu'elle fasse en sorte qu'il assouplisse son personnage si c'est pour qu'il ait tout compromis dès le départ... C'est mi-choquée, mi-paniquée de cette découverte que Ranja répond à la question de Clarke à propos de sa partenaire. « Non, non, je la connais pas vraiment, c'est juste qu'elle a été prise en otage par un type une fois et que je l'ai sauvée. Mais pas plus que ça. » dit-elle, restant évasive volontairement. Pas besoin de préciser les circonstances de la prise d'otage et son héroïsme dans la situation.