Addil avait l'habitude de se poser, depuis le début de l'aventure il avait arpenté les pièces tout en prenant soin d'essayer tout les fauteuils. En même temps passer une semaine dans les abysses l'avait fatigué, désormais il avait besoin de confort et il profitait de celui-ci des canapés qui était excellent. Il était tranquillement installé au salon, sauf que cette fois-ci il avait les paupières ouvertes. Il observait la salle de bal qui était très charmante et qui servait également de salon, pour le moment il se sentait un peu perdu dans cet immense immeuble. Entre les endroits pour dormir, pour se détendre, les endroits extérieurs. Il ne s'y retrouvait plus, il lui faudrait au moins une bonne semaine avant de pouvoir prendre réellement ses marques et pouvoir ne pas se tromper de couloirs. Son ancien chef d'équipe de la semaine dernière était déjà présent dans la pièce. Il ne l'avait même pas remarqué. Il le fixa en lui adressant un léger sourire. En même temps le jeune homme ne pouvait nier que celui qui avait un prénom étrange était vraiment charmant. Il ne dirait pas non pour le voir torse nu, d'ailleurs Addil devrait peut-être faire un tour dans la salle de bain quand lui aussi irait. « Tu es là depuis longtemps ? Je n'avais même pas remarqué que tu étais ici en fait. » dit-il en lui adressant à nouveau un léger sourire. Addil devait être là depuis cinq ou six minutes, donc cela ne faisait pas si longtemps que l'autre devait être là aussi. A moins qu'il s'est installé dans un fauteuil discrètement sans que le beau brun ne le remarque.

Je roupillais. Mon fessier correctement enfoncé dans un divan de la salle de bal, les mains derrière la tête, je laissais mes paupières se fermer et ma respiration ralentir pour prendre un peu de repos. Mes pensées se laissaient aller. Elles partaient d’ici, à Los Angeles, pour faire escale à Copenhague avant de partir ensuite pour des contrées plus à l’est qu’étaient celles de ma patrie. Je pensais à ces gens, à des gens, à elle et puis à elle aussi ou à lui. Le canapé épousait de plus en plus la forme de mon corps, si bien que j’avais l’impression de m’enfoncer dans des sables mouvants. C’est que la production avait investi dans des divans moelleux. Je sentis alors un mouvement dans la pièce et mes paupières n’attendirent pas plus longtemps pour s’ouvrir. J’observai silencieusement le candidat qui venait d’entrer dans la pièce, la détaillant de toute part. Il la détaillait tellement qu’il finit par poser son regard sur moi, mollusque fainéant posé dans le sofa. Il déclara ne pas m’avoir vu directement. Pourtant j’étais bel et bien là, depuis longtemps. « Je ne sais pas comment je dois le prendre. » Je fais, volontairement sceptique pour lui signifier que oui, j’étais bien là lorsqu’il avait pointé son nez dans la pièce. « Un mec comme moi ça s’remarque. » D’autant plus que si j’avais bien compris et cerné l’apôtre, il était plutôt de ceux qui aimaient sucer des baguettes. C’était d’autant plus une insulte à ma personne qu’il n’ait pas remarqué la quintessence de ma sublime enveloppe corporelle présente dans la pièce. « J’ai pas raison ? » je demande en soutenant son regard, histoire de voir ce qu’il en pense.  

Comment est-ce que le beau mec pouvait le prendre ? Comme il voulait, puisque Addil s'en fichait pas mal. En même temps il était un inconnu, un bel inconnu, mais tout de même un inconnu. Il connaissait juste son prénom, mais il ne savait rien d'autre à par cela. « T'es pas mal. Faut dire ce qui est. Mais je préfère les bruns. Et puis il faudrait que je te vois torse nu pour voir. Parce que même si tu as un beau visage, si tu as énormément de graisse ça doit pas trop passer. » dit-il avec un léger sourire sur le visage. Autant prendre ses remarques à la légère en lui glissant tout de même quelques petites réflexions. C'était la marque de fabrique du jeune homme. « Tu es en manque de compliments du coup tu essayes d'en gratter un peu partout ? Avec moi c'est pas difficile d'en obtenir un. Je suis pas difficile et je prends de tout. Homme, femme, heureusement je ne vais pas encore chez les animaux. » dit-il toujours avec un léger sourire. Il préférait s'en amuser, en rire même, en plus l'autre avait sûrement envie de le taquiner. Oui cela devait se voir que Addil aimait les hommes et aussi les femmes. Lui n'est pas du tout difficile. En même temps il n'a pas a l'être dans cette aventure, puisque que tout le monde a un physique assez avantageux et il peut se rincer l'oeil quand il veut. Bien sûr il ne le fait pas tout le temps, mais cela ne l'empêche pas de parfois le faire.