Il me reprend. Sa tante. Cela revient au même, ce n'est pas glamour dans tout les cas. Bizarrement, il veut bien s'exécuter, j'arque un sourcil, parce que je suis habituée à de la résistance ici. Enfin un qui ne fait pas son fier devant moi, je compose alors un air beaucoup plus doux, soudainement. Je l'écoute avec une certaine attention. « Donc vous êtes plus ensemble quoi ? » je demande sans filtre en levant la tête dans sa direction, un regard vaguement interrogateur. « Vous allez divorcer ? » j'insiste alors que mes opales glacées parcourent son visage pendant une poignée de secondes. J'imagine que ce sujet n'est pas sensible puisqu'il n'a pas l'air au bord des larmes ou prêt à vomir. Il tient le choc. « Évite qu'elle ne t'assigne pour un divorce pour faute » je laisse entendre parce que j'aime bien distribuer mes petits conseils juridiques, je me sens un peu utile. « Non, pas vraiment » je lui réponds, parce qu'Allen me fait penser à un mec super passif, pas séducteur du tout. « Et puis j'imagine que l'alliance est un répulsif suffisant » je déclare alors en haussant les épaules. Je veux dire, les filles sont totalement connes si elles tournent autour d'un gars qui porte son alliance, parce que de un, cela veut dire qu'il est déviant pour s'être laissé mettre la corde au cou, ce n'est jamais bon et de deux, qu'il aime son femme -en général-. « Sans vouloir te vexer, évidemment » je fais mine de reprendre comme si je m'en souciais, c'est simplement qu'on m'a conseillé de ménager les ego pour éviter de donner l'impression de me moquer de tout. Il s’enquière de mes fringues, c'est vrai, je les avais presque occulté. « Très précieux aussi » je laisse entendre parce que je n'ai pas envie qu'il m'ampute de certaines pièces dans ma garde-robe. « Prends-en soin » je ronronne simplement avant de m’asseoir sur l'une des machines à laver pour le regarder faire avec précision pour refaire les mêmes gestes la prochaine fois.

Bon il est clair qu'Allen regrette sa situation actuelle, avec sa femme. Franchement, je crois que je pourrais presque avoir de la peine pour lui. Enfin, j'essaie quand même, mais ça ne vient pas. Surement parce que je n'ai heureusement jamais connu cela. « Et vu ta tête, j'imagine que c'est elle » je conclus en haussant les épaules. C'est elle qui l'a quitté. « Dans quelques années, tu passeras à autre chose » je suppose en le regardant fixement. Il finira par l'oublier, faut juste divorcer et après s'éloigner, c'est comme cela que ça marche, j'imagine. Allen me confirme qu'il n'est pas un dragueur, heureusement parce qu'il sera mal avec sa femme qui veut divorcer, très mal. J'accueille sa question avec un vague air outré. « Evidemment » je lui balance sans hésiter, ce n'est pas que ça m'arrête mais ça ne me fait même pas commencer, tout court. Je ne suis pas malade. « Je ne touche pas aux hommes mariés » je réponds simplement, même pas du flirt, rien, nada, je ne suis pas folle, je tiens à ma vie et à ma réputation. Surtout ici, je ne veux pas passer pour une briseuse de ménage même s'il n'y a pas vraiment ménage dans son histoire à lui. « J'ai déjà en otage ta dignité, je trouve cela assez précieux pour faire le poids » je claironne simplement alors que mes pieds brassent l'air pendant quelques secondes alors qu'il enchaîne. Surprise, je fronce les sourcils.  « T'as prêté ton alliance à qui ? » je l'interroge alors en me demande qui est aussi con pour accepter un prêt de cette valeur. « Mais tu es bête ou quoi ? » je finis par demander sans filtre, cash, alors que mes prunelles inquisitrices s'en vont scruter son visage avec une certaine attention. « Ce n'est pas sensé être l'objet qui représente ton amour pour elle blablabla ? » je résume assez en condensant la chose parce que cela me parait interminable et niais à expliquer. «Bon sinon, pourquoi tu ne tournes plus ? » je le questionne à nouveau, parce que j'ai bien retenu qu'il était acteur, si je ne m'abuse, je suis presque d'une curiosité malsaine, j'avoue.