@ariadne

Quelle merveilleuse idée d’avoir mis un spa à disposition des candidats. Agata se croirait presque chez elle à siroter un cocktail dans un jacuzzi. Elle a conscience de passer pour une snobinarde en pensant tout cela, et pourtant elle n’est pas tout ce qu’elle peut présenter au monde. On l’a élevée comme ça, elle a toujours tout eu sans rien demander, ses parents ont fait d’elle la personne qu’elle est aujourd’hui. C’est plaisant après une semaine entière passée dans les mêmes vêtements de pouvoir se prélasser dans un bain à remous. Elle ferme les yeux pour profiter de l’instant présent et lorsqu’elle les réouvre ses pupilles croisent celles d’Ariadne, qu’elle a rencontré la semaine passée. « Oh bonjour, je ne t’avais pas entendu. » Elle s’était faite très discrète lors de son entrée dans la pièce, ou alors Agata n’avait rien entendu à cause des bulles. « Tu veux te joindre à moi ? Ça change du contexte de la semaine passée et du feu de camp. » Ses lèvres s’étirent en un grand sourire, entre les marshmallows partagés au coin du feu et ce jacuzzi il y avait évidemment un fossé. Bien qu’elle ait apprécie pouvoir partager pour la première fois cette activité avec la jeune femme, elle n’était pas mécontente de pouvoir se reposer ici. « Contente d’avoir quitté les tentes, le puits et tout le reste ? » Agata, elle, en tout cas ne pouvait pas être plus ravie, elle en avait rêvé toute la semaine et on avait désormais exaucé son vœu.

On se perdait dans le château. Quelle idée d'en faire un aussi grandiose. Ils auraient du nous filer les plans du château. Un vrai labyrinthe, je vous jure. C'en était presque à nous faire perdre la tête. Heureusement, on retrouvait vite son chemin. Alors que je m'aventurais au deuxième étage, je traversais le magnifique couloir aquarium qui trônait sur les parois. Les poissons voletaient au-dessus de ma tête. L'endroit était féerique. Je n'en croyais pas mes yeux. Je ne restais pas longtemps, poursuivant mon chemin en toute tranquillité. Un chemin qui me mena près du SPA. J'entrai dans la pièce et y découvris un jacuzzi dans lequel se relaxait une candidate. Je reconnus une certaine Agata qui se prélassait dans le bain à remous. Elle s'aperçut de ma présence et me salua, surprise de ma discrète entrée. Je lui retournai ses salutations d'un léger signe de la main. Elle m'invitait à la rejoindre. Ce serait impoli de refuser. « Bien sûre. » Sans trop réfléchir, je me déshabillai en retrouvant dans un maillot à deux pièces plus que banal. J'en portais de temps en temps pour le confort que cela procure et l'avantage de sécher quand on se baigne ou on se douche. Je me glissai doucement dans le bain à ses côtés. Les bulles me chatouillaient. Je commençai à me détendre enfin. Elle demanda si je ne regrettait leur semaine en pleine nature. J'eus un sourire amusé. « Oui, surtout pour le lit. » Il fallait avouer que c'était plus confortable que le sol. Un matelas bien moelleux. Il n'y avait rien de meilleur. Je ne m'en plaignais pas. « Parle-moi de toi, Agata. » Changeons un peu de sujet. On allait passer une bonne partie de l'aventure ensemble donc connaître des détails de sa vie relevait d'une importance capitale. Et puis, j'étais curieuse de la connaître.

Elle n’aurait pas pu rêver mieux que d’avoir un jacuzzi à disposition. Après une journée difficile elle aime se relaxer dans un de ces bains à remous. Un cocktail près d’elle, elle ferme les yeux pour profiter du moment jusqu’à ce qu’Ariadne n’entre à son tour. Elle ne connaît pas beaucoup la jeune femme, mais elle se souvient du court moment qu’elles ont partagé la semaine passée autour du feu de camp. Elle l’invite à se joindre à elle, il est toujours bon d’avoir un peu de compagnie, elle n’aime pas la solitude Agata. Elle lui demande si elle est contente d’avoir enfin pu quitter le campement, et elle lui donne l’exacte même réponse qu’elle aurait donnée si on lui avait posé la question, ce qui lui tire un léger sourire. Elle doit réfléchir lorsqu’elle lui demande de parler d’elle, on lui demande rarement de parler d’elle, c’est plutôt l’inverse. On s’intéresse rarement à ce qu’elle est sans être désintéressé. « Eh bien … J’ai trente ans, bientôt trente-et-un. Je vis à New-York depuis toujours. Et je ne suis pas certaine d’avoir envie de quitter cette ville un jour. Je suis avocate, et j’aime jouer du piano et au tennis. » Qu’y-a-t-il à dire de plus ? Elle pourrait dire qu’elle est la fille d’un sénateur, qu’on la destine à faire de la politique depuis qu’elle est née, mais est-ce que c’est important ? Est-ce que ça ne donnerait pas l’image d’une personne vaniteuse ? Elle en a bien peur, et elle ne voudrait pas laisser cette image-là. « Je crois qu’il n’y a pas grand-chose à ajouter. A ton tour, je suis curieuse de savoir qui tu es. » Et ça lui fait du bien quelque part de rencontrer des gens qui ne sont pas de son monde à elle, des gens qui ont d’autres aspirations et voient le monde d’une manière différente.

En entrant dans le spa, je découvrais la présence d'une autre personne. Je reconnus tout de suite les traits d'Agata, vêtue d'un maillot et installée confortablement dans le bain à remous. Elle avait eu la gentillesse de m'inclure dans sa bulle de détente alors que je m'apprêtais à la laisser. Je ne pouvais refuser, donc je me débarrassai de mes vêtements et plongeai mon corps dans le jacuzzi. En m'asseyant, je pris le temps de savourer cet instant de relaxation en compagnie d'une femme sympathique. On discuta de la semaine dernière et de mes ressentis concernant notre vie de châtelains. Mine de rien, j'étais contente de retrouver un bon lit, bien moelleux. La discussion déboucha sur un autre sujet. Je voulais connaître sa vie. Elle m'intriguait dans une certaine façon. Originaire de New-York, elle avait la trentaine et était avocate. Elle parla brièvement de quelques hobbies, puis vint mon tour. Parler de ma personne n'était pas mon point fort. « Et bien, j'ai vingt-six ans. Je viens de Louisiane, mais j'habite pour le moment à Atlanta. » Je passai ma main dans les cheveux, cherchant mes mots pour la suite. Je rajoutai d'un ton neutre : « Je suis enquêtrice pour la brigade des mœurs. » Je n'aimais guère m'attarder sur ce métier. C'était encore douloureux pour moi d'en parler, donc je n'avais fait qu'une brève allusion, ne voulant pas m'y étendre. « Ton partenaire, c'est Allen, je me trompe ? Ça se passe bien avec lui ? » Une question qui n'était pas nécessaire de poser car la réponse allait de soi. Allen était une personne que je respectais et que j'appréciais. Je le savais un homme bien et avenant.