@Sailor

Qu’est-ce que je me traine la carcasse ce matin… mon corps refuse que je le bouge du lit conjugal. Le matelas est trop moelleux, ça pousse pas à l’activité et j’ai l’impression d’être un zombie. Y a bien l’coup de vent au sortir de la chambre qui me frappe encore une fois de plein fouet pour me réveiller. Je soupçonne Hugo de se faire aussi avoir le matin. Sérieusement, grimper sur les lits et tout c’est pas con mais y a des fois où le cerveau est off, j’peux pas croire que je sois le seul à encore me faire avoir. Mon reflet dans le miroir est moche, j’ai des cernes de trois kilomètres encore plus marquées qu’à l’accoutumée et une poupée gonflable à gros nibards en guise de paysage. « Arrête de me regarder avec tes gros yeux. » que je lui balance en la regardant au travers du miroir. Sérieux c’est dégueulasse on dirait que ça va lui sortir de la tête et me sauter dessus. J’me vois déjà avec des yeux collés sur le front sans pouvoir m’en défaire. En parlant de coller et de défaire, c’est quoi cette putain de paire de seins ? J’me demande si c’est un délire genre égo-trip écolière cochonne comme les filles de son genre aiment bien ou pas. J’ai beau me considérer comme un français pure souche je connais le fonctionnement de mes contrées d’origine. J’empoigne ma brosse à dent, dentifrice appliqué grossièrement, mais au moment de passer à l’action mes pupilles focalisent une nouvelle fois sur la fille surexcitée. « Tu carbures à la MD ? » On me la fait pas, j’en suis persuadé et je me devais de lui poser la question parce que là, dans l’instant, ça me semble crucial tant notre différence d’état est grande.

Le matin, elle est de bonne humeur, surtout quand elle a bien dormi dans un lit confortable et qu'elle s'est couchée tôt la veille. Elle a pris un petit-déjeuner copieux, gourmande qu'elle est, et puis maintenant, c'est l'heure de la douche. Alors elle enfile son maillot de bain pour aller dans la salle de bains et faire tourner l'eau, chantonnant d'un air guilleret. Elle chante faux, cela dit, alors elle ne s'aventure pas plus loin que le fredonnement. Un candidat se traîne jusqu'aux lavabos et se regarde dans le miroir, et Sailor le salue d'un air guilleret en passant la tête sous le jet de la douche. « Bonjouuuuur ! » lance-t-elle, de bonne humeur. Et puis le type la scrute d'un air dépité, elle lui rend son regard, et bis repetita. D'ailleurs, il a l'air de penser qu'elle l'observe, ce qui n'est pas tout à fait faux - ca reste le meilleur moyen pour entamer une conversation. Mais pas de la manière dont elle l'espérait. La remarque du type, genre asiatique, lui aussi, mais avec un drôle d'accent, la fait rire joyeusement. « Je sais bien que j'ai des gros yeux, ils sont assez grands pour que je me voie dans le miroir ! » s'exclame-t-elle en se badigeonnant la tête de shampooing, faisant mousser son crâne. Et puis la remarque suivante la laisse perplexe, sur le coup. « Pardon ? A la quoi ? » demande-t-elle d'un air un peu incrédule. Mais de quoi il parle ? Elle se rince le crâne, et puis termine sa douche pour attraper une serviette, s'enrouler dedans, et s'approcher des lavabos et de sa trousse de toilette. « Oh, c'est une plaisanterie, d'accord, » continue-t-elle avec un sourire amusé, histoire de ne pas tomber dans le jeu des gens frustrés qui aiment bien casser le moral des gens ou les descendre. Elle sait très bien faire, ça, rester optimiste tout le temps. « T'as jamais rencontré de gens tout simplement heureux toi ? » demande-t-elle le plus sincèrement du monde, avec un sourire, en se frottant les cheveux avec une autre serviette. Et puis la tronche que tire le candidat la fait rire, parce que c'est vraiment le stéréotype du mec-zombie-pas-du-matin qu'on voit à la télé. « Et t'as une sale tête, toi aussi, mais plutôt une sale tête du genre, j'ai pas dormi, ou j'ai trop fait la fête, ou je me suis couché super-tard et il fallait que je me lève le matin pour aller travailler... t'as plus de cernes que d'yeux ! » lance-t-elle avec un regard amusé, ponctuant la plaisanterie d'un petit rire. Ben quoi, si il peut plaisanter sur son caractère enjoué, elle a bien le droit de renvoyer la balle, non ? Et quand il s'agit de rigoler de tout, ça, aussi, elle sait bien faire.

Je passe outre sa remarque parce qu’à l’heure actuelle ça m’apparait plus comme une agression qu’une évidence. Je phase un coup sur mon reflet dans le miroir le temps d’assimiler ses paroles et j’abdique. Je ne répondrais pas, ça me laisse sans voix. Enfin presque, j’ai quand même une question qui me taraude l’esprit parce que cette fille est soit un mutant soit une droguée, ce qui expliquerait ses yeux exorbitants. Elle a l’air ignorante, ce qui me convainc pas des masses, voir même pas du tout en fait. J’suis plutôt borné. « La poudre. » Aux paras, à tout ce qu’elle veut merde. Je l’observe se pointer tranquillement dans une curiosité digne d’un spectateur de documentaire animalier. A sa remarque je la fixe un instant. C’était sérieux. Pour une fois que ça l’est mais bon je veux bien croire qu’à force on sache plus trop si c’est du lard ou du cochon. Elle est gênante, j’me sens inactif à côté d’elle, la brosse à dent ballante au bout du bras. J’ai même l’impression de passer pour un gros frustrer à l’entendre.« Non j’veux bien y croire partiellement mais en continuité ça cache un truc d’aussi louche que ton bonnet E. Il y a un prophète qui dit « tu souris trop pour être heureux ». » J’ai absolument pas honte de me faire passer pour un mec intelligent quand je ne fais que citer du Stromae puisque de toute évidence elle saisira pas la référence. Moi-même je n’supporte pas les rabat-joie du genre mais face à cette pile électrique je me refuse de croire que tout est naturel, j’sais pas ça bloque. Sur ces bonnes paroles je me décide enfin à me brosser les dents, frottant énergiquement mon regard pivote de nouveau vers la gamine au travers du miroir lorsqu’elle ouvre de nouveau la bouche. En fait j’crois que j’ai trouvé quelqu’un de beaucoup plus chiant que moi et rien qu’à cette idée je dois retenir un sourire au risque de me retrouver avec de la mousse bleutée dégoulinant sur le menton. Sa réflexion m’arrache malgré tout un rire et se termine avec un cracha royal en sa direction. « Mal élevée. » Ca se fait pas de dire ça aux inconnus. Je reprends mon brossage de dents et fais mousser le tout en poursuivant mon brossage comme si de rien était. Non je n’ai pas visé les cheveux qu’elle venait tout juste de laver et non je ne suis pas fier de moi comme un paon pour avoir réussi mon lancer. Je suis au dessus.

Sailor se contente de froncer les sourcils d'un air incrédule. Il la prend pour une droguée en fait ? La bonne blague, tout ce qu'elle prend comme drogue, c'est ses médocs, qui n'ont rien à voir avec son attitude, c'est clair et net, et puis les sucreries. Ca joue peut-être, ça, le sucre, cela dit, mais pas aussi tôt le matin, non. Elle sait bien d'où ça vient tout ça, mais elle n'a aucune envie d'en parler maintenant et certainement pas avec un type qu'elle ne connaît pas. « Ca, c'est parce que tu ne me connais pas bien et qu'on ne se parle que depuis environ une minute trente, mais j'ai l'habitude, il suffit juste d'attendre que les gens acceptent finalement l'idée ! Et ton prophète, c'est un vrai rabat-joie, il mérite pas son titre, » fait-elle avec un sourire amusé. Elle sait pas trop d'où il sort sa théorie fumeuse, mais c'est vraiment tout pourri. Elle se dit alors que les vannes sont autorisées, vu qu'il fait des réflexions sur la drogue et ces trucs là, alors elle vanne, elle aussi, sur sa tête de zombie. En même temps, elle comprend pas trop pourquoi il la prend mal, doit y avoir pire que lui et puis ça arrive à tout le monde d'avoir une tête de cadavre au réveil. Et puis le type se met alors à se brosser les dents... et lui crache dans les cheveux ? Sailor affiche une grimace, mais ne bouge pas. C'est quoi ce type, il a cinq ans d'âge mental, c'est ça son secret ? Elle essuie sa mèche de cheveux avec le nez froncé, et s'essuie la main sur la serviette qui lui avait servi pour sa tête. Mal élevée, c'est le pompon, mais ca lui passe au dessus, comme d'habitude. La vie est trop courte pour être méchant ou pour s'énerver pour des trucs aussi débiles. « Eurk, hé, dis, c'est toi qui dis ça ! En tous cas, moi, je préfère être mal élevée qu'être une grosse dégueu, ou alors, c'est que tu travailles toi aussi avec des animaux, mais pas avec des chevaux ni des singes, mais des lamas, dans ce cas-là, c'est pardonnable, ca doit juste être une question d'adaptation, » fait-elle en rigolant, avant de jeter sa serviette sur l'évier et de repartir sous la douche, ouvrant le jet d'eau d'un air guilleret. « Mais c'est pas grave, je vais juste rester un peu plus longtemps ici et retourner sous la douche, l'eau est chaude, de toutes façons ! » ajoute-t-elle avec un sourire narquois dans le miroir, à l'adresse de Monsieur Lama, comme elle l'appellerait maintenant, tant qu'elle n'aurait pas intégré son prénom. Peut-être qu'il voulait la faire fuir, mais Sailor, elle trouve ça plus drôle de faire l'inverse. La prochaine étape, elle se ferait couler un bain, même !

Mis à part qu’elle soit totalement creepy dans son genre cette fille est drôle. J’arrive quand même à m’en rendre compte même si dans l’instant elle m’emmerde à mentir. Elle pourra dire tout ce qu’elle voudra je resterai persuadé mais il est vrai qu’à regarder de plus prêt elle a pas la dégaine d’une droguée. Soit elle carbure au jus d’orange soit j’ai raison. J’en démordrais pas. Y a pas à accepter l’idée ou quoi, même si j’imagine qu’à un moment donné on s’y fait tellement qu’on s’en rend plus compte. C’est ce qui se passe malheureusement dans la majorité des cas, tenez par exemple à force d’emmerder les gens ils s’y habituent et ne réagissent plus. Un ennui que j’espère ne pas avoir à affronter ici. « N’insulte pas Monsieur Descartes de la sorte ! » J’y mets beaucoup de conviction à mêler religion et grand physicien français car le principal est de se montrer convaincant. Il mérite déjà plus son titre que ses convictions à deux balles. Elle a du toupet la môme acculturée. Pour la peine j’lui crache dessus, tiens. C’est un prétexte bidon pour me faire plaisir, je l’admets volontiers. Etrangement elle réagit calmement, j’aurais imaginé une réaction plus hystérique de sa part ou un rire de folle mais elle est peut-être habituée à la persécution qui sait. Je finis par cracher dans l’évier et me rincer les dents tandis qu’elle déblatère un flot de mots sur lequel j’aurais bien mis « pause » en plein milieu histoire de saisir totalement la réflexion qu’il y a derrière. Elle déduit que je travaille avec des lamas –la pauvre si elle savait- et parle d’animaux. Ok elle a piqué ma curiosité elle m’a eue par sujet sensible. « Comment ça toi aussi ? Quelqu’un travaille avec des animaux ici ? » J’suis pas au courant. En même temps si c’est pas comme si j’m’intéressais vraiment à la vie de mes colocataires, même Mylah au fond j’en sais pas grand-chose de son business. « Ah parce que tu crois que tu vas m’avoir avec ce genre d’invitation ? » Je la pointe du doigt sous un regard lourd d’accusation. D’ailleurs mon doigt s’abaisse pour désigner quelque chose de plus proéminant. « J’ai envie d’y mettre mon nez oui mais c’est non. Chaud ou pas chaud je passerai après toi, ne me fais pas passer pour un pédophile. » J’ai saisi la tactique j’suis pas complètement con merci. Après ça j’me fais virer par les téléspectateurs à la prochaine nomination et ciao.

Le candidat au prénom inconnu a l'air de s'offusquer, bien que faussement, de la remarque de Sailor sur le soi-disant prophète. Elle voit bien que c'est surtout une grosse blague, alors elle se prend au jeu, comme d'habitude, et ne va pas s'excuser pour autant, non, ca serait pas très drôle, c'est bien mieux de répondre par une autre plaisanterie. « Désolée monsieur Descartes mais en plus de me rajouter des devoirs le soir à la maison, vous êtes juste un vieux grincheux ! » s'exclame-t-elle en guise de réponse, feignant de s'adresser à un fantôme, levant le nez vers le plafond, et puis finalement tirant la langue dans le vide aussi. Elle passe souvent pour une gosse, quand elle fait ça, mais ça fait aussi partie du package "insouciance" qu'elle préfère utiliser plutôt que le package "réalisme et mauvaise humeur". L'autre se met à cracher, beh voyons, cette conversation devient vraiment surréaliste, mais elle ne se démonte pas, elle a connu pire, et puis c'est plus ridicule qu'autre chose. Cela dit, la remarque sur les animaux le fait réagir, bon point. « Beh oui, y'a Leandro, qui travaille avec les chevaux, et puis Sayid, aussi, avec des singes, et y'a le type avec son hétérochromie qui travaille dans un zoo aussi, alors un de plus ou un de moins... ! » fait-elle avec un large sourire amusé. Il n'a pas trop la tronche de l'emploi, mais il est peut-être péruvien, et peut-être qu'à ses heures perdues, il tricote des écharpes pour couvrir ses lamas de compagnie l'hiver. Elle file alors sous la douche, s'accrochant à la salle de bains comme une moule à son rocher, histoire de bien rendre la pareille au type qui a plutôt l'air de vouloir qu'elle dégage. Visiblement, il n'a pas compris ce qu'elle racontait, peut-être que le bruit de l'eau a couvert la moitié des mots de Sailor. « Quelle invitation ? » fait-elle, avec une expression incrédule. Et puis il continue avec ses histoires d'eau chaude et de pédophilie, à laquelle Sailor réagit avec une grimace à moitié amusée, à moitié dégoûtée. « Dis-donc en plus de cracher sur les gens t'as aussi les idées bizarres ! Jamais de la vie, je partage pas ma douche avec un inconnu, ho, mais si tu craches pour éloigner les prédateurs, beh c'est raté, moi, je reste ici, j'ai des cheveux à laver une deuxième fois, » fait-elle, ponctuant sa remarque avec un rire amusé, passant la tête sous l'eau une nouvelle fois. « Et laisse mon maillot de bain tranquille, les nudistes, ici, c'est Gigi et Ranja, pas moi ! » ajoute-t-elle, les yeux fermés sous le jet d'eau, crachouillant l'eau qui lui tombe sur la bouche en parlant, pointant Léo du doigt, histoire de l'imiter pour répondre. C'était aussi lui qui s'était foutu d'elle à la tombola, maintenant qu'elle y pense, il aurait peut-être pas dû d'ailleurs, puisqu'il avait même tenté de piocher un numéro déjà pris... qui fait le malin...

Je l’observe faire son numéro. Sérieusement ? J’me demande quel âge a cette fille, elle semble assez jeune en plus d’être enfantine à l’extrême dans son attitude. … j’lui donne en dessous de vingt ans. Bon ça passe au final c’est pas si dérangeant que ça même si là elle braille un peu trop pour moi. C’est toujours mieux qu’une fille complètement frustrée qui décroche pas un sourire même lorsqu’on lui fou la vanne la plus hilarante sous le nez, je ne nommerais personne. J’me sens complètement blasé à côté de la gamine. J’veux bien que certains soient qualifiés de pile électrique tant ils ont de l’énergie mais elle c’est une centrale nucléaire quoi. « Il vient de te répondre : va te faire foutre. » J’interprète aussi les esprits des faux prophètes, ouais. Elle m’interpelle avec son histoire d’animaux, elle a réussi à toucher l’un des seuls sujets m’intéresser et j’suis soufflé d’en apprendre autant d’un coup sur une poignée d’autres candidats.En deux semaines elle a eu le temps d’en apprendre autant sur les autres ? J’veux bien admettre que je m’intéresse pas assez aux gens mais elle elle fait dans l’extrême. « Tu lis ça avec tes yeux supersoniques ou tu fais passer des interrogatoires à tout le monde pour savoir tout ça ? » Y a une certaine technique de mise en œuvre pour avoir autant de résultats. « Et non t’es loin du compte j’travaille pas avec les animaux. » J’adorerais cela dit mais l’urgence de la survie fait que le job le plu spratique et le plus rémunérateur est le mieux. Voilà comment on s’retrouve avec un job de merde. La gosse raconte n’importe quoi et tout c’que j’ai retenu c’est qu’elle comptait prendre sa douche seule depuis le début. Merci. « Je ferais avec alors mais t’approches pas de trop prêt en sortant sinon t’auras à les laver une troisième fois. » J’compte pas lui recracher dessus non plus et j’pense même que d’ici là j’aurais fini mon affaire dans la salle de bain mais qu’importe. Elle m’parle de nudisme et j’en apprends encore une belle. Quoi que j’ai déjà dû en entendre parler.« T’en sais des choses, tu tiens la gazette ? Parce que si c’est pas l’cas j’veux bien que tu m’fasses des résumés personnalisés chaque semaine. J’arrive pas à me tenir au courant de c’qui s’passe. » J’veux bien lui offrir un truc en échange hein, j’ai la flemme de me renseigner sur les gens mais stratégiquement ce serait quand même l’idéal d’être au courant de c’qui se fait ici.

Le candidat a l'air de communiquer avec son prétendu prophète, et de manière quelque peu vulgaire, quand même. Elle parle beaucoup, Sailor, mais elle essaie quand même de rester polie, ou sinon, sa mère viendrait l'attendre à sa sortie du jeu avec le pot à gros mots de la maison en attendant qu'elle y glisse un dollar par juron prononcé dans l'émission. « Oh, je vois, » répond-elle en forçant une expression intéressée par la réponse quelque peu impolie du candidat. Il a l'air d'être étonné aussi qu'elle en sache autant sur les autres, mais en vrai, c'est pas grand chose, juste leurs métiers, au final. Alors elle affiche un sourire intéressé. « Non, je discute juste avec eux, c'est tout, ça a l'air de te choquer, tu discutes pas toi ? AH, tu préfères peut-être leur cracher dessus plutôt, non ? C'est original, comme technique, cela dit, ça m'étonne pas que t'aies rien appris d'intéressant depuis trois semaines du coup ! » fait-elle sur le ton de la plaisanterie légère, comme d'habitude. C'est sûr qu'en matière de première conversation, elle aurait vu mieux que celle-ci. Elle a visiblement faux avec son hypothèse d'éleveur de lamas, non sans surprise, mais elle tente autre chose. « Un fabricant de bain de bouche alors ? » Toujours plus, histoire de continuer sur le même ton, pas méchant, juste amusé. Elle passe sous la douche et le garçon a l'air de pas vouloir qu'elle s'approche, drôle de réaction, surtout après les précédentes remarques plus ou moins douteuses. « T'as peur ou quoi ? » lance-t-elle avec un large sourire amusé à sa remarque. Ca se trouve, il a peur des filles, ça serait pas inédit, et ça serait plutôt marrant. Elle parle un peu trop encore et il trouve le moyen de rebondir sur les informations qu'elle lance à tout-va. « Non, la gazette, c'est Akela qui la tient toutes les semaines, ça s'appelle juste de l'observation, t'es mal parti pour trouver des secrets, dis-moi, tu veux que je te donne des cours ? C'est pas très difficile, suffit d'y mettre du tien... et de rester éloigné de ton dentifrice le temps d'une conversation, aussi, on sait jamais, » fait-elle en tournant sous la douche pour se savonner le crâne une seconde fois, sous le jet, parlant un peu plus fort pour couvrir le bruit de l'eau résonnant dans la pièce. « A moins que je te fasse vraiment peur et là il faudra que tu demandes à quelqu'un d'autre, mais y'en a d'autres des candidats qui parlent, cela dit, c'est pas sûr qu'ils soient aussi patients ! » ajoute-t-elle en ponctuant la remarque d'un rire amusé, toujours aussi détachée. Les gens un peu chiants, elle en a vu plein, et c'est pas le genre de chose qui va arriver à l'atteindre. Elle n'a aucun intérêt à s'énerver ou se disputer, et puis, ça raccourcit l'espérance de vie, la colère.