Deuxième. C'était la place que l'équipe de Rowan, soit la mienne, avait trouvé suite à l'activité paintball de Dimanche passée, et si certains de mes camarades devaient probablement être déçus de ces résultats, j'étais quant à moi simplement soulagé de ne pas avoir terminé dernier. Evidemment, une victoire aurait été plus qu'appréciable, mais on ne pouvait pas gagner à chaque fois... et de toute façon, je n'avais clairement pas le profil de quelqu'un menant son équipe à la victoire. Au fond je crois que nous nous étions tous plutôt bien amusés, oui, nous n'avions pas une équipe qui prenait les choses trop à coeur et c'était ce qui comptait. Enfin, lorsque je m'engageais pleinement dans quelques choses, j'aimais évidemment réussir donc, je vous mentirais en vous disant que je n'étais pas un minimum déçu, c'était naturel, l'être humain recherchait la réussite dans tous les domaines après tout, qu'il en ait conscience ou non. Et en y repensant, cette phrase aurait clairement pu être tirée de l'une des longues tirades de notre ami Addil. Le principal étant que tous nos efforts n'avaient pas été vain, et que nous pouvions maintenant dormir sur nos deux oreilles sans se préoccuper de se manger une balle de peinture colorée en pleine tête. Autant vous dire que j'avais connu plus agréable, d'autant plus que j'avais mis un sacré paquet de temps à tout enlever, une fois sous le jet d'eau de la douche. J'avais frotté, peut-être même un peu trop exagérément avant de rejoindre mon lit. La nuit avait été sacrément courte, et je me ressassais au réveil une nouvelle fois les paroles un peu trop crue à mon sens de Sayid la veille, ou plutôt il y avait de cela quelques heures. Dès que je faisais face à un problème, j'avais tendance à le tourner et le retourner jusqu'à ce qu'il me mange de l'intérieur, et ce sans même me livrer. Pourtant c'est ce qu'il faudrait que je fasse, j'en avais conscience, mais il était plus aisé de se confier à soi-même que d'avoir assez confiance en quelqu'un d'autre pour se permettre de la déranger avec ses propres problèmes. Enfin. C'était armé d'un café que j'avais engagé cette matinée là, me rendant tout naturellement sur le balcon pour prendre un peu l'air et de toute évidence, je n'étais pas le seul à avoir eu cette idée puisqu'Allen semblait se pencher par dessus la rambarde. Mes prunelles s'accrochant à son visage alors que je m'approchais de la bordure, l'acteur déchu (cette expression m'amusait beaucoup, même si j'allais éviter de la lui mentionner) semblait réellement mal vivre le fait que nous ayons perdu la veille. Trois points, seulement trois points, soit un ou deux tirs bien placés. Deuxième était donc la pire des places. « Je ne sais pas, je ne suis jamais arrivé aussi bien classé dans rien. » soufflais-je en m'avouant à moi-même cette dure vérité. Je n'étais pas un grand compétiteur, et évitais de participer à ce genre de concours en général, histoire de ne pas avoir à faire face à une quelconque défaite... Et parce que ça ne m'intéressait également pas, en règle générale. « Enfin, si tu comptes réellement ne faire plus qu'un avec le décor, je te conseille de passer plutôt par le toit. Au moins il n'y aura pas de bavure possible. » repris-je en haussant les épaules sur un ton très sérieux, comme à mon habitude -je ne savais simplement pas utiliser d'autre ton- alors que je plaisantais à moitié. « Mais tu devras vivre... ou mourir, avec le fait de m'avoir laisser seul dans notre équipe, à la merci de ces dames. » Ce qui pouvait être assez dramatique lorsque l'on connaissant un tant soit peu Gigi, hm.