Lamine ne fume pas, il supporte d'ailleurs très difficilement la fumée de cigarette et si vous voulez l'énerver bien comme il faut, il vous suffit de lui en envoyer en plein visage. Ah oui, c'est pas loin d'être le truc qu'il déteste le plus au monde, vous pouvez pas savoir le nombre de fumeurs il s'est retenu d'étrangler dans sa vie... ils sont si nombreux que vous prendriez peur devant les chiffres. Certains de ses camarades en revanche ont la clope au bec à longueur de journée mais ils ont quand même la décence de s'isoler sur ce balcon pour ne pas enfumer tout le nid. Enfin bon, la conséquence de cela c'est que ledit balcon porte les traces de leurs nombreux passages, tenez Lamine dénombre deux ou trois mégots que des petits flemmards n'auront pas eu le courage de jeter ou de foutre dans un cendrier. Bah non, laissons-les trainer ici et là, c'est tellement plus chic. Y'a des claques qui se perdent, hein. Un truc pareil peut suffire à le mettre de mauvais poil... heureusement qu'il y a encore quelques personnes sensées et pleines de bonnes intentions ici, à l'image par exemple de Joey qui ce soir semble avoir cuisiné rien que pour lui. Oh et, elle a mis son pull, alors là il va neiger c'est sûr. « waaa ! alors là, j'crois qu'on peut dire que c'est incontestablement à toi qu'il va le mieux ! » s'exclame-t-il, admiratif devant la rousse qui n'a pas du tout l'air ridicule, contrairement à dimanche dans sa robe à fleurs hideuse. Ce pull c'est un peu sa seconde peau en fait, pour tout vous dire Lamine ne pensait pas qu'il lui irait si bien. « t'as fait une super bonne affaire. » lui aussi par ailleurs, ce pull il ne pouvait plus le voir et il n'avait clairement pas le même rendu sur Lamine alors dans cette histoire, tout le monde est gagnant. L'enthousiasme du français est toutefois de courte durée puisque Joey lui met sous le nez un sandwich qu'elle dit avoir concocté pour lui. Jusque là tout va bien, c'est même très sympa de sa part mais elle énonce ensuite le contenu de celui-ci et là, c'est le drame. « je, euh... merci mais je vais pas pouvoir y toucher. » il souffle, tout en exerçant un mouvement de recul pour se tenir le plus éloigné possible de l'assiette. « c'est sûrement très bon, hein, mais je... ne mange pas de porc, c'est haram. » il explique, et c'est un moment particulièrement gênant pour l'un comme pour l'autre. Lamine est embarassé et on a rarement l'occasion de le voir comme ça. « désolé... » elle a voulu bien faire et voilà, la pauvre se retrouve avec son sandwich sur les bras elle qui était tellement contente de le lui apporter. « ça t'avait pas pris trop de temps, au moins ? » il demande, parce que ça le ferait d'autant plus chier d'apprendre que Joey y a passé l'après midi voyez-vous. Bon, bon, il se sent très con là tout de suite, c'est magnifique.