ft @Sayid

Fin de la semaine passée, j'avais pris le soin de laver et de sécher mes vêtements dans la salle prévue à cet effet. Aujourd'hui, j'avais trouvé le temps pour les repasser, je ne souhaitais pas laisser cette corvée sur le côté plus longtemps. Je n'ai jamais trop aimé de faire attendre mes corvées. J'aime quand cela n'est pas remis au lendemain, j'aime quand je peux souffler en me disant que tout a été parfaitement réalisé et que plus rien ne m'attend. Une pile de linge soigneusement plié sur mes avants-bras, je marche en direction du dressing. C'est l'endroit où l'on range notre linge alors je n'vois pas où je pourrais aller d'autre avec tout ça de toute façon. Soupirant légèrement, à cause de la concentration qu'il me faut pour déposer la pile sans froisser un vêtement, je dépose celle-ci dans l'étagère qui m'est réservée. Contrairement à beaucoup d'autres candidats, mon emplacement est parfaitement organisé et parfaitement plié, les vêtements en boule dans tous les coins, ça n'est pas pour moi. D'ailleurs, quand je vois l'allure des étagères de certains, j'en serais presque malade. On ne leur apprend donc rien ? Qu'ils ne comptent pas sur moi pour repasser derrière eux et ranger tout ce bordel, c'est hors de question. Tandis que je m'agenouille pour récupérer une paire de bas qui vient de tomber, je m'aperçois que la porte s'ouvre sur un candidat que je connais très bien. Sayid. Il est pas très causant l'homme, mais je l'apprécie alors machinalement, je lui souris. Je me redresse assez rapidement, replaçant la paire de bas à sa place. «Ne t'inquiète pas, je n'en suis pas encore à préparer ma valise pour dimanche. » J'aurais aimé ne pas avoir à la préparer du tout mais l'un des candidats en avait décidé autrement. «Ça va, tu passes un bon début de semaine ? » Que je lui demande alors, soucieuse du bien être de mon camarade. C'est d'ailleurs à ce moment-là,  que les résultats du sondage proposé par Alix me reviennent à l'esprit, il avait été sacré par le public, candidat qu'on a le plus envie de voir nu, ou quelque chose sur ce ton-là. Je suppose que cela doit faire plaisir. «Ça fait quoi d'être le candidat que le public à envie de voir plus souvent dévêtu ? »

Parce qu'il lui arrivait d'être tête en l'air il n'avait pas pensé lorsqu'il avait fait sa lessive la veille à vérifier qu'il n'avait pas laissé de fringues sales s'entasser sur l'étagère supérieure de son dressing, et sans grande motivation il lui avait donc fallu faire de nouveau un détour par la laverie pour faire une machine supplémentaire. Depuis la mésaventure impliquant Coin-Coin la semaine précédente, Sayid préférait ne plus laisser trainer ses affaires, même s'il le faisait déjà assez peu, car sans être un maniaque de la trempe de Mylah ou tenir à ses fringues comme à la prunelle de ses yeux comme Gigi il n'en était pas pour autant un accro de la lessive ; Moins il en avait à faire mieux il se portait. Ses vêtements passés au sèche-linge il les avait pliés, ayant perdu depuis longtemps le réflexe du repassage et gardant cette corvée-ci pour ses vêtements de prime uniquement, et avait retraversé le couloir du premier étage pour rejoindre le dressing où Mackenzi était semble-t-il déjà en plein rangement « Ne t'inquiète pas, je n'en suis pas encore à préparer ma valise pour dimanche. » avait-elle tout de même cru bon de lui préciser, et l'espace d'un instant il avait à vrai dire oublié que la jeune femme avait écopé d'une nomination d'office lors du prime précédent. Lui n'avait peut-être rien gagné du tout lors de ce prime, mais au moins il n'avait rien perdu non plus, et quelque part cela lui suffisait. La roulette s'était de toute façon chargée d'être généreuse avec lui, beaucoup plus qu'avec d'autres d'ailleurs à en juger par les rumeurs de nominations d'office qui s'alignaient à la pelle. « Ça va, tu passes un bon début de semaine ? » elle avait repris, sans doute parce qu'il tardait un peu trop à formuler une réponse, et secouant vaguement la tête tout en rejoignant son étagère il avait marmonné un « Hmhm. » en guise de réponse, avant de préférer commenter quant à la première phrase de la jeune femme « Ça ne sert à rien de penser à dimanche maintenant. » Non à rien, vraiment, d'autant plus que les nominés officiels ne seraient annoncés que le lendemain et que l'affiche des nominés de la semaine pourrait jouer un rôle majeur dans l'issue des votes en fin de semaine. « Tu es confiante ? » qu'il avait finalement demandé d'un ton incertain en se retournant momentanément pour fixer la jeune femme. Elle avait après tout déjà échappé à l'élimination une fois, sauvée par Simone, alors il se doutait bien qu'elle voyait cette nouvelle nomination avec une méfiance particulière, mais plusieurs semaines étaient passées et elle avait peut-être eu le temps nécessaire pour prouver sa valeur vis à vis des votants. « Ça fait quoi d'être le candidat que le public à envie de voir plus souvent dévêtu ? » Une fois n'était pas coutume, ce n'était pas Sayid qui venait de changer subitement de sujet de conversation, et posant ses affaires sur la pile de vêtements appropriée il s'était retourné pour de bon vers Mackenzi, haussant vaguement les épaules « Mille cinq-cent balles dans ma cagnotte. » Objectivement c'était tout l'effet que cela lui faisait, le fait que grâce à cette question stupide, et dont la réponse l'était à ses yeux encore plus, il avait au moins renfloué sa cagnotte, qui avant que la roulette ne passe par là en avait terriblement besoin. « Mais je suppose que comme Rowan les gens sont curieux de savoir si la "moitié de corps qui me reste compense celle que j'ai perdu". » Il avait volontairement mimé le ton de Rowan, un ton qui depuis cette réflexion là lors du dernier prime lui semblait en tous points agaçant. Parce que c'est vrai c'était tellement marrant de se foutre de la gueule de l'handicapé de service, qu'est-ce qu'on se marre, quoi. Il en oubliait même le fait que sa réflexion pourrait mettre Mackenzi mal à l'aise, parce qu'aussi ironique cela puisse paraitre c'était souvent les autres qui se sentaient mal à l'aise, plus que lui. Non, lui il avait accepté sa nouvelle condition il y a longtemps, l'époque où il se lamentait sur son sort était révolue depuis longtemps. « Tu te fais à ton nouveau partenaire ? Ton mari doit être rassuré. » Cette fois-ci c'était lui qui changeait de sujet. Et sa réflexion n'avait en aucun cas pour but d'être médisante envers Leandro, mais enfin il fallait bien avouer qu'entre Istvan et sa tendance à se balader à moitié à nu toute la journée - y'avait bien que pour ça qu'il avait montré une quelconque aptitude d'ailleurs, selon Sayid - et Leandro qui semblait avoir douze ans, y'en avait tout de suite un qui semblait plus inoffensif que l'autre.

J'ignorais la signification d'un "Hmhm" mais je le considérais comme un oui. Sayid allait bien mais sans doute ne désirait-il pas s'étendre davantage sur le sujet. Cela ne me gênait pas, bien que le silence ne soit pas ce que je préfère, je suis toute à fait compréhensive avec les gens qui ne ressentent pas tant que cela le besoin de parler. Bien que je ne sois pas une pipelette, je n'ai jamais eu aucun mal à tenir une discussion et cela, par rapport à de nombreuses choses. J'aime les discussions vastes, où l'on démarre à un point et où l'on ne sait pas où on clôturera la discussion. Et même si Sayid n'est pas le plus bavard, j'ai l'impression que nous pourrions être amenés à entretenir ce genre de discussion parce que je vois bien qu'il s'intéresse à moi et je ne voudrais pas paraître bête mais j'ai l'impression qu'il apprécie ma compagnie. Je me trompe peut-être mais généralement, j'ai un bon feeling avec ce genre de choses... D'ailleurs, il me demande de ne pas penser à dimanche pour le moment. C'est vrai que l'on ne connaît pas encore l'affiche complète des candidats mais il y a tout de même une bonne grosse flopée de nominés cette semaine. J'ai presque l'impression que tout le monde se retrouve sur le banc des nominés. Fichue roulette. Fichu Hugo. Après tout, c'est de sa faute si je me retrouve dans cette position. Je ne suis pas cent pour cent confiante mais j'essaie tout de même de ne pas être pessimiste, de ne pas déjà voir la sortie. Je souris, parce que cela montre à Sayid que je ne dramatise pas ma situation actuelle. « Je n'y pense pas trop, ça va.» Généralement, tant que je suis occupée, ça va. Il n'y a peut-être qu'au moment de me coucher le soir que mes appréhensions me reviennent. Il ne faut pas s'imaginer que je serais effondrée si je venais à quitter le château mais ça me ferait quand même un petit quelque chose. Alors quand j'y pense, je suis déjà un peu nostalgique de mes semaines passées ici. C'est un peu stupide, je suis d'accord.   « Je ne sais pas trop si je peux me permettre d'être confiante au vu des résultat que j'ai obtenu la dernière fois.» C'est une réponse un peu fataliste mais c'est réellement ce que je pense. Si Simone n'avait pas décidé de me laisser ma chance, je ne serai plus là depuis longtemps alors je ne sais pas si le public a changé d'opinion à mon avis, je ne sais pas si je les convainc un peu plus désormais et si ils m'accorderont une chance supplémentaire.  « Mais j'espère. J'aimerais que l'on me laisse encore un peu de temps.» Et tandis que l'on discute, j'en profite un peu pour ranger les différents vêtements qui vivent sur le sol. Tout le monde n'a pas forcément le sens du rangement ici mais je ne vais pas non plus laisser des montagnes s'accumuler. Je préfère placer tout dans une corbeille à linge, ensuite tout le monde se débrouillera pour récupérer ce qui lui appartient. Tout en rangeant, je demande à Sayid ce que ça fait de gagner un titre comme celui qu'il a remporté lors des sondages. Il le voit uniquement comme l'opportunité d'augmenter un peu sa cagnotte, il s'en fou un peu du titre. Bien. Il revient cependant sur des paroles prononcées par l'animatrice nommée Rowan et j'imagine qu'il doit être un peu blessé d'avoir entendu ces propos. Franchement, je ne trouve pas ça très correct de la part d'une animatrice télé, cela m'a même choquée pour dire.  « Tu es très bien. Moi, tu me plait tout comme tu es.» Et je parle d'une entité, il me plait en tant que personne. Physiquement, je le trouve belle homme, mentalement je l'apprécie également pour un certain nombre de qualités que je ne vais pas forcément citer. Et soudainement, je me demande si cela est correct de dire à un autre homme que notre mari nous plait ? Je ne sais pas. Mais lorsque je disais cela, je le disais comme j'aurais pu le dire à un ami. Je ne sais pas si je dois le préciser alors je garde le silence jusqu'à ce qu'il me pose une nouvelle question. Une question sur mon partenaire et de façon assez étonnante, il fait intervenir mon mari là-dedans. «Je crois que Leandro fera un meilleure partenaire que Istvan. Pour moi en tout cas. C'est un jeune homme adorable. » Et le premier l'était beaucoup moins ! Je me rappelle encore la réflexion qu'il avait faite lorsqu'il avait appris que j'étais marié, il ne pouvait pas coucher avec moi et cela avait l'air de franchement l'embêter. Hum, au moins ce n'est pas avec mon partenaire actuel que je vais entendre ces choses. « Quant à Jack... Je suppose que cela lui importe peu.» J'hausse les épaules, une nouvelle fois fataliste. Un peu attristée. Il fût une époque où mon époux n'aurait même pas envisager de me laisser venir ici et là, c'était lui qui m'avait proposé. J'avais choisi de faire le casting par défi, pour le faire réagir mais il n'en avait rien été. «Est-ce que tu trouves cela bizarre que ce soit lui qui m'ai poussée à venir ici ?» Parfois, j'ai peur qu'il l'ai fait uniquement pour que je sois hors de ses pattes, qu'il soit tranquille et qu'il puisse faire ce qu'il veut sans rendre de compte à personne. Au début, je ne voyais pas du tout cela de cette façon mais plus le jeu avançait, plus certains éléments me disaient que Jack avait peut-être juste envie de se débarrasser de moi. « En tant qu'homme, quelles seraient selon toi les raisons qui pourraient l'amener à me demander de venir dans ce jeu ? Il m'a dit que c'était pour que je défende mon histoire mais je ne suis plus sûre de rien.»

Il ne savait pas trop pourquoi mais il avait la sensation que cette semaine allait être longue, et pas uniquement parce que la flopée de candidats nominés par la roulette russe faisait craindre plus que d'habitude encore les résultats des nominations qui devaient être annoncées le lendemain. Plusieurs personnes dont Sayid avait une bonne impression étaient d'ores et déjà nominées, et sans dire qu'il réagirait véritablement mal à l'élimination d'une de ces personnes - parce que Sayid n'avait en réalité besoin de personne - il en serait malgré tout contrarié. Mais il n'était pas encore temps d'y penser, comme il venait de le suggérer à Mackenzi. « Je n'y pense pas trop, ça va. » Elle faisait bien, ils n'étaient que mercredi après tout. Et il ne se voyait pas quoi lui conseiller d'autre puisqu'il n'était pas certain de raisonner de la même manière que les autres candidats ... Lui ne serait probablement pas déçu de sortir. Il restait parce qu'il ne voulait pas perdre la face, et parce que quitte à être là maintenant autant se faire à la situation, mais il avait fini par comprendre que les raisons pour lesquelles il avait été convenu qu'il viendrait ici étaient illusoires. En attendant il avait questionné Mackenzi, tâtant le terrain quant à sa confiance concernant son propre sort « Je ne sais pas trop si je peux me permettre d'être confiante au vu des résultat que j'ai obtenu la dernière fois. Mais j'espère. J'aimerais que l'on me laisse encore un peu de temps. » Il s'était arrêté dans son rangement le temps de laisser la jeune femme répondre, acquiesçant d'un léger signe de tête tout en remettant d'aplomb la pile de vêtements de son étagère, en tentant de ne pas prêter trop d'attention au capharnaüm qui régnait sur l'étagère d'à côté. « Les nominations ne seront pas les mêmes que la dernière fois. Et la vision qu'ont les gens de toi non plus. » Parce qu'un petit moment était passé depuis, et que contrairement à la dernière fois chacun avait eu le temps de se faire un avis sur les uns et les autres. La dernière fois Sayid ne la connaissait peut-être pas encore assez pour dire que son élimination l'aurait contrarié, alors que cette fois-ci oui. Et si lui avait eu le temps de se faire un avis, alors sans doute que d'autres aussi. La jeune femme s'était finalement mise à ranger, pas seulement ses propres affaires mais tout ce qui traînait à portée de main, comme si d'un seul coup la maniaquerie n'atteignait plus uniquement Mylah, et par automatisme Sayid s'était mis à en faire de même. Il ramassait les vêtements qui trainaient ça et là, les repliant grossièrement pour les empiler sur un fauteuil, et c'est Mackenzi qui au bout d'un moment avait repris la parole et changé de conversation. Mais non, à vrai dire tout ce que lui inspirait les résultats du sondage de la semaine précédente c'était la couleur de l'argent venu se loger dans sa cagnotte, beaucoup plus que le sujet du sondage ou les réflexions dont il avait pu écoper, notamment de la part de Rowan. Sur le principe cela ne l'atteignait pas vraiment, il était même le premier à utiliser son handicap pour appuyer sa mauvaise foi, mais Rowan il ne la connaissait pas, il ne l'avait même jamais rencontrée ... Alors ça le faisait un peu tiquer. « Tu es très bien. Moi, tu me plait tout comme tu es. » Un sourire légèrement amer s'était étiré sur les lèvres de Sayid tandis qu'il tournait un instant le dos à Mackenzi, le temps de remettre sur un cintre une chemisier qu'il savait appartenir à sa partenaire, et de le remettre dans son coin de dressing. « Je n'ai pas besoin d'être rassuré. Mais c'est gentil. » Le ton restait relativement neutre, et c'était la pure vérité il n'avait pas besoin d'être rassuré ou réconforté, c'était souvent difficile à comprendre pour les autres mais Sayid avait dépassé le stade où il considérait son handicap comme un frein, où il se sentait "moins" que les autres ... Il n'était pas moins, il n'était juste plus pareil. Mais ça, il n'avait pas attendu de perdre ses jambes pour ne pas être comme tout le monde. Il avait néanmoins préféré parler d'autre chose, et mis sur le tapis le nouveau partenaire de Mackenzi, d'un genre on ne peut plus différent du précédent. La référence au mari de la jeune femme en revanche était là sans être véritablement sérieuse, même s'il supposait que le concerné devait préférer ce cas de figure ... Mais qu'en savait-il, au fond, la jalousie faisait partie de ces sentiments qu'il n'avait jamais expérimenté parce que jamais assimilé. « Je crois que Leandro fera un meilleure partenaire que Istvan. Pour moi en tout cas. C'est un jeune homme adorable. Quant à Jack ... Je suppose que cela lui importe peu. » Vraiment ? Un autre qui n'avait jamais assimilé la jalousie peut-être, bien que Sayid doutait fortement que l'esprit du dénommé Jack soit construit de la même manière saugrenue que son propre esprit. Il l'espérait pour lui du moins, il ne souhaitait ça à personne. « Vraiment ? » Il demandait ça mais il n'en savait rien, c'était simplement qu'il avait toujours vu le mariage comme ça, comme une excuse légitime au fait de ne montrer possessif avec l'autre ... Pas étonnant qu'il ne soit pas marié. Mais à cela il avait ses propres raisons, et il ne pouvait pas non plus dire que cela ne lui avait pas fait un léger pincement dans la poitrine le jour où Hallie en avait épousé un autre. Léger le pincement, mais un peu présent malgré tout. « Est-ce que tu trouves cela bizarre que ce soit lui qui m'ait poussée à venir ici ? » Elle lui demandait à lui, s'il trouvait cela bizarre ? Elle n'avait pas conscience de à qui elle s'adressait, pour sûr. « En tant qu'homme, quelles seraient selon toi les raisons qui pourraient l'amener à me demander de venir dans ce jeu ? Il m'a dit que c'était pour que je défende mon histoire mais je ne suis plus sûre de rien. » Rassemblant deux chaussettes qui trainaient il avait fini par s'asseoir, perplexe face à la question de la jeune femme parce qu'il ne savait pas ce qu'elle espérait entendre, et donc ce qu'il était supposé répondre. Elle n'aurait donc que son avis à lui, quand bien même ce n'était sans doute pas une référence « C'est quelqu'un d'honnête, ton Jack ? » Il n'attendait pas une réponse de complaisance, il n'en avait rien à foutre qu'elle lui avoue que non, que son mari n'était pas connu pour son honnêteté ou son franc parler. C'était surtout avec elle-même qu'elle devait être honnête. « Si oui c'est peut-être vrai, peut-être qu'il t'as proposé de venir ici pour toi, pour défendre ce que tu as à défendre. Et sinon ... je ne sais pas. Peut-être qu'il a besoin d'air. Peut-être qu'il veut profiter de ton absence. Peut-être qu'il veut voir si tu vas profiter de son absence à lui. » Il ne cherchait pas à la blesser, ce n'était pas son intention, et d'ailleurs le ton qu'il employait n'était rien d'autre qu'entièrement neutre ... Il disait simplement à voix haute ce qu'elle devait se dire intérieurement. Mais y'avait qu'elle pour pouvoir regarder la vérité en face et choisir quelle option était la plus plausible. « Je suis pas trop mariage, monogamie, tout ça. Mais si je l'étais, j'enverrai pas ma femme ici à part pour deux raisons : soit j'ai extrêmement confiance en elle, soit je n'ai pas envie de l'avoir dans les pattes. » Les deux options se valaient, les deux étaient plausibles. Et Sayid n'était décidément pas un as quand il s'agissait de rassurer les autres ... Mais Mackenzi lui avait demandé son avis, alors il le donnait, tel qu'il le pensait.