@Clarke

Je me demandais pourquoi je n'avais jamais mis les pieds dans la suite Elvis auparavant, mais maintenant que j'y suis coincé je comprends mieux. Le pire c'est que je le savais, on me l'a dit et je l'ai même vu de mes yeux, mais ça m'est tout simplement sorti de la tête quand je suis entré. Au bout de quelques pas les grilles se sont fermés et voilà où j'en suis. Je reste planté au milieu de la pièce, soucieux de faire un pas de plus et de rester prisonnier plus longtemps. Il paraît qu'il faut attendre et bizarrement, c'est même plus distrayant que de chercher quelque chose à faire quand l'ennui se fait sentir. J'imagine que si j'avais quelque chose de très important à faire, si j'avais vraiment besoin de sortir d'ici dans la seconde, le temps s'amuserait à passer lentement et j'aurais l'impression que les minutes sont aussi longues que les heures, mais c'est pas si mal que ça d'être ici, finalement. J'ai l'occasion d'observer la pièce que je voulais découvrir à la base, c'est pour ça que je suis venu à la base. Comme je suis juste à côté d'un lit je me laisse tomber dessus sans m'inquiéter de son état. Peut-être qu'il était fait avant que je ne m'y installe, mais ça c'était avant, comme on dit si bien. Je jette des coups d'oeil un peu partout. J'attends toujours, les mains derrière la tête, je sifflote un air du King, ça me semble approprié puis finalement quelqu'un vient. « Ah, salut. » Je fais au petit Clarke que j'ai rencontré pour la première fois dimanche dernier. C'est quand même étrange de se dire qu'on ne s'était jamais vraiment parlé jusque là alors que l'on vit sous le même toit, m'enfin c'est comme ça. « Désolé, hein, j'avais oublié le délire dans cette chambre. » Si elles sont toutes décorée selon la célébrité qui y a dormi, elles sont aussi toutes piégées. Je trouve ça sympa. Faut dire que je suis dans la meilleure chambre je crois. Je dors toujours comme un bébé, même la vive lumière qui sort du plancher ne peut pas me réveiller, mais j'avoue que je finirais par en avoir ras la casquette à force des coups de vent de la suite Marilyn ou de la garde à vue de celle dont je viens de condamner l'accès pour quelques minutes.