16h45 feat clarke + Le temps est doux, légèrement frais et agréable, donc rester en intérieur serait du gâchis. Il ne s'interroge pas plus longtemps sur le programme de sa journée et décide de faire une balade dans le jardin. Seul, il apprécie ce petit moment de répit. Ici, pas d'efforts à fournir, pas besoin de se forcer, de faire semblant de s'intéresser aux autres, il est tranquille. C'est très compliqué pour cet insociable de s'intégrer aux autres, de converser avec eux, même si des changements sont perceptibles sur sa façon de communiquer. Il ne fait pas spécialement des efforts, mais la cohabitation forcée l'influence. Il est humain après tout alors ce n'est pas étonnant de voir son attitude évoluer au contact des autres. Cependant il est parfois épuisé, d'où cette balade en solitaire qui lui permet de souffler. Après une heure à marcher dans le jardin exotique, il remonte vers le bassin japonais. Alors qu'il tente de mettre à jour l'heure de sa montre déréglée et cela tout en marchant, le décollage d'un piaf le surprend et sous l'effet de surprise, Gekko lâche l'objet qu'il tenait entre ses mains qui termine dans ledit bassin. Observant sa montre (hors de prix) avec dépit, il n'a pas d'autre choix que de remonter son pantalon, laisser de côté chaussettes et chaussures pour aller de lui-même récupérer son bien. Les pieds dans la flotte, le dos courbé, la main fouillant le bassin, il tente de retrouver sa montre malgré les poissons qui viennent le chatouiller et les plantes sauvages qui rendent la recherche difficile. Concentré, il n'aperçoit pas le candidat, Clarke, qui passe par là et le regarde interloqué.

Il faisait sacrément beau cette semaine là, bien plus que d'habitude. Si vous me connaissiez bien depuis le temps, vous sauriez que j'étais quelqu'un de particulièrement attaché à la nature. Non pas que j'étais de ceux qui pratiquaient le bio ou qui faisaient attention à leur ligne, mais plutôt que j'aimais bien souvent passer du temps en extérieur, respirer à pleins poumons l'air frais sans avoir à me soucier d'attraper froid ou de me sentir enfermé à un endroit. Le comble étant probablement qu'ici, nous l'étions tous plus ou moins, enfermé. Mais il s'agissait là d'une autre forme d'enfermement, oui, puisqu'on ne pouvait pas dire que notre cage était particulièrement inconfortable, non, c'était même tout l'inverse. Parfois, je me demandais qu'est ce que je ressentirai lorsque je rejoindrai l'extérieur, que je passerai du luxe à la banalité. J'avais peur que tout ceci m'ait changé, que tout ceci me manque, moi qui n'attachait quotidiennement pourtant pas d'importance à l'argent. Observant le nid de l'extérieur, ma main droite dans une poche et l'autre armée d'une cigarette, mes prunelles redescendaient rapidement sur terre alors que je continuais ma promenade, mes pieds me guidant rapidement jusqu'au bassin où je découvrais un Gekko qui ne semblait pas avoir compris le principe même de celui ci. Si il souhaitait se baigner, c'était sur le toit qu'il fallait se rendre. Enfin, je n'étais pas bête, je me doutais bien qu'il faisait ça pour une raison, l'asiatique n'était de toute façon pas le genre à faire n'importe quoi n'importe quand. « Besoin d'aide ? » lui demandais-je alors que je me rapprochais calmement du bord, mes yeux fixant son visage. Lui et moi ne venions clairement pas des mêmes milieu, et étions opposés en tout point, et pourtant, je lui trouvais bien plus d'intérêt que la majorité des candidats. Il était un de ceux qui arrivaient à retenir mon attention.

Le pantalon et les manches relevés, le voilà qui se mouille dans l'espoir de retrouver la montre qu'il vient de jeter malencontreusement et par la faute d'un piaf dans le bassin japonais. L'eau est trouble, verdâtre et au moindre frôlement d'un poisson, Gekko pousse un léger cri efféminé. Pas de quoi être crédible vis-à-vis de l'image qu'il dégage quotidiennement. Oui ce type en glace et peu bavard pousse des cris aigus. Mais il s'en fiche. Penché, il se démène pour retrouver son bien. Même s'il n'est pas le genre à être matérialiste. Il ne s'attache pas aux choses, sauf peut-être à sa garde-robe, mais c'est encore autre chose pour lui. La décoration de la maison qu'il occupe au Japon est soft, épurée. Que des meubles de créateurs, mais qui étaient attachés à l'habitation et qui ne lui sont d'aucune utilité. Pas une seule photo, un seul objet, souvenir. Aussi vide que son coeur. Donc une montre égarée, ce n'est habituellement pas grand-chose pour lui. De plus lorsqu'il l'aura retrouvé, elle ne fonctionnera plus et ne lui sera plus d'aucune utilité. Pourtant il s'obstine à vouloir la retrouver. Une certaine raison, que de toute évidence il ne veut pas se l'avouer, le pousse à vouloir la rechercher. Donc lorsqu'une voix se fait entendre et qu'un candidat passant par-là et lui propose son aide, il n'hésite que l'instant d'une seconde avant d'accepter. « Je veux bien. Ma montre est dans le bassin, mais avec les poissons et les trucs verts gluants ... » Il n'en rajoute pas plus, il ne faudrait pas décourager Clarke. De plus ce n'est pas dans l'habitude de l'homme d'affaire d'accepter l'aide de quelqu'un. Il déteste qu'on lui vienne en aide. Mais cas désespéré, il est contraint d'accepter. Au passage un poisson le frôle et à nouveau Gekko gémit. Quelle gonzesse.