@Adélie

Je viens tout juste de me réveiller. Un peu plus tard qu'à l'accoutumée, mais c'est pas bien grave. C'est pas comme si j'avais un emploi du temps à respecter et des choses super urgentes à faire, à part pisser, prendre mon petit déjeuner, aller courir et me doucher, tout ça pour éviter de gâcher encore plus la vie des autres en étant mal luné. Ils ont de la chance, dans leur malheur, je n'ai pas encore eu de mauvaise journée ici, mais je préfère ne pas penser trop vite. Enfin jusque là rien à signaler, un pipi normal dans les bonnes toilettes, pas celles cassées, mais comme je crois que ça marche par alternance il doit pas vraiment y en avoir de bonnes. Je me lave les mains parce que je suis pas un gros dégoûtant contrairement à ce que je pourrais laisser croire, et je descends pour rejoindre la cuisine. J'ai besoin de beaucoup manger dès le matin depuis toujours, même si j'ai dû m'en priver quelques temps pour cause de budget insuffisant. Quand on est jeune et qu'on a un job de crotte en même temps, faut pas s'attendre à des repas de roi toutes les heures. Mais maintenant que je suis vieux, et surtout que je suis dans une émission de télé où tout ce dont on a envie nous est fourni, je peux me faire un petit festin quand je veux, même si je sais pas vraiment cuisiner, et ma fille, ou ceux qui ont déjà eu la chance de goûter à un de mes plats pourront en attester. Tiens, bah je viens de faire brûler une gaufre, voilà. «  Oh, non, non, merde, t'avais l'air délicieuse, je suis désolé ! » Oui bon, c'est le matin, j'ai pas encore mangé, je suis en manque de sucre, je parle à de la bouffe cramée, je vois pas pourquoi elle me regarde comme ça la petite brune, en plus je lui souris comme si de rien n'était. « On parie que je réussis la prochaine ? » Pari d'amis, évidement, même si on se connaît pas et qu'on est donc loin d'être ami, mais je perds tellement quandà ce genre de jeux d'habitude que je préfère pas prendre le risque d'y laisser ce qu'il reste de ma cagnotte par exemple - je pense pas que la production accepte qu'on joue comme ça avec notre argent, mais sait-on jamais.

 C'est une Adélie tout sourire qui s'apprête à prendre le chemin de la cuisine. Aujourd'hui est un grand jour, son bleu a disparu totalement de la surface de son visage , elle est disposée à fêter cette grande nouvelle avec un petit déjeuner de roi. Mackenzi a déjà eu un aperçu de son humeur radieuse il y a quelques minutes dans la salle de bain, il est temps maintenant d'en faire profiter toute la maison. Elle est tellement contente d'avoir retrouver une apparence normale qu'elle s'arrête devant tous les miroirs et autres fenêtres du nid pour avoir le plaisir de regarder son visage sans la moindre trace du choc. Quelle belle narcissique elle fait, elle qui n'a jamais l'habitude de passer trop de temps devant la glace, aujourd'hui il faudra l'en déloger. Elle se dirige d'un pas décidé vers la cuisine où elle y retrouve un autre candidat, un grand black du nom de Cecil occupé à cuisiner des gaufres. Ou du moins à leur parler, les qualifiant de délicieuse. Adélie arque un sourcil surprise. « Hein ? ». Elle lâche, ses pensées ayant franchi la barrière de ses lèvres. Un mec qui parle à des gaufres, une situation inédite à laquelle elle n'était pas préparée.  En jetant un rapide coup d'oeil, elle s’aperçoit que son camarade a laisser brûler une gaufre, la pauvre, il a raison de lui parler de la sorte. « Ca t'arrive souvent de parler aux gaufres comme ça ? ». Elle s'enquit, sourire mutin sur les lèvres, bien loin d'elle l'idée de se moquer mais elle trouve que ce genre de situation prête à la plaisanterie. « Ca se trouve je viens de mettre le doigt sur ton secret, dis-le moi si je dois aller buzzer tout de suite, ce n'est pas un secret très facile à porter, je peux t'en libérer. ». Elle ajoute toujours du même ton amusé qui la caractérise. Elle savait très bien qu'aucun candidat ne pouvait être venu dans le nid avec pour secret « je murmure à l'oreille des gaufres », ça se saurait si Fake Lover était ce genre d'émission.  Cecil est prêt à parier qu'il réussira la prochaine, elle ne doute pas de ses talents de cuisinier même si après la premier essai plus d'un l'aurait fait. « J'espère pour toi que tu la réussiras, surtout en sachant que la prochaine est pour moi ». Elle lance en s'asseyant sur le plan de travail prêt des fourneaux. Elle adresse un regard innocent à son camarade qui semble surpris par la remarque de la petite française, peut être que si elle se met à faire la moue et à battre des cils il allait l'écouter sans sourciller.