Imma, avant de sortir, avait fait un crochet par le dressing. Habillée trop légèrement pour aller dehors, elle avait enfilé en plus un large gilet et un legging noir sous sa robe. Elle l’avait déjà dit à Allen, même s’il fait bon ici, comparé à son pays, il fait plutôt froid. Alors elle a froid. Et elle ne veut pas tomber malade, alors elle préfère se couvrir un peu mieux. Se souvenant que Simone avait dit la forêt, la namibienne emprunta le chemin la menant jusque là-bas, tout doucement, accompagnée d’une petite méfiance. Celle de se diriger dans piège, ou dans une espèce de soirée dont elle ne voulait faire partie : trop intime, lui demandant trop d’effort d’ouverture. Même si elle a fait des efforts et qu’elle s’ouvre de plus en plus aux autres, ça reste difficile d’être comme une Sailor ou un Lamine. Elle s’est pourtant inquiétée pour rien, parce qu’elle ne vit qu’un feu de camp et Simone s’activant autour de ce dernier. Un petit sourire aux lèvres illumina le visage d’Imma alors qu’elle alla à sa rencontre. « Oui… » Qu’elle souffle simplement à son encore, serrant ses mains. Son invitation était plutôt intrigante et l’avait rendu curieuse. Et puis elle gardait un bon souvenir de leur semaine d’intégration, ou tout du moins elle ne s’en souvenait pas comme un moment horrible. Ou comme une semaine cauchemardesque comme certain le laisse encore entendre. On fait pire campement ailleurs que celui qu’ils ont connu et chez elle, peu aurait tenu plus de deux jours. Mais elle a aussi daigné venir, parce qu’elle aime la compagnie de Simone, l’idée de passer un peu de temps avec elle la branchait vraiment. « Personne d’autre ne voulait venir, je trouve ça dommage… » Qu’elle souffle, tout bas. Elle avait pourtant pris son courage à deux mains pour le leur demander de l’accompagner, solliciter leur présence pour une petite soirée sympa, même pour une dizaine de minutes. Ca n’a branché personne et elle s’était retrouvée à faire le chemin toute seule. Imma sourit doucement. Elle ne pense pas regretter ce choix. Au contraire et comme elle l’invitait à s’asseoir, elle exécuta sans objection. S’installant non loin du feu, sur la couverture qu’elle avait étendu devant, elle regardait ce dernier danser. S’élevant parfois en grandes flammes orangeâtes, parfois surmontées de jaune. Et puis sortie de sa rêverie, elle jette un coup d’œil en direction de Simone : « Tu as l’habitude de faire ça ? » Qu’elle souffle en désignant d’un mouvement de main le feu et tout ce qu’elle avait préparé avec. De faire des soirées autour du feu quoi. Elle marque un temps de pause, avant de reprendre. « J’ai vu à la télévision que chez vous, vous buvez dans des gobelets rouges et vous chantez avec une guitare autour du feu… Parfois vous racontez des histoires d’horreur. » Parce qu’elle est abonnée à des chaînes américaines qu’elle sait ça. « tu as déjà fais ça toi ? » C’est une autre culture pour elle, quelque chose qu’elle n’imaginait pas possible avant de le voir à la télévision. Elle, ses plus belles soirées se sont fait sur le rebord de sa fenêtre, à regarder les autres danser au loin et s’amuser. Elle n’a pas eu le droit à ça.

Imma trouva ça triste que personne l’est rejointe. Elle sait depuis longtemps qu’elle n’est ici pas rassembleuse de foule. Pourtant l’idée de passer une soirée à la belle étoile, ça lui plait. Elle trouve ça beau et apaisant. Ca change de ce qu’ils ont toujours l’habitude de faire dans l’hôtel. Doucement, elle baisse la tête pour cacher le petit sourire naissant sur ses lèvres. Elle ne pense pas que sa présence soit réellement la meilleure, mais ça lui fait plaisir. Comme la blonde le dit si bien, elle veut bien profiter, même si pour le coup, elle ne sait pas vraiment de quoi. Elle ne sait pas ce qu’avait initialement prévu Simone en les invitant là. C’est peut-être pour ça qu’ils ont refusés de venir. Parce qu’ils ont eu peur, mais ce n’est pas le cas d’Imma et puisqu’elle l’invitait, elle s’assit à la fois près du feu et proche de sa camarade. Profitant d’être à deux et trop curieuse, la namibienne voulu savoir si elle avait l’habitude de faire ça, un peu comme tous les américains, comme elle le voyait de son lointain chez elle devant sa télé. C’est quelque chose qui ne lui est pas vraiment permis, à elle. Et les moments où les soirées lui étaient permises, c’était à la lueur d’un feu de camp préparé par de vieilles femmes et allumé par les « sages ».  Le plus souvent, pour lui demander de parler, à Imma, même si elle n’aime pas ça. Avec sa camarade, c’est différent. Elle veut bien parler, parce que c’est inoffensif et peu intrusif dans sa vie. Et elle ne pense pas l’être dans celle de Simone, qui répond sans chipoter. Alors oui, elle a l’habitude de le faire. Fréquemment même. Les yeux d’Imma s’arrondirent même de joie, comprenant que ce n’était pas que de la poudre aux yeux. Qu’un petit cliché pas franchement associable aux américains, mais si. Apparemment, Simone a connu ça. « Est-ce que tu pourrais chanter ? » Qu’elle lui demande, curieuse de cette chanson. C’est vrai que ça l’a toujours étonné, petite namibienne, de voir dans tous les films américain des gobelets rouges. Les siens sont blancs. C’est moins beau. Elle avait aussi parfois vu des soirées histoire d’horreur, mais apparemment la blonde n’aime pas. « Moi ça me fait pas peur… » Qu’elle avoue, en mordillant ses lèvres. D’autres choses lui font peur, ce qui se trame dans sa tête et l’empêchant de dormir par exemple, mais rien de plus. Parce que ça ne peut pas être pire. Donc pas les histoires d’horreur par exemple. Laissant ses yeux décrire les formes des flammes, elle n’écoute que d’une oreille sa camarade, lui proposant simplement à boire. « Qu’est-ce que tu as ?... J’ai pas pensé à prendre quelque chose avec moi… » Qu’elle souffle, se rendant compte de sa méprise. Ce n’est pas bien de venir les mains vides, même à une petite fête improvisée à deux personnes. « Qu’est-ce que tu avais prévu de faire ? » Qu’elle finit par lui demande, les lèvres pincées.