Lamine est sorti profiter du beau temps, il y a un soleil magnifique et il se voyait pas rester enfermé tout l'après-midi pour vivre ça par procuration à la fenêtre, ç'aurait été trop bête. Et puis quitte à déjeuner - car il ne va pas tarder à être l'heure d'avaler un truc en guise de repas du midi - Lamine préfère autant le faire dehors, et pourquoi pas attablé dans le salon de thé où il a si peu l'occasion de se rendre, d'ailleurs. C'est vrai qu'on ne l'y voit que très peu, pourtant c'est un joli endroit, même un type comme lui est disposé à apprécier cela. Quand il arrive il remarque tout de suite qu'Imma s'y trouve d'ors et déjà présente, ce qui est loin de le faire rebrousser chemin, bien au contraire. Il profite du fait que contrairement à lui, elle ne l'ait pas vu, pour se glisser furtivement derrière elle. « bouh. » il souffle à son oreille, assez bas pour qu'elle ne soit pas effrayée. Parce qu'il ne manquerait plus, après l'avoir faite tomber l'autre fois en sortant des cuisines, qu'il lui foute une trouille bleue. Imma s'est déjà retrouvée fortement secouée une fois par sa faute, c'est largement suffisant et croyez bien que Lamine a retenu la leçon depuis ce jour. « tu vas bien ? » il lui demande en faisant le tour de la banquette sur laquelle Imma est assise. Elle est toute seule et ça ne lui plaît pas trop à vrai dire, il sait pas si sa venue est appréciée mais il compte de toute façon sur elle pour lui demander de partir si ça n'est pas le cas - quoique, la connaissant, même s'il la dérangeait elle ne l'exprimerait probablement pas. « je sais pas si c'est trop le moment ou le lieu pour en parler... mais j'avoue que j'ai pas compris pourquoi le prix de la discrétion t'avait été remis. (...) enfin, dans un jeu pareil un candidat discret, pour moi, c'est plus Cecil quoi. je manque peut-être d'objectivité mais j'dois admettre que tout ça m'échappe un peu. » et resté debout jusqu'ici, Lamine décide finalement de prendre place aux côtés d'Imma, sur la banquette. Pour converser, c'est tout de même mieux mais il ne lui impose pas une trop grande proximité non plus, il laisse presque la place d'un coussin entre eux. Ses yeux se posent sur sa camarade, et tentent de rencontrer les siens. « tu l'as pas mal pris hein ? parce que bon t'es attachante pour la majorité des candidats, je pense que c'est mieux de retenir ça. et ce prix-là tu le mérites vraiment, faut pas que t'en doutes surtout. » il ajoute dans un fin sourire, qui disparaît toutefois très vite parce qu'il saurait pas dire pourquoi, Imma l'inquiète toujours un peu, et notamment quand elle ne dit rien. C'est aussi pour ça que Lamine tente de la faire parler ce midi, de lui extirper des mots même le minimum. Peut-être que ça n'est pas hyper fin de sa part de lui rappeler tout ça, il se rend pas compte car ça se saurait s'il avait du tact, quoi. Il essaye de travailler là-dessus, mais c'est pas évident, vous avez bien vu il a été désigné candidat le plus franc de la saison c'est clairement pas pour rien. Lamine n'aura eu qu'un award mais il est fier que ce soit celui-ci, d'ailleurs si on lui avait laissé la possibilité de choisir c'est très certainement celui qu'il se serait attribué. Pour autant les prix raflés par Imma sont loin d'être déshonorants, y'a juste le second qu'il a pas trop compris mais si ça se trouve c'est le seul qu'est parti avec l'idée que la discrétion ici s'apparentait à la mise en retrait, la passivité dans le jeu. Bon, peu importe, c'est assurément pas un prix qui définie celui qu'on est et puis, il pourrait vous citer pas mal d'awards qui n'ont d'après lui pas été remis au bon candidat. Tout ça de toute façon, ça veut pas dire grand-chose.

Imma était attablé lorsqu’elle senti dans son cou comme un souffle. Puis une parole, si l’on peut dire ça comme ça. Elle tourne sa tête assez vivement, en bougeant ses cheveux. C’est Lamine. Elle sourit gentiment, ne précisant pas qu’elle n’aime pas ça. Cela lui fait trop penser à Ziggy – oui elle pense encore parfois à lui, ce n’est ps de l’histoire ancienne - qui faisait tout le temps la même chose. Il lui faisait tout le temps peur en lui déclamant un « bouh » pourtant inoffensif. Sauf que lui, Lamine, il est plus doux et plus gentil. Et qu’il lui demande tout de suite après comment elle va. Un rapport qu’elle n’a pas avec tout le monde, parce qu’elle ne saurait susciter de l’intérêt chez tout le monde. « Même très bien et toi ? » Qu’elle souffle en sa direction. Oui elle se sent assez bien, parce que tout « roule ». Son partenaire et Gekko n’ont pas été éliminés à la fin du prime, que tout le monde est toujours gentil avec elle et qu’elle se fait tant à la vie en communauté qu’elle s’ouvre toujours un peu plus. À son rythme certes, mais elle est déjà bien plus épanouie qu’au début. Seul son problème pour se laver persiste, mais ça ne tendra jamais à changer malheureusement. Imma pose un regard doux sur Lamine, alors qu’il est toujours debout. La politesse voudrait qu’elle l’invite à ses côtés, mais elle ne se sent pas permise de le faire. Parce que la banquette est autant sa propriété que n’importe quel candidat. Ou plus exactement, elle n’est la propriété de personne d’autre que la production, qui la leur prête gentiment. Doucement Imma sourit. Elle a bien remarqué que Lamine avait eu la même idée qu’elle ; cette même idée de manger dehors au lieu de rester enfermer dans le restaurant lui aussi mis à disposition. C’est tellement plus agréable. Personnellement, elle a optée pour une semoule occidentale, mélangée à de gros morceaux de légumes en tout genre qu’elle avait trouvé et cuit en espèce de ragoût, avec également des morceaux de steak pour remplacer de plus gros morceaux de bœuf composant cet espèce de plat traditionnel namibien – au-delà des repas importé tout droit d’Allemagne. Imma avait transporté jusqu’au salon de thé son assiette assez bien remplie entre ses mains, quand dans un petit sac elle avait pris de quoi boire et s’essuyer les mains. Mais elle avait oublié une fourchette et un couteau. Alors manger à la main toute seule ne la dérangeait pas, c’est sa culture. Mais dès qu’il arrive, elle s’essuya les mains et recula son assiette assez discrètement. Aussi parce qu’il lui parle de quelque chose auquel elle ne pensait déjà plus. Elle se demande même pourquoi il lui disait ça, parce qu’elle ne l’avait pas mal pris. L’idée même d’avoir un prix – n’importe lequel même – la remplissait de joie alors deux… Il a pris ça bien trop à cœur selon elle. Alors, elle ne peut s’empêcher de poser un regard doux sur lui, plein de tendresse et de reconnaissance. Il prend plus à cœur cette « récompense » qu’elle, jouant toujours un peu plus son rôle de protecteur… De garde du corps comme il l’avait dit ; elle, elle dirait même garde du cœur. Elle le regarde parler sur le coup sans rien dire, étirant simplement et légèrement ses lèvres, en un fin sourire. Et puis elle bouge doucement sa tête de droite à gauche. « Je ne l’ai pas mal pris non… » Qu’elle souffle, en répondant directement à sa question secondaire. Elle bouge doucement sa tête en avant, accompagné d’un léger sourire, avant de reprendre. « On a pensé à moi et c’est ce que je retiens… » Savoir que des candidats ont pensé à elle pour lui attribuer un prix, c’est plutôt gratifiant, que méprisable. « Et puis pour moi, discrétion veut dire ne pas s’imposer aux autres, ne pas attirer l’attention et quelqu’un de discret, c’est quelqu’un qui parle peu, qui ne veut pas déranger et qui sait garder en elle ce qu’on lui dit… » Imma marque un temps de pause, tournant son visage vers Lamine assis à côté d’elle maintenant. Elle ne le précise pas, mais c’est tout elle. Elle n’a pas la prétention de s’afficher ainsi, mais elle ne voit pas le mot discret comme péjoratif. « … Discret ça veut pas dire transparent… Je crois que j’ai compris ça… » Elle sourit un peu plus. Elle ne se prend plus pour cette plante verte sur le côté, sur cette fille qui n’a d’intéressant que son défaut et qu’on ne met que ça en avant. C’est son quotidien à l’extérieur, mais pas ici. Elle croit aussi qu’il s’en est fait pour rien, mais elle est reconnaissante. « Merci… de t’inquiéter pour moi et (…) tu mérites ton prix toi aussi. » Elle n’en dit pas plus. Simplement que pour elle, être franc n’est pas négatif. Elle aimerait être franche elle aussi, mais c’est impossible.

Il s'impose Lamine, comme souvent. Quand on lui fait sentir qu'on veut pas de lui, c'est vraiment rare qu'il s'en aille mais jusqu'ici il n'a encore jamais été viré de quelque part par l'un de ses camarades - oui, c'est à peine croyable quand on sait les prises de bec qu'il a eu avec certains, ou plutôt, certaines. Bon bien sûr, il y a parfois des regards qui ne trompent pas, et puis il choisit pas toujours le meilleur moment non plus pour s'incruster. Enfin si demain Maha ou quelqu'un de tout aussi désagréable lui dit de dégager de l'endroit où elle se trouve, c'est évident qu'il va rester pour faire chier la personne, alors que si une candidate comme Mackenzi ou Kira, ou tenez Imma ici présente lui formulent la même demande, là en revanche y'a toutes les chances qu'il s'éclipse pour les laisser seules. Ça dépend de la personne, mais aussi de la façon dont c'est demandé, car certains candidats ont pris la sale habitude de lui parler comme s'il était la dernière des merdes voyez-vous. Eh bien pour ceux-là, il ne sera jamais prêt à entreprendre le moindre effort, ou sacrifice. Quand il arrive il lui demande tout d'abord si elle va bien, elle lui répond que oui et lui retourne la question. « ça ne peut qu'aller bien avec un tel temps. » il formule en souriant, et c'est vrai qu'un soleil pareil nous ferait presque oublier tous nos soucis. Lamine n'en a pas lui, remarquez. Imma fait partie de ceux que Lamine estime le plus dans cette aventure, il s'en est jamais caché, et il faut croire que les autres l'ont remarqué au vu de la question anonymement posée dimanche à sa camarade. Il a pas trop compris Lamine pourquoi on avait demandé ça à Imma, de choisir entre Clarke et lui, mais c'est pas là-dessus qu'il décide de revenir avec elle... il préfère aborder la remise de prix qui s'est tenue le même soir, et les awards remportés par la candidate dont un qui l'a laissé assez sceptique, voit carrément perplexe. Il voudrait pas qu'Imma ait été vexée par celui-ci, ça veut pas dire qu'elle est inexistante dans l'aventure, absolument pas. C'est le truc qu'est mal tourné en fait, on sait pas trop ce que ça désigne, c'est pas très clair. Mais quitte à le donner à quelqu'un ce prix, il aurait trouvé plus légitime qu'il revienne à Cecil honnêtement qui lui, est la discrétion incarnée dans ce jeu pour le coup. Il tend même à penser que le groupe a voulu faire passer un message au grand black en lui signifiant ensuite qu'il n'avait pas sa place en finale, ses jours dans le nid sont comptés, Lamine n'en doute pas et sa nomination d'office le condamnera si les choses sont bien faites. Voilà, ça c'est un candidat passif, Imma en est quand même très loin vous avouerez. Mais elle ne l'a pas mal pris, dit-elle. Elle semble même contente qu'on ait pensé à elle, et puis elle n'a pas perçu le fait d'être discret comme une mauvaise chose. Bon, il s'est fait des idées et franchement, il préfère ça. « je me trompe ou t'as pas trop l'habitude de gagner des trucs ? » il l'interroge en la détaillant de ses yeux noirs. C'est l'impression qu'il a eue, maintenant il a peut-être tout faux et Imma est régulièrement primée même s'il voit pas trop dans quel contexte, pour le coup. Son prix à lui était mérité d'après elle. « oh, oui certainement. et en ce qui me concerne, il faut voir ça comme le prix de la "grande gueule" de la saison, je pense. mais ça va, j'me retrouve bien là-dedans. » Il dit ce qu'il pense, ça peut ne pas plaire à tout le monde mais c'est comme ça, c'est lui, il donne pas dans l'hypocrisie Lamine au moins. « nos prix sont complètement opposés... nous aussi tu penses ? » Imma est pas du genre à balancer comme il le fait, et lui n'est pas réputé pour sa discrétion, de là à dire que tout les oppose peut-être pas, mais faut avouer que c'est pas les deux candidats dont la façon d'être est la plus semblable dans le nid. Mais quand il y pense, Lamine réalise que le courant passe mieux avec des candidats qui n'ont pas un fort caractère comme le sien, d'ailleurs il l'avait prédit pendant son casting, vous ne vous en souvenez sans doute pas mais lui si, il a presque été visionnaire en fait.

Imma ne va pas virer Lamine du salon de thé, autant parce qu’elle n’oserait le faire que parce que sa compagnie lui est agréable, très agréable. Elle se souvient au tout début du jeu, la toute première semaine, celle dit d’intégration, Lamine lui était apparu comme hostile pour tout avouer, parce qu’au final Imma est comme tout le monde : elle juge. Elle pleure d’être trop jugée, mais ça lui arrive de le faire elle aussi. Maintenant elle a totalement changé d’avis sur lui – en fait elle a rapidement changé d’avis, il ne lui avait pas fallu longtemps. Alors oui elle aime beaucoup sa compagnie, plus encore lorsqu’elle comprend qu’il s’inquiète de savoir comment elle a pris les titres qu’elle a gagnés durant le prime. Il faut savoir de toute manière qu’Imma voit le bien en n’importe quoi, alors ce n’est pas un titre de discrète qui va la vexer : au contraire, elle trouve que ça lui va plutôt bien et si elle avait eu le cran, elle aurait voté pour elle. Si elle avait eu le cran, elle aurait remercié tout le monde pour être considérée comme attachante. C’est un prix dont elle est fière, peut-être la première chose qu’elle montrera à ses parents quand le moment sera venu de rentrer chez elle malheureusement. Sa question est plutôt étonnante. Si elle n’a pas l’habitude de gagner, mais pour gagner il faut jouer à des trucs ? Mis à part ça, elle ne voit pas comment elle pourrait gagner quoique ce soit. Elle aussi elle le regarde un instant, une légère moue sur les lèvres, avant de dévier son regard au loin. Elle hausse doucement ses épaules. « J’ai plutôt l’habitude de recevoir des trucs, mais euh… » Elle souffle en se taisant assez rapidement. Son cœur s’emballe un peu, alors elle ferme les yeux l’espace d’un instant. « Comme à mon anniversaire… » Qu’elle termine, en ouvrant ses yeux sur Lamine et lui adressant un sourire. Un cadeau d’anniversaire, on ne le gagne pas, on le reçoit. Alors finalement elle lui dit que lui aussi, il mérite son prix. Ce n’est ni pour se moquer, ni pour l’accuser de trop ouvrir sa bouche et qu’il devrait se faire petit. Au contraire, elle aime beaucoup entendre les autres parler et Lamine est de ces spécimen qu’elle admire : il sait parler en communauté. Imma elle, ne sait que parler à une, peut-être deux personnes, mais pas plus d’un coup. Lui parle tout de suite de « grande gueule », mais instinctivement Imma bouge sa tête de droite à gauche. Parce que pour elle cette expression est péjorative et pas appropriée selon elle. Posant ses yeux sur la table devant elle pour éviter de trop le regarder et se sentir gênée, elle joue de son index blanc contre la table devant eux. « Pas grande gueule, mais dire tout ce que tu as dans la tête… Je trouve ça courageux et j’admire ça quand c’est naturel comme toi… » Et pas fait exprès et de manière exagéré pour blesser les gens. Ca existe, quelques saisons ont été occupées par ce genre d’individu. S’ouvrant toujours un peu plus, elle hausse un peu ses épaules après quelques secondes de silence. Parce qu’il lui demande s’ils sont opposés. « Ca devrait dire que oui, mais moi je crois pas » Un silence. « Tout le monde sur la Terre est fait de la même manière, après c’est la culture… la famille… la vie qui fait les gens ce qu’ils sont… On est pas opposés, mais uniques… » Un autre silence. « On est un, mais assemblable. Alors ça fait rien si on est pas pareil… » Elle tourne sa tête de son côté, évitant soigneusement son regard. Elle pense tout simplement qu’il peut être son ami, même s’il est « franc » et elle « discrète ».

Elle est un peu conne sa question à Lamine, c'est bizarre de demander aux gens s'ils ont l'habitude de gagner des prix. Parce que lui, bien sûr, en tant que joueur professionnel on peut s'attendre à ce qu'il soit primé de temps en temps mais une personne éloignée de cet univers, qui mène une vie qu'on pourrait qualifier de normale, n'a pas forcément l'occasion de remporter des statuettes tous les jours on s'en doute. Car pour ça il faudrait participer à des concours, et les gens n'ont pas forcément le temps de caser ça dans leur vie souvent bien remplie. Il lui semble en plus qu'Imma travaille dans un restaurant, à la plonge, alors là il se sent d'autant plus bête d'avoir posé cette drôle de question. Elle dit avoir l'habitude de recevoir des choses pour son anniversaire, comprenez des cadeaux à cette occasion, comme tout le monde quoi. Enfin, presque. « ah, moi non en général je reçois rien. c'est à peine si j'me souviens de la date, d'ailleurs. » il laisse entendre en haussant les épaules, esquissant un fin sourire. Bon, il exagère un peu parce que c'est quand même pas le genre de choses qu'une personne est susceptible d'oublier, mais l'idée est là quoi. C'est ça aussi quand on ne sort quasiment plus de chez soi, qu'on vit à travers des jeux abrutissants et qu'on rompt peu à peu le contact avec ses proches. Qui, aujourd'hui, pourrait bien offrir quelque chose à Lamine pour son anniversaire ? il a fêté ses vingt-quatre ans il y a quelques mois dans l'indifférence générale, à vrai dire si une fenêtre pop-up ne lui avait pas souhaité sur sa plateforme de gaming, Lamine serait très certainement passé à côté cette année. Forcément, ses parents, et Hakim, il ne parle quasiment plus avec eux alors ils se sont pas donné la peine de lui fêter son anniversaire et on peut presque les comprendre, lui en tout cas ça l'a pas vexé du tout car ça fait bien longtemps qu'il n'attend plus rien d'eux. Et puis, il a pas non plus fêté celui de son frère donc ils sont quittes, en quelque sorte, tous les deux. « le tien tombe quand ? » il lui demande avec un intérêt sincère, peut-être que comme le sien il est déjà passé mais si c'est pas le cas, alors Lamine tâchera de le noter quelque part pour ne pas zapper le jour venu. En ce qui concerne l'unique prix que Lamine a reçu dimanche soir, il est mine de rien pas peur fier d'avoir été reconnu comme étant le candidat le plus franc du nid. Ça prouve qu'il n'a pas sa langue dans sa poche, mais qu'au moins avec lui on peut parler franchement, il n'a pas pour habitude de ne pas dire ce qu'il pense. Et puis, il est aussi assez satisfait d'avoir soufflé le prix à la palestinienne, qu'il s'est toutefois bien gardé de mentionner dans son discours de remerciement pour ne pas faire de pub à celle-ci. Imma trouve courageux de faire preuve d'autant de franchise, elle parle même d'admiration et c'est bien la première fois que son côté hyper direct a un tel effet sur quelqu'un. C'est sûr que c'est naturel, il n'a pas eu besoin de travailler là-dessus, il devrait le faire s'il souhaitait contrer ce que la nature lui a donné mais ça n'est pas dans ses projets, il assume d'être comme ça. « on peut s'attirer des problèmes en étant trop cash aussi. » l'air de dire, le naturel a quand même pas toujours que du bon. Il en a déjà fait l'expérience, mais c'est pas pour ça qu'il pèse plus ses mots aujourd'hui. Ça lui a certes déjà apporté quelques ennuis, que ce soit pendant sa scolarité ou bien plus récemment, mais c'est lui quoi. Et puis Lamine n'est pas le dernier des cons non plus, ici il ne se risquerait pas à dire ses quatre vérités à un mec comme Cecil par exemple, ce serait un coup à prendre son poing sur la figure. Le jour où il sera aussi barraqué que les colosses du nid, là d'accord, il pourra vraiment tout se permettre. En attendant il clashe des candidats comme Maha qui ont mine de rien pas mal de répondant, mais jamais autant que lui, non, la répartie du français est sans limite c'est peut-être bien ce qui lui a valu le prix d'ailleurs. Et ça, c'est de son père qu'il le tient, indéniablement. Il remarque que leurs deux prix sont très opposés, et demande son avis à Imma sur le fait qu'ils le soient, eux aussi. Elle ne le croit pas, dit-elle. Après quoi on le perd un peu, parce que ça devient un peu trop philosophique pour lui comme réflexion. Malgré tout, il comprend ce qu'elle veut dire, et il aime bien sa façon de penser, comme quoi chaque être est unique et défini en fonction de son cadre de vie, de ses origines. « c'est un petit peu compliqué, mais je trouve ça beau la façon dont tu le dis. » il souligne dans un sourire alors qu'Imma semble incapable de le regarder à cet instant. Il la sent gênée, et ça ne lui plaît pas trop. Et malgré ça, il trouve quand même le moyen d'en rajouter une couche. « hum. tant qu'on parle du prime... » il formule avant de marquer une pause dans ce qu'il dit. Il sait pas si Imma voit où il veut en venir, là, mais y'a bien un sujet qu'il leur serait possible d'aborder maintenant et qui les concerne pour le coup tous les deux. « la question, j'ai bien vu qu'elle t'avait un peu embarrassée. tu veux en parler ? » qu'il souffle en tentant d'amener la chose avec subtilité, mais ça se saurait si c'était son fort à Lamine, hein. Il lui impose toutefois pas d'en parler, s'il sent qu'elle est pas trop partante c'est simple, il changera de sujet.

Imma n’a jamais rien gagné en tant que tel, sauf son misérable salaire, mais elle ne s’en plaint pas. Elle pourrait ne pas avoir de travail non plus. Alors oui elle a plutôt l’habitude de recevoir des trucs, des cadeaux de toutes natures. Elle se rattrape en parlant de son anniversaire, mais elle n’aurait pas dû. Lamine lui dit qu’il ne reçoit rien pour son anniversaire, qu’il ne se souvient presque pas de la tête. Imma fronce doucement ses sourcils, ne comprenant pas. Comment peut-on oublier jusqu’à sa date d’anniversaire ? Même sans aimer ça, même sans le fêter, l’on se souvient tout de même du jour de sa naissance. À moins d’être illettré, au fin fond d’une contrée sans réelle civilisation. Lamine, joueur de jeu vidéo professionnel est l’identité même du monde moderne et de la société, poussé même à son paroxysme. Imma ne savait même pas que cela pouvait exister, un joueur de jeu vidéo professionnel, elle-même n’ayant pas beaucoup joué à des jeux vidéo. Ou sur de très vieilles consoles. « c’est triste… » Qu’elle souffle alors, en direction de Lamine. Oui c’est triste de manquer un tel moment qui se veut assez souvent être un partage : en petit comité comme ça se passe pour elle, ou en très grosse fête comme elle a déjà vu faire à la télévision. Pourtant, elle ne va pas lui en demander plus : elle ne cherche jamais la confidence de ses interlocuteurs, elle laisse souvent faire. Si Lamine ne précise pas pourquoi il ne fête pas son anniversaire, alors elle n’ira pas le sommer de lui dire, en lui tirant les vers du nez. Comme elle ne rechigne pas à dévoiler sa date d’anniversaire, parce qu’il le lui demande très gentiment. « Le 12 mai » Elle répond pourtant toujours le regard fuyant. Elle va avoir vingt ans le douze, elle en est très fière. Vingt ans, ce n’est pas rien. Mais en même temps, elle triste en se disant qu’elle ne verra pas ses parents pour l’occasion. Qu’ils ne lui offriront pas son strudel à la pomme, surmontée de crème et qu’elle n’aura pas son petit paquet sur son oreiller en ouvrant les yeux ce matin-là. C’est ça qu’elle disait, en parlant de son anniversaire : une tradition et trois fois rien et pourtant, juste assez pour la ravir. Pourtant elle pourrait être éliminée d’ici là, elle pourra vivre ça. Alors en se disant ça, elle préfère ne rien avoir. Tout doucement elle adresse un sourire à Lamine, parce qu’il parle de problèmes possible à avoir parce que trop cash. C’est que dans sa tête, elle le voit bien entourés de trois gros durs voulant lui cassé la figure, lui maigrichon à la langue trop bien pendue. « Tu en as déjà eu ? » Des problèmes, cela va sans dire. Elle n’en dit rien d'ailleurs, mais peu parler peut aussi mettre dans de beaux draps. Ne rien dire est parfois pris comme un affront. Imma en fait les frais parfois. Alors parfois aussi, elle aimerait bien pouvoir serrer les poings et dire tout ce qu’elle a sur le cœur et ce qu’elle a en elle ; ne rien garder comme le ferait un Lamine. Mais c’est trop compliqué pour elle et parce que comme il le lui disait, ils étaient différent. Si elle le lui demandait, ça serait peut-être compliqué à Lamine d’obstruer la vérité. Quoiqu’il le fait peut-être déjà pour son secret, comme elle le fait aussi…. Mais pour elle, ils ne sont pas différents du tout, semblable en beaucoup de point, mais simplement touché par la vie différemment. C’est ce qu’elle essaie de lui faire comprendre en tout cas. Et la réaction de son camarade la fait sourire timidement. Elle a toujours eu l’habitude d’entourer ses paroles, ses pensées, de complications, d’un certain mystère et d’une certaine poésie. Lorsqu’elle se met vraiment à parler, parce qu’il faut patienter avant de l’entendre s’exprimer ainsi. Lamine l’a bien travaillé et puis avec les semaines, elle a compris qu’il était digne de confiance. Elle ne le regarde plus, laissant ses doigts jouer sur la table. Puis ils se figèrent, lorsqu’il fit de nouveau allusion au prime. Il n’avait pas tant été question que de prix, mais de question en tant que telle. Imma n’en avait eu qu’une seule, mais quelle question. Et il lui demande si elle veut en parler. Oui effectivement elle l’avait fortement embarrassée, mais moins qu’à ce moment présent. Parce que l’un des deux concernés se tient à côté d’elle et que lui, semble vouloir éclaircir ce point. « Je ne sais pas trop… tu veux en parler toi ? » Elle comprend bien que oui, s’il le lui demande et Imma, complaisante comme elle ne lui refusera pas un sujet de conversation. Arrêtant de jouer avec la table, elle baisse ses yeux sur ses genoux, les touchant du bout de ses doigts. « Je… J’ai pas compris pourquoi on m’a demandé ça et… euh… C’est ridicule hm… » Imma essaie d’en sourire, mais elle a un peu de mal. Elle bafouille même un peu ; elle ne sait pas quoi en penser. Bien évidemment qu’elle trouve ça ridicule : l’idée que quelqu’un puisse l’attirer et qu’en contrepartie, elle puisse attirer quelqu’un. Intellectuellement parlant, mais surtout physiquement. En fait la question qui lui avait été posée n’avait pas été si bête ou incongrue en soit. Elle ne l’avouera jamais, mais Lamine l’avait touché au cœur en l’aidant, comme Clarke l’avait également touché au cœur, mais pour une toute autre raison. C’est différent selon les personnes, mais il n’y pas qu’eux. Mais elle ne saurait poser de véritables mots sur ce qu’elle ressent. C’est beaucoup trop flou pour elle, trop loin d’elle, trop inconnu pour elle. Déjà rien que de parler avec des hommes ; leur parler d’elle et aussi « intimement » comme elle pourrait le faire - de ce qu’elle est, de sa vie - elle ne le montre pas, mais c’est un peu une espèce de grande première. Aux hommes, elle ne fait que leur dire de grandes phrases ou baisser les yeux devant eux. Comme elle le fait en ce moment d’ailleurs, tout en lui demandant doucement. « tu en as pensé quoi, toi ? »

La dernière fois qu'il a célébré son anniversaire en famille, c'était il y a quelques années, peut-être trois ans. Avant qu'il ne coupe plus ou moins les ponts avec ses vieux, et quand on pense qu'il vit encore sous leur toit, ça fait peur. Leurs réflexions, sans cesse, c'était plus possible alors Lamine a fini par ne quasiment plus leur adresser la parole, au final. À la maison les échanges se font rares, les occasions qu'ont sa mère et son père de le voir en dehors de sa chambre aussi. Et pourtant, Lamine, à aucun moment il ne se dit qu'il serait peut-être temps de se trouver un logement. Non, pour l'heure il n'envisage pas de partir, et puis ses parents l'ont menacé tellement de fois de le foutre dehors sans jamais rien faire qu'à l'arrivée, Lamine se sent pas trop pressé de prendre son envol quoi. Ça viendra bien un jour, certes c'est un tanguy par rapport à son frère qui a quitté la maison très tôt, mais pour ça comme pour le reste il se met pas la pression. Sinon donnez-lui de quoi s'acheter un appartement sur Paris hein, sa campagne lui sort par les yeux vous pourrez pas lui faire plus plaisir. En attendant d'avoir le fric, et la motivation pour chercher un endroit où vivre bien sûr, il reste chez papa et maman où il est nourri et logé, en bon fils indigne qu'il est. Alors non, au vu de leurs rapports quasi inexistants faut vraiment pas compter sur eux pour lui organiser ou lui offrir un truc à son anniversaire hein, et c'est pas pour déranger Lamine qui n'a de toute façon besoin de rien, et certainement pas de leur attention. Imma trouve ça triste, il secoue lentement la tête en souriant faiblement. « non, ça l'est pas tant que ça. » il l'a cherché aussi, alors il peut difficilement s'en étonner. Une cassure a eu lieu entre ses proches - en France - et lui, c'est comme ça, y'a quand même plus dramatique dans la vie que le fait de ne pas fêter son anniversaire. Lamine le vit plutôt bien lui, c'est pas comme si chaque année à cette époque il en souffrait beaucoup. L'anniversaire d'Imma tombe quant à lui le douze mai, ah, mais c'est très bientôt ça. Lamine hoche la tête, signe qu'il a enregistré l'information et qu'il sera là, le douze, pour le lui fêter. À moins qu'il trouve le moyen d'oublier entre temps, mais bon, pour elle il va faire un effort et se le rappeler chaque jour même s'il faut. Et puis il laisse entendre qu'être trop cash, trop direct eh bien ça peut parfois attirer des ennuis, et croyez bien que Lamine sait de quoi il parle là. Ses exclusions au lycée pour son attitude en classe et ses répliques déjà cinglantes à l'époque, il ne les a pas oubliées. Ou il y n'y a pas si longtemps, un épisode pour le moins marquant qui s'est bien terminé, et franchement, il se demande comment ça n'a pas pris une tournure tragique cette histoire. « oh que oui. une fois ça aurait pu très mal finir, d'ailleurs. enfin j'vais pas te mentir, j'ai vraiment un don pour me foutre dans la merde. j'ai ça en moi depuis toujours. » il reconnaît dans un sourire, et en jouant aussi souvent sur la provocation forcément, il s'y expose. Il peut même s'estimer heureux de ne jamais s'être fait refaire le portrait car étant contre la violence, Lamine ne se serait probablement pas défendu et il aurait fini en tartare, c'est sûr. Il n'est pas mécontent d'apprendre qu'Imma ne les considère pas opposés l'un et l'autre, c'est une petite parenthèse qui lui fait franchement plaisir. Lamine choisit ensuite de revenir sur les questions du prime, puisque contrairement à lui ses camarades ont été interrogés entre deux remises de prix ce soir-là. Lamine l'a un peu mauvaise de n'avoir eu droit à aucune question alors qu'il s'est lâché, lui, en en faisant parvenir pour les autres candidats. Ce qui est sûr en revanche, c'est que la question posée à Imma n'était pas de lui. Il demande justement à celle-ci si elle souhaite en parler, et sans vraiment répondre elle lui renvoie sa question. « éventuellement, oui. mais c'est pas obligatoire, je te force à rien d'accord ? » il en parle spontanément mais si ça ne dit rien à Imma, ils peuvent partir sur tout autre chose, sans problème. Car peut-être ne désire-t-elle pas revenir là-dessus, déjà qu'il l'a sentie assez gênée, dimanche. Elle dit ne pas comprendre pourquoi on lui a demandé une telle chose, comprenez de choisir entre Clarke et Lamine. Ce dernier acquiesce les propos de la candidate dans un hochement de tête. « je suis d'accord, c'était ridicule. on aurait dit qu'on était en compétition Clarke et moi, je sais pas quel était le but, mais j'ai trouvé ça franchement limite. » on l'a vu s'offusquer publiquement sur le prime d'ailleurs, et demander à ce qu'on laisse Imma tranquille. Après, bon, il était tout de même curieux de connaître sa réponse puisqu'il était directement concerné. Finalement Imma n'a pas su trancher, et ça a bien dû faire les pieds à l'auteur de la question. Ce qu'il en pense, lui ? à part que c'est risible au possible, bien sûr. « oh bah, sur le moment j'ai eu peur de ne pas être le seul garde du corps dans ta vie et d'avoir de la concurrence, je dois t'avouer. » il formule sur le ton de la plaisanterie. Non, évidemment, plus Imma a de personnes pour veiller sur elle et mieux c'est, il ne peut pas avoir l'exclusivité non plus - quoi qu'il ne sait pas ce qui définit sa relation avec Clarke, c'est peut-être basé sur autre chose, remarquez. « non en fait... pas une seconde je me suis dit que tu pourrais me choisir moi, j'y croyais pas du tout. donc quand t'as dit que tu pouvais pas donner de nom, ça m'a surpris, mais dans le bon sens. » sur ces mots Lamine laisse glisser ses yeux vers Imma dont il a tant de mal à obtenir qu'elle le regarde en retour. Ce qu'elle a dit exactement dimanche, c'est qu'elle les aimait autant l'un que l'autre, et ça, ça a un peu été sa bonne surprise de la soirée. Car si on lui avait dit un jour que quelqu'un dans ce jeu l'apprécierait autant qu'un Clarke, garçon populaire et attachant par excellence, Lamine ne l'aurait tout bonnement pas cru.

Imma ne conçoit pas l’idée de ne pas fêter son anniversaire, mais pas par quelque chose d’extravagant non. Une simple bougie à souffler lui convient. Un strudel. Même si elle en mange aussi le reste de l’année. C’est simplement qu’ils ont encore meilleur goût le douze mai. Pourtant, elle n’a aucune envie de faire changer d’avis Lamine : elle ne saurait être de ce genre, s’obstiner à lui prouver que fêter son anniversaire est un moment extraordinaire, qui fait se sentir bien. Lui, il ne trouve pas ça si triste et semble être plutôt habitué au fait de ne pas célébrer son anniversaire. C’est tout aussi bien si ça ne lui fait rien au final, parce qu’il serait dommage que ça le blesse d’être ainsi mis à l’écart ce jour-ci. D’ailleurs Imma s’était comme promis de ne pas l’importuner plus avec ça, de ne pas lui demander plus de précision, mais ses lèvres brûlent de lui demande pourquoi. Et puis en lui demandant pourquoi, elle éloignait l’attention portée soudainement sur elle. Parce qu’elle lui dit son jour d’anniversaire et elle le regrette. En se mordillant ses lèvres, elle se dit qu’elle aurait dû le lui dire tout bas : parce que le fait de le lui dire à lui ne la dérange pas, mais que tout le monde est susceptible de le savoir maintenant dans le nid, la gênait vraiment. Elle n’a nullement l’envie d’être le centre d’attention. « Et pourquoi tu le fête pas ? » Qu’elle souffle, légèrement embarrassée. Comme elle serait bien trop embarrassée de dire au quotidien le fond de ses pensées. Sur ce point, il est certain qu’elle n’est vraiment pas comme son camarade. De plus, les problèmes qu’il semble avoir eu à cause de ça ne l’attire pas vraiment, bien qu’elle ne peut s’empêcher de lâcher un rire amusé. C’est exactement ce qu’elle imaginait de lui dans ce contexte : des situations très tendu, difficile de s’en dépêtrer et un Lamine qui fait des pirouettes verbales pour s’en sortir, avec un large sourire. Dans le genre beau parleur qui n’a peur de rien. Elle dans ce contexte, tout ce qu’elle saurait faire c’est pleurer ou tomber dans les pommes de trop de pression. D’ailleurs, elle en eu beaucoup de pression lors du prime, avec cette question totalement absurde. Une pression et si peu de temps pour répondre. Si elle avait eu réellement du temps pour se lancer dans une réflexion, elle aurait trouvé une réponse plus satisfaisante. Dans l’instant, elle ne s’était contentée que d’une part de vérité. Elle les aime tous les deux, autant l’un que l’autre, mais pas de la même manière et c’est cette dernière nuance qu’elle n’avait pas su exprimer. Elle ne sait toujours pas si elle est en mesure d’en parler et si même elle veut réellement en parler. Bougeant sa tête de haut en bas, elle sait qu’il ne la force à rien. Mais elle l’apprécie trop pour le brider sur une question. Alors d’elle-même elle en parle ; elle avoue ne pas savoir pourquoi cette question, pourquoi avoir pensé à ce choix pour elle. Lamine semble d’accord, voit le ridicule de la situation. Doucement elle hausse les épaules. Elle se dit qu’elle a peut être laissé croire d’une manière ou d’une autre qu’elle les aimait d’amour tous les deux. Ou une personne aimerait que cela arrive et se fait des films. Dans les deux cas, elle s’en sent réellement gênée et toute bizarre à l’intérieur. Un cœur qui bat plus fort et des mains légèrement plus moites. Alors elle aimerait connaitre son avis à lui. Ce qu’il en a pensé. Il fait allusion à une compétition de garde du corps pour elle. Elle lâche une espèce de rire étranglé, peu assumé et pourtant ça l’a vraiment amusé. Parce qu’elle imagine moins Clarke comme garde du corps, alors que son physique s’y prêterait peut-être mieux que celui de Lamine. Elle baisse un peu son regard, en avouant à demi-mot « j’ai qu’un seul garde du corps dans ma vie et (…) et c’est toi… » Elle souffle, un petit sourire. Si elle en avait eu le cœur, elle aurait mis une intonation plus exagérée, plus amoureuse pour en plaisanter comme lui, mais elle n’y arrive pas. Pourtant c’est la vérité : il est le seul à s’est proclamé garde du corps pour elle. C’est en ça qu’elle n’arrive pas à définir ce qui la lie à Clarke. Parce qu’elle n’arrive pas ou plutôt n’assume certainement pas d’avouer ce qui la lie à ce dernier. Comme elle n’arrive pas non plus à sentir ce qu’elle ressent au plus profond d’elle lorsqu’elle parle à Gekko… Ou plutôt lorsqu’ils passent des instants ensemble. En pensant en plus à se dernier, elle avale un peu difficilement sa salive. Elle sourit doucement, avant de souffler, son regard dans le vague. « Mais en fait je crois que (…) qu’on voulait de moi un choix pour le cœur, mais c’est compliqué... » Trop pour elle qui n’y connait rien. « Je crois que je vous aime tous les troi.. deux, mais pas de la même manière… » Elle parle, sans réellement parler, si bas qu’il s’agirait plus de penser que d’un dialogue. Elle n’assume pas et pourtant, elle franchi les quelques centimètre les séparant pour poser sa tête contre l’épaule de Lamine. « Je dois me faire de fausses idées… » Qu’elle souffle finalement, en fermant les yeux. Sinon elle sent les larmes vouloir s’en aller.

Lamine n'est vraiment pas affecté par le fait que depuis deux ou trois ans, quand arrive le sept février, il ne reçoive aucune attention de ses proches pour lui fêter un joyeux anniversaire. Pourtant il a longtemps eu droit à de belles fêtes organisées à la maison pour cette occasion, pendant de nombreuses années c'est ainsi que ça a fonctionné. Mais Lamine a peu à peu pris ses distances, et même s'il n'a pas quitté le domicile familial, il est un peu comme un étranger sous ce toit. Plus de dialogue avec ses parents, un frère qui est parti faire sa vie à l'autre bout de la France, sans parler de ses potes avec lesquels il ne sort plus non plus... c'est vraiment pas la folie, et c'est probablement le seul en fait qui ne s'inquiète pas de la situation. Parce que pour lui c'est pas bien grave, il est de plus en plus seul d'accord mais il reste en contact avec des gens sur le net, ses abonnés et d'autres gamers, donc il n'est pas totalement enfermé dans sa bulle non plus. Quand on lui demande pourquoi ça a cassé avec ses proches, il répond qu'on a voulu lui foutre la pression et qu'il a pas supporté. C'est pas un garçon à brusquer Lamine, sinon il se ferme à vous et pour renouer le dialogue, c'est vraiment compliqué. Il a aucun message à faire passer à sa famille aujourd'hui par le biais de cette émission, il les a pas consulté avant de participer et les seuls pour qui le français a une vraie pensée dans ce jeu ce sont ses connaissances virtuelles. C'est quand même un peu pour eux qu'il est là, car en boostant sa chaine il rend service à pas mal de gens, ses sponsors, ceux qui misent sur lui et son parrain dans le milieu. Tout le monde profite de sa médiatisation, c'est une bonne affaire qu'il entreprend ici. Donc avec tout ça, ses proches il les calcule pas trop hein. Ils sont très loin derrière, il a juste rien à leur dire, et encore moins à leur prouver. Imma s'interroge, pourquoi ne fête-t-il pas, enfin plus, son anniversaire. Il hausse une nouvelle fois les épaules. « j'aurais personne avec qui le fêter. » il répond simplement, car ça va pas chercher plus loin que ça, une fête on s'attend quand même à ce que ça implique plusieurs personnes et Lamine, lui, il a plus trop ça à disposition actuellement. « tout seul ce serait un petit peu la lose, je trouve. » il remarque dans un bref sourire. Tout ceci lui semble tellement dérisoire, en fait. Il n'a personne avec qui le fêter, bon, c'est pas comme s'il n'avait pas tout fait pour que ce soit le cas. Il lui reste encore sa pseudo bande de potes à Mortroux, mais plus il y pense, et plus Lamine se dit qu'ils craignent un max ces mecs-là. Sérieux, il se souvient pourquoi il ne sort plus avec, c'est de sacrés ploucs dans leur genre et il peut pas s'empêcher de penser qu'il mérite mieux niveau fréquentations. De toute façon ce sont de gros lourdingues qui ne comprennent rien à ses choix eux aussi, donc pas de regret. Lamine prend l'initiative de revenir sur la question qui a été posée à Imma dimanche, en précisant bien toutefois qu'il ne la force à rien et que ce sujet de conversation ne lui est aucunement imposé. C'est important qu'elle le sache, et qu'elle ne se sente pas obligée de le suivre. Apparemment ça ne la dérange pas d'en parler, bon. Lamine dit ce que lui a pensé de ladite question, en ne mâchant pas ses mots là encore, car il a trouvé ridicule qu'on le confronte à Clarke et qu'on demande à Imma de choisir entre eux deux. Il laisse échapper une petite note d'humour aussi, plaisantant sur son statut de garde du corps autoproclamé, et la réponse d'Imma se veut alors assez étonnante. Il est le seul garde du corps dans sa vie, elle l'exprime clairement aujourd'hui, c'est mignon tout plein et ça donne un côté unique à leur relation du coup vu qu'il a la certitude maintenant qu'elle ne partage pas avec d'autres ce qu'elle partage avec lui. « c'est juste dommage qu'il me manque la carrure, je dois pas être hyper crédible en bodyguard. » il s'en amuse car effectivement c'est pas demain la veille qu'une reconversion en tant qu'agent de protection rapprochée lui sera possible, hein. Ces gars-là s'entretiennent et font énormément de sport, Lamine est tellement loin de tout ça lui. Mais ça lui plaît de se considérer comme le garde du corps d'Imma, il se voit comme un rempart contre la cruauté et la bêtise des uns et des autres. Si on projette d'attaquer Imma, on trouvera Lamine sur son chemin, c'est comme ça. Et puis, il lui avoue qu'il a été agréablement surpris dimanche par sa réponse, car il a eu le sentiment d'être autant estimé par la candidate que Clarke, étant donné qu'elle n'a pas été en mesure de faire un choix. Il se sait apprécié par quelques personnes dans ce nid, mais rarement on lui signifie l'affection qu'on lui porte. Imma pense qu'on attendait d'elle qu'elle fasse un choix avec son coeur, ah, peut-être oui - sans doute, même. « c'est aussi ce qui m'a pas plu, j'ai senti qu'on voulait te mettre une sorte de pression. » et pour lui, c'est très tôt encore pour parler de "choix du coeur", mais bon, tout le monde ne va pas au même rythme non plus, il a souvent tendance à l'oublier. Imma bafouille, Lamine réagit aussitôt. « quoi ? il y a un troisième homme impliqué ? » il formule, en prenant un air choqué alors que Lamine se contente de prendre les choses avec légèreté, comme toujours. Il n'oublie toutefois pas qu'Imma a dit qu'elle les aimait tous, mais pas de la même façon. Il est pas trop sûr de savoir ce que ça veut dire, pour le coup. « moi par exemple tu m'aimes comment ? » il l'interroge dans un fin sourire. La dernière de ses intentions est de la gêner bien sûr, mais il faut le comprendre, il veut en savoir plus car c'est pas tout à fait clair cette histoire. Entre temps Imma dépose sa tête contre son épaule, il la laisse venir mais a du mal à dissimuler sa surprise. Elle parle maintenant de fausses idées qu'elle se ferait, ce qui intrigue une nouvelle fois le français. « comment ça, quelles idées ? » Lamine tente d'obtenir d'elle qu'elle se confie, car il pense que ça lui fera du bien de parler de tout ça, honnêtement. « qu'est-ce que tu veux dire Imma ? » il reprend avec douceur et calme. Il ne peut plus voir son visage et ça l'embête un peu, parce qu'il la sent pas au mieux, là. Il espère qu'Imma sait qu'elle peut tout lui dire, ce qui lui sera confié aujourd'hui dans ce salon de thé n'en sortira pas - en tout cas, lui, il tiendra sa langue.

Imma lâche finalement le morceau, elle lui demande enfin pourquoi il ne fête pas son anniversaire. Si sa réponse n’est pas vraiment celle qu’elle attendait, elle est plutôt censée. « Oh. Oui c’est vrai… » Qu’elle souffle, en haussant doucement les épaules. Avant de lui adresser un sourire convenu. C’est vrai que vu comme ça, c’est un peu triste de fêter son anniversaire seul. Personne ne pourrait lui offrir un petit gâteau et puis personne pour faire de lui le roi du jour. C’est vrai qu’elle n’avait pas vu les choses se profiler ainsi. Alors elle n’en parle pas plus. Elle ne dit rien d’autre ; de toute manière leur conversation se poursuit. C’est lui qui parle de son statut de garde du corps, ce qui fait de lui officiellement le seul dans sa vie. Oui personne ne s’est donné comme mission d’être protecteur de cette manière, comme lui l’avait fait, ce qui en fait le seul. L’unique. Mais lui est désolé, de ne pas avoir le corps qui suit avec son statut. « C’est pas grave. T’as une autre force. » Et il le sait, puisqu’ils viennent d’en parler. Oui, sa force c’est la parole et c’est plutôt compliqué à acquérir qu’un corps musclé. C’est plus difficile d’avoir des remarque cinglantes que des muscles aux bras. Elle sourit, avant de le perdre. Lamine semble vraiment avoir mal pris cette question. Il a raison, c’est comme une sorte de pression qu’elle a ressenti et beaucoup d’indiscrétion aussi. Elle n’a pas trouvé ça très gentil de la confronter à ça devant tout le monde qui plus est, mais c’est aussi le jeu et elle peut largement pardonner la curiosité. Ce n’est pas tant un défaut pour elle. Parce qu’en même temps, il est normal de vouloir en savoir plus sur les autres ; comme Lamine prend vraiment le temps d’en parler avec elle. D’ailleurs il est très vif, trop vif. Il réagit rapidement lorsqu’elle bafouille. « Oh non, non je… » Elle s’emballe, bafouille encore une fois. C’est sa manière à elle de dire oui. Pourtant elle ne veut pas lui en dire plus et pour cette fois, elle se garde le droit de refuser de poursuivre. Elle n’a pas envie d’en parler, trop pudique pour ça. Même si elle sait que Lamine ne dira rien, que c’est un accord tacite et naturel qui s’est lié entre eux et que lui aussi pourrait bien lui confier la pire chose qu’il ait en lui, qu’elle n’en dira rien. Elle ne le jugera pas. Alors, lorsqu’il est toujours léger, mais que sa curiosité est plus légitime, elle veut bien sourire. Ce qu’elle fait, en plus de bouger doucement sa tête de haut en bas. Oui, elle va lui dire ce qu’il en est. « Toi je… je t’aime comme (…) comme un grand frère… C’est quand on est lié par le cœur, mais pas du côté amoureux, du côté grande affection, mais c’est parfois difficile de l’extérieur à faire la distinction… » Elle souffle tout doucement, partant encore dans ses grandes phrases, ses grandes pensées, espérant qu’il ait compris ce qu’elle tentait de lui signifier. Elle n’est pas très certaine qu’elle devrait le lui dire ainsi, aussi librement d’ailleurs. Même si Lamine est digne de confiance, c’est son cœur qu’elle ouvre et qu’il a la possibilité de sonder. Parce qu’il veut savoir ce qu’elle veut dire par les idées qu’elle penserait erronée. Quelles idées oui. Instinctivement, elle enfonce un peu plus son visage contre l’épaule de Lamine. Elle marque un long temps de pause. Elle cherche ses mots, ou tout du moins ceux qu’elle a bien envie de lui avouer. Avant de lâcher alors finalement, plus bas encore : « tu dis vraiment rien… » Elle a honte ; honte de ne pas faire confiance à Lamine l’espace d’un instant. Mais c’est important pour elle. Elle marque d’ailleurs un très long temps de pause, avant de s’ouvrir un peu plus. « quand je vois Clarke, dans mon ventre ça fait quelque chose… et je me dis que ça veut pas rien et il est gentil, alors moi je me dis aussi que ma différence ça fait rien… » il lui a déjà dit d’une certaine manière, mais c’est compliqué quand même. « mais peut-être que lui il pense pas ça et puis… » Elle marque un nouveau temps de pause, avant de lui murmurer « et puis quand je vois quelqu’un d’autre aussi ça me fait quelque chose » Elle pose sa main sur son ventre en déclamant ça, cachant son visage dans le bras de Lamine. Elle aimerait ajouter qu’elle ne connait pas ça elle, qu’elle ne sait pas ce que tout ça veut dire. En gros, c’est qu’elle n’a jamais été amoureuse, ni même mordue de quelqu’un en secret, elle ne sait pas comment ça se passe réellement dans ses cas-là. Et puis elle parle trop d’elle, alors elle préfère se contenir et passer à autre chose. « toi tu n’as pas eu de question c’est ça ? Pourtant tu es mystérieux… » Et les gens devraient se demander ce qu’il a en lui.