“ i'm the dark in need of light ”

w/@mylah

Voilà quelques minutes qu'il avait quitté le plateau, après avoir attendu de connaître le sort des candidats nominés et s'être naturellement réjoui de celui de sa partenaire, qui avait vu son nom s'ajouter à ceux des demi-finalistes de la saison. Il était ainsi resté quelques instants auprès d'elle pour la féliciter, car c'était évidemment grandement symbolique pour lui d'arriver à ce stade avec Agata, alors que la quasi-totalité des couples formés au début du jeu avaient été séparés au fil des semaines. Le canadien avait en tout cas fini par déserter le plateau en compagnie de Shay, avec qui il avait passé la soirée et de qui il se sépara au moment d'emprunter l'ascenseur. On aurait alors pu croire qu'il gagnerait sa chambre, mais c'est en fait la direction de la salle de contrôle qu'il prit sitôt sorti de la cabine, car il savait qu'il y avait de grandes chances pour qu'il y trouve Mylah. La jeune femme avait choisi de ne pas se rendre au prime, mais il imaginait difficilement qu'elle ait pu totalement s'en désintéresser pour autant, parce qu'il la connaissait maintenant suffisamment pour savoir qu'elle avait du s'informer à sa manière sur le déroulé de la soirée. Sa théorie se confirma alors au moment où il poussa la porte de la salle de contrôle et où ses yeux se posèrent sur la silhouette calée dans le siège alors tourné face aux écrans. Il distingua une chevelure blonde, ondulée, qu'il aurait su identifier même si elle n'avait pas été la seule à pouvoir se trouver ici à cet instant. Refermant la porte afin d'être certain qu'il ne la surprendrait pas en déboulant dans son dos, il s'approcha d'elle et vint déposer ses mains sur les épaules de la belle, avant de se pencher pour déposer ses lèvres contre son cou et orienter brièvement son regard vers les écrans. « Je suppose que tu le sais déjà, mais au cas où » articula-t-il tout en retirant ses mains et en contournant son siège de façon à rapprocher celui qui se trouvait non loin de là pour prendre place aux cotés de la blonde. « Agata a atteint la demi-finale. » Ses lèvres s'étaient étendues en un large sourire, car il avait beau se douter qu'elle n'avait rien manqué de l'annonce des résultats, ou ne serait-ce que de certaines réactions, il était encore plus ravi maintenant qu'il lui communiquait la nouvelle, sûrement parce qu'il savait que tout comme lui, c'était l'issue qu'elle espérait. Tout du moins en partie. « Ce n'est malheureusement pas le cas de Leandro, je suis désolé. » Il avait alors repris, cette fois plus sobrement, et bien qu'il se doute encore une fois qu'elle ne l'avait pas attendu pour apprendre la nouvelle. Il savait qu'elle appréciait beaucoup le candidat et imaginait donc qu'elle aurait idéalement voulu qu'il poursuive lui aussi l'aventure. Alors quand il se disait désolé, il était sincère, d'autant plus qu'à ses yeux, et bien qu'il le connaisse peu, Leandro aurait mérité sa place en demi-finale. « Quant à moi, je ... j'ai renoncé à mon accès à la loveroom » ajouta-t-il en tout cas après s'être tourné complètement vers elle, en se pinçant légèrement la lèvre. Il aurait pu attendre un peu avant d'évoquer le sujet, mais il aimait autant le faire maintenant, car il ne savait pas ce qu'elle avait précisément appris du prime. « C'était au cours d'un dilemme, en échange d'un peu d'argent. » Il aurait certainement du le lui préciser d'entrée de jeu, car elle s'était peut être demandée en quel honneur il avait bien pu perdre un accès qu'il avait remporté. « Je me suis dit qu'il n'était peut être pas indispensable que je le garde, ou en tout cas que ça ne valait pas le coup de laisser passer 5000 euros pour quinze pétales de rose et un lit king size. » Ses lèvres s'étendirent en un fin sourire, bien qu'il ne soit pas nécessairement à l'aise avec l'idée d'avoir choisi de renoncer à cet accès. Pas parce qu'il regrettait son choix, mais parce qu'il ne voudrait pas qu'elle se méprenne sur les raisons qui avaient pu le pousser à prendre cette décision. « Ça n'a rien à voir avec l'autre nuit, enfin … je ne suis pas vexé par rapport à ce que tu m'as dit, ce soir-là. Je me suis simplement dit qu'il était peu probable qu'on y retourne, c'est tout. » Ça l'embêterait qu'elle s'imagine que parce qu'elle lui avait fait comprendre qu'il ne se passerait rien entre eux dans cette fameuse loveroom, il avait choisi par rancune ou pour lui prouver qu'il n'attendait rien d'elle. Ce n'était pas le cas, il s'était simplement dit que pour 5000 euros, il pouvait bien sacrifier un accès qui avait peu de chances de lui servir à nouveau.

Mylah a pris la décision, au milieu de la semaine dernière, de ne pas se rendre au prime de ce soir. C’est la décision la plus logique à ses yeux, celle qui s’est imposée sans même qu’elle n’ait à y réfléchir, tout simplement parce qu’elle n’y a pas sa place. Il n’y a plus d’enjeux pour elle désormais, ni aucun objectif, contrairement aux candidats encore en lice. Ainsi, à part faire une jolie décoration, la jeune femme ne servira à rien sur le plateau. Elle pourrait toutefois faire acte de présence pour soutenir Agata, celle-ci étant à nouveau soumise aux votes du public, mais même cette raison ne la pousse pas à imposer sa présence, pas dans ces conditions, alors qu’elle continue à se sentir comme une intruse qui n’a pas sa place ici. Pourtant, certains anciens sont revenus, elle ne devrait pas se sentir gênée. Mais c’est plus fort qu’elle, l’ordre des choses voudrait qu’en tant qu’éliminée, elle ait déserté cet endroit depuis une semaine. Alors forcément, c’est perturbant pour elle d’aller à l’encontre de ses principes, elle qui n’aurait pas chipoté en temps normal et qui serait sagement restée à sa place d’éliminée et qui aurait ainsi rejoint l’extérieur. Mais voilà, elle est toujours là, principalement pour Allen, et aussi pour Agata. Et bien qu’elle ait mis un point d’honneur à ne pas se rendre jusqu’au plateau, ce n’est pas pour autant qu’elle peut rester dans l’ignorance la plus totale quant au déroulement du prime. Ne serait-ce que pour avoir un œil sur les éliminations. Car si les résultats ne s’avèrent pas être ceux qu’elle espère, elle veut pouvoir rejoindre les coulisses rapidement et tenter de convaincre Agata de rester avant qu’il ne soit trop tard si celle-ci a dans l’idée de quitter l'hôtel si elle en vient à être éliminée. Et puis, elle est un peu curieuse, Mylah, et elle ne peut pas attendre jusqu’au lendemain pour que quelqu’un lui fasse un compte-rendu du prime. À tous les coups, rester dans l’ignorance est le meilleur moyen pour elle de ne pas dormir, puisqu’elle se posera sûrement un tas de questions, beaucoup trop, sur les éliminés, sur l’activité, sur les bonus et malus distribués à chacun. Elle n’a plus à se soucier de son sort, mais ceux d’Allen et de sa partenaire comptent encore à ses yeux, alors forcément, ne pas savoir ce qui leur est arrivé pourrait être une source de préoccupation. Quand tous les autres prennent la direction du plateau, Mylah opte pour la salle de contrôle, le meilleur endroit pour avoir un œil sur le déroulement sans avoir à se forcer de faire acte de présence au prime. Cependant, elle n’est attentive que d’un œil et certains détails lui échappent, puisqu’elle est trop occupée à gribouiller dans son carnet et à faire des listes, toujours des listes. Listes sur ses pronostics quant à ce soir, sur les éliminés, les sauvés, l’ordre des votes  ou encore quelques théories sur les secrets de chacun. Elle est concentrée, mais relève le nez au moment du verdict. Et forcément, elle angoisse légèrement quand Agata et Leandro viennent à s’affronter pour une place en demi-finale. C’est la brune qui l’emporte et un sourire se dessine sur les lèvres de la blonde, ravie de savoir qu’elle n’aura pas à convaincre sa camarade de rester encore un peu parmi eux. Elle est malgré tout sincèrement déçue pour Leandro, dont la place en demi-finale aurait signifié la validation de sa cagnotte. Quoi qu’il en soit, Mylah ne quitte pas la pièce à l’issue du prime, trop concentrée à l’idée de pronostiquer l’ordre des demi-finalistes et surtout le nom des quatre chanceux qui accéderont à l’étape suprême. Tellement concentrée que même le claquement de la porte signifiant une présence derrière elle ne la déconcentre pas. Ce n’est que quand elle sent des mains sur ses épaules qu’elle réagit, sursautant légèrement, avant qu’un sourire ne se dessine sur ses lèvres quand elle sent un contact délicat contre son cou, lui annonçant la présence d’Allen, tandis qu’elle effleure sa joue de sa main. « Oui, en effet, tu arrives trop tard. » Dit-elle en le suivant du regard tandis qu’il s’installe à ses côtés. « Mais cela n’enlève rien au fait que je suis vraiment contente pour elle. Et pour toi, j’imagine que c’est agréable de l’avoir toujours à tes côtés. » Elle sait qu’il est attaché à sa partenaire, alors cela doit également être une victoire pour lui de pouvoir encore être lié à elle. « Il y aurait eu sa place. » Elle rétorque ensuite quand il est question de Leandro. Bien que Gekko soit son ancien partenaire, elle aurait préféré que Leandro se qualifie à sa place, question d’affinités. Et parce que Leandro aurait mérité d’amasser un peu d’argent à défaut de remporter cette émission. Alors oui, il aurait eu sa place parmi les demi-finalistes, il n’aurait pas fait tâche. « Je suis au courant. » Elle a tiqué quand elle a entendu le prénom d’Allen, signifiant qu’un dilemme lui a été proposé. Et c’est probablement le seul dilemme auquel elle a prêté attention, avec celui d’Agata. Il ne lui apprend rien quand il lui résume le dilemme et elle hoche sagement la tête quand il lui annonce que cela ne valait pas le coup de laisser passer 5000 euros pour quelques pétales de rose et un lit plus grand que ceux de la chambre Marilyn. « Si j’avais été présente sur le prime, je t’aurai conseillé de prendre les 5000 euros, alors tu as fait le bon choix, rassure-toi. » Lui dit-elle en captant son regard et en affichant un sourire qui se veut rassurant. « Et il faut bien que tu économises si tu veux m'inviter dans un restaurant digne de ceux que mon milieu côtoie. » Dit-elle l’air de rien, en détournant le regard sur un écran. Elle se joue évidemment de lui et du fait qu’il a observé son milieu à travers les films – pour reprendre ses propos – alors forcément, elle se joue des clichés qu’il a bien pu voir à travers ces fameux films. Allen lui précise ensuite que sa décision n’a rien à voir avec ce qu’elle a pu lui dire lors de leur visite de la loveroom et elle reporte son attention sur le canadien. « Et tu as bien fait, je t’assure. » Elle se répète un peu, mais elle souhaite qu’il prenne conscience du fait que sa décision ne l’a nullement vexée et qu’elle l’aurait encouragé si elle avait été là. « De toute façon, il n’y a que toi qui est privé de cet accès, je peux toujours en disposer autant que je le souhaite. » Dit-elle, innocente. Non, elle ne sous-entend pas qu’elle s’y rendrait avec quelqu’un d’autre, simplement qu’elle peut toujours profiter du grand lit si l’envie l’en prend, bien que la décoration soit un motif pour la faire fuir, à vrai dire. « Et puis, si j’ai une irrésistible envie de dormir avec toi, il y a suffisamment de lits de disponible. » Il sait ce que dormir avec elle implique, dans cette aventure du moins, alors ils peuvent très bien le faire sans avoir besoin d’un accès à la loveroom. « Tu te sens prêt pour dimanche ? » Le questionne-t-elle par la suite, oubliant définitivement les écrans pour se focaliser sur Allen. Et par là, elle sous-entendu autant pour la révélation de son secret que pour le stress des résultats. Elle, elle n’a à s’inquiéter que d’un point, et nul doute qu’elle angoissera suffisamment durant le reste de la semaine.

Si Allen avait eu tendance à regretter que Mylah n'ait pas souhaité se rendre au prime, il n'avait toutefois pas essayé de la faire changer d'avis, étant bien conscient qu'il pouvait déjà s'estimer heureux qu'elle ait accepté de rester une semaine de plus, alors qu'il savait pertinemment qu'elle ne se sentait plus à sa place au sein du nid. Il s'était alors plusieurs fois demandé, au cours de la soirée, ce qu'elle pouvait bien faire, de quelle façon elle pouvait bien s'occuper, car l'idée qu'elle soit seule dans l'hôtel avait forcément légèrement pesé sur son moral. C'est ainsi qu'il en était venu à supposer qu'en dépit du fait qu'elle n'ait pas souhaité se rendre sur le plateau, elle s'intéresserait peut être malgré tout au déroulé du prime et investirait peut être la salle de contrôle, de laquelle elle pourrait avoir une vue d'ensemble du plateau. C'est donc en direction de celle-ci qu'il partit une fois le prime fini, pensant qu'il y avait bel et bien de fortes chances pour qu'il l'y trouve. Et en effet, c'est bien sa silhouette – ou plutôt sa chevelure, dans un premier temps - qu'il crut instantanément reconnaître une fois sur place. Alors, sachant qu'il y avait réellement peu de risques qu'il s'agisse d'une autre blonde que Mylah, le canadien entreprit de se rapprocher d'elle et vint déposer ses mains sur ses épaules, tandis que ses lèvres se déposèrent contre son cou pour s'annoncer plus en douceur, mais aussi parce qu'elle lui avait tout simplement manqué, ce soir. Il sentit alors la main de la blonde effleurer sa joue, ce qui étira ses lèvres en un doux sourire, avant qu'il n'entreprenne de contourner son siège pour venir s’asseoir à ses cotés, débutant à cet instant une phrase qu'il ne tarda pas à finir. Il évoqua ainsi Agata et le fait que celle-ci ait atteint la demi-finale, ce que Mylah devait probablement déjà savoir étant donné qu'aussitôt entré dans la pièce, il avait bien vu que plusieurs écrans offraient une vue directe sur le plateau, ce qui laissait supposer qu'elle avait bel et bien eu l'occasion de suivre le prime de là où elle se trouvait. Elle lui confirma justement qu'elle ne l'avait pas attendu pour prendre connaissance des résultats, et il haussa doucement les épaules, un sourire toujours accroché aux lèvres, celui-ci s'étirant d'ailleurs lorsqu'elle reprit la parole. « Très agréable, oui » qu'il lui confirma, car bien évidemment il n'avait pu que se réjouir du fait qu'Agata ait été à nouveau soutenue par le public et se soit ainsi qualifiée pour la demi-finale qu'elle aurait du intégrer dès la semaine dernière. « Je sais que pour certains, toi y compris, le partenariat n'a pas toujours été une expérience réjouissante. Mais pour moi, ça a été tout l'inverse, alors ça me tenait vraiment à cœur d'arriver à ce stade avec Agata. » Il avait ajouté dans un plus fin sourire, supposant que même si Mylah n'avait pas eu la chance de partager le même genre de relation avec son partenaire, elle n'aurait aucun mal à imaginer combien le lien qu'il partageait avec Agata était particulier. « Je suis d'accord » reprit-il ensuite au sujet de Leandro, car même s'il n'avait eu l'occasion d'apprendre à le connaître que sur le tard, il lui était toujours apparu comme un garçon sympa. A coté de ça, il était un joueur méritant, alors il est certain qu'il n'aurait pas volé sa place. Le canadien fit en tout cas par la suite référence au dilemme qu'il s'était vu soumettre au cours de la soirée, et sur lequel il tenait à revenir auprès de Mylah, parce qu'il ne voulait tout simplement rien lui cacher. Il avait alors été amené à renoncer à son accès à la loveroom et dans la mesure où c'est avec elle qu'il l'avait gagné à la base, il tenait à lui faire part des raisons pour lesquelles il avait pris cette décision. Mais Mylah semblait alors également au courant de cette partie-ci, et d'après elle, il avait bien fait de choisir les 5000 euros. Elle alla jusqu'à affirmer qu'elle l'aurait incité à prendre cette même décision si elle avait été là. « Je le sais » souffla-t-il dans un sourire, car oui il savait qu'elle aurait cherché à ce qu'il s'avantage avant toute autre chose, à ce sujet il n'avait pas le moindre doute. La suite eut quant à elle le mérite de l'amuser. « Attends voir, je me souviens d'avoir parlé d'un restaurant qui te permettrait de suivre ton régime alimentaire, mais pas d'un endroit luxueux au possible où les prix ne sont pas indiqués sur les menus. » Il fit remarqué, l'air de rien, en adoptant une mine faussement choquée, comme s'il était près de ses sous alors qu'en soi, même s'il en avait peu, ça n'était pas le cas. « De toute façon, même en validant ma cagnotte, je ne suis pas sûr que j'aurais de quoi satisfaire tes goûts de luxe. Du coup, il faudra que je me réconcilie avec mon banquier, mais ce ne sera pas une mince affaire étant donné que nos rapports sont un peu tendus depuis quelques années. » Il avait cette fois glissé une pointe de sérieux dans ses propos puisqu'en effet, il n’entretenait pas de très bons rapports avec sa banque. Il lui en avait parlé dès le départ, il avait quelques difficultés financières qui s'expliquaient par le fait qu'il ne gagnait pas particulièrement bien sa vie en tant qu'acteur, depuis un petit moment déjà. Quant à la loveroom, elle semblait décidément pensé qu'il avait bien fait de renoncer à son accès, et il est vrai qu'il était peu probable qu'il lui ait servi à nouveau, de toute façon. Mylah fit toutefois remarqué qu'il était le seul à ne plus pouvoir s'y rendre étant donné que de son coté, ça lui était toujours possible. « Tant que tu en profites seule, je n'y vois aucun inconvénient » souffla-t-il en caressant furtivement le bras de la blonde, dans un sourire un peu moins enthousiaste, car même s'il avait entièrement confiance en elle, il n'était pas forcément tranquille à l'idée qu'elle ait accès à cette pièce au même titre que quelques autres garçons, alors que lui ne pourrait plus l'y emmener. Sa mine se décrispa toutefois légèrement par la suite. « C'est vrai qu'au final, il y a peu d'anciens candidats qui sont revenus, alors nous aurions l'embarras du choix. » L'idée de dormir aux cotés de Mylah lui plaisait forcément, il en avait fait l'expérience l'autre jour et ça s'était avéré très agréable. Ils n'avaient pas besoin de devenir intimes après tout, du moins pas dans l'immédiat. Mylah finit alors par le questionner au sujet du prime de dimanche, qui serait particulier pour plusieurs raisons évidentes, et il se pinça la lèvre. « Je suis prêt à être fixé sur mon sort, oui. Je sais que quoi qu'il arrive, je ne serai ni amer, ni déçu. C'est déjà inespéré d'être arrivé jusqu'ici, et puis il y a tellement de candidats méritants et d'amis que j'aimerais voir arriver au bout que dans tous les cas, je sais que l'issue me conviendra. » Certains diraient qu'il était fair-play, d'autres qu'il n’avait aucune ambition, mais la vérité c'est que rien ne l'avait au départ préparé à arriver à ce stade du jeu, si bien qu'aujourd'hui il ne réalisait pas nécessairement ce que ça impliquait. « Quant au reste, j'ai le sentiment qu'il est temps pour moi de parler de certaines choses, parce que j'en ai besoin. » Il voulait bien sûr à présent parler de son secret, puisque ce serait l'autre particularité du prime, révéler son secret et prendre connaissance de ceux des autres. « Mais je mentirais si je disais que ça ne m'angoisse pas légèrement » qu'il reprit en esquissant un timide sourire, avant de baisser légèrement les yeux. C'était un fait, il n'était pas à l'aise à l'idée de devoir évoquer certaines choses en public, et n'était pas plus serein de devoir se confronter au jugement de ses camarades, car il ne pouvait pas être certain que tout se passerait au mieux. « J'imagine que tu ne passeras pas la soirée dans ton coin cette fois-ci, puisque si tu es restée, c'est aussi sûrement pour révéler ton secret. » Il l'avait formulé comme une supposition, mais à vrai dire il ne voyait pas pourquoi elle serait restée jusqu'à présent si elle n'avait pas l'intention de le révéler en personne. Ce serait quand même préférable au fait de laisser la production délivrer un simple intitulé. « Tu penses que certaines choses pourraient changer du tout au tout, à la suite de ça ? » Il parlait d'une façon très générale, supposant que chaque révélation aurait son lot de conséquences, plus ou moins positives. Pour autant, il ne tarda pas à préciser son idée, car il y avait un point en particulier qui avait tendance à le tracasser. « Entre nous, notamment » ajouta-t-il alors, en captant plus longuement son regard, car c'était peut être l'occasion de se préparer l'un et l'autre à ce qu'ils apprendraient dimanche soir. Il n'avait pas envie d'envisager l'idée que le secret de Mylah puisse poser un problème, mais il ne pouvait pas non plus se persuader du contraire, parce que dans l'hypothèse où ça changera effectivement quelque chose, le choc n'en serait que plus rude s'il ne s'y était pas du tout préparé.

Mylah n’est pas curieuse de nature. Ce n’est pas dans ses habitudes de poser une multitude de questions aux autres pour apprendre à les connaître. Ici, elle a été obligée car elle avait un minimum syndical à respecter, bien qu’au fil des semaines cela ne se soit pas avéré être une contrainte. Sa curiosité, quand elle en fait preuve, provient de son besoin que tout soit en ordre et organisé. Elle a besoin de réponses à certaines questions. Elle peut vivre sans savoir ce que la moitié de ses camarades font pour gagner leur vie, mais elle est bien incapable de tenir une nuit sans savoir ce qu’il s’est passé lors du prime, là où tout peut se jouer, d’autant plus que celui de ce soir a eu une importance capitale puisqu’il a confirmé l’identité des deux derniers demi-finalistes. Mylah a prêté attention aux résultats, ainsi Allen ne lui apprend rien lorsqu’il la rejoint – après un contact plus qu’agréable pour s’annoncer – en évoquant la qualification d’Agata. Ceci dit, bien que cela ne soit plus une surprise, c’est toujours aussi agréable de la savoir qualifiée. C’est d’autant plus agréable que cela doit avoir une importance particulière pour Allen puisqu’il s’entend bien avec sa partenaire depuis le premier jour. « Le partenariat aurait été agréable à mes yeux si j’étais tombée sur quelqu’un comme toi ou Agata. » Et pas Léo, en l’occurrence. Alors bien que l’entente dans son binôme fut loin d’être au beau fixe, elle peut comprendre que cela soit le cas chez d’autres. « Et cela me tient à cœur de la savoir à tes côtés et que tu puisses ainsi compter sur elle. » Elle ajoute dans un sourire. Elle, elle ne peut pas connaître cette joie d’être en demi-finale, ni ce stress à l’idée d’être proche de la finale sans être certain de l’atteindre, elle sait au moins qu'il peut partager cela avec quelqu'un. Il aurait pu compter sur d’autres personnes puisqu’il affronte huit autres candidats, sans compter Agata, mais elle préfère penser à sa partenaire qu’à Gigi, par exemple. Il lui fait ensuite part de l’élimination de Leandro et là non plus il n’y a pas d’effet de surprise puisqu’elle est déjà au courant. Elle est déçue, car Leandro était méritant, d’autant plus qu’il a la découverte d’un secret à son actif. Alors oui, il aurait eu sa place parmi les demi-finalistes et Allen semble être d’accord avec elle, ce qui n’est pas négligeable. Il lui confirme ensuite qu’il a renoncé à son accès à la loveroom. Elle le savait déjà, mais il est vrai qu’en ayant été peu attentive à une grande partie du prime, elle est peut-être passée à côté d’un détail, même si elle doute qu’il ait eu l’occasion de récupérer l’accès. Il n’a pas à se justifier quant à la perte de celui-ci, puisqu’elle l’aurait encouragée à choisir l’argent plutôt que de garder cet accès qui n’est pas vraiment utile. Certes, la soirée qu’ils ont passée là-bas après le prime des enchères était plus qu’agréable, mais cette suite ne fait pas partie de ses pièces préférées, tant la décoration et le message sous-entendu sont dérangeants. Sans parler de la difficulté à atteindre l'endroit, puisqu’il faut obligatoirement passer par la galerie des glaces. Mylah est assez égoïste sur certains points, elle ne voit pas pourquoi il se serait pénalisé en pensant à elle, cela n’a pas de sens dans un tel jeu. Et puis, il faut bien qu’il garde ses sous pour lui offrir un restaurant digne de ce nom, n’est-ce pas. « Tu n’as pas non plus précisé que ce n’était pas envisageable, je te ferais remarquer. » Dit-elle, innocente. C’est vrai, elle n’a pas le souvenir que ce soit un critère qu’il ait refusé. « Ne t’en fais pas pour cela, je me chargerais de lui faire mon numéro de charme et tout rentrera dans l’ordre entre vous. » Car évidemment, elle utilise toujours son physique pour arriver à ses fins, ce n’est pas tout quelque chose qu’elle déteste. « Tu vois, moi aussi j’ai le sens du sacrifice. » Ajoute-t-elle, faisant ainsi écho à certaines de leurs précédentes conversations. « Goûts de luxe ou non, j’espère que tu as conscience que je ne te demanderais jamais de t’endetter pour me faire plaisir. » Elle précise, plus sérieuse. Elle vient d’un milieu aisé et elle a l’impression que tout le monde s’attend à ce qu’elle réclame du caviar à chaque repas. Or, elle a passé beaucoup de temps en cuisine depuis son arrivée ici et elle n’a jamais utilisé des produits méconnus, à ce qu’elle sache. Elle se contente aussi de choses simples, comme il le sait déjà. Allen ajoute ensuite que sa décision n’a rien à voir avec ce qu’elle a pu lui dire dans la loveroom et si elle n’est pas vexée, c’est tout simplement parce qu’elle n’a pas fait le rapprochement avec ce qu’elle avait pu lui dire. Et puis, son accès à elle est toujours valable s’il lui vient l’idée de passer une nuit là-bas, même si elle en doute. « Ce serait dommage de profiter d’une telle pièce toute seule, si tu veux mon avis. » Tout à fait. À vrai dire, elle serait bien incapable de citer les prénoms des candidats ayant accès à cette pièce. « Je ne compte plus m’y rendre, vois cela comme un soutien de ma part. » Et ce n’est pas du tout parce qu’elle n’a aucune envie de se perdre dans la galerie des glaces pour la quatrième fois, non, pas du tout. Si Allen est privé de son accès, cela ne les empêche toutefois pas de dormir ensemble, d’autant plus qu’il y a désormais un certain nombre de lits inoccupés et qu’elle ne partage déjà plus le sien depuis le départ de Léo. « Reste à savoir si tu es capable de te passer d’Agata une seconde nuit. » Parce que cela lui a sûrement coûté la nuit où ils ont profité de leur accès à la suite Rose & Jack, oui, à coup sûr. Il est plus habitué à dormir avec la brune, même si elle espère qu’il puisse s’en passer le temps d’une autre nuit. La jeune femme évoque ensuite le prime de dimanche qui aura une importance particulière pour tous les candidats, et de véritables enjeux pour les finalistes. Si elle croit en ses chances d’atteindre la finale, elle ne sait pas comment lui voit les choses. Et il est moins ambitieux qu’elle puisqu’il se satisfait déjà de son parcours et il est vrai que celui-ci est admirable. « J’ai l’impression que tout le monde croit en tes chances d’être le grand vainqueur, sauf toi. » Elle lui avoue, un sourire aux lèvres. Car il est bien le nom qui revient le plus fréquemment quand il est question de parier sur le futur vainqueur. « Ce n’est pas grave, je vais y croire pour deux. » À défaut d’y croire lui-même, elle s’en chargera. « Tu n’oublieras pas de me remercier dans ton discours. » Lui glisse-t-elle par la suite, l’air de rien. Car elle aura fait la moitié du boulot, rien que cela. Il évoque ensuite son secret et le fait qu’il a besoin de parler de certaines choses, bien que cela l’angoisse. L’observant baisser les yeux, Mylah glisse sa main jusqu’à la sienne, qu’elle presse doucement. « Je serais là, si tu as besoin de moi. » S’il a besoin qu’elle le soutienne durant le prime, elle le peut. Étonnamment, elle n’est pas particulièrement nerveuse à l’idée de révéler son secret. Elle appréhende la réaction d’Allen, mais les autres ne lui feront ni chaud ni froid, quoi qu’on puisse dire sur elle. Et même si elle n’a pas la certitude d’accepter le secret du canadien, elle pourra au moins l’épauler durant la révélation. Il évoque ensuite le fait qu’elle ne restera pas dans son coin dimanche, puisqu’elle est certainement restée pour révéler son secret. « Autant aller jusqu'au bout des choses. » dit-elle en haussant les épaules en affichant un air qui se veut peu convaincu. Elle n’est pas totalement opposée à l’idée que la production se charge de dévoiler son intitulé qu’elle considère suffisamment parlant pour qu’elle ne perde pas son temps à donner des explications que la plupart n’écouteront pas. Malgré tout, Mylah aime faire les choses en ordre et la logique veut donc qu’elle se charge personnellement de sa révélation. D’un côté, ce n’est pas plus mal, peut-être qu’elle n’aggravera pas son cas en expliquant, à ceux qui veulent bien l’écouter, pourquoi elle a pris une telle décision concernant sa vie professionnelle et qu’est-ce que son secret implique vraiment, puisque certains auront en tête une multitude de clichés qui s’avèrent faux. Allen lui demande ensuite si les révélations auront un impact et elle ne peut qu’acquiescer. « Oui, cela change toujours quelque chose. Heureusement qu’il ne reste qu’une semaine, passé les révélations. » Non pas qu’elle se réjouisse de la fin du jeu – c’est même le contraire – mais si certaines secrets s’avèrent difficiles à digérer pour une raison ou pour une autre, ce ne sera pas plus mal de ne plus côtoyer leurs détenteurs pendant encore de longues semaines, bien qu’elle soit libre de s’en aller à tout moment. Il précise ensuite le fond de sa pensée et Mylah se retrouve muette un bref instant. Se pinçant la lèvre, elle réfléchit à une réponse à lui fournir. Mais la vérité, c’est qu’elle n’en a pas, n’étant pas en mesure d’évaluer son secret avec distance. Elle, il ne la dérange pas, c’est une partie de sa vie, ainsi elle imagine que tout le monde est en mesure de l’accepter aussi bien qu’elle. « Je ne veux pas t’inquiéter. » Elle commence, optant pour la sincérité. Elle tente – difficilement – d’avoir un point de vue externe et elle pense savoir pour quelles raisons son secret serait mal jugé. Elle pourrait vite passer pour une femme sans la moindre valeur et motivée par l’appât du gain. « Cela dépend de ton seuil de tolérance. » Elle avoue finalement, même si, elle ne comprend pas en quoi son secret dérangerait. Elle ne juge pas utile de lui préciser qu’elle n’est pas à l’origine d’un génocide ou qu’elle ne mène pas un trafic d’êtres humains, elle peut être détestable aux yeux de certains, elle n’est pas non plus dénuée de sentiments. « Je dois m’inquiéter de ta révélation ? » Il angoisse de parler de certaines choses même cela peut lui faire du bien, mais est-ce qu’elle risque d’être inquiète à la suite de sa révélation ? « Je te l’ai dit, j'accepte beaucoup de choses pour toi. » Et même si elle a conscience de ne pas être un modèle de tolérance puisqu’elle se braque vite, elle doute qu’elle en arrive là concernant le secret du canadien.

Dès qu'il avait poussé la porte de la salle de contrôle et trouvé Mylah assise face aux écrans, Allen s'était douté qu'elle avait du suivre le prime de là où elle se trouvait et était donc probablement au courant des événements majeurs qui s'y étaient produits. Pour autant, il prit tout de même la peine d'évoquer auprès d'elle le fait qu'Agata ait accédé à la demi-finale, parce que même s'il ne lui apprendrait assurément rien, il avait tout de même envie de partager sa joie avec elle, sachant qu'elle portait elle aussi une grande affection à la candidate. Et effectivement, Mylah ne tarda pas à se dire ravie pour la brune, mais aussi pour le canadien, qui il est vrai se satisfaisait d'autant plus du sort de sa partenaire que c'était pour lui hautement symbolique d'arriver à ce stade en sa compagnie. Et ça, Mylah n'avait visiblement aucun mal à se l'imaginer, en dépit du fait qu'elle n'ait pas eu la chance, de son coté, de développer une relation aussi fusionnelle avec son propre partenaire. La remarque de la blonde étira ses lèvres en un doux sourire, car c'était le genre de choses qu'il lui faisait plaisir d'entendre. « J'imagine que c'aurait été forcer légèrement le destin que de nous lier de cette façon » qu'il souffla alors d'une voix légèrement énigmatique, car il était probable que Mylah ne voit pas nécessairement où il voulait en venir, à moins de passer plus de temps qu'il se l'imaginait dans cet endroit. « Oui parce que, d'après Lamine, c'était écrit pour nous deux. » Il avait alors ajouté, ses lèvres cette fois étendues en un petit sourire malicieux. Il ignorait ce que Mylah pensait de tout ce qui touchait au destin, mais en ce qui le concernait, c'était le genre de choses auxquelles il croyait aussi. Pour autant, il se garda bien de le lui préciser, peut être de peur qu'elle le regarde comme un attardé. « J'espère qu'on restera aussi proches une fois à l'extérieur, elle et moi » confessa-t-il en tout cas par la suite, après que Mylah ait repris la parole. Agata faisait forcément partie de ceux avec qui il aimerait garder contact, mais serait-ce pour autant évident ? Contrairement à Mylah, elle se privait de pas mal de choses, alors rien ne disait qu'une fois dehors, leur différence de milieu ne serait pas un frein à leur amitié. Ils en vinrent par la suite à évoquer Leandro, qui n'avait pas eu la chance d'Agata étant donné qu'il avait été éliminé quelques instants plus tôt. C'était dommage, étant donné qu'il s'agissait d'un garçon agréable et d'un joueur qui avait fait ses preuves. Malheureusement, c'était le jeu. Le canadien tint alors à s'expliquer quant au fait qu'il ait renoncé à son accès à la loveroom, craignant que Mylah y voit un lien avec leur discussion de la dernière fois alors qu'il avait simplement pensé qu'il pourrait tout aussi bien accepter un peu d'argent et renoncer à quelque chose qui ne lui servirait probablement plus. La blonde, en tout cas, ne perdait pas le nord. En effet, elle souligna le fait qu'il lui faudrait de toute façon avoir de l'argent de coté pour l'inviter dans un somptueux restaurant. Or lui, il ne se souvenait pas avoir parlé d'un repas digne d'un cinq étoiles. « Je pensais qu'en te précisant dès le départ combien je pouvais vivre sommairement, je n'aurai pas à te préciser par la suite que les dîners gastronomiques sont au-dessus de mes moyens » qu'il prétendit alors, en faisant subtilement référence à leur tout premier échange, sur la plaine. Il va de soi qu'il aurait difficilement pu savoir à ce moment-là qu'ils en viendraient un jour à parler d'un dîner en tête à tête. L'idée de Mylah au sujet de son banquier le fit en tout cas sourciller. « Bonne idée, comme ça à tous les coups il tentera quelque chose et moi je n'aurai d'autre choix que de l'éliminer pour laver ton honneur. » Il avait énoncé d'une voix grave, mais pas vexée, parce qu'il savait qu'elle plaisantait. Il aimait mieux se dire que ce n'était pas son genre de mettre ses atouts en avant dans ce genre de situations. « Je ne sais pas si on pourra considérer que tout sera rentré dans l'ordre, mais la question sera réglée, ça c'est certain. » C'était une façon de voir les choses, disons. En réalité, il ne voulait aucun mal à son banquier, quand bien même leurs rapports seraient effectivement tendus, ce qui était le cas. « Dans ce domaine-là, ça m'arrangerait que tu en sois totalement dépourvue » lui précisa-t-il ensuite, après qu'elle ait fait remarquer qu'elle avait le sens du sacrifice, mais toujours en ayant conscience qu'elle n'était pas sérieuse, heureusement. « Bien sûr que j'en ai conscience. » Il avait ensuite repris, cette fois sans qu'il soit question d'humour ou de second degré, en affichant un doux sourire. « Ce ne sera déjà pas évident de t'afficher avec quelqu'un de mon milieu, alors imagine si en plus je perds tout ce que j'ai et me vois contraint de dormir sous les ponts » s'amusa-t-il toutefois brièvement, avant de retrouver une mine sérieuse et de lui sourire de façon à lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à s'en faire, il savait pertinemment qu'elle n'exigerait jamais de lui qu'il vive au-dessus de ses moyens pour lui faire plaisir. Mylah ne manqua en tout cas pas de lui rappeler que si lui n'avait plus accès à la loveroom, c'était toujours son cas, qu'ainsi donc elle pourrait très bien s'y rendre sans lui. Dans les faits, ça ne lui poserait pas de problème, tant qu'elle y allait seule. « Ça dépend, je ne serais pas étonné que la production ait prévu de quoi occuper les jeunes femmes esseulées » qu'il sous-entendit suite à sa remarque, sur un ton un peu trop équivoque pour être innocent. Ça ne lui ressemblait pas de faire ce genre d'allusions, et c'est justement pour ça qu'il s'autorisait de temps en temps ce genre de commentaires. « Merci, j'apprécie beaucoup » reprit-il, le sourire aux lèvres, car oui ça lui faisait forcément plaisir de l'entendre dire qu'elle renonçait dès à présent à la loveroom, par solidarité. Dans le fond, il savait bien pourquoi elle ne prévoyait pas d'y retourner, mais il aimait autant qu'elle n'aille pas s'isoler là-bas, notamment parce qu'il apprécierait certains soirs de dormir auprès d'elle. Il semblerait d'ailleurs qu'elle ne soit pas contre l'idée de réitérer l'expérience, elle non plus, et ça tombait bien vu qu'il devait rester pas mal de lits de libres. « Il va bien falloir que je m'habitue à dormir sans elle, sinon comment ferai-je une fois dehors ? » Elle n'avait pas tort de souligner le fait qu'il ne serait pas forcément évident pour lui de se passer à plus long terme de la présence d'Agata, car il s'était forcément habitué à dormir avec elle. Pour autant, renoncer à la présence de sa partenaire pour celle de Mylah, ça ne risquait pas de lui demander trop d'efforts, dormir avec la blonde étant loin d'être une torture. Mylah l'interrogea en tout cas au sujet du prime, et il lui confia ne pas particulièrement angoisser à l'idée d'être fixé sur son sort, étant donné qu'il se satisfaisait de son parcours et serait de toute façon ravi pour les finalistes. La remarque de la jeune femme dessina sur ses lèvres un fin sourire. « Votre jugement est influencé par la place que j'ai occupé dans la cote de popularité durant des semaines, il est forcément quelques peu faussé. » Il n'était pas entrain de dire qu'ils étaient idiots de s'imaginer qu'il avait des chances de l'emporter, simplement qu'il valait peut être mieux ne pas tirer de conclusions à partir d'éléments certainement peu représentatifs, au final. « Et puis, imagine un peu que je me mette à y croire un peu plus chaque fois que quelqu'un me faisait remarquer que j'ai des chances de gagner. Ce serait un coup à mourir de déception si je n'atteignais même pas la finale ! » En réalité, il était peu probable qu'il se mette subitement à prendre tout ça très au sérieux alors qu'il avait gardé un certain recul depuis le départ. Il ne s'était jamais plaint de la popularité qu'on lui prêtait, seulement il avait toujours su que ça ne voulait pas forcément dire grand chose. Mylah disait alors qu'elle y croirait pour deux, ce qui l'amena à caresser le dessus de sa main, avant qu'elle n'évoque son potentiel discours. « A vrai dire, je prévoyais plutôt de jouer à fond la carte du candidat de télé-réalité et de me lancer dans l'écriture d'un bouquin qui retracerait toute mon aventure. Du coup, ce ne serait pas un petit discours qui te serait dédié, mais dix bons chapitres. » Au moins, oui. C'est qu'il aurait des choses à raconter sur elle, sur eux. Ils se connaissaient depuis trois mois, mais nulle doute qu'il trouverait de quoi écrire, ça n'était pas comme s'il manquait d'imagination. Quant au reste, il est vrai qu'il avait besoin de parler de certaines choses, mais qu'il n'était pas pour autant dépourvu d'une certaine angoisse. « Je le sais, et ça m'aidera de t'avoir à mes cotés » qu'il souffla dans un fin sourire, après que Mylah lui ait fait savoir qu'elle serait là s'il avait besoin d'elle. Il ne voulait pas partir du principe qu'il s'effondrerait au moment d'évoquer son secret, mais sa présence l'aiderait, c'était certain. « Je suis bien d'accord. » Il est vrai que puisqu'elle était restée dans le nid, elle pouvait bien révéler son secret sur le prime de dimanche, et ainsi éviter de confier cette tâche à la production. Lui, en tout cas, il préférait forcément qu'elle soit là pour entrer dans les détails. Mylah semblait en tout cas penser que les révélations changeraient forcément certaines choses, et il est vrai qu'apprendre la vérité sur ceux qu'on a côtoyé pendant trois mois, ça ne laisserait forcément personne indifférent. « Tu n'as pas prévu de revoir d'autres candidats ? » la questionna-t-il en tout cas, car elle semblait se réjouir du fait qu'à la suite des révélations, ils n'auraient plus à passer beaucoup de temps ensemble. Il imaginait facilement qu'elle n'avait pas prévu de revoir tout le monde une fois dehors, mais il y en avait peut être avec qui elle essaierait de garder contact. Lui, il savait pertinemment qu'il ne pourrait pas renoncer aux amitiés qu'il avait construites ici, alors il espérait forcément qu'aucun secret ne viendrait compromettre l'une de ses relations. Mais dans l'immédiat, c'était forcément son histoire avec Mylah qu'il avait peur de voir menacée par ce qui serait révélé dimanche soir. Il avait confiance en elle, mais il appréhendait le moment où il prendrait connaissance de son secret, car rien ne disait qu'il apprécierait ce qu'il découvrirait. Et on ne pouvait pas dire que Mylah se montre tellement rassurante. « J'ai bien peur que ce soit inévitable » qu'il articula du bout des lèvres, car il pourrait difficilement faire autrement que de s'inquiéter, de toute façon. Il était généralement optimiste, mais la perspective de voir certaines choses changer à l'issue du prime était hautement angoissante. « Il est élevé. » Il avait en tout cas soufflé, en captant son regard, après qu'elle ait évoqué son seuil de tolérance. « Mais ça ne veut pas pour autant dire qu'il est impossible de me choquer, ou de me rebuter. » On pourrait croire qu'un type comme lui, toujours de bonne composition, ne pourrait jamais s’insurger de rien. Mais comme tout le monde, il avait des opinions, des sentiments, et dans certaines situations sa tolérance ne suffisait plus. « Il y a des choses que je ne pourrais pas forcément accepter, même avec toute la meilleure volonté du monde » ajouta-t-il alors, en se pinçant la lèvre. Il n'insistait pas pour l'inquiéter, mais plutôt parce qu'il voulait qu'elle ait toutes les données, dès aujourd'hui. Si pour une raison ou pour une autre son secret devait lui poser un problème, il ne voudrait pas qu'elle s'étonne de sa réaction. « Maintenant, quoi qu'il arrive, je serai toujours ouvert au dialogue. » Il avait repris sur un ton plus rassurant, pour qu'elle sache que même la plus révoltante des révélations ne les empêcherait pas de discuter. Même s'il était fâché, ou complètement refroidi. Elle l'interrogea en tout cas en retour sur sa propre révélation et il se pinça la lèvre, laissant passer quelques secondes avant d'esquisser un doux sourire lorsqu'elle parla d'accepter beaucoup de choses pour lui. « Je ne sais pas, je ne suis probablement pas très objectif, mais ... non, je ne pense pas que tu doives t'en inquiéter. » Il ne disait pas ça pour la mettre dans les meilleures dispositions possibles, mais bien parce que c'était ce qu'il ressentait. Il n'aurait aucun intérêt à lui mentir pour gagner du temps. « Parce que ça ne devrait rien changer à ce qu'on est l'un pour l'autre. » Et c'était assurément un point important, car elle partageait certainement sa crainte à ce niveau-là. « Au contraire » crut-il même bon de lui préciser, en captant son regard. Il s'avançait peut être un peu trop mais pour certaines raisons, il tendait à penser que ce qu'il révélerait pourrait en fait simplifier les choses. « Enfin, ça dépendra probablement de ce sur quoi tu choisiras de te focaliser. De ce que tu choisiras de retenir. » D'un coup, il était peut être un peu moins rassurant, mais il ne pouvait décemment pas laisser entendre qu'il était certain qu'elle accepterait les choses alors qu'il en douterait jusqu'au dernier moment. « Mais je pense que tu seras capable de voir le bon coté des choses. » On pouvait dire ce qu'on voulait de Mylah, elle s'était souvent montrée compréhensive à son égard alors oui, il avait tendance à penser qu'elle pourrait voir les choses de façon positive, parce qu'il y avait vraiment un coté rassurant à ce qu'il confierait dimanche soir, et il aimait se dire qu'elle parviendrait à se concentrer là-dessus. Elle l'avait dit elle-même, elle pourrait accepter beaucoup de choses pour lui, c'était ainsi plutôt encourageant. « Tu penses qu'on aurait mieux fait d'attendre que les révélations soient passées pour rendre les choses officielles ? » se risqua-t-il par la suite à lui demander, tandis qu'il avait passé une main derrière sa nuque, réflexe qu'il avait souvent quand il angoissait, et avait ancré son regard au sien avec profondeur. « Je ne regrette pas, loin de là. Mais je sais qu'en ce qui me concerne, ce sera très dur psychologiquement si … si pour une raison ou pour une autre, tout devait s'arrêter. » Il n'aimait pas envisager ce genre d'hypothèses, mais il y était forcé, parce que Mylah et lui s'étaient rapprochés alors qu'ils ignoraient encore certaines choses l'un sur l'autre. Des choses qui peut être viendraient tout compliquer, voire tout compromettre. « Je ne pourrais pas supporter de te perdre, Mylah » finit-il par souffler, tandis qu'il quitta bientôt sa chaise pour venir s'accroupir près de la sienne, dans une position qui n'était pas sans rappeler celle qu'il avait adopté le soir de leur dîner dans le restaurant, quand il avait voulu lui faire comprendre que ce qu'il avait appris sur elle ne changeait rien pour lui. Cette fois, s'il caressait fébrilement sa joue et cramponnait son autre main au genou de la blonde, c'est que c'est lui qui avait probablement besoin d'être quelques peu rassuré.

Elle ne comptait pas s’éterniser plus longtemps dans cette salle de contrôle, juste le temps de terminer de gribouiller dans son carnet, mais à une petite dizaine de minutes près, elle aurait probablement manqué Allen. Oh, elle l’aurait certainement croisé dans la chambre Marilyn en allant se coucher, mais on ne peut pas dire que l’endroit se prête à la conversation compte tenu de l’heure, puisque la plupart des candidats prennent le chemin des chambres à l’issue du prime. Mais Mylah n’est pas fatiguée, occupée par ses listes et la légère euphorie provoquée par la qualification d’Agata. Les deux personnes qu’elle apprécie le plus en demi-finale, ce n’est pas négligeable. Alors même si Allen ne lui annonce rien de nouveau, elle ne compte pas balayer l’information d’un revers de main, car elle sait l’importance de la brune aux yeux d’Allen. Eux ont eu la chance de bénéficier d’un partenariat agréable et il est vrai qu’elle ne peut pas en dire de même, simplement parce qu’elle n’est pas tombée sur la bonne personne. Elle aurait eu une image bien plus positive du partenariat si Léo avait été remplacé par Allen ou Agata, voir par certains autres candidats avec lesquels l’entente est simplement cordiale. Allen trouve cependant que cela aurait été de forcer le destin que de les assortir et elle hausse les épaules avant qu’il n’évoque Lamine. « Depuis quand Lamine s’intéresse à nous deux ? » Demande-t-elle en arquant un sourcil, légèrement sceptique. Il est vrai que cela a mal démarré entre eux, mais dès le moment où Lamine l’a aidée à sortir de cette galerie des glaces la seconde fois qu’elle s’y est perdue, elle l’a mieux considéré puisqu’il lui est apparu moins désagréable. Pour autant, cela la surprend qu’ils aient pu avoir une telle conversation, car Lamine est bien le dernier qu’elle s’imaginait commenter leur histoire. Enfin, elle préfère cela à Addil qui l’a traitée de folle et qui a conseillé à Allen de se tenir loin d’elle. « Je ne vais pas le contredire. » Elle réplique simplement. Elle ne croit pas forcément au destin, mais puisqu’elle déteste le hasard, elle ne peut assurément pas penser que ce qu’il se passe entre eux n’est que l’œuvre du second. « Vous le resterez, à condition que ses parents ne s’en mêlent pas. » Ajoute-t-elle par la suite. Elle ne veut pas qu’il pense que c’est chose impossible, mais elle ose espérer que les parents de la brune ne s’en mêleront pas, car elle suppose qu’ils n’étaient pas vraiment favorables à sa participation à une telle émission. Alors forcément, peut-être qu’ils essayeront d’éloigner Agata de tout ce qui peut se rapporter à l’aventure Fake Lover. « Mais je ne pense pas qu’elle puisse tirer un trait sur toi. » Qu’elle reprend toutefois, non pas pour le rassurer, mais parce qu’elle en est convaincue. Ils garderont contact, que ce soit par téléphone ou en se revoyant en chair et en os de temps à autre. La qualification d’Agata a malgré tout signé la fin du parcours de Leandro et ce serait mentir que de dire qu’elle n’est pas désolée pour le candidat. Car même si elle ne semblait pas particulièrement proche de lui – la faute à son manque de tact – elle a de l’estime pour le palefrenier, d’autant plus qu’il l’a aidée à réaliser l’ampleur de ses soucis en l’y confrontant à travers certains de ses propos et ce n’est pas rien. Elle ne lui témoignera certainement jamais de sa reconnaissance, par fierté, mais elle a de l’estime pour lui et c’est déjà beaucoup venant d’elle. Alors oui, elle est navrée qu’il n’ait pas atteint la demi-finale car il aurait eu sa place. Quant à l'accès à la loveroom d'Allen, qu’il a volontairement sacrifié au profit d’un peu d’argent, il n’a pas à justifier sa décision puisqu’elle la comprend parfaitement. Elle ne sait pas quelle option elle aurait choisi à sa place, probablement qu’elle aurait opté pour l’argent puisqu’à l’époque où elle était encore en jeu sa cagnotte était loin d’être suffisante pour être investie dans la chasse aux secrets. Et puis, passé la curiosité du premier soir, on ne peut pas dire que cette pièce leur ait été très utile depuis, il aurait eu tort de conserver un accès qui n’est pas rentabilisé. D’autant plus qu’il a besoin de cet argent pour répondre à ses exigences, comme celle d’être invitée uniquement dans un restaurant cinq étoiles, évidemment, puisqu’il n’a jamais précisé que cela n’était pas envisageable, hm.  Il est vrai qu’il a parlé de vivre sommairement lors de leur première rencontre, mais cela remonte à loin. Trop loin. « Oui, sauf que cette confession date des abysses et j’ai malheureusement oublié cette période, donc ce que tu as pu me dire là-bas n’a plus aucune valeur. » Précise-t-elle, convaincue. Car oui, les abysses sont une période qu’elle souhaite mettre derrière elle, sans grande surprise puisqu’elle ne s’est jamais découverte l’âme d’une aventurière. Allen précise par la suite qu’il lui faudra se réconcilier avec son banquier et si cela peut lui permettre de l’aider, elle veut bien y mette un peu du sien. Il faut dire que jouer de ses charmes est quelque chose dont elle a l’habitude, évidemment. « Je croyais que les canadiens étaient pacifistes. » Réplique-t-elle dans un sourire lorsqu’il suggère l’élimination du banquier. Ce serait dommage qu’il égratigne la réputation des canadiens, tout de même. « Quitte à sombrer dans la délinquance, tu peux toujours te reconvertir comme braqueur de banque, justement. » Car elle imagine que lorsqu’il considère que tout ne sera pas rentré dans l’ordre, il évoque ses difficultés financières. Alors oui, quitte à avoir la mort du banquier sur la conscience, il n’est plus à un délit près, hm. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas le seul à avoir le sens du sacrifice. « Serait-ce une pointe de jalousie que je distingue ? » Relève-t-elle, un sourire aux lèvres. Disons qu’elle n’est pas désagréablement surprise qu’il puisse ’être lui aussi, même s’il en avait déjà glissé un mot lors de leur séjour dans la loveroom, mais jusqu’ici, c’est plutôt elle qui s’est montrée jalouse alors elle n’est pas contre l’idée d’inverser la tendance. Elle préfère toutefois préciser que malgré ses supposés goûts de luxe – bien qu’elle ne peut pas nier être habituée à mode de vie assez aisé – elle ne lui demandera jamais de s’endetter pour elle. Elle se doute bien qu’il en a conscience, mais elle a besoin d’en être assurée. « Je ne te laisserais pas dans une telle situation, je te trouverais une place dans un centre d’hébergement. » Rétorque-t-elle avec un sourire, bien que sérieuse. Mais le centre d’hébergement en question n’est rien d’autre que son appartement à elle, car il est évident qu’elle ne le laisserait pas dans une telle situation, que ce soit parce qu’il a souhaité lui faire plaisir ou non. Pour en revenir au dilemme auquel il fut confronté lors du prime, Mylah ne voit d’autant pas pourquoi elle serait vexée qu’il ait renoncé à son accès, sachant que le sien est toujours valable et qu’elle peut donc profiter de la suite autant qu’elle le souhaite. Il est évident que c’est ce qu’elle compte faire ; s’infliger une nouvelle fois le parcours jusqu’à la loveroom au risque de se perdre en cours de route, pour profiter de ce décor affreusement kitsch, toute seule qui plus est. « Surtout qu’ils m’adorent tout particulièrement. » Elle ajoute l’air de rien quand il avance son hypothèse concernant la production. Oui, ils trouveraient un moyen de l’occuper, d’autant plus qu’elle est dans leurs bons papiers et ce, depuis déjà plusieurs semaines. Plus sérieusement, elle ne compte pas s’y rendre à nouveau, il peut donc voir cela comme un soutien de sa part, même s’il s’agit plutôt d’une envie de ne pas s’énerver à nouveau à peine entrée dans la galerie des glaces. « Les sacrifices se font dans les deux sens. » Elle termine avec un léger sourire, lorsqu’il la remercie, faisant écho aux propos qu’ils ont pu échanger la semaine dernière. Il n’y a pas de raison qu’elle profite de la pièce sans lui, cela n’aurait pas de sens. D’autant plus que rien ne les empêche de profiter d’un des nombreux lits laissés vacants au fil des semaines, puisqu’il n’est pas de question de rapprochement aussi intimes entre eux, pas au sein de ce jeu, comme elle le lui avait déjà expliqué. Enfin pour cela, il faudrait qu’il accepte de se séparer d’Agata une nouvelle nuit. Et il est vrai qu’il faut qu’il s’habitue à se passer de sa présence. Comment est-ce qu’il fera une fois dehors ? Mylah a sa petite idée. « Tu peux lui trouver une remplaçante, à tout hasard. » Elle lance, l’air de rien. Elle l’aide à trouver une solution pour se passer de la présence d’Agata, rien de plus, évidemment. La jeune femme l’interroge ensuite sur le prime suivant, qui aura une importance capitale pour certaines raisons et notamment pour enfin connaître l’identité des quatre finalistes. Elle est assez confiante concernant le sort du canadien qu’elle voit même ressortir vainqueur de cette émission et elle n’est pas la seule à penser cela d’ailleurs. Sauf que lui ne semble pas être de cet avis et qu’il estime que leur jugement est influencé par sa première place récurrente dans la côte de popularité. « Peut-être, mais ce n’est pas nous qui inventons le soutien du public. » Certes, il n’a pas connu autant de nominations que Gekko, mais cela ne l’empêche pas d’avoir été soutenu par le public à chaque fois et elle espère bien qu’il pourra à nouveau compter, cette semaine, sur les téléspectateurs. « Mourir de déception, rien que cela. » Ne peut-elle s’empêcher de relever, légèrement moqueuse. « Je connaissais mourir de peur ou mourir de faim, mais là, c’est une première. » Ajoute-t-elle, sur le même ton. « Tu es bon joueur, tu t’en remettras si cela arrive. » Elle sait qu’il acceptera la défaite bien mieux qu’elle. Et il l’a dit lui-même, il est satisfait de son parcours, alors passé la déception de ne pas être parmi les quatre chanceux, il s’en remettra assez vite. Et elle sera là pour lui changer les idées dans le cas contraire. Mais Mylah est bien décidée à croire en ses chances, pour deux même, puisqu’il semble moins ambitieux qu’elle. Il ne faudra simplement pas qu’il l’oublie lors de son discours de remerciement. Enfin, elle devrait plutôt parler de livre à l’en croire. « Quitte à jouer cette carte, j’aimerais autant que tu te contentes d’une simple dédicace. » Un bref mot au début du livre, cela lui ira bien mieux que dix chapitres consacrés à elle ainsi qu’à leur relation. Le sujet dérive ensuite sur les révélations des secrets qui auront lieu lors du prime et Allen avoue être quelque peu angoissé par la sienne, même s’il est d’avis qu’il doit parler de certaines choses. Elle le sent un peu mal à l’aise, raison pour laquelle elle juge utile de lui préciser qu’elle sera à ses côtés, s’il le souhaite. « Tu peux compter sur moi. » Dit-elle lorsqu’il lui confirme que sa présence pourrait l’aider. Et même si son secret s’avère dur à encaisser, elle revient rarement sur une promesse et ce qu’elle vient de lui dire en est une. Mylah est principalement restée dans cet hôtel pour soutenir Allen, mais puisqu’elle est là, il est vrai qu’elle peut révéler son secret elle-même. Les autres auraient très bien pu se débrouiller avec un simple intitulé, mais il est vrai que quitte à avoir défendu un secret durant toutes ces semaines, autant faire les choses jusqu’au bout, d’autant plus que Mylah n’aime pas l’inachevé. Allen est d’accord avec elle et dans une autre mesure, il est vrai qu’elle sera probablement la première à être agacée à l’idée de se contenter d’un simple intitulé, sans explications complémentaires, puisqu’elle doute que certains reviennent pour les révélations. Celles-ci changeront d’ailleurs les choses, elle en est certaine. Elle a regardé les précédentes saisons, elle a bien remarqué que certains liens s’intensifiaient tandis que d’autres se brisaient à la suite des révélations. Mais même si chacun vient à être déçu de certaines personnes, ils n’auront plus qu’une semaine de jeu à supporter, voire moins, si certains ne restent pas pour la dernière semaine. « Si, quelques-uns. Mais si certains s’avèrent être une déception à la suite des révélations, je n’aurais pas à les côtoyer longtemps. » Qu’elle justifie à la suite de la question d’Allen. Elle ne se réjouit pas que cette aventure se termine, mais bien de ne pas avoir à côtoyer, pendant encore plusieurs semaines, certaines personnes dont les secrets pourraient lui déplaire pour une raison ou pour un autre. Outre Allen et Agata avec lesquels elle est certaine de rester en contact, elle ne dirait pas non à avoir des nouvelles de Leandro – d’autant plus facile qu’ils vivent dans le même état – ou de Sailor – notamment sur son état de santé. Elle ne juge pas utile de retourner la question à Allen puisqu’elle sait d’avance la réponse et que contrairement à elle, il ne se limitera pas à quatre candidats. Quant à savoir si la révélation de leur secret respectif risque d’avoir un impact, elle ne peut pas se prononcer. Ou plutôt, elle peut, mais elle n’est pas particulièrement optimiste. Elle ne veut pas l’inquiéter, mais visiblement c’est trop tard. Cela ne l’étonne pas, sachant qu’elle est plus habituée à être franche que délicate. « Désolée. » Dit-elle, malgré tout relativement stoïque, parce qu’elle ne regrette pas d’être honnête, mais plutôt son manque de délicatesse. Son secret peut être bien accepté par Allen, à condition qu’il ait un certain niveau de tolérance. Elle n’a rien d’atroce à cacher, mais il y a un point sur lequel elle ne connait pas son avis et c’est bien cela le problème. « Oui, je m’en doute. » Elle acquiesce après qu’il lui ait confirmé que son niveau de tolérance est certes élevé, mais qu’il n’est pas impossible de le choquer ou de le rebuter. Ce n’est pas parce qu’il semble beaucoup plus gentil que la plupart d’entre eux qu’il ne possède pas une ligne à ne pas franchir. « Comme quoi ? » Se voit-elle obligée de lui demander lorsqu’il évoque des choses qu’il ne pourrait pas forcément accepter. Qu’elle se fasse une idée. Elle suppose qu’il s’agit d’extrêmes qu’elle n’a pas atteint et elle n’est pas contre l’idée d’être un minimum rassurée, elle qui cède facilement à l’angoisse. « Et quoi qu’il arrive, nous en discuterons forcément. » Que leurs secrets soient acceptés par l’autre ou non, ils en viendront forcément à en parler, c’est inévitable, alors elle tente de relativiser à son tour. Mylah le questionne par la suite sur son secret à lui, ou plutôt sur sa révélation, car elle préfère savoir si elle doit s’en inquiéter ou non, puisqu’elle a admis qu’il pouvait éventuellement s’inquiéter de la sienne. Et un maigre sourire s’affiche sur ses lèvres, partagées entre le fait d’être rassurée de ne pas à avoir à s’en inquiéter et le fait qu’il ne soit pas totalement objectif. Et comme Mylah n’est pas la personne la plus optimiste qui soit, elle ne se concentre que sur la seconde partie. Car il y a des chances qu’elle ne partage pas son ressenti. « J’espère que tu as raison. » Elle souffle, avec un léger sourire. Elle est ainsi, Mylah, semblant confiante en apparence, mais ne l’étant jamais réellement, toujours à s’inquiéter pour une raison ou pour une autre, c’est ainsi qu’elle fonctionne. Par la suite, la blonde est à nouveau confuse. De plus en plus rassurée par le fait que cela ne devrait rien changer entre eux, au contraire même, mais inquiète quant à ce sur quoi elle décidera de se focaliser. Elle ne peut évidemment pas le savoir à l’avance, mais elle est plutôt pessimiste et ce n’est pas très bon signe, même si Allen suppose qu’elle parviendra à voir le bon côté des choses. « Tu sais à qui tu t’adresses ? » Ne peut s’empêcher de préciser, avec un léger soupir avant d’esquisser un sourire. Il le sait, désormais qu’elle est loin d’être très optimiste et ainsi voir le bon côté des choses n’est pas vraiment sa spécialité. « Enfin, il parait que je te fais confiance alors je vais essayer de me ranger à ton avis. » Il parait, oui, tout à fait. Elle le lui a déjà dit, elle lui fait confiance et c’est pour cette raison qu’elle tente de le croire, car si elle s’en tient à son avis, elle ne serait pas aussi certaine. Pas qu’elle ne veut pas voir le bon côté des choses, mais sachant que ce n’est pas un réflexe naturel chez elle et qu’elle ne peut être sûre de rien avant d’avoir toutes les informations requises, elle est plus sceptique que lui, bien même si elle est en mesure d’accepter beaucoup de choses de lui, ce qu’elle lui a également déjà confié. La question qu’il lui pose par la suite la laisse interdite quelques instants, jusqu’à ce qu’elle soit capable de formuler une réponse plus précise. « Non, quoi qu’il advienne je ne le regrette pas. » Elle avoue finalement. De toute façon, ils étaient déjà considérés comme un couple avant d’officialiser quoi que ce soit, cela n’a pas changé grand-chose en réalité. Il lui confie par la suite que cela serait très dur pour lui si les choses devaient s’arrêter et elle ne peut s’empêcher de se mordre la lèvre. Parce qu’elle ne peut rien lui promettre, pas avant dimanche prochain et elle n’est pas adepte du mensonge pour se sortir d’une situation délicate. « Je t’apprendrais à t’endurcir. » Qu’elle lâche, un peu maladroite, esquissant un sourire, façon pour elle de lui dire que quoi qu’il arrive, elle ne le zappera pas si facilement de sa vie, même si leur relation venait à redevenir une simple amitié. Et elle n’est clairement pas à l’aise avec l’idée qu’il soit fragilisé psychologiquement par sa faute. Parce qu’elle est plus froide et distante que lui, parce qu’elle arriverait à se relever là où lui n’y arriverait pas. Et lorsqu’Allen lui annonce qu’il ne pourrait pas supporter de la perdre, Mylah se pince à nouveau la lèvre. La vérité, c’est qu’elle, elle serait en mesure de le supporter. Elle s’abstient cependant de lui en faire part, car elle a conscience que ce n’est pas agréable à entendre. Mais ce n’est pas parce qu’elle s’en remettrait que cela en sera moins douloureux pour autant et il est évident qu’elle préfère ne pas songer à cette hypothèse. « Relève-toi, cela va faire jaser que tu te mettes à genoux devant moi. » Vu que c’est la course aux potins dans cet hôtel, ce geste peut être interprété de plusieurs façons et elle aimerait autant éviter que les gens s’imaginent que leur relation a évolué ou, pire, qu’elle soumet Allen, vu que certains ont l’air de penser qu’elle le mangera tout cru compte tenu de leurs caractères opposés. Et comme pour l’inciter, Mylah s’empare de sa main posée sur son genou et quitte sa chaise à son tour, entraînant Allen avec elle pour qu’il se relève, avant de passer ses bras autour de lui de façon à l’enlacer, appuyant par la même occasion sa tête contre son épaule avant de déposer ses lèvres dans le creux de son cou. « Je n’aurais jamais pensé dire cela, mais on va vivre au jour le jour et nous verrons bien dimanche. » Effectivement, elle ne pensait pas que de tels propos sortiraient un jour de sa bouche. Et la perceptive de vivre au jour le jour et de ne pas penser à dimanche l’angoisse déjà, parce que ce n’est pas dans ses habitudes d’agir ainsi, elle qui a tendance à faire des plans sur le long terme puisqu’elle tente de prévoir le moindre événement, la voilà qui fait le chemin inverse. Mais ce n’est que le temps d’une semaine, une semaine qui pourrait signer une conclusion, autant qu’elle soit belle.

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