De bonne humeur de bon matin. C'était une bonne chose, n'est-ce pas ? Elle ne savait pas ce qui la poussa à sortir de son lit aussi tôt, mais il n'était même pas huit heures du matin que déjà, elle était prête à attaquer cette nouvelle journée. Masochiste ou juste folle, elle décida d'aller prendre son petit déjeuner, tout là-haut, sur les tables placées sur le toit. Elle avait pris le temps de s'habiller en conséquence, en enfilant un pull et un manteau bien chaud. Telle une pro, elle mit ses lentilles de contact, puis ses lunettes teintées et soupira comme à chaque fois qu'elle devait répéter cet exercice. Elle passa rapidement une main dans ses cheveux et les ramena sur le côté, les enroulant d'un petit élastique pour qu'ils restent ainsi. Elle descendit ensuite à la cuisine pour se verser un verre de jus de fruits dans un grand verre et récupérer un croissant, gentiment offert par Cupidon chaque matin.

Comme prévu, il faisait un froid de canard. Mais la couche de vêtements, qu'elle portait, la protégeait assez de la température ambiante pour qu'elle puisse manger en toute tranquillité, sans avoir à claquer des dents. Seule, elle était dans sa bulle, pensant à des choses que personne ne comprendrait et que, de toute façon, elle ne voulait pas expliquer pour le moment. Elle pensait aussi à ce jeu, à l'amour, au futur, au passé. En soit à beaucoup de choses. Quelques minutes plus tard, un jeune homme s'installa à son tour autour d'une table et quelques temps après, il lui demanda si elle n'avait pas du feu. Elle leva la tête vers lui et tenta, intérieurement, de mettre un nom sur ce visage. Cillian, pensa-t-elle, il s'appelait Cillian. « Nope, désolée. » répondit-elle en approchant son verre de ses lèvres. Elle en but une gorgée, reposa sa boisson et reprit. « On m'a interdit le feu. Cupidon avait peur que je finisse par, accidentellement, foutre le feu à la baraque... » s'égaya-t-elle, un fin sourire aux lèvres. Elle était de bonne humeur !

« Par pure maladresse, bien entendu. » répondit-elle, un regard taquin au visage. Non, Nymphy n'était pas encore pyromane, le feu ne l'avait jamais passionné plus que ça et elle n'en avait que pu souvent eu l'utilité en dehors de la cuisine. Puis, il renchérit, plus sarcastique que plaisantin, mais elle prit quand même la peine de répondre, sans jamais lâcher son ton espiègle. «  Justement, c'est ça le plus drôle. Un choix terrible pour les candidats. Être brulé vif ou s'écraser la gueule par terre. Je suis sûre que ça ferait de l'audience ! » Elle ajouta un petit haussement d'épaules nonchalant, souriante, prouvant son humeur relaxé du moment. Elle mordilla dans son croissant, petit morceau par petit morceau, l'observant jouer avec sa cigarette. « Je te sens en manque de nicotine. » déclara alors la jeune femme. Elle pouvait comprendre le fait d'être dépendant à quelque chose, que ça soit la cigarette, le sport, la musique ou la nourriture, mais ce qu'elle ne comprenait pas, c'était le mal qu'il se donnait à se torturer, là, maintenant, alors qu'il n'avait qu'à redescendre les escaliers pour aller chercher de quoi allumer sa clope et assouvir son besoin de fumer.