Le jeu à débuté, mais pas réellement. Y a toujours cette incertitude au dessus de leur tête, comme quoi une partie d'entre eux se retrouve dans une prison pour rien, parce qu'ils seront pas prit. Parce que pas assez charismatique, pas assez crève l'écran. Elle s'est pas réellement éveillé ce matin, parce qu'elle n'a pas vraiment dormis, plus somnolé. L'idée même d'être chef d'équipe à finalement fait son chemin dans sa petite tête rousse et ça la déconcerte totalement. Elle ne comprend pas comment la production à put se dire qu'elle allait être parfaite pour le rôle. A moins de vouloir sacrifier les siens. Parce qu'il est clair qu'elle n'a pas du tout l'esprit d'équipe et si elle a fait croire à Allen qu'elle ferait des efforts, en réalité elle n'a strictement rien à faire de ses camarades. Elle sait bien qu'elle ne va pas retenir leurs prénoms, qu'elle ne va pas s’inquiéter de leur survis et ce qui est certain c'est qu'elle na va pas user du pouvoir que lui a donner Cupidon. Elle ne peut pas faire semblant à si haute échelle, elle ne peut faire au cas pas cas. Et sait déjà qu'elle va obtenir la palme de la pire chef d'équipe de toute l'histoire de Fake Lover. Trop négligente, pas assez concerné, si y en a un qui meurt ce sera forcément dans son équipe. Elle a même pas fait le compte ce matin, elle sait même pas si tout le monde à dormis dans sa cellule, ça se trouve y en a déjà un qui a essayé de se faire la belle. Non elle était trop occupé à se nourrir le corps de la meilleur des façons, son petit pécher mignon. Elle enfile un anorak, laissant ses cheveux retomber en arrière et s'installe sur une des tables, la centrale. Les pieds en lévitation elle se cale d'une manière pas réellement confortable, mais c'est pas important. Ce qui compte c'est la clope qu'elle pose entre ses lèvres et son regard qui ne quitte pas la flamme que provoque le vieux briquet mit à disposition. Elle reste devant sans allumer sa clope, le regard perdu dans les couleurs rouges, jaunes, bleus de la flamme. Ce n'est que lorsque que son pouce commence à chauffer qu'elle réagit et allume sa cigarette prête à se casser la gueule de son bec. L'attitude lunaire elle observe les nuages de fumé se mêler à ceux du ciel. Des pas s'invite dans sa direction, un certain laps de temps se passe entre le moment où elle prend conscience de la présence et celui où elle lève la tête. Laissant sans soucis le temps à ces pieds de devenir des jambes, un buste et un visage. Elle essaye de le reconnaître, mais elle l'a oublié, comme les autres. Il n'y a pas tellement de gens qui existent dans sa conception du monde. Tu n'es plus seule Scarlett, un personnage vient de faire son entrée, cette cours est ta scène. La mimique angélique elle commence à avoir une attitude plus chaleureuse, elle n'essaye pas de le duper, elle tente juste d'avoir l'air plus agréable qu'elle ne l'est. « C'est une première pour toi la taule ? » Elle lui demande d'un ton mutin, ce sera Scarlett la mutine alors. « Je dis pas que t'as l'air du gars qui a fait de la prison. » Elle précise en balançant ses jambes dans le vide.

Il n'avait pas dormi de la nuit. Des cernes apparentes creusaient ses yeux irrités à cause des lentilles qu'il portait. Ces lunettes, il ne les mettait que quand ses pupilles se fatiguaient. C'était le cas, ce matin. Il les enfila et éprouva un grand soulagement. La veille, son cerveau carburait à toute allure le maintenant éveillé jusqu'au petit matin. C'était systématique chez lui. Quand trop de pensées l'assiégeaient, le sommeil ne voulait pas de sa personne. Les réveils étaient souvent difficiles. Heureusement pour lui, il était un lève-tôt. On ne voyait pas l'aurore de cette prison. Il imaginait dans quel état d'esprit les prisonniers étaient sans aucune lumière de jour. Le manque de soleil déteignait sur leurs humeurs et détériorait toute forme d'espoir et de positivité. Cela ne l'étonnait guère qu'ils étaient à cran et qu'ils cédaient plus facilement - et volontiers - à leur instinct primaire par frustration, par dépit. Il chassa ses idées noires en servant du café dans une tasse qui n'était pas de prime jeunesse. Cela faisait l'affaire en attendant. Il trempa ses lèvres dans son breuvage. Il était bien chaud en tout cas. Par contre, le goût était infect et trop fort pour lui. Il ne rechigna pas longtemps et opta de le boire en entier pour un effet revigorant car il en avait bien besoin. Sa tasse à la main, il s'habilla d'un parka large et sortit afin de profiter de la cour extérieure en cette belle matinée. Il buvait son café à une allure tranquille. Il prenait son temps et tentait de savourer son remontant, mais la saveur âpre lui intimait de le terminer au plus vite. Un froid quasi hivernal le frappa de plein fouet. Il frottait ses mains autour de sa tasse pour les garder au chaud. Un silhouette familière s'esquissa dans le fond. Il s'approcha et distingua une chevelure de feu. Serait-ce Jade ? Son intuition lui disait le contraire. Il voulait en avoir le cœur net. Il la découvrit émergeant de sa douce torpeur. En découvrant le visage de la rouquine, il la reconnut instantanément. Lino avait pour particularité d'être physionomiste. Cela pouvait être un avantage non négligeable dans certains cas. Présentement, c'était le cas. Il se posa à ses côtés, fourrant sa main droite dans la poche de son manteau. Elle était un être venu d'ailleurs. Il y avait quelque chose d'aérien dans ses traits. Son visage constellé de tache de rousseur le charma tout de suite. Une question lui fut posé sur un ton badin presque simulé. L'italien ne ressemblait en rien à un voyou. Il rétorqua : « Les apparences peuvent être trompeuses. La réalité de la prison est différente d'une culture à autre. » Et il savait de quoi il parlait. Ses voyages et son expérience à l'étranger l'avaient appris à se méfier des idées préconçues, véhiculées par la société occidentale. Il était rare de voir des intellectuels derrière les barreaux. Dans d'autres pays, c'était le quotidien que vivaient ces érudits, condamnés pour atteinte à l'Etat. Il cessa de réfléchir de façon philosophique pour revenir à une discussion plus terre à terre pour une fois. « Oui, c'est la première. Et sûrement, la dernière. » Il ne se serait jamais imaginé en prison, à part si il fallait défendre une cause humanitaire ou la liberté de pensée. « Et toi ? Tu n'as pas non plus l'air d'être une criminelle. » Il lui sourit d'un air badin et reprit une gorgée de son café désormais tiède. Il se souvint alors qu'ils ne s'étaient pas présentés. « J'en oublie toutes mes manières, désolé. Je m'appelle Lino. » Divers prénoms apparurent dans sa pensée, mais aucun ne semblait correspondre à la jeune femme. Autant dire qu'il allait le découvrir sous peu.

Quand elle est seule, les choses sont plus facile. Elle peut agir normalement, se perdre dans les nuages qui surplombent. C'est facile, c'est juste la continuation de la journée ses pensées galopant sur les formes abstraites des nuages. Il y a des gens qui voient des oursons, des cœurs ou bien encore des visages. Mais Scarlett elle ne voit des formes abstraites et ça lui va très bien comme ça. Bien vite elle se retrouve en compagnie d'un jeune homme qu'elle a certainement croisé au détour du labyrinthe de la prison. C'est bien trop tôt pour la rouquine, pour qu'elle se souvienne des gens qu'elle côtoie, sont trop nombreux en plus. Elle se relève, sans poser ses pieds au sol et observe le jeune homme qu'elle a en face de lui. On doit le penser charmant, charismatique, séduisant. Elle pense que c'est le sentiment général. Pourtant elle, toutes les questions de physique c'est pas son truc. Mais puisque c'est le moment de lancer l'histoire, de faire son cinéma, elle enclenche automatiquement une attitude un peu plus chaleureuse. Elle la carte de la dérision, même si c'est pas sa spécialité, mais puisqu'il a droit à la Scarlett mutine autant en profiter. Sa réponse l'intéresse assez finalement. Ce qu'il raconte n'est pas bête. Elle n'y avait pas spécialement pensé de cette façon, comme s'il y avait une attitude type du prisonnier. « Tu voyages beaucoup ? » Qu'elle en déduit d'un battement de cil, mais pose la question pour continuer la conversation. Il lui annonce que c'est bien la première fois pour lui et certainement la dernière. Elle se demande comment il peut  affirmer ça. Comment on peut être sûr qu'un jour on ne va pas faire quelque chose de répréhensible ? Comme il le dit si bien, le prisonnier n'est pas toujours celui qu'on croit. « Comment tu peux le savoir ? » Elle lui demande en passant sa main dans ses cheveux, une pointe de curiosité dans le regard. « Il n'y a aucunes circonstances où tu pourrais tuer quelqu'un par exemple ? » Elle parle pas d'un accident, elle parle d'un acte délibéré. Après tout on ne connaît jamais réellement nos limites. « Moi ? » Qu'elle lui dit la bouche en cœur et le regard pétillant, continuant le rôle d'une Scarlett plus vivante et plus intéressé. « Pas pour l'instant non, je suis une fille sage. » C'est ce qu'ils aiment croire. Un sourire mutin se place sur son visage. Il se présente, c'est vrai qu'ils n'ont pas prit le temps de faire cette politesse. Oh en réalité elle ne sait pas si c'est une politesse ou juste une habitude. Mais bon c'est vrai que c'est plus simple. Lino donc. « Moi c'est Scarlett. » Elle lui annonce alors sur le bout des lèvres, comme si c'était un secret entre eux deux.