La soirée venait de se terminer, il était maintenant l'heure que tu ailles te coucher. Un sourire s'étendait sur ton visage. Tu participais enfin ne serait-ce qu'une seconde à cette aventure à laquelle tu désirais participer depuis sa première saison. Tu espérais que tu ne serais pas dans une team de casses-couilles comme tu détestais. Arrivé dans la cellule où tu allais passer ses quelques jours avec ta team, tu regardas les visages autour de toi. Pour l'instant, ils n'avaient pas l'air d'être des cons. M'enfin, ce n'était que le début. Tu pouvais toujours avoir des surprises à t'en arracher les cheveux. Tu t'installas comme les autres et regarda l'homme qui se tenait en face de vous. Le chef de team (@LINO). Pas mal comme prénom te dis-tu en l'entendant. Le speech était digne d'un proviseur de lycée qui essayait tant bien que mal de se faire respecter des élèves. Tu le trouvais un peu chiant dans sa façon de parler et tu savais déjà que tu ne t'entendrais probablement pas avec lui. C'était pas le genre d'homme avec qui tu pourrais t'entendre dans ta vie quotidienne. Peut-être que ce serait le cas contraire dans le jeu, mais tu en doutais fort. Tu te mis à sourire moqueusement à la fin de son fameux discours. Un sourire discret qui voulait tout dire sur ce que tu te disais à propos de lui. Tu fus le premier à prendre la parole. « J'vais commencer. J'm'appelle Joren, j'ai vingt quatre ans et j'viens de Manhanttan. » Ta voix laissait entendre d'où tu venais, de ce que tu étais. Un gosse de riche qui ne s'en cachait pas. Tu n'essayais même pas et tu l'assumais à cent pour cent. Pourquoi garder pour soi que tu vis la vie dont tout le monde rêve? Tu partais du principe où tu n'avais pas à le dissimuler. Tu laissas une de tes mains passer dans tes cheveux pour les ébouriffer un peu avant de continuer sur ta lancée. « Pour la qualité, j'suis riche? » Un rire rauque s'échappa de ta bouche avant que tu ne reprennes ton sérieux. « Plus sérieusement, on peut dire que j'suis un bon joueur. J'suis ambitieux et j'suis prêt à tout faire pour que notre team gagne. » Tu marquas une pause pour réfléchir à un défaut. Rien ne te venais à l'esprit sur le coup. « Sinon, et bien.. J'ai tendance à toujours foncé sans réfléchir. J'pense que c'est mon plus gros défaut. J'pense que c'est tout pour moi. » En dehors de ton arrogance et ton égoïsme, mais ça personne ne le savait. Pour l'instant. Tu regardas autour de toi pour savoir qui allait être le prochain à prendre la parole même tu n'en aurais pas grand chose à faire.

Le prime s’achève, quelques heures passent et la team Akela, ma team finit par se réunir dans sa cellule. De quoi se donner une idée des membres de sa team. Je n’avais pour le moment pas réellement le temps de parler avec qui que ce soit, alors dur de savoir à qui on a affaire. J’espérais être tombé dans une bonne team. Déjà, je souligne un défaut qui me tape de suite à l’œil, l’absence de présence féminine. Personnellement ça me déplait, pour le plaisir des yeux certes, mais aussi parce que je pense que pour avoir l’ascendant sur les autres, c’est toujours bien d’avoir une homogénéité du genre. Le chef d’équipe prend son rôle à cœur et est le premier à se lancer. Clairement, je vais pas mentir, ça me casse les couilles qu’il y ai un gars qui soit mis en avant par rapport à nous, qu’on m’impose un chef, je déteste ça et si il vient à trop prendre son rôle à cœur, ça va me saouler. Maintenant, je suis pas un gamin, et je vais pas faire le pseudo rebelle à deux francs six sous. Je vais jouer le jeu, à contre cœur, mais je vais le jouer d’autant plus que lui n’a rien demandé et que je le connais pas, ça peut être un gars cool quand même. Il se présenta sous le prénom de Lino avant de dire ce qu’il attendait de nous. Honnêtement, le fait qu’il attende quelque chose de nous, ça me fait un peu grimacer, cependant je reste en accord avec ces propos. Même si ces gens-là seront pas forcément mes potes, je serai là pour l’équipe, et j’espère que les autres feront de même. Il parla de vote démocratique, il ne prétendait pas vouloir prendre quelconque décision. Encore une fois, dans les propos je le trouvais juste, mais je restais méfiant. On donne du pouvoir et de l’importance à un gars, souvent il y en a qui prennent vite la grosse tête. Je suis pas du genre à suivre qui que soit et encore moins quelqu’un que je ne connais pas. A mon goût, il était peut-être un petit peu trop dans le truc, mais comme j’ai dit, je vais jouer le jeu et quand il nous demande de nous présenter, je bronche pas. Il y a aucune raison pour cela. Le premier à se présenter est un certain Joren qui vient des States. Il avait la dégaine du mec assez aisé financièrement, et je me demandais ce qu’il foutait là du coup. Il se disait bon joueur, ambitieux et prêt à tout, pour son défaut il souligna le fait qu’il fonçait sans réfléchir. Ça m’avait l’air d’être un bon élément, après on verra ça par les actes. Le second se nommait Naveen et venait de l’Inde. Il disait être quelqu’un de dévoué et attentif aux autres mais parfois un peu étourdi et solitaire. Pareil, il avait l’air d’être intéressant. A voir. Bref, je décide donc ensuite de prendre la parole. « Moi c’est Achille. Je viens d’Amsterdam. » Pourtant on pouvait remarquer à mon accent que je n’étais pas Hollandais, mais bien Anglais. Mais ça c’est une autre histoire. « Ma qualité, je dirai que je vais au bout de chose. Je veux quelque chose, je me donne les moyens pour l’obtenir. Je suis pas du genre à abandonner. » Je peux parfois échouer certes, mais ça doit pas m’empêcher de persévérer si quelque chose me tient à cœur. Enfin le défaut. « Pareil que mon prédécesseur, je suis un peu solitaire. Encore plus dans ce contexte-là. » Sans fermer les portes aux autres non plus, j’oublie pas que c’est un jeu, et qu’à la base, les gens ici, je les connais pas. Que je suis là pour moi, pas pour eux. Après je sais aussi que si je dois faire toute l’aventure, je ne peux me satisfaire qu’à moi-même. Jason a eu besoin de l’aide des Argonautes et de Médée pour obtenir la toison d’or. Là c’est pareil, je peux pas avancer seul non plus. Il y a un juste milieu à trouver.

Clotaire s'amusait d'un rien, pas vraiment sérieux comme garçon, il était difficile pour lui de paraître grave, surtout quand une situation lui paraissait un peu absurde, ou franchement pas naturelle. Et cette situation là était loin d'être naturelle, spontanée, et quotidienne. Alors ça le faisait sourire en coin. Il se montrait plutôt docile, à hocher la tête pour montrer qu'il écoutait attentivement et s'efforçant de ne pas commenter de temps en temps, quand l'envie le prenait. Il prenait sur lui. Et surtout, il s'était rendu compte de quelque chose qui lui permettait de garder son calme, plutôt que de rire. Ce mec, ce Lino, ressemblait beaucoup trop à son frère. La même manière de gérer la situation avec ce calme, cette force et se pragmatisme. Une âme de chef. Et ça fit se pincer son coeur assez violemment, suffisamment pour qu'il se taise et qu'il écoute attentivement. Le mec se débrouillait plutôt bien, il fallait le lui concéder, et ça l'arrangeait bien que quelqu'un prenne des responsabilités. Il n'était pas assez fiable comme personne, n'avait pas assez l'esprit d'initiative pour accepter ce rôle et il voulait bien laisser le rôle à quelqu'un d'autre. Et se reposer sur ce Lino ne semblait pas une mauvaise idée. Le mec gérait. Un peu trop, il en devenait étouffant, mais tant pis, on ne peut pas être parfait. Il écouta les autres répondre aux questions de leur leader avec docilité, et il hésita franchement à mettre un peu de mouvement dans tout ça en répondant à côté. Mais par respect pour Lou qui regardait l'émission depuis chez elle, il ne chercha pas à paraître l'élément pertubateur du groupe, de suite. Naveen était vraiment un chic type, par contre, c'était presque étonnant un mec comme ça. " Clotaire, je viens de Paris. " Il se tut sur son âge, on s'en fichait un peu de ça. Il faisait jeune pour toujours, de toute façon. Il en aurait quarante, ce serait pareil. " Je suis fidèle, enfin, je veux dire que je suis loyal, c'est plus juste, je vous laisserais pas tomber en chemin, pour sûr. " Fidèle, non, effectivement, mais loyal, oui. Au moins, il avait ça pour lui. Il avait l'esprit d'équipe même s'il avait tendance à être trop moqueur et exigeant. Ca, il le tairait. " Par contre, je ne serais pas le cerveau, j'ai tendance à laisser la partie stratagème et cerveau à d'autres. " Bon, il passait clairement pour un con sans cervelle, mais comme ça on ne compterait pas sur lui pour réfléchir, et ça l'arrangerait bien, il préférait encore critiquer et donner son avis en dernière instance.

S’ils avaient intégré le fameux « nid d’amour », Colin ne se serait certainement pas couché avec les poules, bien au contraire. Il aurait certainement fait partie de ces emmerdeurs capables de faire la fête jusqu’au petit matin sans se soucier du précieux sommeil de ses petits camarades. Or, leur logement actuel ne lui permet que très peu d’assouvir sa véritable destinée qui consiste à ambiancer tout ce petit monde. Pour cause ; absolument rien ne s’apparente de près ou de loin à de l’alcool, sans parler de la cage dans laquelle ils sont enfermés, qui donne plus envie de sauter par la fenêtre que de vivre pleinement le moment présent. Et il faut dire ce qu’il en est ; il a l’impression d’avoir atterri en maison de retraite. La moyenne d’âge s’approche plus facilement de la quarantaine que de la vingtaine et il se sent – légèrement – seul. Il sait ce qu’on dit ; ne pas se fier aux apparences, mais il y est bien forcé après seulement une poignée d’heures passées aux côtés de ces énergumènes qui lui servent de copains de galère. Et lorsqu’il se rend dans sa cellule dans l’idée de se choisir un lit, les paroles du tyran s’imposent à lui comme une véritable confirmation quant à ses doutes. Il écoute d’une oreille, sans s’empêcher de soupirer. Il n’a pas signé pour être sous les ordres de quelqu’un, sans quoi il serait bien sagement resté en Oregon. Lui, son aventure, il compte la vivre seul, et tant pis si ça ne plait pas aux autres, et encore moins à son chef d’équipe. « Attends, t’veux rien laisser passer, mais en même temps t’veux pas être un tyran, faudrait choisir ton camp, hein. » De son avis à lui, c’est à peine contradictoire. Du moment qu’on n’est pas en mesure d’entrer en discussion pour assouplir les règles ; c’est que l’on est un tyran. Et voilà que le tyran en chef se met à parler de votes pour prendre les décisions. Soupir, yeux levés au ciel. « Ouiiii, moiiii, j’peux aller aux toilettes m’sieur s’vous plait ? » Il lance après la séance de questions accordées par le dictateur, levant sagement la main comme le bon élève qu’il est. « Non, mais sinon c’est bien que tu prennes ton rôle à cœur, tout ça, mais on est dans Fake Lover hein, pas à un sommet du G8. » Il prend un peu trop son rôle à cœur, ils sont pas censés prendre une grande décision concernant l’avenir de leur planète, Colin a pas franchement envie de se voir imposer un ordre de passage pour aller à la douche le matin. La prison, c’est juste le contexte, faut pas qu’il mette les règles en vigueur là-bas, en application ici. Il écoute les présentations de chacun d’une oreille distraite. Y’a le Playboy qui a l’air d’exister qu’à travers sa richesse, Bollywood qui raconte sa vie, Hercule qui joue son rôle de gros dur inaccessible et le brave toutou toujours fidèle. Wahou, ambiance parmi le clan Akela, sérieux, qu’elle idée de le foutre dans cette équipe de joyeux lurons. « Colin. Pas de défauts à signaler, la perfection incarnée. » Comme c’est joli. Qu’ils demandent à ses vieux, ils seront incapables de citer le moindre défaut de leur fils, alors il s’adapte. Il va pas s’étendre plus longtemps, il doute que ça les intéresse vraiment de connaître son âge ou son bled d’origine. Lui, de toute façon, il est bien trop occupé à s'affaler sur un de ses lits pour marquer sa propriété.  

Sympa la soirée d’entrée. Tout le monde dans sa cellule et on en parle plus. La grosse fiesta quoi. Le pire dans tout ça, Salomée allait vous le dire, c’était de devoir se démaquiller sans démaquillant et de se laver les cheveux pleins de laque avec du savon multifonction. Si elle l’avait su avant elle aurait beaucoup moins bien accueilli l’armée de maquilleuses. Enfin qu’importe, puisque l’humeur générale était d’aller bouder dans sa cellule a à peine une heure du mat’, elle décida de suivre le mouvement à défaut de se saouler pour fêter ce joyeux bordel. Arrivant en ce qui semblait être une réunion, elle fut quasi-surprise tant elle en aurait presque oublié qu’elle allait faire équipe avec six paires de couilles pour le restant de la semaine. Au moins aucune des têtes de cons qu’elle avait déjà repérées ne faisaient partie de la sélection, c’était déjà ça de gagné. Prenant place sur un lit de libre en faisant en sorte de ne pas déranger le discours glorieux du chef d’équipe, elle l’écouta attentivement même si –et elle maintient- cette place aurait dû lui revenir. Salomée était venue pour gagner pas pour être passive et se tourner les pouces, avoir des co-équipiers dans le même était d’esprit était un bon point. Forcément il y avait déjà un emmerdeur, il lui arracha un sourire en coin avant que les présentations ne commencent. Déjà ça partait mal, il fallait qu’elle se tape un putain d’américain. Le genre de fricos qui se la ramène en plus, au secours. Son regard alla chercher un instant celui de Clotaire parce qu’elle crevait d’envie de se moquer et qu’elle n’avait personne d’autre pour le faire avant qu’on ne passe à l’indien. Lui il avait l’air plutôt cool. Bon le mec parlait déjà de sa maman, à espérer qu’il ne la pleure pas la nuit mais mit à part ça il avait l’air sympa. Passons au barbu type irlandais à l’accent anglais venant d’Amsterdam au prénom tiré de la mythologie grecque. Ok, suivant ? Clotaire, ok. Et l’autre petit con ? Colin, seul mec sur Terre à ne pas posséder de défaut. « Dingue. On y croirait presque. » Signala-t-elle à son attention dans un levé de sourcils, la commissure de ses lèvres tirant un sourire en coin. « Moi c’est Salomée. » reprit-elle en levant le regard sur les autres. Elle aurait pu la couper courte mais par respect pour ceux qui avaient joué le jeu elle allait aussi se présenter correctement. « J’ai 21 ans et je suis française. Du coup ne vous froissez pas mais râler c’est dans mes gênes. » Elle se connait alors autant les prévenir avant que ça ne parte en cacahuète avec l’un d’entre eux. Ils ne l’impressionnent pas mais c’était mieux d’éviter. « C’est cool que vous ayez la gagne, j’avais pas envie de tomber chez les losers. » constata-t-elle dans un sourire avant de se positionner en tailleur face à eux.

Les présentations étaient faites et Lino souhaita passer le flambeau. Bien. Salomée était prête à écouter le prochain qui voudrait bien se prononcer sauf que Lino la missionna. Il fit l’effort d’articuler en français en plus. Ouh. « Merci ça me touche. » Mauvaise et pleine de sarcasme elle accompagna ses paroles par le geste, ramenant ses deux mains au niveau de son cœur. Non mais sérieusement c’était quoi ça ? Sous prétexte qu’elle était le seul atout féminin de l‘équipe il lui refourguait la partie artistique du projet. Ca partait sans doute d’une bonne intention mais Salomée n’était pas d’humeur à prendre quoi que ce soit du bon côté ce soir. Par conséquent l’exercice ne l’inspirait évidemment pas, surtout avec six paires d’yeux rivées sur elle. Pression. Marquant une pause le temps de réfléchir elle tomba sur un jeu de mot absolument ridicule qu’elle ne manqua pas de partager en se dandinant. « Ah qui qu’est là ? Team AKELA ! » Son engouement retombant directement après la fin de sa démonstration qu’elle savait ridicule « Ou alors « C’est l’invasion du chinois, team Akela Ni Hao Ma » ? Je rigole. J’ai pas fait pompom girl j’ai pas d’inspiration. Faut demander aux amerlocs pour ça. @Joren je suis sûre que t’as une idée. » Sinon monsieur perfection pouvait aussi se manifester, histoire de trouver un cri de guerre parfait. « Sinon on peut partir sur un truc un peu indou » Virant son regard sur @Naveen dans une tentative de dernière proposition tout de même assez scéptique, la vague formée par ses lèvres en témoignant. Que personne ne se prononce surtout.