Ft. Sheelah

Ce matin, Neve avait trouvé le réveil plutôt… difficile. Bon, l’abus d’alcool ne lui était pas inconnue, mais dans ces circonstances, avec tout ce stress qu’impliquait de se faire filmer à toutes heures du jour ou de la nuit – qu’elle pensait d’ailleurs avoir depuis longtemps perdu, elle ne pensait jamais avoir autant de mal à se remettre d’une petite fête. Un mal de tête atroce lui tiraillait la tête, elle avait une allure bougonne et n’avait vraiment envie de voir personne… Cela passerait bien entendu, une bonne douche et un peu de tranquillité la remmènerait sur le droit chemin, mais pour l’instant, elle avait l’impression qu’un char d’assaut lui était passé sur le corps. Elle passa rapidement par la salle de bain, se lava en vitesse, puis elle prit la direction du toit, vêtu de son unique costume de bain et d’une serviette, afin d’investir avant qui que ce soit le jacuzzi, où elle avait l’attention de lézarder une bonne partie de la journée, le plus loin possible de toute l’agitation qui régnait dans les étages de l’hôtel. Le contact de l’eau chaude et de l’air frais lui donnait un frisson, et aussitôt elle se plongea en entier dans le bassin d’eau. Elle resta même seule pendant assez longtemps pour que l’envie de faire la sieste l’envahisse… jusqu’à ce que des pas se fassent entendre. Quelqu’un venait. Et ce n’était pas spécialement une personne qu’elle appréciait. Génial. « Tiens, tiens, si ce n’est pas Miss-Ciseaux. » lâcha-t-elle, sarcastiquement parlant, en relevant la tête en sa direction. Oui, la nouvelle venue n’était nulle autre que Sheelah, qui méritait bien son surnom après les incidents de la première semaine. Neve avait belle et bien mentionné lors du prime que la hache de guerre était bien enterré pour elle… mais vous savez il ne faut pas toujours croire ce que l’on vous dit.

Une escale matinale dans le jacuzzi, une idée qui m'était passer comme ça. J'en avais pas encore profiter et je comptais bien rattrapez tout ça. Accompagné d'un de mes dix milles maillot de bain, celui-ci rouge, puis d'une serviette de bain, peut-être aussi grande que moi, je m'aventura dans ce frais matin très connu en Irlande, je ne pu qu'être surprise par la présence pas vraiment sympathique de Neve. Je leva les yeux au ciel, sachant que même si elle avait dit ne plus penser à ce qui c'était passer le jour du action ou vérité, je savais bien que ce genre de femme superficielle ne pouvait être que rancunière et d'ailleurs sa réplique, me fit sourire. Je ne fis pas attention à elle me plongeant avec douceur dans le jacuzzi, puis je jeta finalement un coup d'œil vers elle. « Oh moins la moitié de l'Irlande se rendra compte de ton hypocrisie. Et puis finalement, t'es aussi nulle que je le pensais » lui dis-je, toujours avec un fin sourire au lèvre, montrant que j'étais clairement calme.

L’éventualité de se retrouver prise ici, dans le jacuzzi, en aussi agréable – noté l’ironie – compagnie n’avait pas la moindre chance de réjouir Neve. Non, en fait, elle était particulièrement la personne qu’elle désirait le moins voir dans cet hôtel. Et à voir ses yeux roulés, elle en déduisit que sa compagne du moment était visiblement du même avis, ce qui ne l’empêcha toutefois pas de s’installer elle aussi dans le bain tourbillon. « Oh moins, la moitié de l’Irlande se rendra compte de ton hypocrisie. Et puis finalement, t’es aussi nulle que je le pensais. » laissa-t-elle entendra à la remarque de Neve, et cette dernière osa les épaules : après tout, l’opinion de Sheelah lui importait peu. Ce n'était qu'une garce comme les autres. Par contre, elle ne pouvait se permettre de laisser passer la chose. « Hypocrite, je ne dirai pas. Je suis peut-être franche, hautaine, garce par moment, mais hypocrite, non. C’est que moi, contrairement à toi, je préfère garder les hostilités pour le privé plutôt que de me montrer en spectacle devant tous le monde pour attirer l’attention. Tu sais comment on les appelle, ces filles-là : des attention whore. » Elle avait posé son regard sur Sheelah, mais avec un dédain qui lui était inhabituelle - d’ordinaire, il était rare qu’elle jugeait les gens à leur simple première impression. Celle-là le méritait bien, c’était le genre de fille belle de loin, mais franchement loin d’être belle... selon elle. « Je me demandais réellement qui est la plus nulle des deux, au final. » laissa-t-elle finalement savoir, d'une voix détaché, en détournant le regard pour s'attarder sur la vue de la ville, en contre-bas.

« Hypocrite, je ne dirai pas. Je suis peut-être franche, hautaine, garce par moment, mais hypocrite, non. C’est que moi, contrairement à toi, je préfère garder les hostilités pour le privé plutôt que de me montrer en spectacle devant tous le monde pour attirer l’attention. Tu sais comment on les appelle, ces filles-là : des attention whore. » Je l'écouta attentivement, avant de me mettre à rire. Cette fille était au moins drôle. Une qualité parmi tant de défaut qui la rendait juste superficielle. Je ne retenais d'elle, que son physique et pourtant c'est moi qu'elle insultait de cette façon. Non, je ne m'énerverais pas, tout simplement parce que j'avais déjà fait face à des blondasses comme elle et que pour moi, la colère ne résouts rien. Un peu de sarcasme par ci et par là me suffisait amplement. « Je n'ai jamais rechercher l'attention de personne, je me fiche de la plupart des personnes se trouvant dans cet hôtel, comme dans tout l'Irlande entière. Il y a des milliers de spectateurs qui ont dû faire face à ton mensonge, c'est ça surtout qui retient mon attention pour l'instant. Je ne garde aucune hostilité pour toi, puisque me prendre la tête avec des personnes ça m'arrive, mais tu ne mérites pas du tout mon attention. Je me fiche de comment tu peux m'appeler, manquerait plus que je m'intéresses à ce que tu penses. » lui dis-je, continuant de la fixer, ne fuyant pas du tout son regard, comparé à elle. J'attachais finalement mes cheveux, continuant de la fixer. « Tu peux continuer cette petite gue-guerre jusqu'à la fin du jeu, je te répondrais toujours ma belle, mais je dois te le dire maintenant. A mes yeux, tu n'as aucune utilité. Tu peux m'insulter, mais j'ai prouvé que j'étais beaucoup moins superficiel que toi. Tu peux dire de moi que je suis une garce, mais je crois bien que je suis celle qui s'intéresse le moins à son physique et qui ne réfléchit pas seulement avec ma superbe plastique. Je disais donc, qu'on peut continuer aussi longtemps que ça te chantera, mais je compte bien passer à autre chose, chaque mot que tu me diras, je l'oublierais dans la seconde qui suit. »

Bien entendu, la réplique de Neve ne resta pas sans réponse, et c’est avec un rire posée que Sheelah répondit avant de se lancer dans un monologue que la blonde demoiselle suivit distraitement en levant les yeux au ciel de temps en temps, au gré de ce que disait la brunette, qui avait visiblement un goût particulier pour les idées préconçues et les préjugés. Et qui semblait fortement bornée. Peut-être Neve avait-elle mentit, mais franchement, ouvrir les hostilités en plein prime, c’était trop sensationnalisme à son goût : se donner en spectacle, ce n’était vraiment pas son genre. Et puis, les spectateurs penseraient bien ce qu’il voudrait de son attitude, voir même de sa réponse. La vérité étant que certes, pour elle, cet évènement était clos, mais que son dégout pour la personne même qui lui faisait face, lui, était loin d’être disparu. En fait, il avait décuplé au cours des derniers instants.

Neve laissa Sheelah terminer de parler dans le vide – car elle n’écoutait qu’à moitié. Cette dernière la fixait du regard, cherchant le sien pour lui parler dans le blanc des yeux, semblait-il, mais cette dernière préférait regarder ailleurs – qu’elle prenne ça pour de la fuite, tant mieux pour elle. Neve savait que ça n'en était pas. Quand finalement, elle referma sa bouche – pour le bien de tout le monde ceci-dit, Neve reprit la parole, son regard dirigé vers la jeune femme. « Tu as fini de parler, oui? » lui demanda-t-elle avant de reprendre la parole sans lui laisser le temps de dire quoique ce soit. « Donc, à ton avis, je suis superficielle... Je voudrais savoir, en dehors du fait que je sois blonde et que j’aime bien paraître, ce qui te permet de croire que ce que tu avances est vraiment ce que je suis? Tu ne me connais pas, alors je vois mal pourquoi ton jugement – ou celui de n’importe qui dans cette émission d’ailleurs - m’affecterait. Et en ce qui concerne le public, ils peuvent bien raconter ce qu'ils veulent, ils me traiteront de menteuse si ça leur plait tant - et si ça te fait plaisir, bien entendu - mais tu sais quoi, leurs opinions ne pèsent pas très fort dans la balance. Et puis, Dieu seul sait ce qu'ils ont pu dire de toi la semaine dernière... » Il était a parié que cette soirée avait été marquante : les forums sur l’émission avait surement vu naître de nombreux débats et discussions sur ce sujet épineux. Peut-être même que certains magazines à potins avait reporté la chose. Il allait s’en dire que son petit mensonge – qui n’en était pas réellement un – devait avoir passé inaperçu à côté de ça. « Je dois dire qu’on s’entend sur une chose : je n’ai pas l’intention de t’importuner d’avantage et de perdre mon temps avec toi. Et puis, parler à une tête vide n’a rien d’intéressant ou de stimulant, de toute façon... » Cela étant dit, Neve attrapa sa serviette et se leva pour sortir du jacuzzi. Elle ne fuyait pas, loin de là. Seulement, elle était venue chercher la paix et la tranquillité en ce lieu, et ce n’était franchement pas ce qu’elle y avait trouvé.

Comme je me doutais si bien, la jeune femme fuyait, ce n'était pas plus mal. Je n'étais pas venue ici pour me prendre la tête avec quelqu'un et il avait fallut que je tombe sur cette idiote. Je ne pris pas la peine de la retenir -je n'y avais d'ailleurs pas penser une seule seconde- donc à la fin de sa prise de parole que j'avais écouté attentivement malgré tout, parce qu'elle me faisait vraiment très rire au fond, puis elle s'en alla, ce qui n'était pas plus mal. Lorsque la porte claqua finalement, signe qu'elle avait disparu de mon champs de vision, toujours le sourire au lèvre, je m'enfonça un peu plus dans l'eau, fermant les yeux pour me laisser bercer par le vent frais qu'on a la chance d'avoir en Irlande, oubliant très vite ce qui venait de se passer.