Warris

Levé depuis maintenant une bonne heure, je pénétrai dans la cuisine, frais comme une rose après m'être douché et habillé de vêtements sentant bons la lessive, pour aller prendre un rapide petit-déjeuner. J'eus le bonheur de constater que le ciel visible à travers la fenêtre, était dégagé et qu'on pouvait même admirer une belle couleur bleu et un grand soleil. Un temps pareil, tout particulièrement en Irlande, méritait d'être honoré comme il se devait, si bien que coinçant une boîte de céréale sous mon aisselle et prenant une tasse de café fumante entre mes mains, je grimpais les nombreuses marches des escaliers du nid d'amour pour atterrir comme une fleur sur le toit de l'hôtel. Je marchai d'un pas nonchalant en direction de la table à manger mise à disposition pour les candidats et découvris avec surprise que toutes les chaises étaient surplombées d'une fine flaque d'eau, témoin de la rosée matinale qui avait dû avoir lieu un peu plus tôt dans la journée, avant de laisser place à un grand soleil post-printemps. Je contournai la table afin de trouver une chaise complètement sec et par conséquent, complètement accueillante. Faisant mine de ne pas remarquer les affaires déjà disposée sur la table à cette place, je calai mon derrière dans ce trône symbolique tout en décalant tout le bardas installé face à moi et y aménageant un espace digne d'accueillir mon repas.

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  Warris s'était levée tôt aujourd'hui, c'était comme d'habitude, le première debout dans sa chambre. Elle pouvait encore entendre les ronflements des candidats qui semblaient ne pas être dérangés par la musique et les lumières. La jeune femme se dirigea de suite vers la salle de bain, ou elle se doucha, se brossa les dents et se maquilla. C'était l'un des premiers jours du printemps, elle s'habilla donc en conséquence. Elle enfila un short en jeans, avec un top blanc au dessus. Elle sortit de la salle de bain et partit ensuite vers la cuisine ou elle chercha un bol, une pomme et une boite de céréales. Elle mit le tout dans un petit panier et prit le courage de monter ces rudes escaliers. Elle arriva sur le toit et souria en apercevant le yeux se lever. Il y avait une belle lumière en accord avec ce ciel bleu sans nuage. La jeune femme chercha du regard une table non touchée par la rosée matinale, elle en trouva une dans le soleil qui semblait encore seche. Elle vint s'asseoir à la table, déposant son petit panier. Elle sortit ensuite le bol et déposa la boite de céréale sur la table. Elle voulait commencer par la pomme pour une fois. Elle regardait le ciel, dégustant silencieusement ce beau fruit quand un jeune homme vint s'asseoir en face d'elle. Il déposa ses affaires tout près des siens et s'en faire exprès fit tomber la boite de céréale qui n'était pas fermée sur Warris. Cette dernière se fit ramasser sur ses genoux une pluie de chocopops. Elle lâcha sa pomme sous le coup de l'étonnement puis se leva en un bond.

Alors que j'avais jusque là ostensiblement ignoré la jeune femme assise sur l'une des chaises qui encadraient la table du jardin, ce qui s'était par ailleurs révélé réciproque parce que la jolie rousse ne m'avait pas non plus salué, il était dès à présent clair que je ne pouvais plus continuer à faire comme si elle ne se trouvait pas en face de moi. Levée, pomme qu'à moitié dégustée nichée entre les brins d'herbes artificiels et des céréales persistant à rester coller sur son débardeur blanc, la candidate semblait plus surprise qu'autre chose. « Remercies-moi, ces conneries sont remplies de conversateurs et faux sucres... » dis-je, en un léger sourire sarcastique. Malgré ce que ma phrase pourrait laisser penser, je me moquais bien de ce que l'on pouvait mettre dans les produits alimentaires, que ce soit bon pour la santé ou non. J'était plus du genre à me préoccuper de mon présent, déjà bien remplit, que l'avenir qui semblait foutrement loin. De plus, les aliments issus de l'agriculutre biologique étaient généralement réservés à une certaine classe d'individus et certainement pas à celle à laquelle j'appartenais, qui luttait déjà pour payer ma malheureuse facture d'électricité. Allongeant mes jambes sous la table, nonchalant, et croisant mes bras derrière ma tête pour offrir mon visage à la douce chaleur qui émanait des rayons de soleil, je ne pensais même pas à m'excuser auprès de la demoiselle, préférant lui lancer une petite réplique sur mon toujours aussi taquin que quand je m'adressais à tout le monde. « Warris, enfaite, ça sonne un peu comme vice ... Voici un nom qui me plait ! Je suis Óskar » précisai-je. Si j'avais pu penser qu'au bout d'une dizaine de jours à vivre en collocation, chacun connaissait le nom des autres habitants du nid, je m'étais visiblement trompé, comme ma récente discussion avec Elyan l'avait confirmé.

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  Warris était la seule candidate qui mangeait sur le toit ce matin. Le reste du groupe dormait certainement. Elle avait étalée sur la table son bol vide qu'elle n'avait pas encore remplis de céréales, ainsi que le boite de ceux-ci à côté. Elle préferait manger en premier sa pomme verte pétante qu'elle avait trouvé dans la corbeille à fruit de la cuisine. Elle se sentait un peu seule, mais le soleil et le ciel bleu faisaient oublier sa solitude. Elle croquait dans sa pomme les yeux perdus dans le paysage rêvassant comme à son habitude. Elle tourna les yeux et sortit de ses pensées en apercevant un jeune candidat s'asseoir en face de lui. Elle ne lui adressa pas la parole, elle tourna simplement les yeux pour regarder ailleurs. Warris est quelqu'un de très timide, et le communication n'est pas son fort. C'est en deux secondes que sa pomme tomba sur le sol, et que son jeans fut recouvert de céréales. Elle leva les yeux, le jeune homme avait fait tombé la boite, sans faire exprès sans doute, elle se leva afin de faire tomber les boules de choco pop"s sur le sol et soupira. « Remercies-moi, ces conneries sont remplies de conversateurs et faux sucres... » Warris n'était pas d'humeur à rire, elle plongea son regard dans le sien pour reprit place sur sa chaise. Elle regardait sa pomme sur le sol avec un air de dégout, elle prit celle-ci et la déposa sur la table. « Warris, enfaite, ça sonne un peu comme vice ... Voici un nom qui me plait ! Je suis Óskar » La jeune femme souria et déposa son paquet de tabac sur la table. " Belle analyse, je n'y avais encore jamais songé. Òskar sonne un peu comme connard, mais on dit que les premières impressions sont bien trompeuses.." Elle baissa la tête et sortit ses petites feuilles, elle n'avait plus de quoi manger, elle devait trouver d'autres ressources.