Un bon bouquin sur les genoux, mon corps enfoncé dans l'un des canapés du salon et voilà que je quittais la Terre pour un univers parallèle. Je me prenais pour une des responsables des services secrets surnaturels du Royaume-Unis. Prise dans l'histoire, je n'entendais pas Pablo arrivé et levant mes yeux du livre, j'étais un peu surprise de le voir accroupis devant moi
Heu, relève toi c'est un peu gênant là…
Je n'étais pas habitué à ce qu'un homme soit dans cette position face à moi. Tout bien réfléchit c'était assez… perturbant… Heureusement, il se redressait. Je tendais l'oreille à ses paroles, plus il parlait, plus un sourire prenait place sur mon visage.
Oh tu sais c'est tout à fait normal. De toute manière, je pense que tu aurais fait pareil si nos places avaient été échangées. Sinon, oui installe-toi pas de soucis, ce canapé n'est pas ma propriété de toute manière.
Cela dit, je continuais de l'écouter, songeuse. Il n'avait pas tort, mais on avait juste pas la même vision des choses c'est tout. Je me tournais vers lui et sincèrement répondais :
J'ai toujours été partisante de la sincérité. Même si celle-ci peut paraître honteuse ou gênante.
Je laissais passer quelques secondes le temps de finir mon paragraphe, de déposer le livre sur la table avant de reprendre.
Tu sais, en retirant son haut à @Gael j'ai dévoilé une petite partie de mes sentiments. Enfin un ressentie que je n'aurais pas forcément révélé tout de suite si je n'avais pas été obligé. Maintenant, ce que je ressens c'est connu de tous et je fais avec. Je m'adapte.
Plongeant mon regard dans le sien, je prenais cette fois-ci un ton un peu plus sérieux.
Tu n'as pas à avoir honte de ce que tu es, de ce que tu ressens. Au contraire, tu dois en être fier. T'as l'air d'être un gars absolument génial, c'est d'ailleurs, j'en suis sûr, pour ça que le public t'as sauvé.
Le problème de Pablo, c'est qu'il manquait cruellement de confiance en lui. J'étais comme lui à une époque et puis on m'avait forcé à changer. J'avais eu un peu de mal au départ, mais maintenant je me trouvais tellement mieux. J'étais enfin moi, plus féminine, plus libre, plus épanouie et même si ça ne plaisait pas à tout le monde. Je m'en foutais parce que j'étais moi-même et je ne comptais pas changer.

Il était bizarre Pablo. Mais fait étrange, je l'aimais bien. On aurait un peu dit le vilain petit canard, pas très à l'aise dans ses baskets, marchant en déséquilibre, mais gardant malgré tout le sourire. Sa simplicité, sa sincérité tout ça me touchait au plus haut point. Toute sourire, je le regardais donc et disais doucement :
Les gens sincères sont tellement rares de nos jours. Et puis tu sais, avoir un peu de pudeur c'est loin d'être un défaut.
Bien au contraire c'était même plutôt une qualité. Je pouvais avoir un peu de pudeur moi aussi, même si avec le temps j'avais appris à ne pas la montrer tant que cela. Certaines personnes pouvant prendre cela pour un signe de faiblesse. Sa question concernant Gael, me fit sourire. On aurait presque dit un enfant gêné qui n'osaient pas dire ce qu'il pensait vraiment. Riant un bon coup, je décidais personnellement de ne pas faire autant de cinéma :
Gael, oui elle pourrait clairement être mon type de fille. Après je ne l'a connais pas encore assez bien pour l'instant. Sinon pour t'ôter tout tes petits doutes, je suis belle et bien lesbienne.
Depuis je commençais même à en être fière, mais je n'avais pas besoin de faire mon numéro avec lui. Il n'en avait pas besoin. Il valait bien plus que cela. En attendant, il avait besoin d'avoir confiance en lui. Besoin qu'on le rassure, qu'on le conseil et si besoin j'étais là pour ça :
Tu sais, tu es très bien comme tu es. Avance à ton rythme et tu verras, tout ira pour le mieux. Tu n'as pas à avoir peur du regard des autres. Tu es très bien comme tu es. D'ailleurs en leur montrant que tu as peur, tu ne feras qu'attiser chez eux cette envie de te taquiner. Au contraire, si tu montres que tu t'en fou, ils finiront par te laisser tranquille et tu pourras continuer à t'épanouir pleinement.
Ce discours, on me l'avait déjà sorti et il m'avait grandement aidé. Ainsi, si à mon tour je pouvais aidé Pablo. Je pense bien que je serais la plus heureuse au monde. En attendant, le jeune homme ne cessait jamais de titiller ma curiosité. J'avais envie d'en savoir plus sur lui.
Si ce n'est pas pour gagner en confiance. Pourquoi es-tu ici alors ? Quel est ton but en participant à un jeu comme Fake Lover ?
Cela m'étonnait qu'il me le dise comme ça de but en blanc. Il pouvait aussi très bien me mentir, mais rien ne m'empêchait de tenter malgré tout ma chance. En même temps, j'étais surtout là pour ça jouer et si en apprendre plus sur Pablo me permettait de me rapprocher de son secret, je n'hésiterai pas le moins du monde.