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 behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)

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Lawrence

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MessageSujet: behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)   behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija) EmptyLun 28 Déc 2015 - 2:58

@KHADIJA & LAWRENCE
23:47 ~ 01/01, friday

Il avait attendu patiemment, puis impatiemment, mais attendu toujours parce que lorsque Lawrence avait une idée en tête il n'en démordait pas. Les vagues revenaient à allure régulière, une demi-heure toutes les deux heures, il les avait suffisamment pratiquées pour en être certain, mais ce soir-là elles étaient en retard. Et toute à sa mauvaise foi Lawrence y voyait déjà un complot visant à le contrarier dans un moment où il n'avait aucune envie de l'être ... Pas qu'il n'ait déjà eu envie d'être contrarié, mais ce soir-là encore moins que d'habitude. La journée ne lui avait semblé être qu'une longue succession de "bonne année" faussement enjoués auxquels il fallait répondre sans cesse au risque de laisser entrevoir à quiconque que la bonne année, en réalité, il n'en avait rien à foutre. Il était passé de 2014 à 2015 des projets et des résolutions plein la tête et pratiquement rien de ce qu'il espérait ne s'était finalement réalisé. Il n'avait pas récupéré Rosie, il n'avait pas fait table rase ... il n'avait même pas réellement obtenu justice. Alors cette année pas de résolutions chancelantes, pas d'espoirs dont il savait qu'ils seraient forcément déçus. Il en était venu à penser aux étoiles, et à la vue que devait offrir le toit panoramique de la piscine à cette heure-ci ; Les fourmillements dans les jambes lui étaient venus du même coup tandis qu'il songeait à l'éventualité d'aller piquer une tête malgré l'heure tardive, en priant presque pour que le ciel soit dégagé et lui permettre d'entrevoir à travers le toit la lune et les étoiles. Mais il voulait ses vagues, il avait besoin de ses vagues, alors il n'en démordait pas et finalement avec un petit quart d'heure de retard elles étaient arrivées, lui laissant à loisir l'occasion de nager à contre-courant, de faire travailler son imagination, de croire qu'il était ailleurs. Le croissant de la lune dans un coin du toit, la pénombre de l'endroit éclairé seulement des quelques sources lumineuses sous-marines, et le silence ouaté tandis qu'il s'immergeait totalement et laissait les vagues rouler au dessus de lui. L'eau comme cet élément ennemi qu'on les forçait à affronter sans relâche pendant leurs BUD/S classes, opération amphibie, dont la seule mission consistait à se vider la tête. Et les vagues qui s'étaient calmées juste au moment où il commençait à manquer d'air, ses poumons implorant l'oxygène dont leur propriétaire les privait, et le persuadant de donner avec son pied l'impulsion nécessaire pour remonter à la surface et avaler une grande bouffée d'air tandis qu'il laissait au bourdonnement de ses oreilles le temps de s'estomper. Dans sa vision périphérique d'abord brouillée une silhouette qui avait attiré son attention. « Tu te sentais d'humeur pour un bain de minuit ? » Récupérant peu à peu sa respiration il avait nagé les quelques brasses qui le séparaient du bord de la piscine, la silhouette de Khadija lui apparaissant un peu plus nettement dans la semi-obscurité, maintenant qu'il était à sa hauteur et que l'eau chlorée lui brouillait un peu moins la vue. « Ça t'arrive de surfer la nuit, à la lueur de la lune ? » Posant ses avant-bras contre le rebord, il observait la jeune femme du coin de l’œil, avec la curiosité qu'il réservait aux personnes qui l'intriguaient. Inconsciemment pourtant il veillait à rester immergé, un peu échaudé par le schéma de leur entrevue la première semaine de jeu, lorsque la tenue imposée par Cupidon ne laissait que peu de place à l'imagination concernant son physique, mais aussi par le fait qu'ici, dans ce bassin, ils étaient sur le territoire de prédilection de la jeune femme. Ici Khadija avait l'ascendant, parce que la maîtrise du terrain. Et tandis que ses yeux se posaient sur la grande horloge au dessus du bassin il avait soufflé avec un peu d'hésitation « Bonne année. » Il n'était pas encore tout à fait minuit, et sans qu'il ne sache trop pourquoi ces deux mots prononcés entre deux bouffées d'air ramenant peu à peu l'oxygène dans son sang avaient plus de sens et de poids que lorsqu'il les avait prononcé à d'autres, plus tôt dans la journée.
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MessageSujet: Re: behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)   behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija) EmptyLun 28 Déc 2015 - 19:53

2016. Elle trinque à tout va, l'alcool s'infiltrant dans ses veines à mesure qu'elle boit. Sa tête lui tourne : rien à foutre. C'est bon, parfois, de se laisser aller à l'insouciance. Elle est dans le nid, n'a pas à rentrer chez elle ensuite. Tout ici est fiable, matelassé. Et même si elle fait un comas éthylique, alors quoi ? On appellera les secours en temps records et elle fera un tour à l'hôpital. Elle a encore moins peur de rien ici qu'au dehors. Elle trinque encore. Boit. Boit. Boit. Plus d'une heure du matin, elle titube jusqu'à sa chambre, déserte, s'appuie sur la porte, son dos nu au frais contre le bois verni. Elle porte une longue robe blanche ouverte dans le dos jusqu'à la naissance des reins, parsemée de petites perles. Une création d'Alexander McQueen qu'elle adore. Cet homme sait mettre les corps féminins en valeur sans jamais en faire des objets sexualisés. Au contraire, chaque robe de sa création ressemble à une armure pour femme. Avec l'élégance et la puissance en sourdine qui s'imposent. Sa tête tourne, son équilibre est soumis à rude épreuve. Ivre, on a parfois de drôles d'idées. Comme celle d'aler justement provoquer cet équilibre réduit à peu de choses dans la piscine. Oh, non, elle ne risque pas de se noyer, pas vrai ? Le petit œil rouge de la caméra veille sur eux. Khadija fait demi tour et prend la direction, en solitaire, de la piscine intérieure, songeant au ciel noir d'encre qui doit pouvoir se laisser admirer depuis l'eau, et les étoiles, à l'abri de la pollution des grandes villes, encore brillantes même si elles sont peut-être, en réalité, déjà mortes. Owen aurait sans doute pu lui parler de tout ça, s'il avait été encore là... Elle pousse la porte vitrée, appuyant plus qu'à la normale parce que l'alcool l'empêche de retrouver tous ses repères, et entre. Son cœur fait un bond. Des vagues. Des dizaines de petites vagues roulent sur elles-mêmes dans la piscine déserte, comme si elles s'étaient enclenchées par magie à son arrivée. Comme si l'océan avait voulu se rappeler à elle... Elle met quelques secondes à comprendre. Quelqu'un a allumé ces vagues superficielles, et quelqu'un est en ce moment en train de nager dessous. Elle se rapproche, intriguée. Heureusement, ça ne peut pas être Jade ou Scarlett, parce qu'elle les a vues ce soir en train de fêter la nouvelle année. Plutôt un homme. C'est alors que le visage et le torse de Lawrence jaillissent d'en-dessous de l'eau. Il reprend si fort sa respiration qu'elle devine sans peine le temps qu'il a passé immergé. Comme Jade, lui aussi teste ses limites, joue dangereusement avec son corps, lui aussi cherche à s'éprouver. Mais il sait bien, comme elle, qu'on ne trouve pas la mort en retenant sa respiration. Il faudrait respirer, pour faire entrer l'eau dans les poumons, et mourir enfin, dans une lenteur modérée, entre les bras de plus en plus froids de l'eau insensible à qui vit et qui meurt en elle. Khadija se penche vers Lawrence tandis que ce dernier nage jusqu'au bord en s'adressant à elle. Va-t-il s'apercevoir qu'elle est assez ivre ? Sans doute. Déjà, le fait qu'elle s'assoie sans souci sur le rebord en plongeant ses jambes et la moitié de sa robe dans l'eau le montre assez. — Je suis toujours d'humeur pour un surf de minuit, répond-elle dans un sourire. Un bain, peut-être pas tout le temps. Elle désigne les vagues d'un mouvement de tête. — Je voulais tester mon équilibre sur un tapis. Elle est certaine que, même ivre, elle aurait pu résister aux dos des vagues qui se succèdent derrière Lawrence. Parce que l'équilibre, quand on le maitrise et l'entraine, devient instinct. Quand on ne songe plus à tomber, on ne tombe plus. Ses jambes dessinent des cercles sous l'eau, et une oreille est tendue vers Lawrence. Sa question lui arrache un sourire nostalgique. — Quand je débutais, j'allais surfer la nuit sans autorisation, dit-elle en se rappelant ses escapades nocturnes. Elle ne pouvait pas prendre sa planche, ça aurait fait trop de bruit d'ouvrir le garage et les portes, alors Alex en prenait deux, la sienne et une à lui prêter. — C'était assez stupide, parce que je n'étais pas suffisamment bonne pour me repérer dans le noir complet, elle ajoute dans un rictus moqueur destiné à elle-même. C'était mignon, de jouer les rebelles, mais également inutilement dangereux. Pas d'éclairage dans l'océan nocturne de la côte basque, pas d'iPhone et pas de lampadaires. Seulement la lune, pour un peu qu'elle soit voilée, vous ne voyez absolument rien. Khadija pose un index contre son oreille. — On se repère seulement au bruit des vagues, au sens du vent. Il faut sentir, d'abord, et ressentir ensuite. Ne jamais se laisser porter par l'océan, ô grand jamais, ou vous vous enfoncez toujours plus vers le large. L'océan vous prend dans ses bras, mais il est inconscient de sa largeur. — Maintenant que je suis pro, je le fais en toute bonne conscience. Ces nuits entières passées allongée sur sa planche, à observer les étoiles avec le groupe, tous en cercle au ras de l'eau... Elle observe Lawrence d'un air curieux. — Tu as connu l'océan la nuit ? Lawrence a l'air d'un homme jeune qui a déjà trop vécu. Nul doute ne fait qu'il a des aventures à raconter. Dans une phrase légère et déjà entendue tout au long de la soirée, il lui rappelle qu'ils viennent de passer d'une année à l'autre. Ça la fait sourire, ce changement soudain de points de vue : depuis l'océan qui se fout du temps qui passe, au calendrier humain auquel l'Homme semble tant tenir. Sans lui, point de repères, semble-t-il. — Ouais, répond-elle en fixant ses yeux verts sur la surface de l'eau bleutée. — Cette année je gagne la Rip Curl Pro, au Portugal, elle affirme d'un ton implacable. Un sourire déterminé en coin, elle ne doute pas d'elle. Ce n'est pas le moment de douter, c'est le moment d'être sûre. Cette compétition, elle la veut depuis longtemps, et, allez savoir pourquoi, elle a décidé que ce serait pour 2016. Sa victoire de l'année. Elle prend une longue inspiration, puis repose ses yeux sur ceux de Lawrence. — Cette année, tu retrouveras ta fille, dit-elle à voix basse. — Je le sais. Sa main plonge dans l'eau et elle joue avec. — Tu as suffisamment purgé ta peine, elle ajoute en lui jetant un regard, plus doux que ceux qu'elle lui réserve à l'ordinaire. Elle a compris ce qui semblait compter le plus pour lui.
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MessageSujet: Re: behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)   behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija) EmptyMar 29 Déc 2015 - 23:21

S'il fermait les yeux il pouvait oublier où il était, et s'il se concentrait suffisamment il pouvait même tenter d'ignorer le goût et l'odeur du chlore qui s'infiltrait partout. Malmener ses poumons jusqu'à ce qu'ils implorent pour l'oxygène dont il les privait simplement pour se prouver que c'était toujours lui qui commandait, lui qui avait le contrôle et qui imposait sa volonté au reste de son corps. Certains avaient besoin de reconnaissance mais Lawrence n'avait besoin que de contrôle, du contrôle sur lui-même comme pour compenser le contrôle qu'il n'avait jamais vraiment eu sur sa vie et les choix qui s'y étaient imposés. Il aurait été capable de dire combien de temps il était resté sous l'eau, il avait simplement attendu le dernier moment, celui où ses oreilles s'étaient mises à bourdonner et sa tête à tourner un peu, celui où il n'y avait plus d'autre choix que remonter à la surface ou de laisser l'eau chlorée s'engouffrer dans ses poumons. Un choix qui coulait de nouveau de source, maintenant. Les bruits alentours lui étaient revenus à mesure que son sang se chargeait à nouveau en oxygène, il écoutait le bruit des vagues qui se calmait peu à peu, le bruit de ses propres mouvements dans l'eau tandis qu'il se maintenant à la surface, et tel un intrus le bruit d'une paire de talons qui claquaient contre le carrelage entourant la piscine. La longueur de sa robe donnait de loin l'impression que Khadija glissait sur le sol, et nageant les quelques mètres qui le séparait du bord Lawrence était allé à sa rencontre, plus ou moins sérieux à propos de cette histoire de bain de minuit bien qu'il se demande un peu ce qu'elle venait faire dans le coin à une heure pareille. Une question qu'on pourrait facilement lui poser à lui aussi, pourtant. « Tu es bien certaine d'avoir choisi la tenue adéquate pour ça ? » Une robe de créateurs, pour ce surf artisanal auquel elle semblait s'adonner ici faute de mieux, c'était comme enfiler des chaussures de ski pour courir un marathon. Des robes comme Catherine en achetaient ou s'en faisaient offrir, par Lawrence lorsqu'ils tentaient encore de faire illusion, par d'autres lorsqu'ils avaient arrêté de se voiler la face. « Tu vas l'abîmer. » lui avait-il soufflé plus machinalement que réellement par reproche, commençant à deviner que le sourire accroché à ses lèvres était peut-être un peu accentué par l'alcool qui avait coulé à flots durant la soirée. Il avait changé de sujet, appuyant ses coudes contre le rebord pour se maintenir à la surface sans avoir besoin de faire aller ses jambes, et écoutait Khadija lui déballer un échantillon de ses souvenirs avec attention. Il était au parfum des excès qu'on faisait à l'âge bête où l'on se pensait stupidement plus malin et plus intelligent qu'un autre. « Et ça a toujours été le surf ? Ou bien tu as déjà songé à faire autre chose ? » Il ne savait pas pourquoi toutes ces questions, soudainement, peut-être parce qu'il voulait profiter inconsciemment du fait que l'alcool lui délie un peu la langue. S'il avait déjà connu l'océan, la nuit ? « En Opex, parfois. » Il avait passé une main sur son visage pour en essuyer l'eau qui coulait sur ses tempes et sur son front, hésitant un instant avant de reprendre « A la fin de la formation initiale, chez les SEAL, on doit passer par la Hell week. Six jours pratiquement sans dormir, trempés des pieds à la tête, et au bon vouloir des instructeurs jusqu'à l'arrivée aux coordonnées de destination. La moitié n'atteignent pas la fin de la semaine. » Elle portait bien son nom, la semaine de l'enfer, et restait gravée dans la tête des recalés autant que de ceux qui étaient parvenus à son terme. « La mienne a commencé sur un croiseur de la Navy, et plutôt que de faire accoster les Zodiac on nous a fait nous mettre à l'eau. A dix kilomètres du rivage et avec trente-cinq kilos d'équipement chacun, dans une eau noire comme de l'encre. » C'était ça, son souvenir le plus cuisant - et donc le plus marquant - de l'océan la nuit. L'eau glaciale qui transperçait chaque pore de la peau et brûlait chaque extrémité du corps, l'eau salée qui s'invitait dans la gorge, le nez, les yeux et ne portait qu'une partie infime de l'équipement qui les alourdissait et les entrainait vers le fond, les vagues qui rendaient difficile le fait de se repérer, d'avancer, de se maintenir à la surface. L'hypothermie qui s'abattaient sur toutes les recrues dès les premières heures sur la terre ferme, première phase, deuxième phase, et pour certains la troisième phase qui se terminait par la case hôpital et la fin de l'enfer qui menait au ticket d'or. Était-ce les souvenirs qui restaient plus vivaces qu'il ne le croyait ou le fait d'être ainsi immobile dans l'eau chlorée, mais sortant de ses pensées le barbu avait remarqué la chair de poule sur ses bras, et secoué vaguement la tête comme pour chasser ce qui encombrait son esprit tandis qu'il changeait de conversation. « C'est quand ? Parce que maintenant que tu m'en as parlé je vais devoir suivre ça avec attention et vérifier que tu tiens parole. » Un sourire amusé s'était dessiné sur ses lèvres, alors qu'il finissait par se hisser sur le rebord pour s'asseoir à côté de Khadija. « Même si je ne connais absolument rien au surf. » Tout au plus il trouvait cela joli, quelqu'un d'adroit qui parvenait à dompter une vague pour s'en faire un allié. « C'est quoi, le titre que tu as le plus de fierté d'avoir remporté ? » Parce qu'elle en avait déjà remporté, il n'avait aucun doute à ce sujet ... cela lui semblait couler de source. Ramenant sa jambe droite contre son torse, il avait laissé son sourire s'évanouir tandis que la jeune femme lui assurait qu'il retrouverait Rosie cette année. Elle ne savait pas de quoi elle parlait. Il la reverrait oui, il aurait droit à quelques jours, au bon vouloir de sa mère, et Lawrence n'aurait d'yeux et d'attentions que pour elle de la première à la dernière minute ... Mais ce n'était pas ça, qu'il voulait. Il voulait que voir sa fille ne soit plus uniquement un cas exceptionnel, il voulait aller la chercher à l'école et l'écouter lui raconter sa journée de classe, il voulait la border le soir et la consoler si elle faisait un cauchemar. Il voulait la voir suffisamment souvent pour ne pas avoir l'impression qu'elle avait pris dix centimètres à chaque fois qu'il la revoyait. « Elle a ses raisons, tu sais. » C'était un murmure plus qu'autre chose, l'air résigné de quelqu'un qui refusait rarement d'avouer ce fait à haute voix. « Pour m'empêcher de la voir. » Pas nécessairement bonnes en tous points de vue, pas nécessairement proportionnées, mais Maureen avait ses raisons malgré tout. « Et s'il y a bien quelque chose que j'ai appris avec vous, c'est que quand vous avez un moyen de pression quel qu'il soit vous savez l'user jusqu'à la corde. » Vous c'était les femmes, c'était la mère de Rosie, c'était son ex-femme, c'était les femmes comme un ensemble homogène auquel il prêtait tout un tas de travers sans plus vraiment s'en cacher.
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MessageSujet: Re: behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)   behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija) EmptyJeu 31 Déc 2015 - 0:51

Elle lui adresse un regard ironique pour toute réponse : non, elle n'a choisi la meilleure tenue pour « ça », mais Khadi pourrait surfer n'importe comment, rien à foutre. — Tu me fais penser qu'une nuit, mes potes et moi sommes allés surfer en naturistes. Pour voir ce que ça fait de ressentir tout ce qu'on ressent en surfant, mais... nus. Elle sourit à ce souvenir, qu'elle n'évoque devant Lawrence que parce qu'elle est bourrée, on est d'accord. Le résultat ? Surtout froid. Très froid, et ce malgré le mois d'août, parce que les nuits du pays basque sont fraiches, et que l'océan, quand on nage loin en lui, n'est pas vraiment un bain tiède. Mais l'expérience était dingue, et se voir nus les uns et les autres a été une expérience délirante – beaucoup de fous rires et une proximité entre eux toujours plus intime. Lawrence lui signale qu'elle risque d'abîmer sa robe, ce à quoi elle hausse les épaules. — Je ne suis pas matérialiste. Les vêtements doivent bien vivre, ajoute-t-elle en faisant doucement tournoyer le bas de sa robe dans l'eau. Les perles glissent sous le liquide bleuté, c'est joli. Elle aime bien cette piscine, parce qu'au lieu du chlore, la production a eu le bon goût de mettre du sel en guise de protection et désinfectant. Même chose, mais beaucoup plus saine et agréable pour les baigneurs. A la question de Lawrence sur ses plans de carrière, elle reste pensive. — Je suis hyperactive – au sens médical. Je ne peux pas vivre enfermée dans un bureau, avoue-t-elle en songeant aux avocats, aux médecins généralistes, aux psychologues, à ceux qui restent assis toute la journée ou presque. Cette seule pensée est anxiogène. Elle n'a pas fait de grandes études, non pas parce qu'elle n'avait pas de capacités, mais parce qu'il était très dur pour elle de rester concentrée pendant plus d'une heure de cours. Alors, oui, ça a toujours été le surf, entre plusieurs idées ça et là qui n'ont jamais abouties. — J'avais une chance de faire de ma passion mon métier, tu penses, je l'ai saisie. Ce n'est pas donné à tout le monde. — Le mannequinat s'est ajouté ensuite, plus pour des raisons de curiosité et de finances qu'autre chose... Ses bookeuses vont la tuer d'avoir balancé ça à la télé. La pulvériser. Vous comprenez, tout mannequin est censé affirmer que ses deux passions dans la vie sont la mode et le chocolat. Penchée vers lui, elle écoute son récit sur sa rencontre difficile avec l'océan, passionnée. Elle se mord la lèvre. — On ne t'a pas fait découvrir l'océan de la bonne façon... C'est rageant. C'est un souvenir très dur, très violent et froid, semble-t-il dénué de tout plaisir... — On s'est servi de l'océan pour vous éprouver... Vous faire du mal, murmure-t-elle avec effroi. Voilà pourquoi l'armée ne l'a jamais tentée... Lawrence s'en est sorti, mais peut-être des camarades à lui sont devenus craintifs vis-à-vis de l'océan. C'est dommage. Il préfère changer de sujet, ce qu'elle comprend sans souci. Son regard s'éclaire lorsqu'il est question des compétitions. — A partir du 18 octobre, dit-elle dans un sourire. — Mais je suis sûre que d'ici là, tu m'auras oubliée, et tu ne risques pas de regarder, elle ajoute en riant. Son plus beau trophée ? — Toutes mes victoires de la Triple Couronne de Surf. Ce sont des épreuves qui ont lieu en novembre et en décembre à Hawaï, sur le north shore d'Oahu. Elle est intarissable sur la question. — D'abord parce que ce sont des compétitions difficiles d'accès aux filles, parce que les vagues de là-bas demandent de la force, de la résistance, et que les corps masculins sont mieux placés pour les gagner, dit-elle dans une moue qui révèle son côté garçon manqué. — Ensuite parce que c'est le surf que je préfère. En Europe, les vagues sont relativement petites, alors on te note sur tes figures. Dans le pacifique, les vagues peuvent être immenses et c'est plus un acte de bravoure, de survie quasi guerrier qui est admiré et récompensé. C'est ce qu'elle préfère. Au sujet de la fille de Lawrence, Khadija sait bien qu'elle n'est au courant de rien. C'est une sensation qu'elle a, un pressentiment. C'est comme ça, ça ne s'explique pas. Elle a ses raisons, oui, et elle hoche la tête pour lui signifier qu'elle s'en doute. — Et tu as les tiennes de vouloir être un père pour ta fille, dit-elle fermement. Tout comme une mère a ses raisons de vouloir protéger son petit de tous les dangers. Elle hausse un sourcil à sa dernière remarque. — Tu me vouvoies, maintenant ? Elle sait qu'il parle des femmes en général, mais elle réfute par là cette manière de toutes les englober ensemble dans un seul tout. Elle rejette ses longs cheveux en arrière, ses yeux verts posés sur lui et plus intenses qu'auparavant. — Du peu que j'apprends de toi, tu es un homme intelligent. Et qui prend le temps d'être perspicace, dit-elle tout en l'observant, sa tête légèrement penchée sur le côté. — Je ne te vois pas comme un homme de généralités. Elle étend ses jambes dans l'eau, le tissu blanc nacré de sa robe plaqué contre sa peau. — Et tu es également trop intelligent pour faire de ta subjectivité une règle immuable. Sa mauvaise expérience avec les femmes, n'en fera jamais une idée de La femme. La femme au sens majuscule n'existe que dans le fantasme de l'homme. — Lawrence, s'il y a bien une chose que cette aventure devrait nous apprendre, c'est à quel point nous sommes différents, murmure-t-elle en faisant allusion aux candidats qu'ils découvrent tous les deux depuis leur entrée dans le nid, aux retournements de situations, aux abandons, aux réactions, aux pleurs de Naveen, aux rires de Colin. Jade, Khadija, Scarlett, Enola, Greta... Parfois, elles n'ont même pas un seul point commun. Leurs réactions sont opposées. Parfois, elles arrivent à se comprendre, parfois, elles passent au-delà des silences qui prouvent qu'on a atteint un point de non-retour.

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MessageSujet: Re: behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija)   behind each breath, 23:47 - 01/01 (khadija) Empty

 

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