Je ne saurais trop vous expliquer pourquoi, mais en ce moment, le sommeil se voulait quelque peu difficile, comme si j'avais toujours mieux à faire. Or, ça n'était pas franchement le cas puisque ça n'était pas comme si nous avions des impératifs par ici. C'était même tout le contraire. On passait notre temps à discuter, à nous amuser, à se reposer. Au final on terminait par être fatigué de tant de repos. Moi qui étais constamment quelqu'un d'actif, mon rythme s'était retrouvé quelque peu ébranlé ces derniers temps, ci bien que j'en venais moi-même à me lasser d'être aussi passif. Alors, tandis que d'autres étaient entrain de dormir, j'avais décidé de faire un petit peu de sport. Il était un peu tard pour mettre le nez dehors, surtout vu les températures du moment, alors, je m'étais dirigé vers la salle de remise en forme, histoire de taper le punching-ball pendant une petite heure. Mes coups ne se voulaient pas en retenu, mais c'était ce dont j'avais besoin sur le moment. Et une fois que je sentais que mes muscles étaient suffisamment fatigués pour capituler, j'abandonnais la salle, essuyant mon front à l'aide du pan inférieur de mon débardeur alors que j'avais l'impression de transpirer de tous mes pores. C'était en allant en direction de la salle de bain que j'avais entendu ces cris. Au début, j'avais pensé qu'ils sortaient justement de cette pièce, mais après un court détour, j'en étais venu à me retrouver au milieu du couloir. Les toilettes ? Curieux, j'avançais donc prudemment jusque là bas, entrant dans la pièce alors que je demandais d'une voix quelque peu intriguée « Euh... Tout va bien là dedans ? » Enfin, non pas que je voulais connaitre tous les détails quoi, mais à ce rythme, elle allait réveiller toute la maison alors bon.

Il n’y a que des poisseux dans mon genre pour parvenir à bloquer le verrou d’une porte de toilettes en plein milieu de la nuit. A croire que quelqu’un a définitivement décidé d’enclencher une malédiction contre ma petite personne. En temps normal je n’aurais pas trop paniqué, nous sommes encore nombreux dans cette maison et les toilettes sont rarement vides mais en pleine nuit la probabilité qu’un candidat s’arrête par-là devient nettement moins importante et me laisse envisager une nuit entière assise sur les toilettes en guise de lit et oh no, hell no ! Je refuse de devoir poireauter ici jusqu’à ce qu’une bonne âme se décide à passer dans le coin pour me venir en aide. A la place je préfère être égoïste et hurler à l’aide, peut-être qu’avec un peu de chance quelqu’un de pas encore endormi entendra ma douce voix raisonner et sera attiré par curiosité vers sa source. Après quelques minutes je dois néanmoins me rendre à l’évidence, personne ne semble m’entendre et j’aurais surement meilleur temps de m’attaquer à cette porte que rien ne semble pouvoir anéantir. « Putain de porte ! » Je commence à m’emballer en la frappant avec un entrain oscillant entre héroïque et complètement las. Ce n’est que lorsque j’entends la voix de Grey briser le silence que mon sourire renait. « Grey ? » Je m’interroge, on ne sait jamais si j’hallucine. « Le verrou est bloqué, je ne peux pas sortir ! »