Sydney

Leone avait nagé, pris sa douche et partait désormais en quête d’un tendre moment d’évasion. Les cheveux encore mouillés, il s’avança dans le salon repérant sa cible en train de lire sagement installée sur le canapé. Il s’agissait évidemment de Sydney. D’un pas déterminé il s’approcha d’elle. Son regard espiègle trahissait déjà ses intentions. Il se posta face à la jolie demoiselle puis referma son livre pour obtenir toute son attention.

« Tes talents de masseuse sont réclamés. Fais-toi plaisir. » Déclara-t-il lui adressant un sourire enjoué.

Le jeune homme retira alors son pull à capuche qu’il lui lança au visage, se retrouvant ainsi torse nu. Il s’allongea de tout son long sur le ventre, écrasant de ses jambes sa camarade.

Je crois que c'était la première fois que je m'avais pris la décision de lire un livre, je m'étais même surprise à y prendre du plaisir. D'accord, il ne s'agissait pas d'un roman à l'eau de rose que lisait habituellement les jeunes femmes en manque d'un je ne sais quoi qui m'avait toujours échappé. Moi j'étais actuellement plongé dans Névrose, psychose et perversion du très célèbre Freud, que j'avais pris soin d'apporter avec moi, presque certaine de ne pas retrouver ce genre de bouquin dans l'immense bibliothèque. J'étais tellement happé par ce merveilleux livre que je n'entendis pas Leone entrer dans la pièce, je ne remarquais sa présence que lorsque celui-ci referma violemment mon livre. « NON ! J'étais sur le point de découvrir le secret d'Alice ! » Lançais-je mi-sérieuse, mi-espiègle, je l'aurais presque fusillé du regard s'il n'avait pas prononcé un mot qui me fit immédiatement retrouver le sourire. « Installe toi ! » Finalement j'aurais mieux fait de me taire puisque celui-ci me balança son pull au visage, je grimaçais un instant, le temps de m'en débarrasser. Puis l'américain, s'étala de tout son long sur mes jambes. « Je suis peut être une pro, mais pas contorsionniste ! Pousses-toi beau brun. »

Alors le secret d’Alice serait mentionné dans Névrose, Psychose et Perversion, intéressant. Pourquoi Leone n’était-il pas étonné ? Cette blondasse représentait le sujet d’observation idéal pour un psychanalyste : elle possédait à elle seule tellement de troubles mentaux, de la personnalité et du comportement qu’elle était la Muse parfaite.

« Remercie-moi, tu trouveras peut-être une piste conduisant à mon secret sur mon dos et je sais que t’en meurs d’envie. » Répliqua-t-il amusé.

Le jeune New Yorkais récupéra son pull et s’en servit comme oreiller. Obéissant, il replia ses jambes sportives, libérant ainsi Sydney.

« J’attends. » Déclara-t-il dans un éclat de rire qui discrédita son ton faussement arrogant.

Peut être que la psychose de la jeune femme n'était pas son secret, mais c'est clair qu'elle avait quelques soucis mentaux. Néanmoins là n'était pas la question, j'aurais d'autres moments de me plonger à nouveau dans ce bouquin on avait tellement de temps à tuer ici. La réplique de Leone me fit sourire à nouveau. « Pourquoi, quelqu'un t'as effacé la mémoire histoire que tu ne fasse aucunes gaffes concernant ton secret, et par conséquent tu as décidé de te la jouer Michael Scofield et te tatouer plusieurs indices concernant ton secret à divers endroit de ton corps ? » Lançais-je amusé, il fallait définitivement que je cesse d'abuser des rediffusions tardives des séries américaines. Néanmoins il avait raison sur un point, je mourrais d'envie d'obtenir des indices sur son secret. Tandis que Leone me libéra, je me levais, celui-ci s'impatienta, son ton jugeait pourtant avec son éclat de rire. « Évidemment tu n'as pas rapporté l'huile de massage ! » Tant pis, je m'installais sur le jeune homme, je frottais mes mains entre elles, afin de ne pas le congeler sur place. Puis commençait le massage, débutant ma course sur sa nuque, il était tendu, très tendu je pouvais le sentir. « C'est le fait d'être à moitié nu avec une jeune femme séduisante sur toi qui te rends aussi tendu mon ange ? »

« Tu as une imagination débordante. Tu ne dois pas avoir de mal à te faire plaisir en solitaire. » Répliqua-t-il amusé, le sourire moqueur aux lèvres. Il ne comptait pas parmi les fans inconditionnels de Prison Break mais il avait compris l’allusion, chacun ses références.

La jolie demoiselle ne s’était pas trompée en vantant ses mérites de masseuse précédemment dans l’aventure en échange d’un plat cuisiné. Elle se débrouillait bien, très bien même. Le jeune Américain était ravi. Il ferma les yeux afin de mieux sentir les mains habiles de Sydney parcourir sa nuque, visiblement crispée. Il ne pouvait que l’admettre. Cette semaine était source de préoccupations.

« Sans vouloir offenser ta beauté renversante, les nominations me perturbent… et… Non, oublie. » Une seule confidence à la fois.

« C'est vrai, j'ai une collection impressionnante de sex toys d'ailleurs et puis comme on dit on est jamais mieux servit que ça soit même. » Répondis-je alors qu'un sourire mutin se dessina sur mes lèvres le plus naturellement possible. Mes mains quittaient son cou pour m'attarder d'avantage sur ses omoplates ainsi que sur ses flancs assidue à ma tache. Sa réplique suivant me décrocha un léger sourire. Alors comme ça les nominations le préoccupait, ce n'était pas étonnant, elle s'était soldé sur la nomination de la jolie Deirdre dont je le savais très proche. « Ah Rafael, je lui arracherais bien ses couilles pour m'en faire un collier à celui là. » Il était responsable de ces nominations, et quel dégât. Il laissa sa phrase en suspend ce eu le don d'attiser ma curiosité. « Ah non tu peux pas me dire d'oublier, tu en as trop dit ou pas assez, quoi qu'il en soit tu ne peux pas me laisser comme ça sur ma fin. »

Rien qu’imaginer un Rafael castré décrocha un sourire à Leone. En ayant déchiffré l’énigme de la maison, l’Espagnol avait eu le privilège de décider de nominer seul. Sans grande surprise Deirdre s’était retrouvée au milieu de sa lugubre stratégie. L’agent marketing avait un mauvais pressentiment qui ne faisait que croître au fur et à mesure que l’heure du prime approchait. Il avait également autre chose en tête, de plus personnel…

« C’est Billie-Jean… J’ai peur qu’elle n’ait pas choisi les bonnes fréquentations, ça m’embêterait de la voir souffrir…. » Murmura-t-il sur le ton de la confidence. Garder ses préoccupations pour lui-même ajoutait un poids de plus en plus lourd sur ses épaules. Après quelques instants d’hésitation, il avait ressenti le besoin de partager une partie de ce fardeau avec Sydney. Il s’était toujours bien entendu avec celle-ci et elle semblait digne de confiance.

« Finalement tu vois que tu peux dénicher quelques indices en me massant le dos. Je suis plus intéressant que Sigmund Freud, non ? »