J’ai la gueule de bois, il y a bien longtemps que cela ne m’était pas arrivé. Surement parce que j’ai besoin de suivre un certain régime de vie, de prendre soin de moi et de ne pas trop faire d’excès pour toujours être au top de ma forme afin de donner le meilleur de moi-même en danse. On ne peut pas dire que je me sois comportée comme une élève appliquée depuis que nous sommes ici, alcool, cigarettes, nourriture… Tout y est passé et le tout avec une dose de sport nettement moins importante que ce que j’ai l’habitude de faire à la maison. Pas de quoi avoir trop d’effets sur ma silhouette, je surveille le moindre changement à la loupe. J’ai beaucoup trop abusé dimanche soir avec Colin et je n’ai pas été très sérieuse au réveillon du nouvel an d’hier soir, j’ai enchainé les cocktails et les verres avec une vitesse beaucoup trop fulgurante pour mon petit gabarit. Je suis une piètre buveuse, je tiens bien l’alcool et tout à coup j’ai l’impression de prendre trente grammes dans le sang. Certains passent par l’étape pompette, pas moi, je suis clean puis bourrée sans alternatives, ce n’est pas juste. Pour me détendre et chasser ce vilain mal de crâne qui me poursuit sans relâche depuis le réveil j’ai opté pour le bain à remous. Que c’est bon d’être ici, en bikini, à subir la plus douce des sensations. J’ai les yeux fermés mais des bruits de pas me ramènent à la réalité et mes lèvres s’étirent en un fin sourire lorsque je découvre Lino sur le point de me rejoindre. « Avec plaisir mon brave monsieur ! » Il a tout à fait le droit de se joindre à moi, il y a assez de place pour deux… S’il n’y a pas suffisamment de place je saurais le lui en faire. Bon, stop, c’était la minute femme en chaleur face à un corps musclé et plaisant à regarder. « Bonne année à toi aussi. Tu as pris des résolutions ? » Vous savez, celles que personne n’est jamais capable de tenir. Stratège, la question que tout le monde se pose surement depuis le prime et à laquelle j’ai beaucoup de mal à répondre objectivement. « Je n’ai pas eu l’impression de l’être, je suis ici pour m’amuser, pas vraiment pour faire des stratégies afin d’aller plus loin. Je prends chaque jour comme il vient ! » Je m’estime heureuse d’être ici et j’apprécie le temps passé avec mes camarades, ça ne va pas plus loin. « Tu me trouves stratège toi ? »

La compagnie de Lino me sera, à coup sûr, très agréable. Il est l’un des candidats avec qui le courant est très bien passé jusqu’à maintenant et je ne dis pas du tout cela parce que j’ai eu l’occasion de glisser ma langue dans sa bouche pour faire plaisir à Cupidon et conserver le peu d’argent que j’ai sur ma cagnotte. Ce fut agréable cela étant dit. Non, il m’a fait bonne impression et je n’attends que d’apprendre à le connaitre davantage, un grand point d’interrogation trône sur le sommet de sa tête, il me reste des tas de questions à lui poser, des tas de mystères à résoudre pour espérer avoir un quart de vue d’ensemble. En attendant de trouver l’occasion rêvée pour lui poser des questions plus personnelles j’opte pour d’éventuelles résolutions de la nouvelle année. Sa réponse est honnête, rafraichissante. « Comme chaque année, j’espère avoir le courage de perdre cinq kilos mais je sais qu’à la première occasion je fonderais sur une bonne pizza bien grasse… Comme toujours ! » Je réponds, le sourire jusqu’aux oreilles, le seul régime que j’ai été capable de tenir c’est celui d’après grossesse, le reste du temps je suis une très mauvaise élève. Nous revoilà à discuter des propos de Cody, il me pense stratège, plus que les camarades qui se trouvaient face à moi au prime en tout cas, surprenant non ? « Pourquoi tu participes à Fake Lover d’ailleurs ? Tu as des motivations particulières ? » J’en profite pour caser une première question, l’air de rien. Le beau gosse ne me parait pas à la recherche de la notoriété, pas vraiment pour l’argent non plus, pourquoi alors ? Il me complimente, ce que j’apprécie comme n’importe quel être humain normalement constitué, mon sourire gagne encore en ampleur. « C’est gentil, merci. » J’ai d’ailleurs du mal à comprendre pourquoi il semble si gêné lorsqu’il me questionne sur mes éventuels enfants. « J’ai un fils, de vingt-quatre ans. Et toi ? Jeune papa ? » Je lui retourne naturellement la question avant d’ajouter, pas certaine de moi. « Tu as quelqu’un dans ta vie ? »