@Colin

Hormis le fait d’avoir été sous le contrôle de mon instinct de compétition dimanche soir pendant les trois-quarts de la soirée, ce que je retiens de ce prime c’est surtout l’affichage général des chroniqueurs à propos de l’épisode grande roue avec Colin. Que ce soit Akela et ses pronostics sur les audiences qui prouvent bien la niaiserie des téléspectateurs ou encore Allen le serial-shipper qui m’avait déjà prêté une relation avec Clotaire dès la première semaine je crois qu’on a eu le pompon. A croire qu’on est trop populaires, comme si une Jade, un Lawrence, un Lino ou une Scarlett n’étaient pas plus intéressants. Et encore le Graal du graal : Grey et Naveen. Je ne comprends pas et je trouve ça plus emmerdant qu’autre chose. En fait je me serais volontiers passée du conseil du malade mental en matière de lieu de rendez-vous. Si ça ne tenait qu’à moi je ne me serais jamais déplacée jusqu’au carrousel pour lui donner raison mais visiblement il y en a un qui n’est pas du même avis. J’ai négocié à condition que je puisse passer au stand de confiseries sous prétexte qu’on était tous les deux gagnants : lui a vu sa Margaret et moi je me suis fait un super paquet de bonbons. Ajoutez à ça ma passion pour Bob l’Eponge et on pourrait me prendre pour une retardée. Une sucette en forme de cœur en bouche, j’extirpe celle-ci d’entre mes lèvres afin d’être apte à articuler quelques mots. « T’es conscient qu’on leur donne matière à continuer leurs spéculations ? » Parce qu’il est toujours temps de faire demi-tour en fait. On va forcément en entendre parler dimanche, comme si ça n’arrêtait pas depuis trois jours. « Parce que j’en ai entendu parler tous les jours. Je t’ai déjà assez dans mon champ de vision pas la peine qu’on me casse les oreilles quoi. » Je joue ma bitch en enfournant de nouveau la sucette dans ma bouche. Je rigole bien sûr, c’est un plaisir d’aller faire du carrousel avec Colin. D’ailleurs on arrive enfin devant la colonie de chevaux en bois dont je suis censée être effrayée. En toute ironie bien sûr. « Oh mon dieu Colin je suis effrayée. Je me demande comme je vais faire pour monter là dessus sans ne pas paniquer et secouer la barre de bois au point de la déboîter. » Ma voix est posée, mon regard sérieux. J'arrive à tenir mon sarcasme un certain moment jusqu'à ce qu’un sourire narquois ne me trahisse.

Ce qu’Allen veut, Allen l’obtient. C’est la devise de Colin cette semaine et il peut enfin la mettre à exécution aujourd’hui, en accompagnant Salomée jusqu’au carrousel, après qu’elle l’ait supplié. Ou était-ce l’inverse ? Il ne sait plus vraiment. Ou peut-être que si, car il est vrai qu’il était plus motivé qu’elle à traîner sa carcasse ici, amusé par l’idée d’utiliser les animateurs de la même façon qu’eux les utilisent, Akela et Allen en tête de liste. Ce dernier a estimé que le carrousel devait être leur prochain lieu de rendez-vous, et vu le secret que le type se coltinait, nul doute qu’il s’imagine déjà les deux candidats vivre un moment intensément romantique sur les petits chevaux, à base de déclarations émouvantes et de baisers enflammés. Ce qui, à coup sûr, alimenterait sa chronique. Mais justement Colin n’a pas envie de participer à cet étalage et il n’est pas contre l’idée de donner de faux espoirs à l’animateur avant de les anéantir. Salomée le branche peut-être selon le détecteur, il n’en reste pas moins concentré sur son objectif : remporter ce jeu ou du moins valider sa cagnotte. Les amourettes, ça lui passe au-dessus de la tête et s’il compte sur lui pour ajouter une touche mignonne et romantique à l’émission, ils se sont trompés de cible. Allen va peut-être le comprendre après avoir visionné les images de leur petite échappée au carrousel où il ne se passera rien de suffisamment intéressant pour qu’il continue son rôle d’entremetteur un peu trop lourd. Il accepte le deal de la blonde qui consiste à passer au stand de confiseries, ce n’était pas dur de le convaincre de faire un arrêt là-bas. Il a vu sa grand-mère, il a engloutit des bonbons et en a pris en réserve, il est heureux le Colin. « Roh cesse de faire l’ingrate et remercie-moi plutôt, j’t’offre des votes sur un plateau d’argent. » Il a fait une remontée spectaculaire lors du prime de dimanche, alors qu’il avait été repêché lors du précédent, alors oui, les petites adolescentes en chaleur apprécient ces images, c’est bénéfique pour elle. « Ah c’est marrant, d’mon côté personne m’a parlé de toi, faut croire que c’est vraiment un truc de nanas les potins. » Léger mensonge, on lui a parlé d’elle, mais il préfère la laisser croire qu’elle est la seule harcelée avec ce genre de petits potins dont le peuple raffole. « Mais ok j'ai compris, dès que j’t’ai aidé à vaincre ta phobie j’me casse et je t’ignore jusqu’au prime. » Il continue en l’observant un instant, les yeux plissés. Ils arrivent au carrousel et mademoiselle fait sa froussarde. Très crédible, surtout après qu’elle ait esquissé un sourire la trahissant. « Toute façon peu importe ton degré de panique, on sait tous les deux que tu arriveras pas à hauteur de ton maître. » Il ajoute, en entrant dans son jeu. C’est le premier à avoir lancé la mode de la crise de panique et de l’attraction en passe d’être démontée, elle ne lui arrive pas à la cheville. « J’ai bien une idée à te proposer, mais elle nécessite du scotch de carrossier et une corde. » La ligoter avec la corde, coller ses mains et ses pieds au petit cheval avec du scotch, le problème est réglé. « Mais après Allen va penser qu’on se fait un remake de 50 nuances de Grey et on va l’perdre. » Ce qui ne serait pas une mauvaise chose, en réalité. « Bon, sois forte, comme on dit la petite bête mange pas la grosse. » Il conclut avec son sourire d’emmerdeur tandis qu’il pointe de la main le cheval le plus près d’eux, afin qu’elle prenne place.

La générosité de Colin est quelque chose qui me frappe à chaque fois que je passe un peu de temps avec lui. C'est dingue ce que ce garçon est sous-estimé. Je feinte l’air étonné comme si j’avais oublié. Si ça pouvait me permettre une aussi belle remontée que lui dans les votes alors je ne suite pas contre. « Ah oui c’est vrai. Merci Colin. » Je lui offre un grand sourire très travaillé et des battements de cils dignes d’une princesse qu’on aurait mis sur le mode accéléré. Comme quoi la télé-réalité c’est facile : il suffit de s’engrainer dans une histoire sentimentale pour gagner de l’argent. La tristesse de l’industrie quoi. « C’est sexiste ! » Il catégorise sans aucune honte ça me gêne en ces temps d’évolution des mentalités. « Comme si je ne parlais qu’à des filles sous prétexte que j’en suis une et toi qu’à des mecs parce que…» Je me stoppe un instant, le détaillant pendant quelques secondes. Mon analyse se concluant par un haussement d’épaules. « Peu importe. » Un éternel sourire narquois sur les lèvres on continue d’avancer vers le carrousel et il m’expose son idée de m’ignorer jusqu’au prime. J’aurais pu l’implorer de ne pas le faire si je n’avais pas été nominée. J’ignore complètement son air pseudo-inquiétant en tapant dans mes mains comme une excitée. « Ouais ! Comme ça j’aurais encore plus de votes puisque les gens voudront absolument une réconciliation. » L’idée m’emballe, c’est une stratégie de malade. Par contre celle de monter sur un cheval moins. Enfin prétendument puisque je me la joue Colin dans un retour en arrière d’une semaine. Même si l’engouement n’y est pas au moins j’ai le discours. Mes pupilles vrillent des chevaux de fortune à celles de Colin. Il n’est pas sérieux, si ? « Mon maître ? » J’expulse un rire. Faisant tourbillonner ma sucette dans les airs je lui expose mon plus bel air de garce. « Je ne le vois même plus tellement je suis loin devant lui. » J’hausse les sourcils en prime. Qu’il ose. Par contre là je ne saisis pas trop où il veut en venir avec son scotch et sa corde. Fronçant les sourcils dans la difficulté à comprendre ce qu’il insinue l’idée percute enfin mon cerveau lorsqu’il évoque le film pseudo-érotique grand public. « Connard. C’est cruel. » Tranchante, mon regard longe son bras pour atterrir sur le cheval. Bon aller suffit la comédie. En selle. Sucette en bouche je suis partie. « Il marche au moins ? »Je n'ai jamais vu ce carrousel fonctionne ralors j'ai des raisons de me le demander. Mais peu-être que Colin, lui, en a déjà fait l'expérience. J’enjambe le cheval comme une pro, non sans prendre mon élan. « Tu veux venir sur mon beau cheval blanc ? Genre comme un prince charmant tu vois. » Les mains appuyées sur l’avant de la selle, je soulève légèrement une de mes épaules contre laquelle je viens lover mon menton. La posture serait ratée sans l’air de princesse faussement innocente et les battements de cils. Encore et toujours, c’est important de ventiler. « Ou alors on fait la course. » Ca ça me branche déjà beaucoup plus, hormis le fait que ce soit carrément impossible. Dommage qu’on ait pas un karting ou un truc du genre. « Aller Caramel. » que je lance distraitement en tapant des pieds contre la stature en bois.

Heureusement qu’il est là, contrairement à Salomée il se focalise sur le bon côté des choses, puisque quand elle voit en cette excursion un moyen permettant aux animateurs de continuer leurs spéculations, lui y voit un moyen de lui faire gagner des votes en donnant au public ce qu’il veut, puisque la jeune femme est confrontée à leur vote cette semaine. « Avec plaisir. » Il affiche son sourire satisfait sur les lèvres tandis qu’il lui tapote le crâne, c’est bien qu’elle soit reconnaissante. « Mais oublie pas la bouche en cœur quand tu m’parles, on y croit pas assez. » Elle est sur la bonne voie, mais il y a encore de légères améliorations à faire, le sourire est bien, mais il ne suffit pas. Il s’improvise coach, mais c’est pour son bien. Mademoiselle se plaint ensuite d’avoir eu le droit tous les jours à son petit commentaire le concernant, et il est presque vexé par la façon dont elle parle de lui, raison pour laquelle il lui fait savoir que l’inverse ne s’applique pas. Et voilà qu’elle le détaille pour lui faire un commentaire désagréable et il ne se gêne pas pour la pousser gentiment sur le côté, faussement fâché. « Ah je vois, après l’amour fou, la dispute, tu sais comment tenir en haleine les téléspectateurs. » C’est lui le novice, en fait, il a tout à apprendre d’elle. « J’vais même pas me fâcher, parce que j’sais que tu vas bientôt regretter d’avoir dit ça, vu que ton partenaire s’est aussi mis en tête de me tailler un corps d’Apollon. »  C’est qu’une question de temps avant qu’Achille ou Lloyd-Snö ne se cachent face à lui. « Sur l’oreiller, la réconciliation, sinon ils vont se désintéresser. » Et ce n’est pas ce qu’ils veulent, ils doivent s’assurer que le public sera derrière eux quoi qu’il advienne. Ils arrivent près du carrousel et elle se met à l’imiter, bien qu’elle soit beaucoup moins crédible que lui dans le rôle de la demoiselle en détresse, même si elle a le physique pour. Il salue ses efforts, mais il se doit de lui faire remarquer qu’elle n’arrive pas à sa cheville, afin qu’elle ne se fatigue pas à faire des efforts inutiles. Il est gentil, quand il veut. « Le petit cheval, la grande roue. » Il dit, en mimant une balance avec ses mains, et la grande roue l’emporte, évidemment. « Encore, si on était au train fantôme, ça se tiendrait, mais là… » Là elle n’est pas crédible avec son petit cinéma de fille paniquée à cause d’un petit cheval. Lui, au moins, il avait le vide et Joe le clown avec lui, c’était bien moins ridicule. « Tu prends trop la confiance Salomée, c’est pas bien et ça te vieillit. » Avec ce petit haussement de sourcils, là, elle se prend dix ans dans la tronche. Ceci dit, il a une idée pour l’aider à vaincre sa phobie. L’attacher au carrousel lui semble être l’idée parfaite pour qu’elle ne puisse pas reculer, bien qu’un certain animateur serait capable de se faire des films. « J’dirais plutôt excitant, mais bon. » Ouais, il y a rien de plus agréable qu’une fille enveloppée dans du vieux scotch gris dégueulasse. « Ouais, mais j’dois aller pédaler pendant une heure avant. » Il soupire tristement. Voilà ce qu’elle lui oblige à faire pour qu’elle puisse vaincre sa phobie. « Et j’hérite du rôle de la demoiselle en détresse, merci de détruire toujours plus mon image d’homme viril. » Faut pas, vraiment. C’est elle qui est sur le cheval, s’il vient squatter il sait ce qu’on va dire et sa virilité sera une nouvelle fois mise en doute. C’est trop triste. « Ah bah oui, tiens, ça me parle tout de suite plus ça. » Il s’installe sur le cheval devant elle, dos contre la crinière de celui-ci pour observer Salomée. « Gagné. Tu te plieras donc à mes quatre volontés pendant une semaine. » C’est un bon plan. Elle est d’accord en plus, ça se voit. « Caramel, c’est mignon, ça a une signification particulière ? » Il questionne avec son sourire d’emmerdeur. Son chien quand elle était gosse ou son doudou favori ? Le mystère reste entier. Le carrousel se met en marche une fois qu’ils sont installés et il la scrute, les yeux plissés. « Ça va, tu supportes ? On peut arrêter à tout moment. Tu dis un mot et j’te pousse en bas, comme ça c’est fini. » Et pas besoin d’attendre que le carrousel s’immobilise en plus de ça.

Si notre à priori rapprochement de la semaine passée a pu sauver Colin de l’élimination la semaine passée, un peu malgré nous mais soit, j’espère que le coup du carrousel me permettra aussi de gagner quelques votes. Au fond c’est pathétique puisqu’on discute de nous stratégie à voix haute, à croire qu’on est des débutants. Ce qui n’est certainement pas mon cas mais bel et bien le sien, de toute évidence. « Abuse pas trop. » Ca contraste avec mon beau sourire d’il y a quelques secondes. Je me retiens de lui offrir mon majeur pour lui faire comprendre ce qu’il en est mais je l’insulte déjà bien assez alors je vais me retenir pour cette fois. Depuis que Naveen a souligné ma vulgarité je fais attention. Enfin j’essaie… je n’ai pas pu m’empêcher d’offrir une pluie d’insultes à mon partenaire il y a quelques jours de ça. Pour en revenir à Colin, je le laisse déjà me tapoter le crâne alors qu’il n’exige pas d’autre efforts de ma part. Il manquerait plus qu’il me demande de me frotter à lui en ronronnant. Un « Eh ! » s’échappe d’entre mes lèvres lorsque la forcé insoupçonnée de Colin me pousse sur le côté. Mes pieds dansent dans des petits pas pour retrouver l’équilibre avec difficulté. Je ris, ça me déconcentre. « J’ai tout à t’apprendre ça me fait une raison de plus de rester aux yeux des téléspectateurs. » Il n’y connait rien en stratégie, je pourrais avoir tout calculé depuis le début qu’il n’y verrait que du feu. Il ose me faire croire qu’il va se mettre au sport. A d’autres. Un sourire traduisant mon amusement se traçant sur mes lèvres je roule mes opales vers le plafond nuageux. « Mais bien sûr. La volonté d’Achille ne suffira pas à sculpter ce corps de crevette. » Mon annulaire vient s’enfoncer entre ses côtes, une sorte de monnaie rendue pour sa bousculade. Je ne sais même pas si je regretterai face à un Colin dessiné. Au fond qu’ils soient colosses ou fragiles je m’en fou. Je dirais même que ma préférence va à cette dernière catégorie, il l’avait deviné par lui-même avec aisance il y a de ça plusieurs semaines. Le brun est toujours sur le même ton, celui du volontairement lourd. Très bien autant marcher dans sa combine. « Parfait je t’attends alors. » Il parle beaucoup mais je pense que sa limite est ici et ça me fait bien rire. Le regard défiant posé sur lui je fais clairement ma maline. Ca fait des semaines que je dors seule, depuis le départ d’Owen en fin de première semaine de jeu pour être exacte, alors autant dire qu’aucune intrus ne sera tolérée dans ce lit si douillet qu’est le mien. Arrivés devant le carrousel je simule en toute mauvaise foi une crise de panique. A l’exception de la tonalité de la voix et de l’attitude les paroles sont là, c’est déjà ça. Bon, je dois avouer qu’il marque un point avec sa petite démonstration. J’aurais dû choisir autre chose qu’un cheval en bois mais ce n’est qu’un concours de circonstance. Ma phobie m’a été en quelque sorte imposée. « C’est Allen qui a choisi. » Je me dédouane en haussant les épaules, mes sourcils se fronçant comme une gamine de cinq ans se justifiant auprès de sa mère. Double point pour Colin qui propose l’idée du train fantôme. Le mec applaudit mon manque de crédibilité, qui ne me traumatise pas plus que ça, et estime en prime que je prends la confiance. « Tut-tut-tut. I’m so Fancy. » Hairflip digne d’une égérie l’Oréal en prime j’ignore totalement ses propos. C’était avant qu’il ne se lance dans un délire sadomasochiste. L’idée ne me plait pas évidemment. « Trop de porno tue le porno Colin. » Je tiens à le ramener à la réalité car je crois qu’il en est encore au stade Youporn dans sa tête. « Bon courage. » A défaut de suivre des séances de sport avec Achille il en fait avec moi. Dans un élan de grande débutante je lance ma jambe par-dessus le cheval de bois et je lui propose dans mon humble gentillesse de me rejoindre. Il râle comme d’hab.« Tout de suite dans les clichés. Tu peux être le prince en détresse aussi. Dans Raiponse le mec est un gringalet incapable et si elle n’était pas là il se serait déjà fait couper la tête depuis longtemps. En plus elle est blonde. Coïncidence ? Je ne crois pas. » Non pas que Colin soit un gringalet incapable. Possiblement. S’il n’est pas partant pour monter sur mon cheval blanc il le sera peut-être plus pour faire la course. Gagné. Enfin pas moi. Lui. « C’était trop facile ça ne compte pas. » J’aimerais avoir mon mot à dire avant de me plier à ses moindres désirs. « Je n’ai pas envie de vivre l’enfer pour avoir mis ma bonne foi à ton service. » C’était gagné d’avance pour lui. J’encourage quand même mon tout fraichement baptisé Caramel juste au cas où pendant qu’il se moque tranquillement installé juste en face. « Si tu veux trouver mon secret t’as plutôt intérêt à en connaître la signification oui. » Je lui avoue dans un sourire narquois en extirpant le bâton de sucette de ma bouche. J’en arrive à sa fin, il va falloir que je songe à tout croquer. « Toujours aussi délicat et attentif. Mais ça va… pour l’instant. » Je touche mon front pour m’en assurer l’air de rien avant de glisser sans prévenir de mon cheval. Déstabilisée par le carrousel en marche je mets quelques secondes à me stabiliser tandis que mes pas s’alignent en direction du cheval précédent celui de Colin. J'entame une micro danse en me secouant dans tous les sens pendant 10 secondes lors de mon passage près de lui et termine sur un sourire satisfait pour aller me remettre en selle. Caramel est dorénavant loin derrière moi. « Gagné ! » Ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué Colin !