La pluie tombe dehors et tout ce que Lino trouve à faire, c'est de dessiner en écoutant de la musique choisie au préalable pour accompagner cet instant créatif. Il gribouille sans faire attention aux détails. Il n'est pas un grand dessinateur, mais il se débrouille. Ce n'est pas du grand art, mais cela a un but thérapeutique très vivifiant. Cela lui permet de faire une pause dans son esprit, faire le vide. Son dessin n'a pas de structure. Il ne suit que le flot des émotions que suscite la chanson diffusée dans son casque. Le gribouillage s'intensifie lorsque la musique monte crescendo. Un morceau de musique classique. Il n'y a rien de mieux pour le remettre d'aplomb. Il accentue certains traits, fait quelques effets d'ombre par-ci, par-là. Cela ressemble à la mer près de Palerme, de ce qu'il en souvient en tout cas. Non pas mécontent du travail, il poursuit sans détacher les yeux du papier noirci. Il sent un regard l'observer, son regard croise celui de Lloyd. Il est en train d'articuler des mots qu'il entend à peine avec ce casque. Il le retire et lui lance : « Je n'ai pas entendu ce que tu m'as dit, désolé. » Il esquisse un sourire gêné avant de poser Ipod et casque sur la table. Il prend la gomme entre ses mains et joue avec, en le passant d'une main à une autre. « Tu disais ? », dit-il l'invitant à répéter les paroles qu'il lui a été dites sans pouvoir atteindre le destinataire en question.