Journée plus qu’ensoleillée, agréable même, ca changeait du froid ambiant. D’ailleurs, plus les jours défilaient et plus j’avais l’impression qu’une agréable sensation d’été se profilait au fur et à mesure, pourtant nous n’étions qu’en mars. Bref, j’en avais profité pour me poser toute la journée, sur le toit de l‘hôtel, à dormir, me prélasser, au soleil. Et par la même, en avait profiter pour sortir le short et le polo de ma valise, enfin du placard. Quant à ma voix, elle ne s’était qu’à peine remise de la soirée qui suivit le prime. Ca m’apprendra à hurler du haut d’un hôtel, en pleine nuit, en plein froid, pour aider une amie à évacuer les ’mauvaise ondes‘. Ma bonté me perdra. La prochaine fois, à la place, je me met au yoga ou à l’acuponcture, histoire d’éviter les dommages collatéraux. Je souriais néanmoins avant de me mettre à tousser, tousser en me recroquevillant, me tordant, pour limiter les dégâts, d’une manière à réduire, restreindre, cette sensation de déchirement dans la gorge. Enfin je me comprend. Puis me rallongeai sur l’espèce de chaise longue. Il en fallait vraiment très peu pour être heureux, là en était une nouvelle preuve. Je demeurai ainsi encore quelques longues minutes avant que le soleil ne se retrouve caché par des nuages intempestifs, pire encore, par la nuit qui tombait. Je grimaçai puis me levai, passai la porte, à ce moment là, le changement de luminosité était si fort que je plissai les yeux, ne voyant presque rien le temps que mes yeux s’habituent, y allant à tâtons. Je rasai ainsi les murs histoire d’éviter tout obstacle et, par la même, les chutes, marchai précautionneusement. Clignai plusieurs fois des yeux en arrivant devant une porte que je n’avais pas vu jusqu’à maintenant, je fronçai les sourcils perplexe, posai la main sur la poignée, l’entrouvrant avant de passer la tête dans l’entrebâillement pour finalement y entrer, curieuse..

Je savais que Cupidon avait ouvert une nouvelle pièce dans le nid: la salle des milles et unes merveilles. Quel nom poétique. Ce n’était pas une découverte en soi, mais j’étais contente de me retrouver là, je n’y aurais pas songé autrement. Bref, puis je souris niaisement en refermant la porte derrière moi. La pièce n’était cependant pas ce qu’on pouvait qualifier de très éclairée, une faible lueur s’en émanait et mes yeux s’y habituèrent quelque peu. Je tournoyai sur moi un moment, fixant ensuite une sorte d’écran accroché au mur, perplexe, attendant qu’il se passe quelque chose, mais rien ne s’y produisit. Et alors que je m’approchai pour scruter de plus près l’écran une voix s’éleva derrière moi, j’étouffai un cri et sursautai surprise, faisant volte-face. Mon sang ne fit qu’un tour, trop fébrile décidément, puis me calmai en reconnaissant la voix et finis par sourire. « Encore toi, dis donc tu as le chic pour me faire sursauter » fis-je mutine, et ce n’était pas pour me déplaire, en effet, il se trouvait que j’appréciai sa compagnie. Et que, depuis le début de l’aventure, il faisait parti des rares avec qui je conversais et passais un peu de temps. « Que puis-je faire pour vous, mademoiselle ? » annonça-t-il ensuite un sourire aux lèvres. Prenant un air pseudo-pensif, je me tapotai la lèvre de mon index, faisant mine de réfléchir. « Eh bien, à vous de me dire en quoi pourriez-vous m’être utile jeune homme… » répondis-je malicieuse, entrant dans son petit jeu, tout en m’avançant vers lui. Il eut comme un ’flash’ de lumière durant lequel j’aperçus un quelque chose, non pas ’écrit’ sur sa main mais sur ses doigts, comme tatoué. « Hé ! c’est quoi ca !? » m‘exclamai-je perplexe en m’agenouillant devant lui, prenant une de ses mains pour la scruter.

« J'aime bien graver des choses qui se réfèrent à des moments importants de ma vie sur ma peau, de manière à pouvoir en tirer des expériences bénéfiques ou non et m'en souvenir... » répondit-il pendant que j’observai toujours sa main, contemplai la fine calligraphie soigneusement, rigoureusement, bien imprimée sur ses doigts. Et je répondis rien, pensive. Quelle idée, pensai-je alors. Heureusement qu’il y’en avait pas des masses sinon on ne le reconnaitrait plus. A cette pensée, j’esquissai un fin sourire. « Celui-ci est relativement récent... » annonça-t-il ensuite, je lisais la fin inscription sur la main gauche ‘love’ et sur la main droite ‘life’. Les deux semblaient à la fois être associés comme le contraire. Son air énigmatique et malicieux eut pour effet de déformer mes fins traits en un sourire mutin. « Ohh ! je vois, monsieur est un romantique né » fis-je alors taquine, affichant un air pseudo pensif en relâchant ses mains, demeurant néanmoins toujours devant lui. A cet instant, je voulais en savoir plus, sans en savoir plus. N’en savoir pas plus dans la mesure où je ne voulais pas paraitre indiscrète, importune. « C’est marrant, c’est pas du tout l’apparence que tu projettes » ajoutai-je alors espiègle, quelque peu ironique histoire de le faire réagir.