w/ @fawn

Apparemment, Fawn est censé rester dehors toute la semaine, et tu trouves ça un peu triste, ça te fais de la peine pour elle, elle va devoir chasser pour se nourrir et dormir dans les arbres... Oui bon, t'exagères un peu mais t'as décidé de lui faire un petit pack de survis, t'es un mec sympa dans le fond. T'attrapes donc un sac et y met de quoi manger et de quoi boire dedans avant d'aller récupérer des grosses couvertures et un oreiller, tu sais pas s'ils ont vraiment prévu quelque chose pour elle mais en tout cas toi t'as décidé de lui ramener des trucs. Tu sais pas trop où elle se cache mais tu cherches quand même, tu ne penses pas qu'elle ait vraiment chercher à aller très loin donc tu optes pour des endroits où elle aurait pût dormir sans problèmes. Tu passes donc les endroits improbables, comme les foodtrucks et le parking à pousse-pousse, avant de te diriger vers le jardin zen. Les chaises longues doivent être agréables pour s'installer là. Sans plus attendre tu prends la direction du sable et sourit en voyant la candidate installée là. Ah, je t'ai eu ! Tu lances avec un grand sourire et laisse tomber les couvertures et l'oreiller sur elle en guise de bonjour avant de prendre place sur une chaise à côté d'elle. Pas trop difficile pour ta première nuit dehors ? Tu demandes avec un sourire en coin et l'observe, amusé, avant de lui tendre le sac remplis de nourriture et de boissons pour qu'elle puisse se servir et avoir son petit déjeuner. Tu sais, j'ai l'impression de t'avoir déjà vu quelque part. Tu lâches finalement, de but en blanc, clairement intrigué par cette information depuis le premier soir où tu l'as vu. Et tu ne sais pas trop d'où alors tu préfères lui demander à elle, savoir si elle a la même impression ou si tu as juste un problème.

J’ai eu du mal à fermer l’oeil, cette nuit. Je ne suis pas habituée à dormir à la belle étoile, et si ce genre de choses peut avoir un certain charme, j’aurais probablement été plus à même d’apprécier le charme en question si ça avait été l’été, voire le printemps. Je connais mal les saisons chinoises, mais il fait moins chaud que ce que j’avais imaginé. Il faut dire aussi que je suis habituée à la météo californienne et le changement est notable. Suffisamment notable, à tous les points de vue, pour que j’apprécie également la fraîcheur de l’air et un certain sentiment dans lequel s’entremêlent sérénité et sécurité à l’idée que les risques d’incendie ou de catastrophes naturelles semblent amoindris ici. Oui, je vais décider de voir ça comme de jolies vacances dépaysantes. Même s’il va sans dire que la prochaine fois j’opterai plutôt pour un hôtel luxueux. « Bien joué, c’était vraiment pas évident de me trouver. » je réponds en étouffant un bâillement, ma répartie étant probablement aller se rouler en boule quelque part pour piquer un somme - je ne la comprends que trop bien. « Je te cache pas que j’ai vécu des nuits plus charmantes que celles-ci. » je confesse par la suite en me redressant sur mon séant, passant une main dans ma chevelure emmêlée avant de resserrer les pans de mon manteau contre moi - il faudra aussi que quelqu’un m’apporte des tenues de rechange. Est-ce que je vais devoir me laver dans la rivière ? Est-ce que je vais devoir uriner dans la rivière ? « Je sais pas, j’avais pas signé pour Survivor moi, je pensais passer un ou deux mois à siroter des flûtes de champagnes en me prélassant, les pieds dans une piscine chauffée. Choquée et déçue. » que je conclus, faussement amère. Je suis, en vérité, trop claquée par cette courte nuit pour me montrer réellement amère. Je relève ensuite mes yeux encore ensommeillés vers Dash, interpellée par sa déclaration. « C’est marrant, moi aussi. J’ai pas osé le mentionner parce que j’ai pas toujours une très bonne mémoire des visages, je pensais me tromper. Tu viens d’où ? » Son visage me rappelle quelque chose mais je ne saurais en dire plus, si lui aussi a cette impression c’est pourtant qu’on a bien dû se croiser quelque part. Avec un temps de retard, je percute enfin que, en dehors des couvertures et oreillers qu’il m’a aimablement apportés, Dash a également pris soin de m’amener de quoi manger. « De la bouffe oh bon sang Dieu soit loué, tu iras au paradis mon petit je te l’assure. » je remercie mon interlocuteur avec la simplicité que mon manque de sommeil m’inspire, me jetant sur les victuailles sans plus attendre.

Un sourire étire rapidement tes lèvres quand Fawn te dis que c'était compliqué de te trouver, tu peux y percer une pointe de sarcasme peut-être mais ça te fais plus rire qu'autre chose. En même temps, toi t'aurais certainement envoyé chier le monde si t'avais dormis dehors, dans le froid et compagnie. Juste pour ton information, l'extérieur est énormément grand, t'aurais pût être n'importe où, je me suis dis que t'avais dû être assez intelligente pour être bien installée plutôt que perdue au milieu du labyrinthe ou roulé en boule dans l'enclos des pandas roux. Tu fais remarquer, un sourcil arqué, avant de l'entendre avec sa confession et tu souris, roule un peu des yeux. Quoi ? Tu n'apprécies pas de dormir dehors avec des températures frôlant les 6°C ? Tu demandes, t'es sûr d'avoir vu ça sur un thermomètre affiché à l'intérieur du palais, peut-être même au niveau de la pergola, et tu soupires légèrement, c'est clair que c'est pas humain. Tu l'observes resserrer son manteau alors que tu fais de même avec ta veste et roule un peu des yeux. Enroules-toi dans une couverture ou tu vas attraper la mort. Tu conseilles avant de tirer un paquet de cigarettes de la poche de ta veste et d'en prendre une pour l'allumer, tu lui tends ensuite ton paquet, l'invitant silencieusement à en prendre une, tu ne sais même pas si elle fume, mais si jamais tu l'invites. Sa remarque t'arrache un rire, toi t'as jamais suivis les émissions précédentes donc tu ne sais pas à quoi t'attendre, t'as décidé de te lancer dans cette journey les yeux fermés. Si tu veux je peux te ramener une flûte de champagne plus tard et on ira se baigner... euh non, il fait clairement trop froid, je te laisse te baigner dans la rivière si tu veux, mais on pourra aller se poser quelque part. Tu proposes avec un haussement d'épaules avant de finalement poser la question qui te perturbe depuis le tout premier prime, depuis que vous êtes entrés et que tu as vu son visage s'afficher sur l'écran. Tu as l'avantage d'avoir une bonne mémoire personnellement, le seul soucis c'est qu'avec toutes les personnes que tu vois défiler tous les jours, il y en a certaines que tu dois zapper. Je viens de Los Angeles et... je suis chauffeur de uber. Tu rajoutes, persuadé que cette information doit pouvoir l'induire vers une piste, si ça se trouve tu l'as juste déposé une fois, mais tu ne vois pas pourquoi son visage t'aurais autant marqué non plus. Tu la vois ensuite se rappeler du sac de nourriture et de boisson que t'as ramené, tu ne peux pas t'empêcher de rire un petit peu en l'entendant. Ca serait bien si je croyais à cette merde, tu veux pas me promettre autre chose ? Tu demandes avec un sourire en coin avant d'allumer ta cigarette finalement et de pointer le sac avec ton briquet. Y a une thermos de café chaud aussi. Parce que tu sais ce que ça fait de ne pas avoir son café, d'accord.

« Je suis flattée que tu m’imagines suffisamment intelligente pour pas être en PLS quelque part dans ce fichu labyrinthe. » je réplique avec un sourire amusé, le fichu était probablement de trop mais j’estimais que je pouvais me paraître ce genre d’incartades vu les circonstances. J’en étais pas encore à lancer des jurons à toutes les sauces, ça va. Bon j’y viendrai peut-être d’ici la fin de la semaine, ceci dit. J’aurai néanmoins la décence de le faire en espagnol afin d’épargner la plupart des oreilles qui traînent. « Non, j’adore, c’est super pour ma circulation sanguine. » je rétorque avec un sourire amusé supposé adoucir le sarcasme, faudrait pas qu’il le prenne contre lui mais, en vérité, déconner de la sorte m’aide, je préfère rire de la situation qu’en pleurer, et l’ironie me permet de dédramatiser. Parce qu’au fond, en fait, c’est rien. Juste inconfortable. Docile (une fois n’est pas coutume), je suis son conseil et attrape une couverture afin de l’enrouler autour de moi. Elle est encore imprégnée de la chaleur de l’intérieur, ça me fait un bien fou. Poliment, je décline son invitation à fumer d’un léger signe de tête. « Je ne fume pas. Mille fois trop radine pour ça. » Je blague mais c’est aussi vrai que faux, au fond. Ça me blaserait de dépenser de l’argent pour ça, mais les raisons qui me motivent à m’en tenir éloignée sont plus profondes que ça. Pas forcément plus intelligentes, ceci dit. « Je suis pas contre. Hmm , la rivière me tente pas des masses non plus. J’espère que je vais pas être obligée de me laver dedans. » Pitié dites moi qu’ils ont installé des douches à l’extérieur spécialement pour moi. Ou des lavabos, je sais pas, je me débrouillerai. Une semaine sans me laver les cheveux, je vais être dégueu mais ça leur fera du bien. Ouais, positivons, toujours. Vient ensuite la question de cette sensation de déjà vu, déjà vu qui n’en est pas un, ou alors au sens littéral du terme, comme je le réalise quand Dash décline enfin sa profession. Ça me revient. « Mais oui, je crois que je suis montée ta voiture une fois ! » je m’exclame, les yeux illuminés par la révélation. Ils s’éteignent rapidement quand le contexte me revient en mémoire. « Je suis sur L.A. aussi. Mais bon, tu dois avoir tellement de clients, j’imagine que tu te souviens plus trop du trajet et tout. » je poursuis, consciente qu’il est possible qu’il s’en rappelle mieux que moi, vu mon degré d’alcoolémie ce soir là. « Le paradis, de la merde ? C’est le meilleur truc au monde ce concept, t’es un fou. » Je secoue doucement la tête de droite à gauche en signe de réprobation. Qu’on n’y croit pas, je le conçois tout à fait - l’idée est pas hyper crédible. Il n’en reste pas moins qu’elle est très tentante. Tant que l’espoir ne coûte rien, je continuerai d’espérer en une vie après la mort, une sorte de paradis où je retrouverai tous mes proches disparus. M’enfin, si je peux me réincarner en chat ou un homme blanc cisgenre, je serais pas contre non plus. « Hmm, un barbecue ? Tu crois aux barbecues ? » C’est la première chose qui me vient à l’esprit en guise de promesse de rechange, je sais pas trop comment mon cerveau a sauté de paradis à viande grillée mais on en est là. Sans plus attendre, je me sers une tasse de café grâce au thermos afin d’accompagner les viennoiseries que j’engloutissais comme si ma vie en dépendait. Si je peux avoir du café chaud le matin, cette semaine ne devrait pas être si redoutable que ça.