Je suis réveillée depuis un long moment déjà, mais je suis prise d’une paresse soudaine. Je n’ai aucune envie de me lever du lit pour l’instant. Je suis une lève tôt, habituellement, je serais déjà en train de vaquer à mes occupations, lavée et petit-déjeuner déjà en train d’être digéré. Les candidats commencent à quitter un à un la chambre, je finis par me retrouver seule, alors que les rayons qui pénètre par la fenêtre remplit la chambre d’une douce chaleur. Je rêvasse, repense à tout ceux que j’ai pu entendre sur le prime. Encore des abandons. A ce rythme-là, je vais remporter beaucoup trop facilement cette compétition. Aucun des départs ne m’a réellement attristé, sauf peut être celui de Dash, qui m’a surtout mise en colère plus qu’autre chose. Ce mec qui se disait compétiteur et qui a fini par abandonner tel un lâche. Alors que je continue à pester contre le blondinet, j’entends la porte de la chambre s’ouvrir de nouveau. Peut être qu’un candidat a oublié quelques choses. Je me redresse quand je sens que la personne en question vient de s’asseoir sur mon lit. Je vois une tête rousse que je connais parfaitement pour avoir tué une robe que j’aimais beaucoup. @Anouchka. Elle a les mains remplit d’un plateau contenant pleins de bonnes choses. Je continue à la fixer sans comprendre sa démarche. Elle m’annonce que ce petit-déjeuner est pour moi afin de se faire pardonner pour sa gaffe d’hier soir. Je remets une mèche derrière mon oreille, souriant doucement. « Tu n’étais pas obligé tu sais, je ne mange pas beaucoup le matin. » C’est vrai que je me contente généralement d’un petit truc, n’étant pas mon repas préféré. Elle commence à m’énumérer tout ce qu’elle m’a préparé et je me demande comment elle a fait pour porter tout ça jusqu’ici sans renverser quoi que ce soit. « Installe-toi à côté de moi, on va prendre ce petit déjeuner à deux. Je ne pourrais jamais manger tout ça. » Je recule la couverture et tape à la place où d’habitude se trouve Leon. J’attrape un morceau de tartine que j’enfouis dans ma bouche, continuant de fixer la rousse. « Alors, tu vas un peu mieux ? » En effet, elle avait l’air bouleversé hier à cause du départ de sa seconde partenaire.

En voilà une matinée bien différente des autres. Me faire ramener le petit-déjeuner au lit, ce n’est pas une habitude que j’ai. J’ai pourtant connu des hôtels de luxe dans mes nombreux voyages, mais mon petit-déjeuner s’arrête à ma porte de chambre, monté par le room service. Cependant, je ne pourrais jamais avaler autant que ce qu’il y a sur ce plateau. J’explique à Anouchka qu’elle a vu bien trop gros pour moi. Elle me demande si ça me fait quand même plaisir. « Oui, oui, bien sûr. » Je ne suis pas aigrie au point de dire que ce qu’elle a voulu faire pour moi m’embête. Bon, si elle était arrivée au moment où je dormais encore, j’aurais pu émettre un avis un peu plus négatif, mais ce n’est pas le cas. « Anouchka, je ne t’en veux pas. C’était un accident, ça aurait pu arriver à n’importe qui. » Pas sûr que je l’aurais autant bien pris si cette catastrophe avait été fait par Achana ou Joaquim. Je lui demande alors si elle va un peu mieux, elle qui semblait si bouleversé par l’abandon de sa seconde partenaire.  Elle me répond que oui, mais qu’elle nous envie tous d’avoir des partenaires avec qui ont crée des liens spéciaux alors qu’elle, elle n’a personne. « Tu sais, je ne pense pas que ce soit vraiment spécifique à nos partenaires. C’est vrai que je m’entends particulièrement bien avec Leon, mais c’est parce qu’ils m’ont trouvé quelqu’un qui compense à mon caractère … Compliqué. » Pour ne pas employer d’autres mots trop péjoratifs. « Et puis, se sera plus facile pour toi quand il faudra sacrifier ton partenaire. » Bah oui, je suis sûr qu’à un moment ou à un autre, on devra faire un choix difficile. En arrivant dans l’aventure, je pensais vraiment que je l’éliminerais tout le monde sans aucun scrupule, mais porter atteinte à Leon sera bien plus compliqué que je le pense. Enfin, je n’ai pas envie d’y penser pour le moment. Elle finit par demander comment je fais pour être aussi belle au réveil. Je bois un peu de chocolat chaud, puis je repose la tasse avant de lui répondre. « C’est l’argent je présume. Il y a quelques années, je ne pouvais pas me permettre de prendre autant soin de moi. » Je continue de la fixer, avant de saisir une de ses mèches rousses entre mes doigts. « Tu es très jolie aussi dès le matin, ne te sous-estime pas Anouchka. »

J’ai du mal à faire comprendre à la rousse que je ne lui en veux pas du tout pour l’accident de la robe. Certes, elle est foutue, mais ce n’est ni la première ni la dernière fois que je vais jeter un vêtement. Je ne suis pas autant attachée au matériel que ça. Ça me donnera une bonne excuse pour faire du shopping quand je sortirais de cette émission afin de me payer une autre robe hors de prix que je ne porterais certainement qu’une fois ou deux. La vie rêvée. Elle finit par céder et me dit qu’elle n’en parlera plus, je lui réponds donc d’un sourire qui pourra encore plus lui prouver que je ne lui en veux pas un seul instant. Je me centre de nouveau sur elle pour savoir comment elle se porte face aux départs précipités de ses deux partenaires. Elle ne semble pas au bout du rouleau, mais d’après elle, elle est surtout à nous envier sur les liens tissés avec nos partenaires. En effet, ça ne doit pas être facile de voir tout le monde pouvoir compter sur quelqu’un et ne pas pouvoir être dans ce cas-là, bien que moi à sa place, j’aurais su m’épauler pour deux. J’essaye encore une fois de lui remonter le moral, en disant que se sera plus simple pour elle lorsqu’il faudra éliminer des gens, mais ça n’a pas l’air de trop bien marcher. Faut dire que je ne suis pas la bonne personne à contacter quand vous n’allez pas bien, je serais capable de vous rendre encore plus triste que vous l’étiez. Elle m’explique qu’elle ne veut sacrifier personne, je me redresse un peu face à cette déclaration. « Anouchka, c’est un jeu. Tu ne vas tuer personne ici, on te demande juste de virer tout le monde pour pouvoir être élue vainqueur, ce n’est pas terrible. » Je pense qu’en participant à ce jeu, l’objectif de chacun, c’est bien de remporter cette émission. Si elle ne compte pas éliminer des gens pour sa propre victoire, elle n’ira pas très loin. Enfin, ce n’est pas moi qui vais essayer de la convaincre non plus de changer de stratégie. On en vient à parler de ma beauté et je réponds à sa question en lui disant que c’est grâce à l’argent si je suis si jolie. Elle me demande alors pourquoi l’argent, puisque je n’ai pas l’air d’avoir fait de chirurgie. « Non, non pas de chirurgie, mais l’argent rend beau. Je n’aurais pas les cheveux aussi bien entretenus, je ne posséderais pas un nombre aussi impressionnant de crème ou de maquillage et puis je n’aurais jamais su me payer des vêtements comme la robe qui va finir à la poubelle. » Je lui fais un clin d’œil suite à ma dernière remarque. « C’est un peu comme un diamant, à l’état brut je dégageais peut-être un petit quelques choses, mais j’ai dû me tailler avec l’argent pour vraiment éblouir. » On sent toute la confiance en moi lorsque je parle, il n’y a pas de doute à ça. Elle continue ses compliments avant de me dire que je suis assez impressionnante et que je fais peut-être peur aux hommes. « Je fais peur un peu à tout le monde, mais c’est vrai que les hommes n’aiment pas les femmes qui sont trop sûr d’elle et qui les surpasse. » Je ne m’abaisserais jamais face à un homme et si sa fierté en prend un coup, ce n’est pas mon problème.