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 Tombe la neige. (mardi s3, 16h21)

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Leon

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MessageSujet: Tombe la neige. (mardi s3, 16h21)   Tombe la neige. (mardi s3, 16h21) EmptyLun 26 Nov 2018 - 15:55

@sid

« On va faire un tour ? » je propose à Sid avec un sourire. Je ne sais pas, une envie soudaine. Un besoin de marcher, de voir au-loin, d'une normalité retrouvée en déambulant des les rues de chez moi avec quelqu'un de chez moi. Je ne me sens jamais aussi peu étranger à cet endroit qu'avec Sid, simplement parce qu'il me rappelle que je ne proviens pas d'une toute autre planète. ça peut paraître étrange parce qu'on n'est pas - encore - si proches que ça, lui et moi, on est surtout liés par tout ce que nous avons en commun : notre pays d'origine, notre métier. Pourtant, quelque part, ça suffit. J'ignore s'il retrouve en moi cette sensation de "j'ai l'impression de le connaître déjà", mais il me fait l'effet que font ces expats dont l'on se rapproche naturellement et instinctivement lorsque l'on est soi-même un expat et que l'on trouve, par hasard, des gens qui proviennent du même endroit que nous. C'est normal comme phénomène. On se raccroche à ce qu'on connait, à ce qui est familier, pour ne pas se sentir complètement paumé. Pourtant, j'ai pas mal voyagé, moi, j'ai énormément bougé, dès que j'ai eu l'âge de quitter mon père et jamais je n'ai eu le mal du pays. Mais jamais non plus je n'avais quitté ce que je connais pour un contexte aussi spécial - mon contexte avait toujours la vie, jusqu'à présent. La pure et simple vie. Pas la vie organisée, orchestrée, totalement étanche au reste du monde. J'ai l'impression d'avoir sauté dans le vide pour une autre dimension où les humains se bouffent entre eux et vivent comme des rats de laboratoire dans une cage grandeur nature. Sauf que quand je me rends compte que ce n'est pas une autre dimension mais la nôtre qui se perd peu à peu, c'est là que Sid m’apparaît comme la normalité. Parce qu'il est la vie que j'ai toujours menée. L'Australie, ma famille, mon travail, ma passion. Ce gosse, avec ses cheveux récemment peroxydés. Étrange. « Tu avais déjà quitté l'Australie, avant ? » je l'interroge, avec curiosité. ça peut paraître idiot comme question mais il le serait encore plus de présumer des choses peut-être complètement déréalisées, comme le fait que tout le monde a les moyens de passer d'un continent à un autre pour les vacances s'il en a envie. Et puis il est encore jeune, Sid. On n'a pas tant d'années que ça que différence, mais il est plus proche de l'adolescence et moi de la trentaine, l'air de rien, deux moments de la vie foncièrement différents sous bien des aspects. « J'ai l'impression que c'est la destination rêvée de tellement de gens, partout dans le monde, alors que moi, j'ai toujours voulu partir » j'ajoute d'un air pensif. C'est comme ça qu'on la présente toujours : les plages, le soleil, la belle vie, les grandes villes, les animaux, les road trips, bref l'apaisement finalement atteint sous les rayons chaleureux d'un astre bienveillant. Chaque jour, je rencontre un peu plus d'étrangers venus de partout dans le monde pour découvrir Melbourne, Sydney, les kangourous, le surf. Pour tant d'êtres, l'Australie, c'est le bout du monde inatteignable qui fait rêver précisément parce que c'est le bout du monde et qu'il parait si lointain. La vie est forcément mieux, à tant de kilomètres de la maison. Si l'herbe est toujours plus verte chez le voisin, elle ne peut être que le summum du vert de l'exact autre côté. Et puis il y a nous, les australiens qui n'ont plus qu'à se trouver un autre rêve, une autre destination idyllique, qui promet tout sans rien offrir, ou l'inverse. Je ne l'ai pas encore trouvée, la mienne, probablement parce que je suis parti avant d'avoir pris le temps d'en rêver. « Tu sais ce que j'ai préféré découvrir ? » et je pivote avec emphase, marchant en biais, agitant les mains comme si je racontais une histoire, au milieu de cette rue quasiment déserte, à moitié délabrée qu'on a atteint sans y penser. « La neige » et j'éclate d'un rire frais, quasiment enfantin. Je me souviens de la première fois que j'ai vu de la neige en vrai, et pas juste à la télé. A Melbourne, c'est impensable, hormis dans le Victorian High Country mais c'est une autre démarche d'aller spécifiquement dans les montagnes pour en voir. « La fameuse neige à Noël » j'ajoute en soufflant. Chez nous, Noël c'est en plein été alors forcément, tous les films qui témoignent des fêtes sous la neige, les gros manteaux et armées de chocolats chauds, de plaids et de feux dans la cheminée, ça nous parait si étranger.
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MessageSujet: Re: Tombe la neige. (mardi s3, 16h21)   Tombe la neige. (mardi s3, 16h21) EmptyVen 30 Nov 2018 - 0:38

Sid a besoin de se changer les idées, car sa tête est pas loin de risquer l'implosion en ce début de semaine. Son esprit ressasse en boucle le prime de samedi et les mauvaises nouvelles qui lui sont parvenues ce soir-là. Il a appris que la mode était aux abandons en ce moment, puisque deux candidats ont manifesté leur envie de partir, à la surprise générale. Une surprise qui a toujours autant de mal à passer. Il aurait pas pu s'attendre à ça lui, il a pas décelé de signe annonciateur chez Dash ou chez Juliette, et il culpabilise de peut-être avoir raté quelque chose. Car on ne décide pas de partir comme ça sur un coup de tête, pas pour lui, il doit y avoir un minimum de réflexion derrière. Alors pourquoi est-ce qu'il n'a rien vu, pourquoi ça ne lui a pas sauté aux yeux ? Si on lui avait posé la question Sid aurait dit que ses deux coéquipiers étaient bien les derniers candidats susceptibles de choisir ce genre de sortie, comme quoi il ne les connaissait pas vraiment, après deux semaines de cohabitation. Il leur en veut pas de n'avoir rien dit, même pas à Dash qu'il estimait pourtant beaucoup. Ça fait bien longtemps que Sid a de toute façon intégré qu'il n'est pas le genre de personne que l'on vient trouver en cas de problème, ça ne l'étonne vraiment plus aujourd'hui. Peut-être que ses camarades se sont confiés à d'autres, et que ce n'était pas une surprise pour tout le monde. Lui n'a en tout cas rien vu venir, et forcément il ressent de la peine et de la frustration quand on lui retire des personnes auxquelles il commençait à s'attacher. Son cœur en a pris un coup samedi. Il aborde donc cette troisième semaine de jeu avec un sentiment de peur qui l'anime du réveil au coucher : celle de voir toutes les personnes qu'il apprécie partir, les unes après les autres. La peur de perdre ses repères, de se retrouver tout seul, de se rendre compte qu'ici aussi les liens sont fragiles et ne durent finalement pas. Il s'est trouvé toutes sortes de repères Sid depuis son arrivée dans le nid, et @Leon fait partie de ces liens qui ont tout de suite pris de l'importance pour lui. Leon, qui vient du même coin que lui et auquel il s'identifie le plus pour ça. Trouver dans cette aventure un autre australien était inespéré, et forcément quand il l'a appris Sid a pas pu négliger cette info-là, un sacré truc les lie tous les deux maintenant. Leon, c'est son "copain australien" de l'aventure et c'est sa connexion la plus concrète ici avec l'extérieur, avec sa terre natale. C'est important pour lui de conserver un lien avec l'Australie en étant ici, sachant qu'il redoutait beaucoup de s'envoler pour la Chine et donc de quitter tous ses repères existants. C'est comme s'il n'avait pas tout perdu finalement. Il sait pas si Leon se retrouve autant en lui que lui en Leon, mais il le compte dans ce qu'il appelle ses "présences rassurantes de l'aventure" depuis le jour de leur premier échange, près des camions food-trucks. Alors forcément lorsque le candidat lui propose d'aller faire un tour, Sid y voit l'occasion d'oublier ce qui le tracasse depuis plusieurs jours et dans un même temps de se ressourcer auprès de lui. Il passe donc rapidement une veste et suit son camarade à l'extérieur, se sentant d'autant plus apaisé à ses côtés qu'il lui fait emprunter un chemin qu'il connait bien. Sid il aime se balader dans un environnement qui lui est familier, ça le rassure de reconnaitre les choses autour de lui, des repères là encore. Leon lui demande s'il avait déjà quitté l'Australie avant de venir ici. « Une fois, à Hawaï pour des vacances. J'ai été sur l'île de Maui, c'était pas forcément très dépaysant mais j'ai fait de jolies photos là-bas. » il déclare dans un fin sourire. C'était un beau voyage, et s'il ne parle effectivement pas de grand dépaysement c'est parce que les paysages hawaïens lui ont parfois rappelé ceux de chez lui. « Je suis toujours resté en Tasmanie sinon. J'ai été voir les Columba Falls et le Parc national du Mont Field, il y a quelques années. » Il n'a presque jamais mis les pieds en dehors de sa Tasmanie, par choix, plutôt que par manque de moyens. Sid a toujours eu du mal à quitter un endroit qu'il connait bien pour un autre endroit dont il ignore tout, ça laisse d'ailleurs imaginer dans quel état il pouvait être au moment de monter dans l'avion, il y a quelques semaines. Leon parle de leur Australie comme d'une destination de rêve pour de nombreuses personnes, le pays des kangourous qui fascine tous ceux qui n'en viennent pas, une sorte de cliché il est vrai. « Oui, tout le monde veut découvrir l'Australie ! Je peux le comprendre, c'est immense et il y a tellement de choses à y voir. Je me suis toujours considéré chanceux d'y être né et d'y vivre. » Sid il a conscience de sa chance, parce que pour lui c'est une chance d'appartenir à un si beau pays. Il n'oublie pas ce que Leon lui a dit juste avant, qu'il a toujours voulu en partir, et du coup peut-être que son camarade ne se considère pas aussi chanceux de son côté. Enfin Sid peut se cacher derrière son amour pour l'Australie autant qu'il veut, c'est pas uniquement pour ça qu'il n'a jamais vraiment pu se résoudre à la quitter. « Tu as beaucoup voyagé toi, avec ton métier, je crois. T'as jamais eu l'impression que ton cœur était resté en Australie, qu'il te manquait quelque chose quand tu n'y étais pas ? » Leon a apparemment quitté leur terre natale dès qu'il l'a pu, il croit d'ailleurs savoir qu'il a vécu un temps très loin de là, en Angleterre. Ils sont très différents là-dessus car Sid, lui, n'a jamais rêvé de s'implanter ailleurs et quand on lui demande, il dit surtout qu'il n'a pas trouvé le courage d'aller voir autre chose que ce qu'il connait déjà. Ce n'est pas en s'étant rendu à Hawaï quelques jours qu'il peut parler de déracinement, tandis qu'ici, il ressent déjà beaucoup plus la distance et les attaches qu'il n'a plus. « Je ressens parfois le fameux mal du pays ici, pas autant qu'au début, mais encore un peu quand même. C'est pas évident de s'adapter à un nouveau pays, à une nouvelle culture. Le fait que tout soit nouveau, justement, c'est ça que j'ai parfois du mal à gérer. Heureusement j'ai quand même un lien avec chez moi, ici. » il expose en laissant glisser son regard vers Leon, qui comprendra peut-être qu'il est le lien en question. Sid se serait certainement senti beaucoup plus seul et démuni s'il n'avait pas trouvé dans ce nid quelqu'un originaire d'Australie aussi, et ça a vraiment contribué à rendre son adaptation moins difficile au départ. Le fait que Leon travaille en plus lui aussi dans l'univers du théâtre lui a vraiment donné l'impression qu'ils débarquaient tous les deux du même monde, et qu'en quelque sorte un bout de chez lui l'avait suivi jusqu'en Asie. Son camarade se confie sur la plus belle découverte qu'il ait faite, en dehors du territoire australien : la neige à Noël. « Oh, ça devait être magique ! Tu as vu ça où ? » il s'exclame en ouvrant de grands yeux rêveurs. Sid s'est lui-même déjà émerveillé là-dessus dans des films ou des reportages, et c'est vrai que ça parait incroyable. Comme Leon, c'est un truc qu'il ne connait pas, lui. « La neige à Hobart est tellement rare, j'en ai presque jamais vu. » Et évidemment, ça n'arrive jamais à Noël puisque l'hiver en Australie ce n'est pas comme l'hiver ailleurs, ça se passe de juin à août. Le Mont Wellington qui surplombe Hobart est parfois recouvert de neige à cette période, mais voir la ville sous la neige reste un évènement exceptionnel pour ses habitants. Surtout pour ceux qui, comme Sid, mettent rarement le nez dehors. « Tu crois qu'on aura de la neige, ici, cet hiver ? Je pense que cette rue marchande serait vraiment très belle sous la neige. » il laisse entendre en imaginant dans sa tête ce que ça pourrait donner. La neige sur les toits des boutiques, sur les branches des arbres, leurs empreintes de pas laissées dans celle-ci, et les flocons allant se nicher dans leurs cheveux bouclés. Là, pour le coup, il se sentirait encore plus dépaysé qu'il ne l'est déjà car tout ça il ne l'a pas chez lui. Sid ralentit sa marche pour observer ce qui l'entoure, qu'il connait mais qu'il prend toujours autant plaisir à contempler. Il espère secrètement que leurs pas les mèneront jusqu'au cat café, car il aimerait beaucoup présenter Leon à Oggy. Il se tourne alors vers son camarade, à côté duquel il doit sacrément contraster depuis qu'il a teint ses cheveux. « Leon, y'a un rôle qui t'a particulièrement marqué parmi tous ceux que tu as joué ? » Son métier l'intéresse beaucoup, et pour cause il a jusqu'ici toujours dû garder une certaine distance avec les acteurs, de par la place qui est la sienne dans un théâtre. C'est le même monde et en même temps ils se trouvent pas du même côté du rideau. Leon sa place est en pleine lumière - la lumière Sid il connait aussi, mais seulement par son boulot qui consiste à la gérer en restant dans l'ombre des artistes. C'est pour ça qu'il considère que Leon et lui viennent du même monde, mais qu'il a pas pour autant tendance à se situer au même niveau que lui. Avant leur rencontre dans l'émission jamais un acteur ne lui avait paru aussi accessible et il apprécie de pouvoir discuter aussi librement avec lui aujourd'hui, sans ressentir la moindre barrière se dresser entre eux.


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MessageSujet: Re: Tombe la neige. (mardi s3, 16h21)   Tombe la neige. (mardi s3, 16h21) EmptySam 1 Déc 2018 - 16:25

Je l'imaginais plutôt casanier, Sid, et je dois être plus ou moins dans le bon. Voyager, quitter ce qu'il connait, ça n'a pas l'air d'être son truc et ça n'a rien d'étrange ou de négatif. A la base, ce sont ces gens-là qui ont construit les civilisations, les villes, qui ont bâti l'humanité comme on l'entend. Et puis c'est ce qui rend le monde si intéressant : plusieurs types, des centaines, des milliers de genres de personnes l'habitent. « J'ai toujours voulu voir le Mont Field » je pense tout haut, avec un sourire animé. Je ne sais même pas pourquoi je ne l'ai pas encore fait, à vrai dire. Mais j'imagine que je ne suis pas le seul - c'est vrai que les étrangers ont tendance à rêver l'Australie, à l'imaginer incroyablement cool, certifiant une belle vie. « ça fascine toujours les non-Australiens de savoir que je parrainais un kangourou du Churchill National Park quand j'étais enfant » je plaisante, même si en réalité, c'est tout sauf une plaisanterie. Un pur coup du sort à vrai dire, parce que je suis pas certain que ça soit quelque chose de commun, là-bas. Mais mon père m'avait emmené voir les animaux et faire un pique-nique dans les plaines, je devais avoir sept ou huit ans et pile ce jour-là, un jeune kangourou sortait de la poche de sa mère pour la première fois. Les gardes forestiers - du moins c'est comme ça que je les avais identifiés à ce moment-là, j'ignore totalement quel rôle ils jouaient dans l'organisation du parc - m'ont proposé, alors, de devenir son parrain. On était des enfants tous les deux, face à l'immensité d'une vie qu'on pouvait pas encore appréhender, alors il a été mon meilleur ami pendant des années. Oui, un kangourou que je voyais une fois par an, mais j'étais plutôt rêveur à l'époque. « Je me suis promis qu'un jour, je partirai tout seul en voiture pour faire le tour du pays, de Brisbane à Perth, en passant par Darwin » je divague en agitant les mains devant moi comme si je traçais mon parcours sur une carte imaginaire géante. Jusqu'à présent, j'ai surtout voyagé de manière ponctuelle, en passant d'un point A à un point B et si j'aime visiter au maximum, si j'aime le processus autant que la destination, je n'ai pas autant l'occasion que je le voudrais de simplement me poser pour me lancer dans un voyage. Dans un voyage et pas dans un déplacement d'une ville à l'autre. C'est ce que j'avais commencé à faire à dix-huit ans, en Europe, où je me déplaçais essentiellement en train et en stop. Puis j'ai intégré une troupe plus sédentaire et j'ai dû remettre ça à plus tard. Alors aujourd'hui, je me vois au volant d'une voiture, n'importe laquelle, à simplement rouler sur les interminables autoroutes d'Australie, sous le soleil, le vent s'engouffrant par les vitres ouvertes. Et ren que cette pensée me rend heureux. « Et bien c'est chez moi, Melbourne, rien ne changera jamais ça. Du coup, le seul moment où j'ai vraiment ressenti l'éloignement, c'est quand je me suis installé à Londres pour y vivre pour de bon, à l'époque ça me paraissait si... définitif ? » je réfléchis tout haut. « Le reste du temps, je suis si occupé, et j'aime tellement découvrir d'autres pays, d'autres gens que ça ne me pèse pas du tout, je ne vois que là où je vais et pas d'où je viens. » C'est difficile à expliquer. Bien sûr que mon pays aura toujours une place particulière pour moi, j'y suis né, j'y ai grandi, appris, évolué, c'est là que j'ai forgé la base de tout mon être et c'est toujours là que ma famille vit. Y retourner me fait le même effet que lorsque l'on retourne dans sa maison familiale après avoir pris son envol. C'est doux et agréable, comme de vieux souvenirs. Mais tout ce que je vis à côté est si grisant, infiniment magique que la nostalgie disparaît vite. « L'Australie ne me manque pas quand je voyage, mais lorsque j'ai quitté Londres après que Shayma et moi nous soyons séparés, c'est là que je suis rentré, sans même me poser la question. » j'admets. ça peut paraître bête, mais je suis rentré illico, j'ai pris le temps de régler quelques affaires à Londres puis j'ai pris l'avion pour Melbourne pour y retrouver ma vie, mes sources et probablement moi-même, en réalité. Depuis mes dix-huit ans, je n'avais plus jamais réellement vécu en Australie. Bien sûr, officiellement, j'étais toujours domicilié là et si je devais rentrer quelque part, ça aurait été là, mais je ne l'ai jamais fait. Il y a un peu moins d'un an, lorsque je suis revenu, c'était la première fois que j'y reposais mes valises. Ça m'a fait bizarre, en réalité. Comme si quelque chose n'allait pas. Comme si j'avais besoin de prendre du temps. C'était le cas, évidemment, j'avançais à reculons, vide de sens et vide de la main que je tenais en permanence depuis plusieurs années. Parce que quelque chose n'allait pas. Il me détourne de mes pensées lorsqu'il m'avoue avoir le mal du pays, ce que je ne peux que comprendre. ça peut être compliqué de quitter tout ce qu'on a toujours connu et même moi, si aujourd'hui je n'ai plus jamais ce drôle de blues insidieux, j'étais bouleversé la première fois que je suis parti. « C'est normal d'avoir le mal du pays,tu sais, tu as fait le plus grand saut possible pour quelqu'un qui n'a pas l'habitude de voyager » je souffle en tournant vers lui un regard posé. Quitter non seulement son pays mais également sa culture, sa famille, son mode de vie pour plonger tête la première dans un tel condensé de vie. « Moi je te trouve plutôt courageux » j'ajoute en hochant la tête. Parce qu'au final, entre lui et moi, c'est lui qui se bat avec ses limites, pas moi. Je n'ai aucun mérité à vivre quelque chose qui n'est pas foncièrement difficile, pour moi. « On pourrait essayer de voir s'il y a de quoi se faire une pavlova dans les cuisines ? » je propose alors avec un large sourire en pivotant à moitié dans sa direction tout en marchant. J'en raffolais quand j'étais gosse,c'est un peu cliché chez nous mais toujours, toujours efficace, et je n'en ai que très rarement retrouvée ailleurs. Et parce qu'il me touche, à me faire comprendre que je suis une sorte de lien pour lui, j'ai envie de le cheer up un peu, de rendre la transition plus facile pour lui ou, du moins, d'aider d'une façon ou d'une autre. Alors spontanément, j'enchaîne, je parle de l'une des plus belles et des plus simples choses que l'on découvre en prenant son courage et sa vie à deux mains, pour voir au-delà. Il s'émerveille, Sid, comme beaucoup d'Aussies bercés au rythme des films américains ou britanniques. La neige durant la période des fêtes ne m'avait jamais manqué, sincèrement, et elle ne me manque toujours pas, mais plus que le climat, c'est un état d'esprit totalement différent que j'ai découvert. L'esprit très familial qui accompagne le froid, la neige, le cosy chez soi avec ses proches. C'était agréable. « Partout en Europe et aux États-Unis, au Canada » je raconte, les souvenirs défilant devant mes yeux. Bien sûr, c'est l'Angleterre qui m'a le plus marqué, simplement parce que j'y ai habité pendant un peu plus de quatre ans, mais tout l'hémisphère nord occidental est gorgé de ce même désir festif, une fois le mois de décembre commencé. « Si tu voyais les décorations à Londres, en décembre, la ville n'est plus qu'une guirlande lumineuse. » Ils mettent le paquet, dans la capitale, ça me frappait chaque année. Des guirlandes de sapin et de lumières de toutes les couleurs aussi, des boules de Noël, des sapins sur toutes les grandes places, sans parler des lieux publics, de la patinoire, des magasins et des galeries. C'est frappant surtout dans le centre, c'est vrai, et je n'ose pas imaginer Picadilly à cette époque de l'année.« Peut-être bien » j'acquiesce. « ça sera certainement plus beau que la neige du centre ville qui devient vite marron à cause des voitures. » ça aussi je l'ai découvert en même temps. C'est rare lorsque la neige reste aussi belle, blanche, immaculée que dans les films. Dans les endroits peu peuplés oui, bien sûr, mais à Londres, si ce n'est pas une véritable tempête de neige, il ne faut pas s'attendre à la voir rester plus de deux jours. Il change complètement de sujet, alors, Sid, et je roule des billes dans sa direction. Il me pose une colle, là. Mille et une possibilité défilent à une vitesse folle dans mon crâne sans que je ne parvienne à identifier clairement en quoi elles méritent ce statut, jusqu'à ce qu'au fond de la foule de personnages, je repère une silhouette assise sur le bord de la route. « Quand j'étais en France, j'ai eu un rôle dans une pièce de Samuel Beckett qui s'appelle En attendant Godot, tu connais ? c'est une pièce de théâtre absurde qui raconte l'attente de deux hommes sur le bord d'une route. Un personnage inconnu - Godot - est supposé les y retrouver et leur apporter la promesse de changement. Godot ne viendra jamais bien sûr, mais eux cherchent à passer le temps jusqu'à ce qu'il arrive. Je jouais l'un des deux hommes, Estragon. » ça remonte à plusieurs années, juste avant que je ne déménage à Londres, donc je devais avoir vingt-trois ans, ou vingt-quatre. J'étais très jeune pour le rôle, bien que dans mes souvenirs, les âges des deux protagonistes n'était pas précisés. « Je ne pourrais pas te dire pourquoi elle m'a marquée à ce point, cette pièce, elle est tellement improbable, stupidement drôle et en même temps, tellement déprimante qu'on finit par en rire. Elle résume bien la vie parfois, on attend en permanence quelque chose qui nous sauvera, on attend que ça nous tombe dessus et en attendant, on erre joyeusement et c'est ça qui est absurde. ça je ne l'ai compris que plus tard. » je souris doucement. A la fin de la pièce, les deux hommes décident de se suicider et je suis supposé retirer ma ceinture et mon pantalon tombe. Le silence dans le théâtre était assourdissant. C'est le seul moment où personne n'a rigolé. On était averti, avec le comédien qui jouait Vladimir, on nous avait prévenu que ça risquait de se produire et de l'effet que ça pouvait avoir sur nous. J'étais si intensément plongé dans la pièce qu'à la première représentation, j'étais pas loin de m'effondrer, une fois mon pantalon sur mes chevilles et les spectateurs muets. « Mais en réalité, tous les personnages me marquent à leur manière. » Encore quelque chose de difficile à décrire mais j'ai tendance à me fondre tant dans chaque rôle que j'en ressors systématiquement différent. La vérité, c'est ce que je suis certainement bien trop éponge pour être comédien, mais en même temps, je suis tellement éponge que devenir quelqu'un d'autre en devient aussi naturel que de respirer.  « Tu as dû assister à pas mal de représentations aussi, il y en a sûrement une qui t'a plu particulièrement, dans toutes celles que tu as vues ? » je demande à mon tour, parce que je suis loin, infiniment loin de connaître toutes les pièces qui se jouent partout dans le monde. « Et tu n'as jamais eu envie de savoir ce que ça faisait d'être sur les planches plutôt qu'à la lumière ? Même pas une fois ? » j'ajoute avec intérêt. Je ne serais pas forcément étonné s'il me répondait que non, je sais que certains se sentent bien mieux dans l'ombre, loin de toute attention, mais je suis malgré tout curieux de savoir ce qu'il en est pour Sid. Si c'est un désir qui est modelé par ses insécurités ou si c'est réellement une préférence personnelle.


(à mon tour de m'excuser pour la longueur, du coup Arrow )
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MessageSujet: Re: Tombe la neige. (mardi s3, 16h21)   Tombe la neige. (mardi s3, 16h21) EmptySam 8 Déc 2018 - 3:56

Sid se remémore ses vacances à Hawaï avec une pointe de nostalgie, malgré tout. Il ne dirait pas que c'était la meilleure expérience de sa vie pour des raisons qu'il gardera pour lui, mais c'était la première fois qu'il partait à la découverte d'un autre coin que le sien, qu'il mettait les pieds hors du territoire australien et s'ouvrait donc un peu au monde. On a eu aucun mal à le faire voyager cette fois-là, il dirait pas qu'il avait besoin de voir autre chose, mais peut-être plutôt besoin de se déconnecter pour pouvoir ensuite mieux se reconnecter. De sortir de sa petite bulle sécurisante qui, de toute façon était bien fissurée. Il rencontrait des problèmes d'ancrage à cette époque-là de sa vie et ce voyage l'a sûrement un peu aidé pour ça, en rentrant il n'était pas le même, c'est comme s'il avait laissé certains de ses soucis là-bas et que cette petite rupture dans son quotidien sclérosé lui avait permis de revenir dans la réalité qu'il avait le sentiment d'avoir quitté. Pourtant quand il y pense une part de lui songe surtout au mal qui l'habitait à l'époque, et ravive de mauvais souvenirs. L'expérience la plus dépaysante de sa vie reste incontestablement celle qu'il vit en ce moment, qui lui fait véritablement ressentir la distance avec chez lui, la différence de culture et le manque de repères - tout du moins au début. Comme il le confie à son compatriote il n'a presque jamais quitté sa Tasmanie natale, où il y a il est vrai de sacrées choses à voir. Leon a apparemment toujours voulu voir le Mont Field, et cette remarque le fait aussitôt sourire. « Vas-y quand tu en auras l'occasion, tu ne seras pas déçu ! » Et pour une fois il peut parler en connaisseur de quelque chose, le parc national du Mont Field vaut pour lui le détour et il encourage donc vivement Leon à concrétiser ça. Sid il est fier de son Australie, fier de savoir qu'elle est une destination de rêve pour tellement de personnes à travers le monde et il aime se dire aussi qu'on pourrait lui envier le fait d'y vivre. C'est un truc qu'il a pour lui, qu'on pourra pas lui enlever et y'a peu de choses en fait pour lesquelles il peut raisonner comme ça. Pour lui c'est assurément une chance, même s'il s'en sert un peu trop pour justifier le fait qu'il ait si peu entrepris de voyager jusqu'ici. « C'est vrai ? Mais c'est génial ! Tu sais ce qu'il est devenu ? » Sid il en revient pas s'apprendre que Leon a parrainé un kangourou du parc national Churchill quand il était petit, c'est fou, ils n'ont vraiment pas eu le même genre d'enfance. « J'aurais aimé faire des trucs aussi cools. » il remarque dans un léger sourire, avant de s'interroger mentalement sur l'espérance de vie des kangourous. Est-ce que ça vit longtemps ? Si oui, est-ce qu'il y a une chance que le kangourou de Leon soit encore en vie ? Il l'espère, forcément. Son camarade semble avoir beaucoup bougé dans sa vie, on ne peut même pas les comparer tous les deux puisque à côté Sid est comme enraciné à l'endroit où il est né et qu'il n'a pratiquement jamais quitté. Leon parle d'entreprendre un jour un tour du pays en voiture, un projet qu'il ne peut pas s'empêcher de trouver dingue dans sa tête car le seul truc auquel il pense c'est à la taille de l'Australie. Il a plus la superficie exacte là, mais il sait que c'est gigantesque et que c'est l'un des pays les plus vastes au monde. « Tu en aurais pour des mois, ça risque d'être vraiment long ! » réagit-il en ouvrant de grands yeux. Sûrement qu'une telle épopée vaut le coup, oui. Il tente de visualiser tous les kilomètres à faire pour aller d'une ville à l'autre, les routes désertes qui constitueraient la majeure partie du voyage et vu sous cet angle, en fait, ça lui fait pas forcément envie. Sid il est pas fan des longs trajets où le seul truc à voir c'est le paysage qui défile en boucle, lui ça lui ferait presque peur parce qu'il aurait vite fait de se sentir seul au monde. Il a besoin de vie autour de lui, de gens, de bruits. « Et tu voudrais entreprendre ça tout seul ? Je pense que tu t'ennuierais beaucoup dans ta voiture, tu devrais embarquer quelqu'un avec toi. » il lui suggère alors dans un sourire bienveillant. C'est ce qu'il ferait à sa place - même s'il ne voudrait de sa place pour rien au monde. Il espère que Leon n'a pas prévu de faire un tel voyage en tête-à-tête avec lui-même, ce serait trop triste, et Sid il supporte pas l'idée que quelqu'un reste seul comme ça. La solitude il aime pas ça chez les autres non plus. Leon a laissé entendre un peu plus tôt qu'il avait toujours voulu quitter l'Australie, comme s'il n'y avait jamais eu tellement d'attaches. Il se demande du coup si lorsqu'il a été amené à bouger et voyager un peu partout il n'a pas eu le sentiment que son cœur y était resté, quand même, comme un cordon sur lequel il aurait tiré mais qui n'aurait pas rompu. Melbourne c'est chez lui, il le dit, Sid a envie de croire à ce moment-là que Leon est resté profondément australien dans son cœur mais il est pas trop sûr de pouvoir l'interpréter comme ça lorsque son camarade ajoute voir où il va et non d'où il vient. Bon, l'Australie ne lui manque pas mais c'est quand même là qu'il est revenu pour se ressourcer. « Tu as soudainement eu besoin de retourner à tes racines, cette séparation ça a dû être un sacré bouleversement dans ta vie. » il commente en grimaçant légèrement. C'est ce qu'il suppose en tout cas, pour que Leon ait apparemment tout plaqué pour revenir lui qui avait pourtant établi sa vie ailleurs, depuis un moment. Il avait peut-être besoin d'y retrouver un certain équilibre, d'y repartir de zéro pour se reconstruire. « Tu as pensé à refaire ta vie ? » il lui demande alors, sans tellement réfléchir. Sid quand il pense séparation il pense aussitôt à retrouver l'amour, parce qu'il n'a personnellement jamais su garder le cœur brisé bien longtemps. Il s'est toujours rapidement remis à courir après l'amour sans laisser le temps à ses blessures de cicatriser, car il peut pas s'en passer, c'est un peu sa raison de vivre même si pour se sentir vivant il doit connaitre la souffrance et la déception comme éternelles peines. Pour lui c'est un vide qui ne se comblera jamais, pour Leon en revanche il espère pouvoir lui souhaiter de connaitre à nouveau le bonheur de ce côté-là. « J'espère que je suis pas trop.. intrusif. » il reprend un peu confus. Il sait pas si sa question est indiscrète, il ignore si cette séparation dont Leon parle est récente ou s'il a eu le temps de s'en remettre, et donc d'envisager une possible nouvelle histoire. Pour son camarade c'est normal d'avoir un certain mal du pays quand on a comme Sid pas l'habitude de quitter la terre où on a toujours vécu et qu'on a jamais tellement pu quitter. Et quand Leon laisse entendre qu'il le trouve plutôt courageux, il affiche un sourire un peu gêné. « Oh, je sais pas si on peut dire ça. Mais c'est gentil, Aly m'a dit un peu la même chose l'autre fois. » En fait c'est pas exactement comme ça qu'elle la dit, pour elle c'est courageux de passer de tels castings, tout le monde le serait en décidant de se lancer là-dedans. Sid il a en tout cas pas l'habitude d'entendre le mot courageux associé à lui, il est d'ailleurs le premier à revendiquer qu'il n'en a pas, du courage. Leon lui propose après ça de chercher de quoi concocter une pavlova dans les cuisines, et en entendant ça ses lèvres s'étirent en un large sourire tandis que son regard se met à pétiller. « Oh mon dieu oui, je donnerais tout je crois pour en retrouver le goût ! » Ça lui manque, ça fait partie des choses qui le rattachent automatiquement à chez lui, et il trouverait magnifique de partager ça avec Leon pour le symbole. « Tu te débrouilles en cuisine ? Parce que moi bof. » il ajoute dans un sourire amusé. Il est honnête, il ne vend pas à son camarade de prétendus talents en la matière, tout ce qu'il peut lui promettre c'est de faire de son mieux. Et puis Sid se met à rêver, en écoutant Leon qui lui parle de la neige qu'il a pu voir à la période de Noël aussi bien en Europe qu'aux États-Unis, et au Canada. Ça devait être merveilleux à contempler, et c'est un spectacle que ne peut pas leur offrir l'Australie au même moment de l'année, c'est sûr. « Londres semble être une ville incroyable. » il commente en tentant d'imaginer la capitale britannique sous la neige, une ville qu'il n'a pu voir qu'à la télé ou en photo. « Les illuminations de fin d'année partout dans le monde qu'on voit aux infos et les feux d'artifice quand un pays passe à la nouvelle année, moi j'adore, ça me fascine. Tout compte fait j'ai peut-être pas fait de la lumière mon métier par hasard. » Cette idée le fait sourire, sachant qu'il a toujours considéré avoir emprunté cette voie comme ça, sans vraiment de raison et parce qu'il fallait bien s'orienter vers quelque chose. Quand il y pense ça se rejoint assez, c'est un peu un clin d’œil à l'enfant qu'il était et qui s'émerveillait devant de tels spectacles. En fait il s'émerveille toujours dessus, c'est une habitude qu'il a conservée et qui a traversé les années avec lui. Leon est du même avis que lui concernant la neige qui serait sûrement très belle à voir ici, en espérant qu'ils auront la chance d'en voir tomber cet hiver. Sid croise les doigts pour demeurer assez longtemps pour avoir cette chance, lui rêve de voir se coucher un beau et épais manteau blanc sur la rue marchande. Et puis il lui vient à l'esprit de questionner Leon sur son métier, ou plutôt les nombreuses expériences qui ont constitué le comédien qu'il est devenu. Il se demande si un rôle, en particulier, l'a marqué plus que les autres et il suppose que le choix doit s’avérer difficile pour son camarade mine de rien. Il a dû incarner tellement de personnes différentes, beaucoup l'ont certainement marqué d'une façon bien spécifique. Leon évoque une pièce dans laquelle il a joué lorsqu'il était en France, il en parle comme d'une pièce absurde, ce qui le surprend d'abord. Il l'écoute avec attention lui parler de tout ce que lui a inspiré cette pièce, un résumé de la vie, c'est ainsi qu'il la qualifie. « Je suis presque déçu de ne pas connaitre, parce que tu en parles vraiment bien. » il souligne dans un sourire sincère. Sid il a eu droit à son lot de représentations lui aussi, il a assisté à des centaines en deux ans de métier mais cette pièce-là il ne la connait pas. Même pas de nom en fait, et sans doute a-t-il l'air un peu stupide en l'avouant. Il est sensible à ce que vient d'évoquer Leon, sur l'attente caractérisant toute une vie, il se retrouve là-dedans. Lui dirait pas qu'il erre "joyeusement" en attendant de tomber sur ce qui le sauvera, mais il lui donne silencieusement raison malgré tout. Son camarade conclut en disant que tous les personnages le marquent à leur façon, avant de lui retourner plus ou moins la question en l'adaptant pour lui. Une représentation qui lui aurait plu, tout particulièrement, il a besoin de plusieurs secondes pour y réfléchir. « Oh, peut-être A Murder is Announced, la pièce adaptée du roman d'Agatha Christie. Tu dois connaitre toi, moi je t'avoue que ça m'a donné envie de lire le bouquin ensuite car c'est l'un de ceux d'Agatha que j'avais pas lu. J'ai beaucoup aimé l'univers, les costumes, les décors.. c'est pourtant pas la pièce qui m'a demandé le plus grand travail en terme de lumières, loin de là. J'ai fait mes débuts sur cette représentation et je me souviens d'une collaboration agréable avec le scénographe, et aussi que j'étais content d'apprendre que par la suite l'une des actrices a reçu un prix d'interprétation aux Tasmanian Theatre Awards. C'était une belle expérience, et j'imagine qu'elle m'a autant marqué parce que c'était l'une des premières. » Il s'en souvient avec bien plus de détails qu'il ne pourrait s'en remémorer pour d'autres pièces sur lesquelles il a été amené à travailler plus tard. Celle-là lui a laissé un souvenir particulier, aucune pièce ne le laisse indifférent mais toutes ne le marquent pas durablement. Là plusieurs éléments ont contribué à ce que ce soit le cas, par exemple Sid il a pas été souvent habitué à ce que ses collaborations avec le scénographe se passent aussi bien, en général leurs deux visions s'opposent parce qu'ils ne souhaitent pas partir dans la même direction. Sur cette pièce il y a eu une sorte de facilité et d'évidence qui se sont bien peu représentées par la suite, mais sans doute aussi qu'à l'époque Liam était plus conciliant parce que Sid débutait et devait prendre ses marques. Qu'on se le dise, ça n'a pas duré. Il laisse échapper un rire lorsque Leon lui demande s'il a déjà été pris de l'envie de voir ce que ça fait d'être sur les planches, à sa place à lui. « Non, ce monde-là n'est pas le mien. » il répond en souriant tout en remuant doucement la tête. « Toute ma vie j'ai été dans l'ombre des gens, je me suis même souvent vu comme un petit insecte qui observerait le monde d'en bas. J'ai trouvé une place qui je pense me convient très bien, discrète, mais utile. J'ai jamais rêvé d'une autre place que celle-là, ça correspond assez à comment je me situe par rapport à la société et au monde qui m'entoure en fait. Je suis en retrait, je me fais tout petit et j’œuvre dans l'ombre, en apportant ma modeste contribution. Les comédiens ont un vrai talent, je peux pas m'identifier à vous et m'imaginer une seconde à votre place. Et puis tu sais.. je crois que personne ne voudrait me voir ailleurs que là où je suis, je ferais certainement tâche dans le décor. » Alors non, il n'a pas envie de passer de l'ombre à la lumière, cette lumière il préfère la créer et l'agencer plutôt que se retrouver en dessous. Sid il considère qu'il a une place attitrée et qu'il peut pas se permettre d'en prendre une autre, même pour essayer. On lui a bien fait comprendre qu'il avait rien à faire au premier plan, toute sa vie on a pas cessé de le pousser pour qu'il se retrouve le plus en arrière possible alors c'est tout logiquement la place qu'il a décrété mériter. « Ce sera quoi ton prochain rôle, tu sais ou pas encore ? » Sid il se prend à rêver que le théâtre puisse un jour les réunir tous les deux, que Leon soit amené à se reproduire à l'Odeon ou qu'il puisse décrocher une opportunité là où Leon pourrait se trouver, à Melbourne ou ailleurs - ce qui a déjà moins de chance d'advenir, vu qu'il a déjà refusé de bouger là où on lui promettait pourtant un meilleur salaire. Celui qui parviendra à lui faire quitter son théâtre n'est sûrement pas encore né.


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