Le problème quand on est aveugle, du moins Gio imagine, et qu'on n'a pas de chien pour se guider, c'est qu'on se retrouve facilement désorienter. Le second problème qui se pose à lui aujourd'hui, c'est qu'il sait où il est, il ne sait juste pas exactement où il est. Il sait qu'il est dans le jardin zen, il ne sait juste pas qu'il vient de passer un quart d'heure à tourner en rond parce qu'il n'a aucun repère. Gio doit bien reconnaître que c'est plus difficile qu'il ne se l'était imaginé ou du moins qu'il l'espérait, être aveugle est évidemment pire que d'avoir un masque de sommeil sur les yeux pendant une semaine, mais pour l'instant le résultat est le même, il n'y voit absolument rien. « Bon, Gio, rappelles-toi de ce qu'a dit César, tu peux pas t'perdre et si tu t'égares, parce que t'es égaré par perdu, t'as pas encore été assez con pour aller dans le labyrinthe, tu n'as qu'à tendre l'oreille. » marmonne-t-il pour lui-même en faisant du bruit parasite pour lui qui essaie de retrouver son chemin. « Et arrête de te parler, ça aide pas à te concentrer sur le bruit environnant. » ajoute-t-il en faisant une nouvelle fois du bruit. Putain qu'il est con parfois. Honnêtement il est à deux doigts d'abandonner et de commencer à lancer des signaux de détresse en foutant le feu à l'herbe qu'il sent sous ses pieds depuis tout à l'heure. Il ferait vraiment pas long feu sur une île déserte, alors il s'assoit par terre et fait semblant de jouer avec l'herbe dont le contact est agréable. Quelqu'un va bien finir par passer et lui demander ce qu'il fout, non ? « Pitiéééééé. » couine-t-il, en espérant qu'un candidat ou quelqu'un de la prod finira par venir le remettre sur le bon chemin pour rentrer dans le palais, un peu comme dans mario kart quand on tombe dans le vide et qu'une tortue sur un nuage nous remet dans le bon sens.

« ACHANA ! » s'exclame-t-il tout sourire en reconnaissant la voix de son amie. C'est une bonne surprise à tous les niveaux, non il a de la compagnie, mais celle-ci est bonne, et en plus il sait que s'il a besoin d'une guide l'espace de quelques instants elle se fera un plaisir de le remettre dans la bonne direction. Elle lui demande ce qu'il fait là et plutôt que d'admettre la vérité tout de go, il préfère tenter une blague : « Je... médite sur le sens de la vie et sur la possible existence d'aliens... » Une blague digne de Gio et de son humour tout à fait retentissant. Les rires de la foule en délire... se font évidemment attendre. Bon, c'est pas vraiment une surprise, contrairement à certaines personnes Gio est conscient qu'il n'est pas très drôle et c'est peut-être cette awareness qui fait qu'il en devient marrant, parce qu'il persiste et signe malgré tous les panneaux danger quand il s'apprête à faire une blague. « Et accessoirement j'me suis paumé et j'pense que j'ai tourné en rond dans le jardin donc j'attendais que quelqu'un passe pour m'indiquer dans quelle direction est la pergola. » avoue-t-il pantois en faisant une moue exagérément triste. S'il n'avait pas ce bandeau sur les yeux Achana aurait eu droit à un regard de cocker, la version britannique des yeux du Chat Potté de Shrek. « Au départ j'm'étais dit que j'allais tenter de marcher jusqu'à la rivière mais... comme tu vois ça a pas marché et j'ai décidé de faire demi-tour... mais ça n'a pas marché non plus. » dit-il avant de se mettre à rire parce que même lui se rend compte que c'est un peu minable comme situation. Il est sûr que César aurait pu se repérer en deux temps trois mouvements en écoutant la réverbération du son que fait le vent en venant de la droite ou de la gauche, mais Gio est juste capable de continuer à tourner en rond jusqu'à ce que la nuit tombe ou qu'il ne trouve la pergola par un coup de chance.

« Moi j'suis sùûûrr qu'ils existent, j'peux pas l'prouver obviously. Mais j'arrive pas à imaginer qu'on soit les seuls êtres vivants dans tout l'univers. » explique-t-il. Il y a souvent pensé et il en est venu à la conclusion que la possibilité qu'ils soient seuls dans l'univers qui est en constante expansion lui semble bien trop faible, surtout qu'ils découvrent régulièrement des planètes capables d'habiter de la vie. Bref. Cours d'astronomie fini. « Si m'voir tomber dans l'eau et me ridiculiser leur donne envie de rester loin de nous et pas nous envahir, j'suis partant. » pense-t-il à voix haute. C'est pas que Gio ne veut pas les rencontrer mais il a un peu peur de se faire tuer dans le nid et de pas pouvoir être la star d'un film où il court pour échapper aux aliens. « J'dirais qu'ils viennent en différentes couleurs, pas d'racisme dans l'espace. » affirme-t-il assez sûr de lui. Si les aliens sont plus évolués que les humains, ils ont probablement dépassé le stade où les individus sont discriminés pour leur couleur, orientation sexuelle et autre. C'est ce vers quoi tout groupe civilisé tend, la tolérance, non ? Du moins c'est ce que Gio espère, il trouverait un peu triste que les aliens soient aussi basiques que Donald Trump. « Ok. Faut qu'on s'mette d'accord sur quel genre d'aliens on divertit. E.T ou l'Alien dans Alien ? Parce que ça risque d'être une émission pour enfant genre Dora ou alors une version live de Saw, selon la race d'Alien. » dit-il parce que bon, différents aliens, différents programmes. L'alien dans Alien aimerait peut-être une émission sur les femmes enceintes aussi. Gio n'en sait rien, il s'est pas vraiment renseigné. « De toute façon, j'pense que pour leur donner une idée de ce qu'est la race humaine, faut leur faire une émission de télé-réalité, mais avec des challenges divertissant pour aliens. » dit-il pensif. Il faudrait pas que les aliens s'ennuient devant leur télé parce que sinon ils risquent de se dire que la Terre ne mérite pas d'exister ou du moins la race humaine et puis ils viendraient les tuer pour prendre contrôle de leur planète, même si elle va mal à cause du réchauffement climatique.