La suite logique était d'aller se coucher. Catalina voyait les choses ainsi et elle n'allait pas changer son point de vue. Le prime était terminé. Si certains fêtards voulaient continuer la fête jusqu'au petit matin, grand bien leur fasse, mais ce n'était pas le cas de la blonde. Elle avait pris le temps de visiter les lieux en essayant le moins possible de se perdre, laissant le temps filer jusqu'à ce que le sommeil la réclame. Rapidement, elle avait alors rejoint sa valise afin d'en tirer son pyjama habituel qui était constitué d'un vieux t-shirt ridiculement trop grand et d'un simple short qui laissait apparaître ses longues jambes fines.
D'après ce qu'elle comprit, elle était supposée intégrer la chambre aux teintes noires et argents. N'ayant pas envie de chercher et n'ayant pas pour habitude de respecter les règles de toute façon, elle arriva dans la première chambre qu'elle trouva et fit une fixette sur le premier lit partiellement vide qu'elle aperçu. « Tu es tout seul ? Félicitations, tu ne l'es plus. Je sais pas où dormir et j'ai pas l'intention de chercher pendant trois ans. « Non, tu dégages » n'est pas une réponse acceptable de toute façon. » lança-t-elle sur un ton neutre au jeune homme déjà présent dans le lit. Elle le regarda quelques secondes, un sourcil levé pour voir s'il avait compris. Loin d'elle le besoin d'avoir son approbation, elle voulait juste lui faire comprendre qu'il n'avait pas le choix. Elle souleva les couvertures et s'allongea dans le lit, dos à lui.


Pour Samuel (a)

Il avait ricané alors qu'elle venait de s'installer dans le lit, mais elle ne releva pas. Laissant le sommeil la faucher de toute part, s'endormant en seulement quelques minutes. L'excitation de la soirée était retombée et un coup de fatigue l'avait atteint, rendant sa léthargie imperturbable. Dormir avec un étranger pouvait se révéler bizarre et gênant. Cependant, tant qu'il ne la touchait pas ou qu'il ne l'approchait pas de trop près, elle n'en avait que faire. C'était très clair dans son esprit. Il y avait cette limite qu'elle s'interdisait de franchir avec un inconnu. Tout simplement parce qu'elle n'était pas la trainée au coin de la rue qui se laissait tripoter par n'importe qui.
Bien entendu, vous l'avez deviné, leur sommeil fût agité et ils se retrouvèrent un peu trop collés-serrés pour une première journée. Sept heures quarante cinq. Ce fût l'heure à laquelle Catalina se réveilla, comme elle le faisait tous les autres jours de l'année. Elle comprit vite que quelque chose clochait, puisqu'elle sentait une présence à ses côtés, un corps près du sien. Sa réaction ne se fit pas attendre. « Pousses-toi de là ! » qu'elle s'écria en le poussant le plus loin possible d'elle. « J'aurais dû me douter que tu allais me prendre pour ton ours en peluche durant la nuit. » continua-t-elle en le regardant, flegmatique.

Il voulait lui faire porter le chapeau, assurant qu'elle l'avait touché toute la nuit durant. Elle avait d'énormes doutes à ce sujet. A vrai dire, elle était certaine que ce n'était pas le cas, elle ne l'avait pas tripoté. Elle se connaissait assez pour savoir qu'elle n'avait pas fait une chose pareille. « Je préférerais perdre les deux bras que devoir « palper » ton torse. Au contraire de toi, je n'ai pas de pulsions sexuelles durant mon sommeil. » répliqua-t-elle, froide et calme. Décidément, cette production ne voulait pas de l'amour, mais uniquement du sexe, du sexe et encore du sexe. Si mettre deux personnes inconnues dans le même lit n'était pas une bonne excuse pour les inciter à s'envoyer en l'air, elle se demandait ce que c'était. « La prochaine fois que tu souhaiteras me tripoter, demande-moi l'autorisation avant. » ironisa-t-elle en sortant de dessous les couvertures et en commençant à étirer ses bras qui restaient légèrement engourdis après cette nuit où elle n'avait pas dû bouger assez, une fois retrouvée dans ce piège humain à bras énormes.

Les bras vers le ciel, elle poussa le plus loin possible pour étirer ses muscles au maximum lorsqu'elle entendit un rire. Elle ne comprit pas pourquoi il rigolait, mais chacun pouvait s'amuser de ce qu'il voulait. Elle le laissa rire et continua son petit étirement qu'elle aimait faire pour bien se réveiller. C'est alors qu'il ouvrit la bouche pour résumer les faits en : tu t'incrustes, tu m'accuses. C'était effectivement une façon de voir les choses, Cat' en voyait une autre bien différente. « Ça va te faire une sacrée réputation, ça ! » qu'elle lui répondit comme si de rien n'était, zappant ses accusations, ne commentant que la partie « obsédé sexuel ». Elle finit de s'étirer dans tous les sens, bailla gentiment et fût surprise de sentir un objet mou s'écraser contre elle alors qu'il disait « Tu l'auras chercher ! ». Elle lâcha quelques rires incrédules et légèrement moqueurs face à ce qu'il venait de faire. « Tu viens réellement de me balancer un oreiller dessus ? » demanda-t-elle, à mi-chemin entre la surprise et une touche d'amusement, en tournant la tête vers le visage du blond. Se pourrait-il qu'il soit particulièrement immature ? Possible, vu ce qu'il venait de se passer. La conversation tournait bien mieux qu'elle n'aurait pu l'imaginer finalement.

« Et toi une réputation de squatteuse de lit ! » Elle aurait pu répondre à cette petite réplique gentillette sans aucun problème, elle l'aurait fait si elle avait compris ce marmonnement. Elle aurait aussi pu demander à ce qu'il répète plus distinctement, mais une part d'elle ne devait tout simplement pas envie de savoir ce qu'il disait. Alors, elle laissa couler.

Un brin provocateur, il lui demanda ce qu'elle avait l'intention de faire après cette agression à l'oreiller. Un petit sourire amusé prit place sur son visage. Ne jamais sous-estimer une fille. Surtout lorsque cette fille s'appelle Catalina.
En un mouvement rapide, elle se retrouva à califourchon sur lui, entremêlant leurs mains et les plaquant près de la tête du jeune homme, se retrouvant en position de force. Il pourrait bien entendu se dégager en une seule seconde s'il le voulait, mais elle était prête à contrer tout excès de force pour reprendre la situation en main. Intérieurement, elle s'amusa beaucoup de la tournure que prenait la conversation. Si au début, elle l'avait écarté de tout contact physique, c'était maintenant son tour de créer un rapprochement, même si cette fois, la couverture séparait leur deux corps. Elle se pencha doucement vers lui pour le regarder droit dans les yeux, en espérant y trouver une touche de surprise, de satisfaction ou de curiosité. « Tu veux jouer ? Jouons à un jeu intéressant dans ce cas... » murmura-t-elle en lui décrochant un sourire en coin, ne terminant pas sa phrase volontairement. Et bien que la situation s'y prêtait, n'y voyait aucune connotation sexuelle, elle avait quelque chose de bien plus intéressant en tête.