Je m’étais trainée de mon lit jusque la cuisine pied-nus, les cheveux ébouriffés, vêtue d’un simple short et d’un t-shirt un peu trop long. J’ouvrai le frigo, zieutant l’intérieur je manquai de vomir, grimaçai et le fermai sèchement. De bon matin je n’étais vraiment pas faite pour m’empiffrer, ni même en pleine après-midi, mais soit. Je me dirigeai alors vers les placards au dessus de l’évier, je ne trouvai pas de verre propre sur le plan de travail mais plutôt sales empilés les uns sur les autres, en vrac, je soupirai avant de tendre le bras vers le placard. Je me retrouvai à me hisser sur les demi pointes, encore insuffisant. Je soufflai agacée, je regretterai presque de ne pas me balader en talon tout les jours, j’entrepris alors de grimper sur le plan de travail. Au bord, dangereusement en équilibre sur les genoux, je levai la tête vers le placard, me penchai dans le vide, légèrement, en même temps que je l’ouvrais avec une lenteur extrême, me concentrant comme si ma vie en dépendait.

Je demeurai concentrée, fixant le placard que j’ouvrai avec précaution et lenteur pour éviter tout gestes brusques qui me feraient chuter ou quoique ce soit d’autres. A ce moment là, mon travail fut si ’minutieux’ que j’avais l’impression de faire décoller une fusée. C’était pour vous dire. Par ailleurs, je sentais la dureté du plan de travail meurtrir mes genoux violemment, je grimaçai quelque peu. Je retirai une des mains avec laquelle j’agrippai le bord pour la tendre vers une tasse que, même comme ca, je n‘arrivai qu‘à toucher du bout des doigts. Non mais sérieusement, qui avait rangé la vaisselle !? Ou plutôt, depuis quand range-t-on la vaisselle au fin fond des placard. N‘importe quoi. Au même moment, je jetai un furtif coup d’œil avant de reporter mon attention vers ma tâche, cependant, j’aperçu une silhouette qui m’observai, j’arquai un sourcil, surprise et décontenancée je re-vrillai brusquement mes prunelles vers la silhouette non sans lâcher mon autre main. Alors, brusquement, je glissai et ne pu me reprendre à temps pour me retenir, et j’échappai un cri en me sentant tomber vers le vide, fermant les yeux férocement.

Je fermai les yeux férocement après avoir lâché ma prise, n’attendant plus qu’un seule chose: de sentir le contact froid du carrelage contre me peau, de sentir mon dos et ma tête taper violement contre le sol dur de la cuisine, grimaçant légèrement bien avant le choc, je me préparai presque psychologiquement à la chose. Cependant, la chose n’arrivait pas non, bien au contraire, je me sentis atterrir légèrement… pire, dans les bras de quelqu’un. J’osai ouvrir un œil pour voir qui était mon sauveur. Et ce sauveur se révélait être la cause de ma chute. « J'espère qu'ils ont filmé cette scène. » annonça-t-il satisfait un sourire aux lèvres. Et je soupirais, soulagée. « Moi dans le rôle de superman et toi dans celui de Loïs Lane. » dit-il taquin. Ce à quoi j’esquissai un fin sourire. « Mal-malheureusement, je, je suis blonde » répondis-je tout doucement, presque dans un souffle. « C'est à ce moment là normalement que Loïs embrasse Clark pour le remercier de l'avoir sauvée... » ajouta-t-il ensuite, me lançant un clin d’œil complice auquel je ne pu m’empêcher d’écarquiller les yeux étonnée. Attendez, il n’attendait tout de même pas que je l’embrasse ? Pire encore, que j’embrasse un inconnu !? La chute aurait été préférable, pensai-je alors que mon sang ne fit qu’un tour. « Enfin, c'est le script qui veut ça, pas moi, je t'assure. » me rassura-t-il ensuite, se rattrapant tant bien que mal. Ma réaction avait-elle eu un effet à voir la dedans ? Je ne savais pas, en tout cas, il me déposa alors au sol, j’esquissai un nouveau sourire reconnaissant, toujours muette. Le jeune homme me demanda ensuite ce dont j’avais besoin. « Une tasse…s’il te plait » prononçai-je alors de ma petite voix. Et lorsqu’il me la tendis, je la saisi d’un geste quelque peu maladroit, je croisai son regard et je me rapprochai, et ne pu m’empêcher d’aller doucement, furtivement, déposer mes lèvres sur sa joue. « Ça ne vaut pas celui que Lois Lane donne à son superman mais… c’est déjà ca, je..je suppose » commentai-je en haussant les épaules, détournant les yeux avant que mes joues ne prennent une légère teinte rosée.